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Citations de Jamey Bradbury (172)


Il y a des livres dans le monde qui vous font demander, quand vous les lisez, comment un parfait inconnu peut faire pour savoir aussi précisément ce que vous avez en tête.
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Il y a des livres dans le monde qui vous font vous demander, quand vous les lisez, comment un parfait inconnu peut faire pour savoir aussi précisément ce que vous avez en tête.
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Goûter vous donne toujours accès au moins à un instant. Mais quand vous buvez d'une bestiole qui lâche son dernier souffle, vous recevez toute une histoire. Tout ce qu'elle a fait, tout ce qu'elle a ressenti se livre à vous comme si ça se produisait au moment même où vous l'apprenez. Vous absorbez une vie entière, quand vous buvez et tuez en même temps.
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Quand quelqu'un disparaît de votre vie, vous vous attendez cela change tout, à tout jamais, et, d'une certaine façon, c'est bien ce qui se passe. Mais pas autant que vous auriez pu le croire. Une personne meurt, et les chiens ont quand même besoin qu'on les nourrisse. La merde a besoin d'ètre pelletée. On continue à manger, à dormir, à se réveiller. La neige fond, les arbres et l'herbe reverdissent, les jours rallongent puis raccourcissent. La neige revient, presque un an a passé, et on se surprend à continuer à vivre, malgré le pire.
Le premier hiver après la mort de Maman, ça a été comme d'arracher les bandages d'une plaie qui commençait à peine à se cicatriser. Je passais l'essentiel de mon temps dans la forêt. J'essayais de calmer mes pensées en chassant, mais je me retrouvais devant l'endroit où j'avais pris et saigné une marte la première fois que Maman était sortie dans les bois avec moi, et je marchais dans la clairière où elle m'avait montré comment fouiner dans un tas de crottes pour trouver, tout près, les plantes bonnes à manger. Chaque arbre que je voyais, chaque pierre, chaque branche tombée, tout était comme un trou sur le chemin qu'on oublie sans arrêt. On y tombe à chaque fois, on se foule la cheville et on se dit, ce trou, il faut que je m'en souvienne, mais dès que la la cheville cesse d'être douloureuse, on oublie de nouveau, et c'est cet oubli qui fait qu'on remarche exactement dans le même trou la fois d'après.
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Vous avez beau vieillir, quel que soit l'âge que vous atteignez, vos parents l'auront atteint avant vous, seront déjà passés par là, et ça a quelque chose de réconfortant. Comme un sentier que vous ne connaissez pas, dans la forêt, sur lequel il y aurait des traces de pas qui vous diraient que quelqu'un l'a déjà emprunté. Jusqu'au jour où vous arrivez à l'endroit où ces traces s'arrêtent.
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" Pour nous, tout tournait autour des chiens, dans l’image d’Avant. Une cour grouillant de chiens, Papa occupé à réparer un traîneau, Maman debout devant la cuisinière, occupée à faire mijoter une marmite de restes de morue et de suif de bœuf à verser sur les croquettes. Occupée à préparer des sacs pour les arrêts ravitaillement. À coudre des chaussons pour les pattes des chiens."
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J’ ai toujours su lire dans la pensée des chiens
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- (...) Certaines douleurs restent en nous, même si on ne s’en souvient pas.
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Il y a de la satisfaction à courir vite. Quand vous courez vous allez quelque part, mais vous laissez aussi un autre lieu derrière vous. Il y a cette sensation qui se pose sur vous comme une couverture. Elle vient se draper autour de votre esprit et faire taire vos pensées, de sorte que vous pouvez cesser d’écouter les voix qui parlent dans votre tête, et vous concentrer sur le bruissement des buissons ou les petits cris d’un écureuil dans les frondaisons. Je cours aussi vite que je peux aussi longtemps que je peux. Mon esprit part ailleurs, et je ne suis plus qu’une respiration, des os, des muscles. C’est une sensation sereine et précise, puissante et pleine d’énergie, tout cela en même temps.
C’est comme ça que j’évacue la colère et les soucis, comme un chien s’ébroue pour se débarrasser de l’eau sur son pelage. C’est comme ça que je me vide pour me remplir après.
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Mon esprit était comme un papillon de nuit enfermé dans un poing. C’est étonnant la façon qu’ont certaines bestioles, lorsqu’un prédateur se trouve dans les parages, de s’immobiliser plutôt que de s’enfuir ou de se cacher ou de se défendre. Mais là, cette réaction, je la comprenais. J’étais dans cette situation où toutes les possibilités vous semblent mauvaises, et où vous finissez par ne rien décider du tout.
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C'est étonnant la façon qu'on certaines bestioles, lorsqu'un prédateur se trouve dans les parages, de s'immobiliser plutôt que de s'enfuir ou de se cacher ou de se défendre. Mais là, cette réaction, je la comprenais. J'étais dans cette situation où toutes les possibilités vous semblent mauvaises, et où vous finissez par ne rien décider du tout.
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Sous cette vastitude, je m'oublie. Mon humanité me quitte doucement et je cesse d'être mon moi reconnaissable. Je ne suis plus qu'un animal comme les autres sous un ciel antique et sans égards.
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Elle m'avait seulement dit qu'elle avait tout d'une petite sauvage. Jusqu'à ce qu'elle décide de se domestiquer.
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C'est comme ça, la vie n'est qu'un vautour avide. J'ai lu des choses sur les vautours, ils mangent et mangent et mangent encore, même quand ils sont repus ils continuent, ils dévorent tout ce qu'ils ont devant eux. La vie avale un truc et ça ne fait que la rendre plus avide, alors elle se met à en avaler d'autres. Ça commence par Maman. Elle marche dans la nuit et ne revient jamais. Ensuite ce sont les chiens, cédés les uns après les autres. Puis notre mode de vie. Puis Papa, la façon dont les choses se passaient entre nous deux. Et si vous croyez qu'il est possible de s'habituer à ce genre de deuils, c'est que vous n'avez pas encore assez vécu. Rien ne reste.
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J'étais là debout au clair de lune. Puis juste quand j'en étais à me dire que je ferais mieux de reprendre la route, j'ai entendu un long hurlement solitaire. Ça descendait des montagnes en roulant jusqu'à moi. Et les chiennes à l'arrière du camion, elles lui ont répondu, d'abord une, puis les autres. Toutes les trois, à pousser des cris plaintifs. Comme si elles savaient qu'elles avaient jadis été sauvages, que ces voix qu'elles entendaient dans le lointain étaient les voix de leurs frères.
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C'est comme ça, la vie n'est qu'un vautour avide. J'ai lu des choses sur les vautours, ils mangent et mangent et mangent encore, même quand ils sont repus ils continuent, ils dévorent tout ce qu'ils ont devant eux. La vie avale un truc et ça ne fait que la rendre plus avide, alors elle se met à en avaler d'autres.
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Vous avez beau vieillir, quel que soit l'âge que vous atteignez, vos parents l'auront atteint avant vous, seront déjà passés par là, et ça a quelque chose de réconfortant. Comme un sentier que vous ne connaissez pas, dans la forêt, sur lequel il y aurait des traces de pas qui vous diraient que quelqu'un l'a déjà emprunté. Jusqu'au jour où vous arrivez à l'endroit où ces traces s'arrêtent.
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Toi, tu ne conduis presque jamais seule, alors tu ne connais pas le plaisir des longues routes sans personne, avec juste toi et tes pensées. C’est pas comme quand tu cours avec les chiens, mais ton esprit peut y trouver une sorte de paix un peu semblable.
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Dehors, nos souffles formaient des nuages qui s’évaporaient immédiatement, les étoiles perçaient le ciel comme des trous pratiqués à la pointe d’un couteau, et nous nous tenions là. À respirer en regardant la maison. Le silence qui nous liait était comme le silence qui suit une avalanche.
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Il m’aimait. M’aimait comme un feu de forêt, comme une mousson, comme un tsunami, d’un amour qui le consumait, qui existait comme quelque chose de concret, une chose qui possède une largeur, une profondeur et une hauteur. Je le sentais quand il était près de moi, c’était différent de son amour pour Helen, ou Maman. C’était l’amour qu’on a pour une chose qu’on a faite, une chose qui fait toujours partie de soi. C’était écrasant, cet amour infini, je n’en supportais pas le poids. Et pourtant je craignais qu’il s’évapore s’il apprenait ce que j’avais fait.
C’est comme ça, la vie n’est qu’un vautour avide.
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