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Citations de Jean Guéhenno (179)


Jean Guéhenno
La vraie lecture commence quand on ne lit plus seulement pour se distraire et se fuir, mais pour se trouver.
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A jouer la sottise et la lâcheté des hommes, on les rends seulement plus sots et plus lâches. C'est merveille qu'ils finissent par se répandre.
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L'étrange, c'est d'avoir été, à travers les jours, tant d'hommes et si différents, et le difficile est de retrouver et de suivre, de l'un à l'autre, la ligne de fidélité.
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Au milieu de la place de l'Etoile, de Paris, de la France, ils ont fait de ce pauvre mort le grand ordonnateur de la cérémonie sociale, telle qu'ils veulent qu'elle soit réglée, l'idole qui dit toujours oui, chargée de justifier le monde comme il va, comme ils veulent qu'il aille. Le tombeau du plus dénué des hommes, de celui qui dans la guerre perdit jusqu'à son nom est devenu le lieu où se rassemblent les puissances établies, le pèlerinage des gens en place, l'autel des ordres. Les couronnes, les palmes, les médailles, offertes par tout ce qui croit en soi, s'y entassent.
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On m'accota au parapet de la tranchée, comme le chevalier Bayard au pied de l'arbre. Je me fis apporter mon sac et je distribuai tous mes biens : de magnifiques cigares algériens, du tabac, deux jeux de cartes, des provisions. Donnai-je tout cela comme un qui va mourir ou bien comme un vivant comblé? Je ne suis pas sûr qu'il n'y ait pas eu dans tous mes gestes une inconsciente hypocrisie. Je jouai magnifiquement le grand rôle qui m'était dévolu. J'étais ignoblement doux et sage, digne de tout ce que j'avais appris dans les livres : l'idéal et le modèle du jeune guerrier abattu.
Impossible, à propos de telles aventures, de dire ce qui était sincère, ce qui était joué. L'excuse de l'insincérité, s'il faut lui en trouver une, c'est que le masque semble quelquefois comme de lui-même recouvrir le visage. Les vraies épreuves surprennent les petits hommes sans ressource profondes. Seuls les hommes tout à fait simples ou tout à fait grands sont sûrs d'avoir leur mort bien à eux. Les autres meurent par imitation.
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Je n'ai pas été un grand guerrier, n'ai eu part à aucun exploit et n'ai pas même été témoin de rares horreurs. Je ne rapporterai ici rien d'extraordinaire ni d'éclatant. Aussi bien n'ai-je aucun souci de satisfaire qui a le goût du monstrueux. Ce fut assez de subir le désordre. Il était ridicule de le braver. D'ajouter la folie à la folie. Je suis de ceux, innombrables, qui ont vécu la guerre furtivement, craintivement, humainement. C'est pour eux que j'écris. Ils savent qu'il n'est nul besoin d'être des monstres pour beaucoup souffrir, et nous pouvons bien nous raconter les uns aux autres comment, renonçant à être des héros, nous nous sommes donné beaucoup de peine pour être encore des hommes.
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Les messieurs à gibus et à nom, les ministres de Paris commencèrent de dire que " la situation était révolutionnaire".
Elle l'était, parce que la blessure était désormais ouverte, parce que cette offense secrète qu'il y a au fond du coeur de tout homme qui gagne mal sa vie et celle des siens avait été réveillée et parce qu'on avait fait en sorte que les ouvriers de la petite ville ne puissent plus que se méfier les uns des autres et se mépriser.
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Tout papier imprimé avait pris pour moi un caractère sacré. La question était seulement de découvrir celui qui, comme un talisman, me changerait soudain, ferait de moi un esprit, un roi de la vie et du monde. Il existait assurément. Il me fallait tout savoir et tout lire. (Histoires de livres, p 164)
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On se sauve de l'embarras et de l'impuissance par l'érudition.
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parlant des anarchistes : La jeunesse n'est en eux que le romantisme de l'esprit critique.
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Ces fêtes, je vois bien aujourd'hui qu'elles font de nous des dupes, et elles me sont devenues insupportables depuis que je suis parvenu, seulement avec des livres, à en organiser pour moi seul de plus discrètes.
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Seuls les hommes tout à fait simples ou tout à fait grands sont sûrs d'avoir leur mort bien à eux. Les autres meurent par imitation.
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Si ces pages devaient être trop désolées, je les garderais pour moi. Il n'est guère nécessaire d'ajouter aux tristesses du monde. Et je crains qu'on ne le fasse toujours, chaque fois qu'on s'attarde un peu en soi-même.
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La formule est banale, mais pourquoi l'éviter, s'il est vrai que, depuis des semaines, je l'ai sur les lèvres et dans le cœur.
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Jean Guéhenno
La mort des autres nous fait honte. Il y a en nous un refus profond de tout ce sang, de toute cette mort, mais nous n'avons jamais osé, je ne dis pas le crier, mais seulement l'avouer.

Jean Guéhenno
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Tendresse humaine ,adhésion de l'homme à l'homme ,
O joie de nous sentir des cœurs contemporains
Et de multiplier nos esprits l' un par l 'autre .
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J’ai depuis quelques semaines la plus grande peine à continuer ce journal. C’est que l’événement, me semble-t-il, se développe désormais d’une manière prévue et en quelque sorte fatale.
À quoi bon tenir le journal de la sottise et de la fatalité. La défaite de l’Allemagne est désormais certaine ; les Allemands eux-mêmes commencent de le savoir. Mais je n’éprouve même pas de la joie à le noter ici. Il ne faut plus qu’attendre.
Les sottises que font les peuples sont comme les maladies qui frappent les individus. Il faut qu’elles aillent jusqu’à leur fin.
...
On entrevoit dès maintenant (et Hitler lui-même peut-être) comment tout cela finira. Mais il faut que la maladie continue de ronger l’Europe et que plusieurs millions de jeunes Européens meurent inutilement.
Mais peut-être faut-il être hors du combat, comme nous sommes, pour voir à quel point il est en effet inutile et bête.
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Jean Guéhenno
“Un livre est un outil de liberté.”
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- Tu peux bien lire et lire. Jamais, entends-tu, jamais tu ne parleras aussi bien que ton père.
Et, il est vrai, je n'y suis jamais parvenu. J'ai encore dans les oreilles sa prophétie et sa malédiction. « Parler aussi bien que mon père? » Qu'entendait-elle par là et que serait-ce donc? Ce serait n'être jamais une bête savante et vaniteuse. Ce serait ne jamais parler selon les livres, ce qu'on dit fût-il d'accord avec ce qu'ils enseignent, ne jamais déclamer, ne jamais bavarder, ne jamais réciter. Ce ne serait pas seulement ne jamais mentir, ce serait ne jamais parler par entraînement, par habileté ou par habitude, ce serait ne jamais échapper aux vraies questions et ne les jamais résoudre par quelque tour de langue, ne jamais substituer aux choses les vaines constructions d'une dialectique apprise. Ce serait ne jamais parler pour ne rien dire. Ce serait traiter les mots avec révérence, comme une autre forme des choses et du monde, comme un autre corps de la vérité. Ce serait parler un langage charnel et sanglant, jamais coupé de ses racines, nourri de l'inquiétude et de l'espérance. Ce serait être présent à toute la vie. Ce serait avoir cet accent propre, unique, inimitable qu'ont ceux-là seuls qui sont engagés de toute leur âme dans ce qu'ils disent. Que je nomme la rose, et que la rose fleurisse ! Que je nomme le printemps, et que le printemps éclate ! Que je nomme le ciel, et que le ciel s'ouvre ! Ce serait aussi je ne sais quelle profonde douceur, quelle gentillesse heureuse. Ce serait n'être soi qu'à force d'être tous les autres. Ce serait parler toujours pour et selon le salut terrestre de tous les hommes, pour qu'ils soient un peu heureux et gardent la liberté et l'honneur. Alors la vie peut-être changerait.
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Ce n'était pas qu'ils fussent méchants, mais la pâtée rend triste et mauvais.
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