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Critiques de Jaume Cabré (454)
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Confiteor

Les bienveillantes du petit Jonathan, mais en beaucoup plus subtil, en touche après touche, pour une fi de roman en apothéose, ce récit et une allégorie de la mémoire et de l'histoire.
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Confiteor

Le narrateur est enfant, puis jeune homme pour devenir adulte et nous raconte sa vie au travers celle d'un fameux violon. Tout y est : la shoah, l'amour, la guerre et les trahisons... Texte dense, bien écrit mais parfois un peu long.
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Confiteor

Voici sans l'ombre d'un doute l'un des plus beaux ouvrages que j'ai lu ces dernières années.

Un ouvrage qui nous mène à travers le temps et l'espace, sur les traces d'un violon et d'une médaille, perdus de nombreuses fois et retrouvés tout autant, en compagnie d'Adrià Ardèvol y Bosch, enfant remarquable, adolescent remarqué, mais à qui l'âge adulte va faire une mauvaise blague en le privant petit à petit de sa mémoire et de ses souvenirs.

Une urgence, donc : consigné le témoignage d'une vie, d'une histoire, mais aussi de l'Histoire, afin qu'elles laissent des empreintes et qu'elles perdurent.

Le lecteur voyagera beaucoup, chronologiquement et géographiquement, et en l'absence des balises GPS habituelles des romans (repères temporels, chapitres et paragraphes bien marqués), se perdra parfois dans ce foisonnement. D'autant plus que l'écriture est dense et que sur plus de 800 pages, toute l'attention du lecteur est requise pour savourer pleinement tout le sel de ce roman.

Avec poésie et humour, Jaume Cabré nous entraîne sur une partition harmonieuse, intense et exigeante, où les contrepoints et les points d'orgue sont légions... tout comme les silences...

Une aventure proprement inoubliable, et une belle démonstration que nous sommes la somme de ce qui a été.

Chapeau bas, Monsieur.
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Confiteor

C’est un roman, que dis-je un roman, c'est le roman par excellence, l’archétype des romans. Il nous raconte une histoire, l’histoire d’une vie bien sûr.

Ce livre n'est pas cousu de fil blanc mais cousu de main de maître par un fil invisible qui fond de multiples histoires en un seul récit, dont le fil rouge est un violon d'exception, le Vial un violon fabriqué par Lorenzo Storioni.

Adrià, arrivé à la fin de son cheminement en ce monde, se hâte d’écrire son histoire, pour ne pas oublier, se plonge dans le passé, dans de multiples passés, tant que la vie le lui permet, et nous emporte avec lui dans un fabuleux voyage au cœur de l'Europe et de son histoire au fil des siècles.

Je ne sais comment naissent les histoires, comment naissent les livres mais Jaume Cabré nous livre ici un chef d’œuvre.
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Confiteor

Un très beau roman, original, inattendu, bouleversant, exigeant aussi, de grande qualité, tant au niveau du fond que de la forme.

Un très très gros coup de coeur.



*

« Et si Hopper disait qu'il peignait parce qu'il ne pouvait pas dire ça avec des mots, moi j'écris avec des mots parce que, bien que je le voie, je suis incapable de le peindre. Et je vois toujours les choses comme lui, à travers des fenêtres ou des portes mal fermées. » Ces deux phrases résument parfaitement bien la construction du récit, le narrateur ouvrant des fenêtres vers des évènements du passé, levant le voile sur des secrets, ou attisant la curiosité du lecteur.



*

Confiteor est le titre d'une prière liturgique et vient du latin qui signifie « Je reconnais, j'avoue » que l'on peut traduire par « Je confesse ».



*

Surdoué, polyglotte, philosophe, écrivain, violoniste, Adrià Ardèvol, le narrateur, est un être à part. Enfant mal aimé et malheureux, il a vécu dans la solitude. Au terme de sa vie, submergé par la culpabilité, le poids des secrets et des non-dits, un héritage familial trop lourd à porter, Adrià Ardèvol décide de se mettre à nu en rassemblant ses souvenirs dans une lettre testament adressée à sa femme défunte Sara, avant que sa mémoire défaillante ne l'en empêche.



*

Le récit est passionnant, mêlant cynisme et humour fin, mais il demande aussi à être apprivoisé. Il m'a fallu une bonne cinquantaine de pages pour m'habituer à l'écriture de l'auteur. Heureusement, les critiques m'avaient avertie de ce temps d'adaptation nécessaire, sinon, je l'aurais peut-être abandonné.

En effet, le manque de ponctuation, les changements de narrateur, le récit passant de la première personne du singulier à la troisième, les dialogues sans guillemets incérés dans le récit, les allers et retours incessants dans l'espace et le temps sans aucune chronologie sont perturbants au début, et m'ont demandé des efforts. J'ai dû revenir en arrière plusieurs fois et relire certains passages pour mieux comprendre le cheminement de pensée du narrateur.

Mais je trouve l'idée très ingénieuse : le narrateur, atteint de la maladie d'Alzheimer, assemble ses souvenirs comme les pièces d'un puzzle que l'on construirait. Son esprit volette ici et ailleurs et compose au final un récit abouti et cohérent.



*

C'est autour d'Adrià Ardèvol et de son violon d'exception acquis de manière frauduleuse par son père que se construit le récit. Un récit qui nous fait voyager dans le temps et l'espace, dans un enchevêtrement d'époques différentes, contant des moments de vie, allant du Moyen-âge et la sainte Inquisition jusqu'à aujourd'hui en passant par l'Espagne franquiste et le camp de la mort nazi d'Auschwitz-Birkenau.

Le Storioni, ce fameux violon est un personnage à part entière, et je dirai même clé : fil conducteur du récit, il traverse les âges, et est le témoin de violences, de superstition religieuse, de haine raciale et d'intolérance.



*

Ce récit captivant m'a tenu en haleine du début à la fin. J'ai adoré sa construction complètement déstructurée en apparence.



« Un livre qui ne mérite pas d'être relu ne mérite pas davantage d'être lu ».



Je découvrirai avec plaisir les autres romans de Jaume Cabré mais il est certain que je relirai un jour ce magnifique roman.

Et je ne peux que vous le conseiller, très sincèrement.
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Confiteor

Si les objets pouvaient parler, ils vous raconteraient l'histoire des hommes, qui ont tant à se faire pardonner.



Confiteor: je reconnais, j'avoue.

...Et je sollicite le pardon.



Quant à ce livre, il est impossible de le résumer en quelques mots: la confession d'une vie d'homme surdoué, mais dont le cerveau s'altère inexorablement, une biographie devenant aussi chaotique que l'écriture qui la porte.

Le tout est un montage narratif exceptionnel par sa construction et son érudition, construisant une histoire à tiroirs, un puzzle de personnages, de lieux et d'époques, sautant sans transition, et parfois dans une même phrase, du Moyen Age au nazisme, de l'Inquisition au Franquisme.



Le lecteur désarçonné puis sidéré, finit par être tenu captif, comme ficelé par le fil d'Ariane et son déroulé. Cela demande au départ un effort d'adaptation, puis une concentration fascinée, (voire même quelques notes) pour ne pas se perdre dans cette Tour de Babel faite d'hommes qui se répondent et se transforment au long des siècles.

Et au final, quelle belle addiction de lecture!



Magistral coup de coeur pour un livre que je prendrai bien du plaisir à relire, histoire de déguster les ficelles littéraires de Jaume Cabré. Un livre porté par la littérature, la musique et la peinture, une très belle réflexion sur les notions de Bien et de Mal, sur l'offense faite aux autres, sur la valeur de la vengeance ou du pardon, sur la reconnaissance de ses fautes, sur la foi et l'existence de Dieu...ou du Diable!

Je ne mets pas souvent toutes les étoiles mais je rejoins aussi les cohortes de babéliotes conquis par cet incroyable pavé!



Mention spéciale ici pour le travail de Edmond Raillard, traducteur, pour cet exercice d'équilibriste particulier, rouage souvent oublié dans le processus littéraire entre l'auteur et le lecteur.



(772ème page tournée... Après cela, mais que vais-je bien pouvoir lire maintenant?)
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Confiteor

Un roman magistral, difficile à lire au début à cause de l'interpénétration des lieux et des époques au sein du même paragraphe ou du même dialogue. Rien de plus que l'histoire d'un violon de Crémone à travers les siècles, l'histoire de la dernière guerre et du génocide, des histoires particulières de famille et d'amour, des extorsion, des traquenards, et l'amour omniprésent, qu'il soit de la musique, de l'homme et de la femme, des amis inséparables malgré les coups qu'ils s'assènent. Pas beaucoup de morale, mais qu'importe. Une écriture aboutie même en traduction. Et la fin éclairante, qui fait comprendre l'éclatement du récit en rassemblant tous les éclats. A lire d'urgence.
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Confiteor

Magistral, magnifique superbe roman.

Un temps d'adaptation pour y rentrer pleinement, mais une fois que l'on s'habitue à ce type de narration j'ai été emportée par le texte.

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Confiteor

Un roman exceptionnel !

Il me faut bien avoué que l'écriture et le déroulement chaotique m'ont tout d'abord déconcerté.

Ensuite, intrigué par le récit et porté par une abondance d'histoires parallèles, imbriquées, juxtaposées, j'ai persévéré.

Finalement emporté par un flot d'histoires dans l'Histoire, j'ai lu ce livre gigantesque avec passion.

Le bien et le mal s'y affrontent sans cesse dans une sorte de danse macabre ou l'injustice rivalise avec le remord, un ballet où chacun y va de sa culpabilité. Confiteor Deo, mea culpa.



Presque 900 pages de doutes qui n'éclaircissent en rien notre responsabilité petite ou grande, dans les événements du passé.

Un livre difficile tant du point de vue de l'écriture que du sujet, mais passionnant.
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Confiteor

Conseillé par une amie qui m'a parfois fait découvrir des merveilles.... abandonné au 2ème chapitre. J'adhère à la critique de Nastasia-B
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Confiteor

Au début j'étais un peu perplexe, je ne comprenais pas trop dans quoi je m'étais lancé. Je suis allé voir des avis sur Babelio et je me suis rendu compte que la grande majorité parlait d'un véritable chef d'œuvre. J'ai donc continué ma lecture et heureusement !

Dans ce livre on est plongé dans les mémoires d'un homme, de son enfance à sa vie d'adulte. Il est atteint d'une maladie qui détruit son cerveau et décide d'écrire ses souvenirs pour la femme qu'il aime.

Les souvenirs se mélangent et on est emporté dans une spirale spatio temporel entre le passé et le présent. Tout se mélange, le temps comme les histoires, et on peut avoir au début du mal à suivre.

Mais au lieu de se compliquer la tâche à essayer de comprendre la logique il faut juste se laisser bercer par l'histoire, et se laisser prendre dans la folie du narrateur.

C'est un livre dont on ne sort pas indemne !
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Confiteor

Me voilà plongée dans un roman dense et superbe …mais très gros : Confiteor de Jaume Cabré. J’ai déjà du mal à lâcher ma lecture après 86 pages sur les 772 annoncées. Tant pis pour les gestes de la vie quotidienne: ils attendront la fin de ce long week end!



Si j'aime lire les pavés, en faire un billet et un résumé me semble toujours presque impossible. C'est le cas pour Confiteor, terminé depuis quelques jours mais dont je relis certains passages plutôt que de rédiger mes impressions.. Curieusement plus j'ai aimé, plus c'est difficile et cette confession d'un jeune Catalan surdoué à la fin de sa vie quand il sent la maladie lui ôter la mémoire est un des plus beaux romans lus depuis bien longtemps. L’histoire du violon, la période révélée par le vieux juif m'a fait penser à un autre chef d'œuvre qui m'a terriblement marquée et bouleversée également: Le choix de Sophie de William Styron. Rien de commun cependant dans l'histoire des héros de ces récits si ce n'est leur plongée dans le Mal absolu qui aura dominé la deuxième moitié du XXe siècle avec l'enfer des camps d'extermination et le rappel de l'Inquisition et des autres infamies dues aux excès des pouvoirs aussi bien religieux que politiques. Impossible désormais d'oublier ce jeune mais aussi ce très vieil Adrià Ardèvol, son ami Bernat, qui l'aime et l'envie à la fois, le violon Storioni, un des grands moments de sa vie. C'est à Sara, sa femme très aimée mais trahie et disparue avant lui qu'il raconte sa vie de façon décousue, au gré de sa mémoire et de sa concentration, toutes deux vacillantes Je me suis parfois perdue dans les récits, les changements de tons, d’âges mais sans jamais ressentir l’envie de m’arrêter grâce au fil d’Ariane savamment tendu entre un souvenir et un autre qui fait que j’ai parcouru avec infiniment de plaisir et de tristesse à la fois cette vie d’un homme si doué dans tous les domaines et si malchanceux pourtant dès les premiers instants de sa naissance, entre un père et une mère mal aimants, chacun rêvant pour lui à des destinées contraires. Un beau grand livre qui restera parmi mes meilleurs moments de lecture
Lien : http://liratouva2.blogspot.f..
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Confiteor

En lisant Confiteor j'ai ressenti quelques troubles d'attention, d'orientation, de mémoire des difficultés capacité à reconnaître des personnages.... Adria m'a communiqué un peu de son Alzheimer...

Roman superbe ou j'ai eu également l'impression d'être caché derrière le divan et du coup de ne pas saisir tous les détails, de noter toutes les pistes.

Du coup j'ai relu et je relirai pour compléter le puzzle.
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Confiteor

Je reconnais, j'avoue, qu'il y a longtemps qu'un livre ne m'avait pas autant déroutée... Une narration, telle la libre pensée qui nous fait voyager à travers l'histoire avec un grand H et l'histoire de ce personnage d'une intelligence Hors du commun, passionnant et terriblement humain. C'est remarquablement bien écrit, c'est extrêmement bouleversant, et tout simplement savoureux... Une liturgie qui nous hante et nous transporte. J'ai Adoré!
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Confiteor

Critique de Philippe Lefait pour le Magazine Littéraire



« Confiteor », « j'avoue, je confesse » en latin, est l'entame de la prière de pénitence que font les fidèles à la messe. Par là, ils se reconnaissent pécheurs devant Dieu et sollicitent son pardon. Tout cela se termine par une absolution du curé (« Te absolvo ! »). Sauf chez Jaume Cabré, dont les thèmes récurrents sont l'histoire, la corruption des pouvoirs ou la sublimation par l'art. Confiteor, ce sont huit cents pages éblouissantes sur les fleurs fanées du mal, de la culpabilité, de l'amour trahi, de l'amitié fidèle jusqu'à la mort - mais rien n'est moins sûr ; et sur les lieux possibles mais évanescents de la beauté. Bref, Adrià Ardevol y Bosch est coupable de sa vie, de celle des autres, d'une vieille Europe gangrenée au fil des siècles par l'Inquisition, le nazisme, le franquisme, la barbarie en général et le mensonge en particulier.

Il n'a même pas eu à s'inventer un roman familial. Une phrase suffit : «Naître dans cette famille avait été une erreur impardonnable.» Et une précision écrit son destin : «Papa avait tracé ma route, jusqu'au moindre détail de chaque tournant. Et il ne manquait plus que l'intervention de maman, et je ne sais pas ce qui était le pire.» Inutile de se demander ce qui fait le traumatisme d'enfance et pousse à devenir hypocondriaque, intellectuel, professeur d'histoire des idées, secret, polyglotte, violoniste mais virtuose raté ; ce qui oblige à être obsédé par l'origine de tous les enfers personnels ou historiques et à finir, après une longue et bouleversante confession à la bien-aimée Sara, dans une maison de retraite de Barcelone avec une tête et une mémoire qui s'éteignent peu à peu.

Et puis il y a lui, le messager intemporel de la malédiction. Un violon, unique, fabriqué à Crémone au XVIIIe siècle par Storioni. Pour des raisons opposées, il obsède les Ardevol père et fils, l'antiquaire véreux et le savant écartelé entre réflexion et passion. À ce dernier, il offre la perfection du son et la possibilité d'une rédemption aussi illusoire que momentanée : «L'art est mon salut, il ne peut pas être le salut de l'humanité.» Mais il est aussi marqué et taché par le sang, l'abjection et la sauvagerie des hommes, celles des bourreaux de l'inquisiteur, celles des assassins d'Auschwitz et de Birkenau. «C'est pour ça que je suis juif, pas de naissance, que je sache, mais volontairement, comme beaucoup de Catalans qui nous sentons esclaves sur notre propre terre et qui avons un avant-goût de ce qu'est la diaspora, seulement parce que nous sommes catalans. Et depuis ce jour je sais que moi aussi je suis juif, Sara. Juif par la tête, les gens, l'histoire. Juif, sans dieu et avec une envie de vivre sans faire le mal, comme monsieur Voltes, parce qu'essayer de vivre en faisant le bien est, je crois, trop prétentieux. Mais ce fut peine perdue.»

Une fois lu ce livre «énorme», l'envie vous prend de le relire pour mieux en saisir le souffle et la mécanique. Jaume Cabré, aussi simple que déroutant, écrit comme un musicien compose et revient au thème. Il peaufine une architecture littéraire commencée dans ses précédents romans et signe un millefeuille dans lequel il enlève toute linéarité au récit, invente une temporalité qui fusionne les époques, passe de la première à la troisième personne dans la même phrase, interrompt la narration pour la reprendre quelques paragraphes plus tard. Mais jamais rien qui perde un lecteur toujours tenu pour un complice tenu en éveil par cette invention et ce style bien servis par la traduction d'Edmond Raillard. Jusqu'à cette scène du métro, station Clinic, à Barcelone, où tous les personnages de cette aventure de quatre siècles se pressent dans le même wagon. Scène anthologique et découpe cinématographique. Antonioni chez Borges ! Plus loin, au détour d'une conversation entre Adrià et son seul et grand ami Bernat, apparaissent les fantômes de Primo Levi et de Paul Celan : «Ils ne se sont pas suicidés parce qu'ils avaient connu l'horreur, mais parce qu'ils l'avaient écrite.» Écrire, c'est revivre, c'est vivre ! C'est bien ce que nous propose Cabré.

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Confiteor

Il faut absolument lire Jaume Cabre et Confiteor en particulier.

Je viens de le relire avec autant de plaisir que la première fois telle ment ce roman est beau, riche et prenant. J'en étais même triste de l'avoir terminé et de devoir quitter ses personnages et son histoire.

C'est pour moi LE grand roman de ces 20 ou 30 dernières années.

Je comprends que le style puisse parfois dérouter au premier abord, avec des changements d'époque , de personne dans le même paragraphe, parfois la même phrase. On comprend plus tard que le narrateur est en train de perdre l'esprit, et vraiment, on se prend très vite au jeu.

C'est une histoire foisonnante, merveilleusement racontée avec un véritable art du récit , avec du rythme et un style magnifique que la traduction ne perd absolument pas (chapeau au traducteur).

L'auteur a un sens de l'observation et de la formule formidable, c'est à la drôle , touchant et profond, cultivé mais sans prétention.

Confiteor raconte la vie très mouvementée d'un homme au travers de la seconde moitié du XXe siècle, une vie marquée par son histoire familiale et en particulier son père, par le lien de leurs existences avec la grande Histoire. C'est aussi un très beau livre sur l'amour et l'amitié, les scènes dialoguées sont tellement vraies et spontanées !

Ce qui est vraiment remarquable , c'est la rencontre d'un style magnifique, de l' art de raconter une histoire, avec un niveau de réflexion et d'observation sur notre époque que l'on rencontre si peu.

J'avais commencé par L'Ombre de l'Eunuque, que j'ai également trouvé formidable; Confiteor confirme que Jaume Cabre est un des très grands auteurs contemporains.

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Confiteor

Confiteor est le mot latin qui introduit la prière de pénitence des catholiques. "Je confesse", et c'est bien une confession que le narrateur offre à la femme de sa vie avant que sa lucidité ne l'abandonne tout à fait.



Adria est né après guerre à Barcelone. Sa mère le voulait virtuose, son père philosophe et polyglotte. Il grandit sans amour ni tendresse, entouré des antiquités de la collection paternelle. Dont le violon. Le Storioni. Inestimable.



Mais l'histoire de ces objets est sombre. D'auschwitz à l'inquisition, le Mal est le terreau de l'histoire d'Adria, qui porte le poids, confesse et fait pénitence des péchés qui ne sont pas tous les siens. Son histoire et celle du violon prennent racine dans un monastère, plusieurs siècles plus tôt.



J'avoue que j'ai peiné à lire ces 900 pages d'une densité déconcertante. C'est un roman exigeant, qui demande de la concentration. On peut passer d'une époque à l'autre dans la même phrase, d'un personnage à l'autre dans le même dialogue. Du "je" à Adria, sans arrêt. C'est parfois difficile de s'y retrouver. Je ne savais plus si je lisais un pavé imbuvable ou un chef d'œuvre.



Tout se mélange, se dilue, si bien que le récit devient la confession universelle, la pénitence de l'humanité. Et à la fois le point de convergence est l'ego. Celui qui endosse et raconte. Se perd, divague, invente même peut-être. Ce chaos, c'est l'esprit d'Adria qui s'étiole. Qui tente d'écrire sa vie, son amour, sa lâcheté, son ignoble héritage, avant de perdre ses facultés.



Exigeant, oui. Difficile. Chaotique, insensé, décousu et délirant. Mais virtuose, finalement.
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Confiteor

Magistral, pour moi c'est un très grand livre. Même si au début il faut vraiment s'accrocher, tant la chronologie est déstabilisante, cela vaut vraiment le coup car très vite on ne peu plus le lâcher... Une très belle histoire dans la grande histoire. A lire absolument.
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Confiteor

J'ai été emportée par ce roman, happée par les personnages, désorientée par l'histoire. J'ai failli refermer le bouquin au bout de 10 pages, à cause des procédés de narration un peu déroutants tant qu'on n'a pas la clef de l'énigme (on ne l'aura qu' à la fin) puis quelque chose comme une intuition m'a dit de tenir bon, un peu de lâcher prise pour continuer à lire sans tout comprendre.

Alors si vous tenez bon, peut être serez vous aussi emporté dans ce tourbillon littéraire, peut être aurez vous les larmes qui coulent sur votre visage sans avoir envie de les essuyer, peut être écouterez vous la Méditation de Thaïs et d'autres morceaux de violon sublimes, peut être la petite Amelietje vous fera un signe de la main, et vous saurez en tous cas ce qu'est un Storioni.
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Confiteor

Comme toujours, je suis en retard dans l’écriture de mes billets, ma co-lectrice Nastasia-b a écrit le sien la semaine dernière !! Un grand merci à elle pour les échanges qui ont animé cette lecture ô combien décevante ! Pourtant, contrairement à elle, j’ai eu la chance de bénéficier de périodes de rémissions qui ont entretenu l’espoir qu’il y avait peut-être un espoir que je dénicherai une porte d’entrée dans une histoire qui ne voulait manifestement pas de moi. Enfin une chance… rien n’est moins sûr, car la désillusion a été tout aussi amère !



Adrià, le narrateur, décide d’écrire ses mémoires et nous entraine dans « les replis de son âme », à travers son histoire familiale, son enfance, ses amours, ses amis, mais aussi à travers celle de ce violon légendaire, un Storioni de 1764 répondant au nom de Vial. Des histoires qui s’emboitent, se croisent et se décroisent, s’affrontent et se rejoignent dans la petite et la grande histoire.



Ça a l’air génial présenté comme ça, non ? ‘Pputain’… j’attendais tellement des replis de son âme ! Pourtant, les premiers chapitres ont été bien laborieux ! Les changements brusques de sujets et les sempiternelles digressions m’ont vraiment mise à mal. Plus j’avançais, moins je comprenais dans quoi je m’embarquais. Mais deux éléments déterminants sont révélés à la fin du chapitre 7 (pages 116/117, version poche), qui non seulement donnent un éclairage nouveau sur les précédents chapitres, mais font miroiter une suite foisonnante et passionnante. (Ô que j’y ai cru ! Ô comme je me suis acharnée à y croire !) Ok, l’un de ces éléments est mentionné dans la quatrième de couverture (que j’aurais peut-être dû lire avant pour une fois !) : Adrià est en train de perdre la mémoire au moment où il commence ses mémoires. Evidemment, évidemment…



Alors oui, au début du chapitre huit, j’étais regonflée à bloc ! En dépit d’une absence d’empathie assez ahurissante, je dois bien l’admettre, envers Adrià (même si par la suite, il y a eu des soubresauts), je m’accrochais au fil de ce violon, un violon qui aura finalement été le personnage le plus vibrant de cette histoire. Jusqu’à ce que ce fil ne se rompe lui aussi...

C’est dingue mais quel que soit l’angle d’approche que j’ai pu tenter (et Nastasia aura été le témoin de mes tentatives désespérées pour rechercher les éléments positifs de ce livre !), cette lecture n’aura finalement été qu’une litanie d’attentes avortées.



Je mets en texte caché les 3 grands axes qui m’ont le plus déçus (sur le fond de l’histoire, sur les personnages et sur la prévisibilité des évènements). Pourquoi en texte caché? Parce que c’est terriblement long, ennuyeux et peu intéressant finalement.







Bref, pour résumer, cette lecture, comme vous l’avez compris, aura été une amère déception…!!! Les replis de l’âme d’Adrià se sont révélés in fine bien insipides. Dommage, vraiment dommage… Ce livre semblait pourtant ouvrir une brèche, que je n’ai pas su, ou pas pu comprendre. C’est comme ça.



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