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EAN : 9782020563413
352 pages
Seuil (03/10/2003)
3.91/5   16 notes
Résumé :
L'Europe contemporaine est une longue histoire qui commence avant la venue du christianisme, et se continue avec son reflux. A l'œil qui sait voir, comme celui de Jacques Le Goff, apparaissent des traces, des strates successives de nombreuses mutations, depuis les ruines de l'Empire romain jusqu'aux découvertes du XVIe siècle. L'historien les met au jour, les explore, pour montrer combien l'Europe contemporaine hérite, emprunte, reprend bien des caractères de cette ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Je dirais que l'Europe est d'abord fondamentalement nichée dans la mémoire de l'empire romain d'occident qui fut son creuset de naissance et sa matrice .
C'est L'église par ses institutions monastiques ( principalement ) qui en fut le conservatoire , puis qui fut le promoteur de la résurrection de la conscience d'unité de civilisation , sous les premiers carolingiens et pendant la renaissance carolingienne .
Pendant la renaissance carolingienne les contemporains pensaient Imperium , mais c'est bien d'Europe qu'il s'agissait ...

L'Europe fut longtemps un élan balbutiant , nostalgique et une idée mémorielle ( de l'imperium ) plus qu'une réalité POURTANT :
L'Europe à ce moment ( IX ieme siècle ) est déjà une indéniable unité culturelle et politique ( du point de vue de la théorie politique et religieuse ) qui repose alors , non sur une réelle cohérence ethnique mais sur :
La mémoire de l'antiquité classique ( surtout latine à cette époque pour l'occident ) , mais aussi sur une véritable théorie politique . Celle du Princeps , imperator bras séculier de l'église.

Les idées circulaient intensément de l'atlantique aux confins méditerranéens et les civilisations celtiques , hongroise , germaniques vinrent rejoindre l'Europe au point de vue civilisation :
Théorie politique ( ( le sacre , fusion du Princeps Augustus Romain , de la monarchie vétérotestamentaire et de la royauté patrimoniale germanique ) , diffusion des textes antiques sur grande échelle continentale et autre , écriture caroline , évangélisation , mais surtout échanges , littératures celtiques , circulation et voyages des encadrements monastiques , épiscopaux et « universitaires « , politiques aussi , des manuscrits .....

Personnellement , j'inclus l'empire romain d'orient dans cette dynamique de l'Europe ( déjà née et non pas naissante ) en expansion , bien que les contacts ( gréco-latins ) se raréfieront après le haut moyen Age . Une Europe décalée vers le nord et moins méditerranéenne que l'antiquité classique et tardive ..

Mais l'orient chrétien est incontestablement aussi , un bout d'Europe dès le VIIIème , qui ne disparaitra réellement qu'en 1472 , mais qui aura d'énormes résonnances au long terme , car il acculturera à l'idée d'Europe et aux dynamiques européennes , des pans entiers de notre continent , avec l'acculturation certaines populations germaniques , puis la Russie et une grande partie de l'Europe centrale .

Si vous y regardez bien , en orient comme en occident l'Europe est dès ce VIIIème un effort , un élan collectif , qui a conscience de lui-même et qui porte sur les très éloquentes données suivantes , principalement mais entre autres et pas seulement :

-Un élan concerté , quelquefois rival , mais qui est un effort pluriethnique d'évangélisation et d'intégration à l'Europe des populations qui lui était culturellement exogènes , avec des identités ethniques qui trouvent leurs légitimités et qui s'empare de l'écrits pour exprimer leurs spécificités .
-Partout se diffuse cette théorie politique du princeps imperator bras séculier de l'église ( avec des nuances évidement ) .
-L'église ( d'orient comme d'occident ) recommence à façonner les valeurs et les mentalités .
-Ces gens avaient dès le haut moyen-âge la conscience aigüe d'une unité de civilisation , pour ce qui est des élites aux minimum .
-La nostalgie de l'unité de langue de culture comme de l'unité politique fut très prégnante du VIIème siècle au Xieme siècle .
Cette nostalgie , fut très aigue ( dès le VIème siècle ) , tellement aigue que je pense que l'on peut incontestablement parler de conscience européenne dès le VIIIe siècle .

Et c'est intéressant de noter que des lors et comme aujourd'hui , il y eut « deux » aires culturelles et politiques européennes , qui reposent sur la césure gréco-latine entre autres , mais sur peu de choses finalement d'un point de vue conceptuel et contrairement aux apparences .

L'Europe est posée dès le VIIIème siècle , le reste et la suite n'étant que les conséquences de cet état de fait à mon humble avis .
Le haut moyen âge cet inconnu ...
Voyez du côté de Halphen ...

Si l'Europe n'était pas l'Europe au VIII e siècle et au IX e siècle ... C'est qu'elle devait être un mirage .... Mais elle fut une réalité aussi tangible que l'écriture caroline ...
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Comme on l’a déjà vu, et comme on va le voir encore, la notion d’Europe s’est opposée à celle d’Asie et, plus généralement, d’Orient. Le terme Occident peut donc désigner un territoire qui est essentiellement celui de l’Europe. Cet usage d’Occident, sans avoir été répandu au Moyen Âge, a été renforcé dans l’imaginaire par la division de la Chrétienté entre l’Empire byzantin et la Chrétienté latine correspondant à un empire d’Orient et un empire d’Occident. Là est la grande césure que la Moyen Âge a livrée, aggravée depuis l’Empire romain, entre un Europe de l’Est et une Europe de l’Ouest, césure linguistique, religieuse, politique. Le caractère « occidental » de l’Europe chrétienne latine qui est à l’origine de l’Europe actuelle a été encore accentué par une théorie de certains intellectuels chrétiens aux XIIe et XIIIe siècles. C’est l’idée d’un transfert du pouvoir et de la civilisation, de l’est vers l’ouest. Translatio imperii, translatio studii, qui souligne le transfert du pouvoir de l’Empire byzantin à l’Empire germanique, et celui du savoir d’Athènes et de Rome à Paris. Cette marche vers l’ouest de la civilisation a certainement contribué à l’idée d’une supériorité occidentale chez beaucoup d’Européens des siècles suivants.
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Le XIIIe siècle fut une grande période de floraison artistique, en particulier dans le domaine architectural. L'art, et plus particulièrement l'architecture, a été une des grandes manifestations et un des grands ciments de l'unité européenne. Malgré des traits communs, les littératures demeuraient éloignées par la diversité des langues : le langage de l'art fut à peu près unique. Déjà l'art roman, marquant comme son nom l'indique un certain retour à l'art romain antique, s'était répandu dans une grande partie de l'Europe, mais avec d'importantes particularités selon les peuples et les régions. L'art gothique qu'on appela aussi art français submergea, lui, tout l'Europe chrétienne, à partir de la France du Nord et plus particulièrement du cœur de cette région que l'on appelait la France proprement dite, au XIIIè siècle, et plus tard Ile-de-France.
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Les rois médiévaux sont par ailleurs des rois trifonctionnels, c’est-à-dire qu’ils concentrent en eux les trois fonctions indo-européennes qui définissent le fonctionnement global d’une société par l’intermédiaire de trois catégories différentes de personnes. Le roi incarne la première fonction, la fonction religieuse, parce que, bien qu’il ne soit pas prêtre, il exerce l’essentiel de cette fonction, la justice. Il est aussi un roi de la deuxième fonction, la fonction militaire, car il est noble et guerrier (le président de la République d’aujourd’hui est chef suprême des armées, selon une conception plus politique que militaire). Enfin, le roi est un roi de la troisième fonction, plus difficile à définir. Cette fonction caractérisée par le travail selon la formule médiévale renvoie pratiquement à la prospérité et à la beauté. Le roi est donc responsable de l’économie, c’est-à-dire de la prospérité de son royaume et, en ce qui le concerne personnellement, de l’obligation d’œuvres de miséricorde, en particulier la distribution abondante d’aumônes.
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Dès 333, des pèlerins gaulois avaient rédigés un Itinéraire de Bordeaux à Jérusalem et, en 384, la religieuse espagnole Égérie dictait un journal de son voyage aux Lieux saints. Jérusalem fut donc le premier grand lieu de pèlerinage. Qui aurait pu ravir la première place au Christ fait homme et à son saint sépulcre ? Mais le voyage à Jérusalem n’était pas à la portée de tous, aussi bien par l’éloignement, la longueur du chemin et le coût du voyage qu’à cause des troubles qui ne cessaient de ravager une Palestine disputée entre les Romains, puis les Byzantins et Perses et enfin musulmans.
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Les caractéristiques du roi médiéval sont importantes, non seulement pour comprendre cette période, mais parce que, transférées à des gouvernants républicains ou démocratiques, elles subsisteront souvent comme fonction ou image. Le roi féodal est l’image de Dieu, Rex imago Dei. Cet aspect disparaîtra évidemment à partir du XIXe siècle, mais les gouvernants européens modernes conservent souvent des privilèges comme le droit de grâce, ou leur propre irresponsabilité judiciaire, qui sont les suites de cette position sacrée.
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Videos de Jacques Le Goff (13) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jacques Le Goff
C'est à travers de nouvelles sources, étudiées par une jeune génération de chercheurs, en parties ignorées par Jacques le Goff – enquêtes royales, archives judiciaires, actes de la pratique – qu'une autre histoire de Louis IX s'écrit et qui fera l'objet de ce colloque international.
Pour en savoir plus : https://bit.ly/3r0wCfM
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