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Citations de Jacques Le Goff (214)


Il est important de connaître le passé pour mieux comprendre le présent, pour savoir en quoi nous le continuons, en quoi nous nous séparons de lui.
Les historiens se sont aperçus qu'ils comprenaient mieux le passé et l'expliquaient mieux, en particulier aux enfants et aux jeunes, s'ils le divisaient en périodes successives ayant chacune ses caractéristiques. Pour la période qu'on appelle "Moyen Age", une double question se pose : celle de sa durée et celle de sa signification, puisqu'il existe une interprétation favorable et une autre, défavorable, de cette époque.
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Le grand réservoir des symboles, c'est la nature. Les éléments des différents ordres naturels sont les arbres de cette forêt de symboles. Minéraux, végétaux, animaux sont tous symboliques, la tradition se contentant d'en privilégier certains : parmi les minéraux les pierres précieuses qui frappent la sensibilité à la couleur et évoquent les mythes de richesse, parmi les végétaux les plantes et les fleurs citées dans la Bible, parmi les animaux les bêtes exotiques, légendaires et monstrueuses qui flattent le goût médiéval pour l'extravagant. Lapidaires, floraires, bestiaires où sont catalogués et expliqués ces symboles occupent une place de choix dans la bibliothèque idéale du Moyen-Age.

531 - [p. 406]
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j'ai toujours cherché à replacer ces images dans le cadre de la construction historique d'un humanisme médiéval, recherchant toujours l'homme, les hommes, dans le cadre d'une anthropologie historique de l'Occident médiéval
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Si pour moi le cœur du Moyen Age est toujours situé dans les trois siècles et demi qui vont de l'An Mil à la peste noire, j'aurais davantage tendance aujourd'hui à replacer ce Moyen Age court dans un long Moyen Age qui s'étendrait du IIIe siècle environ jusqu'au milieu à peu près du XIXe siècle, un millénaire et demi dont le système essentiel est celui de féodalisme
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Le pêché originel, source du malheur humain, qui figure dans la Genèse comme un péché d'orgueil et un défi de l'homme lancé à Dieu, devient au Moyen Âge un péché sexuel. Le corps est le grand perdant du ^péché d'Adam et Eve ainsi revisité. Le premier homme et la première femme sont condamnés au travail et à la douleur, travail manuel ou travail de l'enfantement accompagné de souffrances physiques, et ils doivent cacher la nudité de leur corps.
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J’use le moins souvent possible du terme de crise qui bien souvent masque l’absence d’effort d’analyse des changements d’une société. Je crois en revanche qu’il y a des mutations et des tournants.
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La meilleure preuve que l'histoire est et doit être une science c'est qu'elle a besoin de techniques ,de méthodes et qu'elle s'enseigne.LucienFebvre plus restricitivement a dit :" Je qualifie l'histoire d'étude scientifiquement menée , non de science."
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Dans ce monde qui devient celui de l'exclusion - marquée par la législation des conciles, les décrets du droit canon -, et de l'exclusion des juifs, des lépreux, des hérétiques, des homosexuels, où la scolastique exalte la nature abstraite et n'en ignore que mieux, sauf exceptions, l'univers concret, il proclame, sans le moindre relent de panthéisme, la présence divine dans toutes les créatures.
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Le jour où Abelard réduit à la misère constate qu il est incapable de cultiver la terre et qu il a honte de mendier. Il revient au professoral." Je retournait au métier que je savait incapable de travailler avec mes mains, j en fut réduit à me servir de ma langue".
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[Je devinais] Que l'Histoire, une nouvelle fois, ne se limitait pas aux batailles, aux rois, ou aux gouvernements.
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La « pureté ethnique » est, en général, stérile et limitée dans ses aptitude. Les peuples issus de mélanges sont au contraire en général plus riches et plus féconds du point de vue de la civilisation et des institutions. Le croisement des hommes est une source de progrès.
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Il ne s'agit certes pas de refaire le Moyen Age, mais de ne pas oublier que les hommes et les femmes de cette période sont nos ancêtres, qu'il est un moment essentiel de notre passé, et donc qu'un voyage au Moyen Age vous donnera le double plaisir de rencontrer à la fois l'autre et vous-même.
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La toponymie témoigne … Penons l'exemple français. Notons d'abord que les noms propres peuvent être trompeurs puisque la mode se répandit rapidement parmi les Gallo-Romains de donner par snobisme à leurs enfants des noms germaniques et que les envahisseurs, s'ils marquèrent de leur influence le vocabulaire et, de façon plus limitée, la syntaxe (par exemple l'ordre déterminant + déterminé, tel Carlepont, de Carli ponte et non l'inverse, tel Pontoise, Ponte Isarae), au lieu d'imposer leur langue, adoptèrent le latin, ou plutôt le bas-latin en évolution qui se vulgarisait tout comme l'économie se ruralisait.
Le fait topnymique important, c’est la multiplication des noms en « court » et en « ville » qui, précédés indifféremment d'un nom gallo-romain ou germanique, trahissent les progrès de la grande propriété, crutis (surtout en Lorraine et en Artois-Picardie), ou villa (dans les mêmes régions et dans l’Île-de-France et la Beauce). Dans l'étymologie de Martinville [Martini Villa (Vosges)] ou de Bouzonville [Bosoni Villa (Moselle, Meurthe-et-Moselle, Loiret)], ce n'est pas le gallo-romain Martin ou le germanique Boson qui importe ; c'est la villa désignant la grande propriété à laquelle l'un et l'autre ont donné leur nom.

3121 – [Arthaud, p. 55/6]
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La transformation du péché originel en péché sexuel, quant à elle, est rendue possible par un système médiéval dominé par la pensée symbolique. Les textes de la Bible, riches et polyvalents, se prêtent volontiers aux interprétations et déformations en tous genres. L’interprétation traditionnelle affirme qu’Adam et Ève ont voulu trouver dans cette pomme la substance qui leur permettrait d’acquérir une partie du savoir divin. Puisqu’il était plus facile de convaincre le bon peuple que la manducation de la pomme relevait de la copulation plutôt que de la connaissance, le basculement idéologique et interprétatif s’est installé sans grande difficulté.
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On voit qu'on a retenu ici aucun personnage qui n'ait pas obtenu au Moyen Âge ou plus tard un statut légendaire : Jeanne d'Arc par exemple n'a pas frappé les imaginations médiévales, et quand elle est devenue un personnage quasi légendaire, elle ne s'est pas détachée vraiment de l'histoire, ou si elle l'a fait, c'est en devenant pour les uns une vraie sainte, et pour d'autres la porteuse d'une idéologie nationaliste.
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L'imaginaire déborde le territoire de la représentation et il est entraîné au-delà par la fantaisie au sens fort du mot. L'imaginaire construit et nourrit des légendes, des mythes. On peut le définir comme le système des rêves d'une société, d'une civilisation transformant le réel en vues passionnées de l'esprit. L'imaginaire doit être ensuite distingué du symbolique. L'Occident médiéval a pensé sur le mode d'un système symbolique, à commencer par le renvoi constant du Nouveau Testament à l'Ancien dont il était la traduction symbolique.
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La prédication, ordonnée à tous les frères dans la première Règle, est strictement réglementée dans la seconde. Elle ne peut avoir lieu que dans les diocèses où les évêques l'autoriseront. Elle doit être subordonnée à un examen et à une licence accordée par le ministre général. Elle doit se limiter à des prêches courts et ne traitant que de sujets moraux et édifiants — non de théologie, de dogme et de sujets relevant de la juridiction ecclésiastique, « pour l'utilité et l'édification du peuple, en lui parlant des vices et des vertus, du châtiment et de la gloire, dans de brefs sermons »
p. 82
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L’imaginaire déborde le territoire de la représentation et il est entraîné au-delà par la fantaisie au sens fort du mot. L’imaginaire construit et nourrit des légendes, des mythes. On peut le définir comme le système des rêves d’une société, d’une civilisation transformant le réel en vues passionnées de l’esprit.
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François d'Assise nait dans une période de grand essor de l'Occident médiéval et dans une région fortement marquée par cet essor.
Pour l'historien d'aujourd'hui, la première manifestation de cette croissance est d'orde démographique et économique. Depuis les environs de l'an mil, inégalement selon les régions, mais de façon régulière et parfois explosive - comme dans l'Italie du Nord et du Centre -, le nombre des hommes augmente, double sans doute. Ces hommes, il faut les nourrir, matériellement et spirituellement.
Le progrès est donc d'abord un progrès rural dans un monde où la terre est le fondement de tout. Progrès surtout quantitatif, extensif : un grand mouvement de défrichements ouvre de nouveaux espaces cultivés, des clairières naissent, ou s'élargissent dans le manteau forestier de la chrétienté. La solitude doit être cherchée plus loin. Progrès qualitatifs aussi, mais qui ne touchent guère les régions escarpées du berceau de François : la charrue à roue et à versoir dissymétrique remplace dans les plaines l'araire à l'efficacité superficielle, le nouveau système d'attelage permet de remplacer le boeuf par le plus puissant cheval, de nouvelles cultures sont introduites dans l'assolement devenu triennal, les progrès des prairies artificielles permettent le développement de l'élevage. Tout cela effleure la montagneuse Ombrie.
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« L’apostolat de François […] s’adresse à tous. Ce souci missionnaire, François l’ancre dans un besoin profond d’embrasser, globalement et énumérativement la société toute entière. » (p. 141)
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