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Critiques de Jean Michelin (118)
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Ceux qui restent

Un livre ouvert sur le coeur des militaires avec un titre qui résonne, et l'écho porte loin...

Car ceux qui restent, ce sont les familles, les épouses qui attendent leur proche parti en mission, là-bas.

Ceux qui restent, ce sont les militaires qui survivent alors que certains de leurs frères d'armes ont péri durant les conflits armés et qui reviennent, ici, avec leurs souvenirs.

Mais ceux qui restent, ce sont aussi les militaires qui ne partent plus en mission, emportés par leurs cauchemars et qui décident de rester, ici, se sentant incapables de revivre l'enfer des zones de combat.

Enfin ceux qui restent, ce sont les militaires qui se maintiennent dans la fragilité de leur vie intérieure alors que d'autres succombent à leurs cauchemars et vont errer dans un ailleurs.



Le stress post-traumatique n'est pas un vain mot ni un concept farfelu, c'est une besace bien lourde que les militaires doivent traîner après leurs missions sur des théâtres d'opérations violentes. C'est cela que démontre avec force Jean Michelin dans son ouvrage, mais pas que. Il nous entrouvre la porte de ce monde fermé qu'est l'armée, cette famille militaire forte et résiliente, unie par ses liens fraternels et faisant preuve d'un sens aigu de la camaraderie et de l'entraide, vaillante dans les épreuves du feu et se tenant toujours debout, quoi qu'il advienne. Une famille qui prend une grande place aux côtés de la famille civile. Il nous livre la part intime qui se dissimule derrière le treillis avec ses failles, ses questionnements, un sentiment de culpabilité parfois ou encore les traumatismes. Il choisit pour cela une histoire qui raconte la vie avant, pendant et après les missions au travers celle de ces quatre hommes partis à la recherche de Lulu. Il alterne les chapitres entre « ici » et « là-bas », puis « ailleurs ». Ce rythme sert efficacement l'histoire à laquelle on s'accroche dès les premières lignes pour ne plus la quitter en cours de lecture, voire même après car le récit est touchant.



Cette lecture me marquera, je n'oublierai pas ces hommes. Ce fut un bon moment de lecture mais éprouvant car il m'a enfoncée dans l'épaisseur des ténèbres, livrée aux affres de la guerre et son cortège de conséquences avec notamment les troubles qui en découlent.



Profitez vous aussi de ce livre « portes ouvertes » pour intégrer, en observateur, ce petit cercle de militaires avec ses codes, ses valeurs, son langage, son esprit de corps. Accompagnez-les à la recherche de leur compagnon et venez poster votre ressenti au retour de cette mission, pour évacuer les tensions accumulées au cours de ces 230 pages. N'oubliez pas de me faire un signe quand vous aurez rendu votre rapport afin que j'en prenne connaissance. Alors à bientôt !
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Ceux qui restent

Emouvant dans sa retenue, ce récit dédié à Ceux qui restent. Son titre vous évoque peut-être les familles de militaires attendant leur retour dans le manque et l'angoisse, ou encore les militaires renouvelant leurs contrats tandis que d'autres retournent à la vie civile ; Mais dans notre histoire, Ceux qui restent sont aussi et surtout ceux qui demeurent en vie quand leurs frères d'armes sont morts en mission : Ceux qui vivent avec la culpabilité du survivant, les images de l'enfer, les cauchemars. Certains espèrent s'arrêter à temps, d'autres se font soigner, certains désertent, d'autres préfèrent en finir... Certains encore font juste semblant d'aller bien, parce qu'on doit se montrer solide et tenir pour les autres. Jusqu'à ce que l'horreur les rattrape.





Un matin comme un autre, Lulu, un caporal-chef d'expérience sur qui tout le monde s'appuie, disparaît de la maison familiale où il passait sa permission. Sa femme s'inquiète et ses collègues encore plus, qui savent d'une part que Lulu n'est pas homme à déserter, mais d'autre part… qu'ils revenaient tous d'une opération qui s'est mal finie, par la mort de l'un d'entre eux. La cellule psychologique mise en place a estimé que Lulu avait des mécanismes de protection faisant encore assez illusion pour être autorisé à achever la mission sur place, mais qu'il devait être suivi par la suite. Sauf qu'entre temps Lulu a disparu. Et tout le monde espère qu'il n'a pas fait de connerie. Accident ? Alcool ? Bagarre qui a mal tourné ? Désertion ? Problème de couple ? de famille ? Escapade ? Est-il mort ou vivant ? Et où le trouver ?





Parce que ça ne ressemble pas à Lulu, et qu'il a beaucoup donné à tous, 4 de ses frères d'armes sont autorisés à prendre quelques jours pour le chercher et le ramener. Commence alors la recherche d'indice auprès de la famille, dans la lecture de ses carnets personnels dont personne n'avait connaissance… Jean Michelin construit son récit autour de l'alternance judicieuse des chapitres de la recherche avec celle de la vie en opération et particulièrement de la mission ayant mal tourné. En nous décrivant tour à tour ce que les militaires ici ont dans la tête, puis ce qui s'est passé là-bas, il finit par lever le voile sur la disparition de Lulu.





L'auteur ayant été militaire, il nous offre un roman qui fleure bon le réalisme, l'expérience et le vécu, parvenant à nous faire toucher du doigt la situation. Son écriture sans fioriture nous met rapidement dans l'ambiance. Cependant, j'ai ressenti une certaine distance avec les personnages qui a manqué de me décourager vers le milieu. Je pense que mon ressenti est dû pour un tiers à l'écriture factuelle d'une apparente froideur ; pour un tiers au fait que l'auteur nous fait tour à tour approcher chacun de ses personnages principaux, ce qui maintient le suspense mais, au début du moins, nous empêche d'en approfondir un en particulier, de qui on se sentirait vraiment proche ; et pour un tiers au fait que les personnages, portraits réalistes sans aucun doute, demeurent toujours un peu dans la réserve lorsqu'il s'agit de se livrer. On perçoit la différence entre le masque qu'ils montrent aux autres et ce qu'ils ressentent, mais jamais dans la démesure puisqu'ils tentent toujours de rester dans le contrôle.





Au début, les non-dits créent une tension bienvenue et prometteuse, mais lorsqu'on piétine avec eux sur l'enquête, on aimerait soit qu'ils se livrent plus, soit que l'enquête avance : Cette apparente froideur, que ces hommes sont habitués à conserver pour masquer et maîtriser la tempête intérieure, a failli me lasser malgré la complicité virile qui les lie. Heureusement arrive à point nommé une révélation qui va tout changer. Elle ravive l'intérêt, fait redémarrer l'enquête, mais surtout elle amène l'émotion. Et ça, ça fait du bien. Je ne l'avais pas vue venir malgré les indices laissés par l'auteur. J'ai trouvé ça vraiment très beau même si je voudrais bien discuter d'un détail en MP avec ceux qui l'ont lu (je crains un peu le revirement pour le revirement... sauf si un truc m'échappe, je laisse le bénéfice du doute). Bref, j'ai finalement passé un bon moment de lecture, sensibilisant au sens du devoir et du sacrifice de ces hommes (puisque les femmes dans cette histoire ont le second rôle), à l'importance des codes dans l'armée et leurs dérives, la vie difficile que mènent ces corps de métier et leurs familles. J'avais Jonquille du même auteur dans mon pense-bête, ça me rappelle de l'en sortir !
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Ceux qui restent

Comme nombre de " petits livres " , celui - ci , c'est " du costaud " .Un livre de " mecs " , des durs , des vrais , des militaires ! Ca chiale pas , ça se plaint pas ,ça montre rien mais ...sous la carapace , ça cogite dur . Ca , vraiment , on le sent , on l'apprend , du début à la fin ...Des bonbons Kréma , vous savez bien , durs dehors et tendres à l'intérieur ....

Au retour d'une mission , Lulu disparaît .Désertion ? Ses quatre potes ( terminé les grades ) se lancent à sa recherche . Lulu .Où ? Pourquoi ? Rien ne pourra mettre un terme à cette quête impossible .

Si vous lisez ce livre , je pense que , comme moi , vous serez sous tension et tout va se mettre en place comme dans un puzzle jusqu'à une fin ...je ne vous dis pas .

Les militaires ne sont que des hommes et dans ce roman , vraiment , l'uniforme s'efface , le grade aussi , ne subsistent que la solidarité , le partage , l'amitié rude ...ou pas .

C'est un trés beau roman qui nous fédère autour d'un même objectif , qui navigue entre " ici " ou " ailleurs " , un roman que l'on commence et que l'on ne quitte qu'en tournant la dernière page ...et encore . On cogite , même aprés .

Pas de femme ? un roman macho ? A vous de voir , mais n'est-ce pas Ferrat qui chantait que " la femme est l'avenir de l'homme ?" . L'avenir ou son havre de paix ?

Un trés beau roman sur " ceux ( et celles ? ) qui restent , sur l'amour , l'amitié , le racisme , la solidarité , les limites du devoir et de l'obéissance , la souffrance .

Allez y , chers amis et amies , le texte est court mais puissant .

Allez , à bientôt les babeliotes , avec toutes mes amitiés .
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Ceux qui restent

L'attente. L'attente d'un vol pour une opération militaire extérieure. L'attente du retour à la maison. Et le silence obligé qui s'abat comme le vide.



Heureusement, la belle écriture du métier exigeant et amoureusement poétique de l'Officier-écrivain Jean Michelin nous raconte à coeur ouvert la vie entre les lignes. de ceux qui partent. Ceux qui restent. A travers une enquête privée d'une compagnie de soldats menée par Stéphane, un officier en retraite, à la recherche d'un des leurs porté disparu à la fin d'une mission qui a tourné au drame.



Dans ce livre agréablement surprenant, Il y a ces hommes en patrouille de la défense civile avec toute la chaîne de commandement et de hiérarchie qui fait peser lourdement le sens des responsabilités aux plus gradés. Les deuils à faire. C'est la première fois que je lis un roman en littérature française sur les troubles du stress post-traumatique des soldats en retour de mission. J'ai été touchée par la manière de l'aborder, qui est complétement humaine et sincère, non institutionnelle.



Et tous ces lieux lointains et dangereux. Nous respirons l'atmosphère lourde de la jungle tropicale de Guyane où serpente plein de mystère le fleuve Maroni. Le sable du désert qui colle aux semelles. Tous ces passages du roman magnétisent la lecture.



Il y a ces hommes soldats. Et il y a les autres. Toutes les autres, Mathilde, Aurélie. Leurs enfants. Comme Pénélope, elles tissent leur attente. Ce que j'ai aimé particulièrement dans ce roman à la fois viril et au féminin, c'est la belle lumière sur toutes les anonymes du foyer conjugal. Elles sont fortes ces femmes et soudées entre elles.



Jean Michelin témoigne avec réalisme du métier de soldat lors des patrouilles civiles mais aussi dans la vie de tous les jours avec leurs sentiments et des parcours personnels tous différents.



L'auteur témoigne avec talent de ce qu'il connaît et j'ai été très curieuse de connaître tous ces sigles et jargon militaire qui m'ont fait entrer pleinement dans l'action.



L'écriture comme une source creuse avec art ce qui se passe à l'intérieur des familles pendant la longue absence et au retour, la peur, les doutes, l'amour.



La narration des missions et la famille sont sur le même plan d'égalité sans blindage des émotions. Et c'est très réussi.

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Ceux qui restent

Tout part d’une disparition, celle de Lulu, un caporal-chef irréprochable. Pour la première fois de sa carrière, Lulu manque à l’appel et n’a prévenu personne de son absence. Sa femme elle-même ignore où il est et ce sont quatre frères d’armes qui vont remonter les heures précédant sa disparition afin de la comprendre et de le retrouver.

Ceux qui restent est assurément un bon roman que j’ai pris plaisir à lire mais si mon avis est mitigé une semaine après avoir tourné la dernière page, c’est que je ne sais pas trop ce qu’il me restera de cette histoire dans quelques années. Or, les grands, très grands romans vous marquent à vie. C’est donc un bon roman. Un roman écrit par un militaire et parlant de militaires, mais pas seulement de ces hommes qui honorent leur patrie et partent au combat, il s’agit aussi et surtout des hommes qu’ils sont au retour, lorsqu’ils sont désarmés, dans tous les sens du terme, et de leurs proches qui vivent inlassablement les départs et les retours, qui sont ceux qui restent. C’est un roman qui explore la sensibilité de l’homme sous l’uniforme, les failles cachées sous la force apparente, le formidable esprit de corps. Une belle écriture, simple et efficace, et un sujet maîtrisé, on n’en attendait pas moins.


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Ceux qui restent

D'un côté, direction le front, les ordres, les missions, les fusillades en bas, les hélicoptères en renfort dans les airs. Et des pertes, une de plus. De l'autre, les femmes, les familles, qui attendent le retour d'entre-deux, la vie rythmée par les absences, mais encore plus par la présence fantomatique de ceux qui sont abîmés. Difficile de faire sa place quand on ne fait pas partie du Corps, qu'on est seulement les corps d'a côté. Alors quand Lulu, soldat chevronné, disparaît sans laisser de trace, ce sont les prises de conscience qui s'éveillent de part et d'autre sur ces traumas. Pourquoi a-t-il fugué ? Et où ? Avec des mots simples, notre auteur, militaire de carrière, touche du doigt la pesanteur de la vie civile passée sous silence. Sans parler de ceux qui tombent, quand la Nation par un drapeau, une médaille, une cérémonie, tente de consoler la famille laissée irrémédiablement dans la douloureuse intimité du deuil. Ceux qui restent ne sont pas ceux qu'on croit. Ce roman remporte le Prix Talents Cultura 2022.
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Ceux qui restent

On parle peu des hommes qui rentrent du front, traumatisés, empêtrés dans leurs obsessions (p108 « Non, on ne s’habitue pas, doc » ; p190). Ceux qui frôlent la mort ne peuvent l’oublier. Pire, ils ont la tentation de l’approcher à nouveau parce que le danger leur a procuré des sensations extrêmes au point – ce grand paradoxe – de se sentir vivants comme jamais. Comment surmonter l’épreuve du feu ? Comment revenir à la banalité du quotidien ? Pour l’évoquer, il y a cette scène, dans le film « The hurt locker », du démineur de retour au pays, désemparé devant le rayon corn flakes d’un supermarché. Et il y a le roman de Jean Michelin.

Ancien militaire, l’auteur décrit le théâtre des opérations avec une acuité rare, une authenticité acquise sur le terrain. Ce sont des choses qu’on ne peut inventer. Dans le même genre, il y a eu « Yellow birds » de Kevin Powers.

On suit donc une compagnie dont l’un des membres, Lulu, s’est volatilisé dans la nature. Ses camarades décident de le pister, avant qu’il ne soit déclaré déserteur et qu’un moment d’égarement n’entache une vie de bons et loyaux services. Égarement, vraiment ? Pourquoi Lulu a-t-il disparu ? Quel secret a pu le mener à une telle folie ?

Stéphane, Romain, Charlier et Marouane vont tenter de percer le mystère, au risque de réveiller leurs démons, quitte à déterrer leur turpitude et briser les liens indicibles qu’ils ont noué au plus fort des combats.

Ceux qui partent… et celles qui les attendent. Jean Michelin parle aussi très bien des femmes de soldat, un enfant pendu à leur bras, l’angoisse rivée au corps, la douleur enfouie, exercées à se résigner, incapables de regarder l’avenir droit dans les yeux.

Bilan : 🌹🌹

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Ceux qui restent

Les premiers mots qui me viennent à la suite de cette lecture... fraternité, efficacité. Fraternité entre ces militaires. Efficacité car chaque mot a sa place, les chapitres se complètent tel un puzzle. J'ai adoré! Je me lance maintenant dans

« L'embuscade» qui donne un aperçu de celles qui restent...à suivre
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Ceux qui restent

Les traces laissées par la guerre



C’est nourri de son expérience que Jean Michelin a écrit ce premier roman. Il y raconte la difficulté que rencontrent les militaires de retour de zones de conflit à travers l’enquête menée par quatre camarades pour retrouver l’un des leurs.



Après des années d'engagement en Afrique, dans les Balkans et en Afghanistan, Stéphane a retrouvé la vie civile et un emploi d'agent de sécurité. Il pourrait passer des jours paisibles auprès de sa femme Mathilde et leurs deux enfants, Guillaume treize ans, et Julie, six ans, dans leur petit pavillon. Mais les fantômes de la guerre continuent de le hanter. Ses nuits sont tourmentées, son état physique autant que psychique est loin d'être satisfaisant. Cependant, ni les médecins ni les psys ne semblent en mesure de lui venir en aide.

Après une séance de jogging au petit matin, il reçoit un appel de Marouane, un ex-compagnon, qui lui demande de l'aider à retrouver Lulu, un autre ex-collègue, qui a disparu depuis trois jours sans donner de nouvelles.

Très vite, un petit groupe de volontaires se forme, composé de Marouane, du lieutenant Charlier et du sergent Romain d'Entraygues. Le trio passe prendre Stéphane avec pour mission de ramener Lulu.

Le groupe commence par rendre visite à Aurélie, la compagne de Lulu, très fâchée du départ de son homme. Elle était pourtant habituée à la solitude. Alors, en attendant Lulu, elle tuait le temps avec leur fils Mathis, «le point fixe de sa vie». Avec ce gamin de quatre, «ils avaient inventé leur vie de famille sur le tas, au fur et à mesure. Elle avait appris à compter les jours avec son fils lorsque Papa était loin. Papa revenait toujours. En l’attendant, on faisait des coloriages, on collait des gommettes sur le calendrier, on l'appelait au téléphone.»

À la délégation qui vient lui rendre visite, elle ne peut qu'exprimer son désarroi et remettre à Stéphane un carton à chaussures contenant les carnets de Lulu. Il y relate son expérience, y note ses états d’âme ou encore quelques notes pratiques.

Au fil de l’enquête, l’auteur va également revenir sur les différentes missions et sur les coups durs, les traumatismes qu'ils ont subis. On comprend alors quelle force mentale est nécessaire pour tenir le coup. On comprend aussi que de tels traumatismes ne sont pas faciles à évacuer… «C'est pas ça, la vraie épreuve. Le... le premier combat, vous êtes toujours prêt. On est bien entraînés, Les mecs sont sûrs, vous verrez. La mémoire musculaire fait le reste. Non, le vrai test, l'épreuve comme vous dites, c'est celle du désespoir. (…) Ce truc qui vous saisit, cette angoisse d’échouer et de faire mourir des gens à cause de ça, c’est ça. »

Si la guerre a beaucoup été traitée dans les romans, les auteurs ne sont pas si nombreux à avoir parlé de l’après. Karine Tuil avec L’insouciance s’est attardée sur le syndrome de stress post-traumatique. Jean Michelin va encore un peu plus loin ici en montrant que même si le syndrome n’est pas posé, ces missions marquent et laissent des traces indélébiles. Au moment où les armes parlent à nouveau en Europe, on comprend combien ce conflit va marquer tous ceux qui – d’un côté ou de l’autre – vont être confrontés à la guerre. Un roman fort, d’une actualité brûlante, qui donne la vraie mesure du drame qui se joue à nos portes.


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Ceux qui restent

Récit annoncé comme autobiographique mais que j'ai lu plutôt comme un roman. Je suppose que l'inspiration, elle, vient du terrain.

Ce n'est pas un récit de guerre à proprement parler, même si l'alternance du récit sur deux temps, aujourd'hui l'enquête et naguère le combat, donne une idée du genre d'actions menées par les forces françaises à l'extérieur ces dernières décennies. Pour cette dernière partie, l'auteur est très prudent, l'ennemi n'y est que partiellement évoqué, jamais diabolisé, c'est un élément narratif utile à la construction du scénario le plus importent : celui du temps présent.

La recherche physique d'un soldat disparaissant volontairement est éclairée par le passé de celui-ci.

Au fond, c'est un roman de vie très moderne se situant dans l'univers militaire. Ce dernier point est mis en exergue grâce à la fraternité qui unit ces hommes. Les tradis militaires, le Prytanée bien connu, Cyr...

Il n'y a aucune femme chez ces soldats, sauf les leurs, celles qui restent à la maison à les attendre, et dont le moins que l'on puisse dire est qu'elles ne sont pas valorisées par le roman. Ah! les tradis et les femmes...

Moderne ai-je pensé? Oui car la raison d'être de ce roman est le coming out de ce fantôme recherché dans le livre. Pas réellement de traumatisme de guerre ici. Le brave soldat n'est pas détruit psychologiquement par la frappe de missile qui a peut être tué un rebelle autochtone. Non. Sa blessure psychologique est due la mort de son petit ami, un soldat comme lui. Ah, les tradis?

Voilà, c'est donc l'esprit de corps qui apparaît donc dans ce roman.
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Jean Michelin fait parler la Grande Muette!

...Et avec brio dans ce beau roman qui nous conte l'histoire, a priori ordinaire, du soldat qui ne rentre pas de permission. Happé par les fantômes qui hantent ses nuits et ses souvenirs d'opérations extérieures où la peur est le plus fidèle camarade, Lulu, comme tant d'autres avant lui, vient à manquer à l'appel…Sauf que cette histoire n'est pas si banale et que l'on découvre au fil de l'enquête menée par ses compagnons d'armes partis à sa recherche que s'y cache un secret…inavouable.



La force de ce roman réside pour beaucoup dans la qualité du portrait de ces personnages de militaires qui en fait autant un roman à intrigue qu'une fresque sociologique. A travers la description de leur origine, de leur parcours, de leurs espoirs et désillusions, se révèlent plusieurs facettes de l'engagement militaire, en reflet des réalités de la société française. S'y cotoient des rejetons d'une France catholique traditionnelle, des enfants d'immigrés et des idéalistes dont la cohabitation, pas toujours si fraternelle, est souvent dictée par le sens du devoir.



Cette originalité se traduit aussi par le récit de ce qui se passe avant l'action (“le pipi de la peur”) ou après l'action (les compte-rendus de mission, le debrief au psychologue, le rôle des familles), ce qui nous donne à voir un visage de l'armée sous un angle peu abordé dans la littérature.



Et enfin il y a ce suspense savamment orchestré qui aboutit à la révélation du secret porté par Lulu, et qui à mes yeux est une trouvaille très...audacieuse de l'auteur.



Je ne vous en dis pas plus et vous laisse découvrir par vous-même cette belle pépite de la rentrée littéraire!

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Ceux qui restent

Là, ces soldats en opex dont on entend parler dans les médias, surtout lorsque l'un d'eux meurt sur un théâtre d'opération. Derrière ces soldats, il y a des hommes, et ceux qui les attendent, femmes, enfants, parents. Ceux qui restent au pays, ceux qui les espèrent vivants.



Là, ces hommes d'une compagnie qui sont revenus vivants quand leur camarade est mort au bout du monde pour des missions parfois obscures, souvent risquées.



Dans ceux qui restent il y a tous ceux là, tout cela, et plus encore.

Stéphane a quitté l'armée pour rentrer chez lui définitivement, au grand soulagement de Mathilde. Mais quitte t-on vraiment ce corps qui vous a fait vivre avec les camarades, dans les combats, la peur, la fraternité, et dans lequel vous sentez que vous êtes à votre place. La nuit, Stéphane ne dort pas, il court, seul, dehors, pour oublier cet autre qu'il ne veut plus être.



Lulu faisait partie de sa compagnie. Mais lulu a disparu et son épouse ne sait rien, ni où il est parti, ni pourquoi. Alors ses anciens camarades et son nouveau chef partent à sa recherche. Pour rassurer Aurelie, pour lui éviter de se faire renvoyer de l'armée, par fraternité et par solidarité sans doute, parce qu'on ne lâche pas un frère d'arme, jamais.



L'auteur nous plonge dans ces jours intenses où tous les quatre partent à la recherche de Lulu, et sans doute aussi à la recherche d'eux même et de leurs véritables aspirations, de leurs souvenirs communs, de leurs histoires à construire, des départs et des retours, des interrogations silencieuses de ceux qui attendent et des silences de ceux qui reviennent



Ici ou là. Ici ou ailleurs, le lecteur les suit dans leurs pérégrinations réelles ou dans leur tête, car ces quelques jours de recherches les plongent tous dans les événements du passé, ou dans ce qui pourrait advenir au futur.



Un très bon premier roman sur la vie militaire, les questions et les atermoiements, les doutes et les regrets, la vie en somme. Des personnages complexes et attachants et une trame crédible, un excellent moment de lecture.



https://domiclire.wordpress.com/2023/04/03/ceux-qui-restent-jean-michelin/
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Ceux qui restent

Une couverture qui tape à l’œil. Un homme charismatique au regard déterminé.

Jean Michelin, ancien militaire, écrit son premier roman et nous offre un récit captivant, intéressant et sensible.

L’auteur alterne l’enquête avec le souvenir de ces hommes et des proches. Je me suis plongée dans le cœur et la tête de ces soldats à la recherche de l’un d’entre eux. La disparition de Lulu nous tient en haleine tout au long du roman.

Ce court roman explore la sensibilité des hommes sous l’uniforme, il se livrent et s’affirment… Ceux qui restent sont les femmes, les enfants, les parents…

Au fil des pages, les pièces s’assemblent.

Quant à la plume, elle est soignée, incisive et emplie d’émotions. Un petit bémol sur cette fin ouverte.

C’est un très beau roman d’amour, d’amitié, sur la souffrance, l’obéissance et le racisme.

Un récit haletant, poignant et puissant que je vous recommande de glisser entre vos mains.




Lien : http://juliechronique.fr/202..
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Ceux qui restent

Stéphane est un ancien chef de section à l’armée. Ayant abandonné depuis quelque temps ce travail, le jeune homme semble vouloir s’éloigner le plus possible de ce ce milieu. Pourtant, lorsque ses anciens collègues font appel à lui, il n’hésitera pas à se joindre à eux. En effet, Lulu a disparu, et ils vont tout mettre en œuvre afin de le retrouver.



Ce roman m’a beaucoup émue et touchée et je sais que je vais y repenser souvent. L’auteur sait de quoi il parle, et cela se sent à chaque page faisant référence à l’armée et aux missions. Sous son prisme, les événements sont décrits avec beaucoup de clarté. J’ai eu peur de ne pas toujours m’y retrouver mais il n’en a rien été.



Mais ce récit, c’est avant tout une histoire de liens d’amitié qui se tissent entre les divers membres d’une même équipe de travail. C’est aussi un bel hommage à ceux qui restent au quotidien, pendant que la personne aimée part en mission.



L’auteur m’a totalement surpise et profondément bouleversée par la direction prise dans ce roman. C’est d’une grande émotion et les sentiments sont décrits avec beaucoup de profondeur. Je ne peux pas vous dire plus afin de ne rien vous spoiler, mais il s’agit d’un roman différent, original et remarquablement narré.



La plume de l’auteur m’a conquise. Avec un style simple et empreint d’une grande sensibilité, les pages défilent. J’ai aimé l’alternance entre le passé et le présent, qui nous permet ainsi de comprendre ce qu’il s’est passé. Les chapitres sont courts et le récit est dynamique jusqu’à la toute fin.



Un roman d’une sensibilité rare, dans lequel l’amitié tiendra une place importante et qui m’a profondément touchée.
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Ceux qui restent

Quand on vient d'une famille de militaires et que la plupart de ses souvenirs d'enfance sont liés au régiment, qu'on peut dire qu'on a déjà tiré (à blanc) au FAMAS et fait un tour en VAB, qu'on sait reconnaître la plupart des grades en étant capable de les classer dans le bon ordre et qu'on lit encore parfois avec des yeux émerveillés RAIDS magazine entre deux TGV, s'intéresser au premier roman du lieutenant-colonel Jean Michelin était comme une évidence.



Un beau matin, Lulu l'éternel caporal-chef qui refuse tous les avancements, celui sur qui les hommes de sa compagnie ont toujours pu compter, n'est tout simplement plus là. Sa compagne pourtant habituée à l'absence de ce taiseux qui semble préférer enchaîner les OPEX (opérations extérieures) que s'occuper de sa famille préviendra quand-même son lieutenant pour signaler sa disparition après vingt-quatre heures.



Craignant un drame comme l'armée en connaît parfois, leur capitaine accorde à Marouane, Romain et au nouveau lieutenant une semaine pour retrouver Lulu et le ramener au régiment. Pour compléter leur équipe, ils iront chercher Stéphane, leur ancien adjudant qui vient de prendre sa retraite pour retourner à la vie civile car ils en sont persuadés, la disparition de Lulu a forcément un rapport avec la mort de Junior lors de leur dernière OPEX.



Comment ne pas être touché par la solitude et la bravoure de celles qui restent quand les soldats partent en mission ; comment ne pas être ému par la douleur silencieuse de ceux qui restent quand les cercueils s'envolent pour ramener l'un des leurs à sa patrie ; comment ne pas être sensible à ces liens si forts, uniques, qui transforment ces soldats en frères d'armes ; comment ne pas pleurer quand les plus belles choses sont parfois celles qui causent les plus grandes souffrances ? Un premier roman magistral et sensible à l'écriture incandescente, un tir à bout portant, sans sommation, qui ne vous laissera aucune chance.



📖 Ceux qui restent de Jean Michelin a paru le 18 août 2022 aux éditions Héloïse d'Ormesson. 240 pages, 19€.
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Ceux qui restent

Ceux qui restent, titre parfait pour raconter cette histoire d'un groupe de militaires, qui restent coincés dans un monde d'entre-deux, entre les zones de conflit et leurs familles, le monde "normal", celui des civils. Ceux qui restent, ce sont aussi ces familles, ces femmes qui élèvent seules leurs enfants, se démènent, décident de tout en l'absence de leur compagnon, ces parents qui restent emmurés dans leur chagrin, une cantine dans le grenier. Un roman fort avec une écriture puissante et qui va droit au but, économe en mots, comme ces hommes en paroles. J'en ai vu des films sur les militaires, mais je n'avais jamais véritablement lu de livre sur la vie des militaires et de leurs familles. Et j'ai pu, entrevoir, ce que ça pouvait être d'être militaire, ou femme de militaires. Un très bon roman!

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Ceux qui restent

Un caporal Lucien Guyader dit Lulu, marié, un enfant disparait du jour au lendemain sans prévenir, sans laisser d'indices. Il a vécu déjà des moments douloureux, délicats lors des ces missions précédentes: Où est-il: désertion, problème personnel: Ces frères d'armes au nombre de 4 vont partir à sa recherche.

La famille est bien sûr présente, la place de l'épouse dans cette communauté, comment faire sa place. Le groupe de soldats, les liens qui se tissent, les difficultés rencontrées, parler de ses angoisses , les montrer, l'approche de la mort, comment vivre avec tout ça.

Une belle histoire d'amitié, de fraternité, les départs, les retours qui sont aussi compliqués.

Malgré une apparente virilité, ce n'est pas si simple.
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Ceux qui restent

« La Grande Muette » porte bien son nom, et si des gradés expliquent parfois sommairement leurs actions sur le terrain d’un conflit, le quotidien, l’intime des soldats toujours prêts à se lever pour défendre leur pays est un sujet fort peu raconté.

C’est ce que l’auteur, lieutenant-colonel dans l’armée de Terre fait dans ce court roman.

Avant de partir, un soldat, Lulu, disparaît , sa famille ne s’attendait pas à cela, et ses compagnons de combat vont tout faire pour retrouver leur amis, Même l’un des leurs, récemment retraité se joint à eux. A quatre, ils cherchent, soutenus en cela par les femmes, qui souffrent d’absence et se taisent le plus souvent.

La famille tient une place importante dans ce roman, tout comme la fraternité qui lie ces hommes souvent hantés par ce qu’ils ont vécu et vu. Les cauchemars , ils connaissent.

Une écriture ferme sans fioritures, militaire , pour ce roman très actuel .

Une belle lecture émouvante.

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Ceux qui restent

Cher Jean,



Je me dois d’être honnête, sans la recommandation de ce libraire opérant à Saint Maur-des-Fossés, jamais, je dis bien jamais, il ne me serait venu à l’idée d’acheter ton roman. J’aurais peut-être jeté un œil rapide sur la 4ème de couverture, j’aurais pu hésiter un bref instant mais compte tenu du cadre dans lequel se déroule ton récit, je n’aurais pas donné suite….



C’est toujours un peu stupide les idées préconçues, les convictions qui reposent sur des représentations sans fondement, mais voilà je ne suis pas exempte de quelques défauts. La bonne nouvelle c’est que je ne suis pas têtue, et que je suis souvent prête à revoir mes positions, voire à modifier mes opinions premières.



Tout cela pour arriver au constat que j’ai lu ton roman. Je devrais dire, dévorer ton roman.



Certainement car j’ai aimé ton écriture, cette façon de nous immerger dans un quotidien d’hommes dont les fêlures, les petites blessures ne se disent pas clairement, tellement de non-dits, de silence et de regards qui se perdent au loin. Des hommes dont tu nous dresses des portraits qui portent un éclairage nouveau sur un univers qu’en fait je méconnaissais totalement. Des sensibilités camouflées derrière un uniforme, des existences ballottées au gré des missions qui sont les leurs.



Mais également pour cette intrigue à laquelle je me suis laissé prendre. Ce questionnement, cette recherche de réponse, cette volonté de retrouver celui qui disparaît et ce mystère qui se résout lentement et nous entraîne sur des pistes auxquelles je ne m’attendais pas. Jusqu’à ces révélations ultimes, ce saisissement jusqu’aux dernières pages. Avec une certitude, ce roman marque les esprits, apporte un éclairage nécessaire sur ces vies d’engagement mais surtout est une histoire forte et profondément humaine. Un roman qui confirme qu’il faut souvent écouter son libraire….
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Ceux qui restent

J'ai découvert la personnalité et les livres de Jean Michelin par hasard, par le biais du podcast le Collimateur, produit par l'IRSEM, l'Institut de Recherche Stratégique de l'Ecole Militaire. En écoutant cet auteur, par ailleurs officier de l'Armée de Terre, je savais déjà que j'apprécierai ses écrits. Sa sensibilité, son grand souci de justesse se traduisaient dans ses propos, et les expériences qu'il évoquait me semblaient tout à fait originales en tant qu'objet littéraire.



Malheureusement je n'ai pas pu trouver Jonquille, son premier livre publié en 2012, en bibliothèque. Il semble que ce type de récit sous forme de témoignage, sur la guerre "en plus" (m'a t-on dit) n'aie pas vraiment sa place dans le choix des achats des bibliothécaires. Par contre, sous forme romanesque, ça passe et même avec enthousiasme. C'est donc une excellente nouvelle que Jean Michelin aie une vocation de romancier !



Ceux qui restent est un roman, un de ceux qui permettent aux lecteurs de découvrir un univers difficile à appréhender de l'extérieur - la vie des militaires et de leurs familles, dans sa banalité et ses drames. Mais c'est aussi une œuvre littéraire à part entière, tant l'auteur a mûri son projet, ciselé ses personnages, fait des choix narratifs qui inscrivent son récit dans une réflexion complexe qui tend à l'universel.



Ceux qui restent est un roman qui se lit comme un thriller et s'achève comme une fable initiatique, presque mythologique, dans une forêt originelle. L'auteur réussit en peu de pages à embrasser de nombreux sujets et à retranscrire une réalité humaine et sociologique - pour connaître l'envers de ce décor à travers des familles et amies, j'ai été sensible à la justesse de sa description.



On peut lire ce roman comme une immersion dans une réalité, mais aussi comme une enquête qui nous tient en haleine, comme une réflexion passionnante sur ce qui forme une équipe et sa cohésion.

Le réussite de Jean Michelin tient aussi à la complexité de ses personnages, qu'il parvient à nous rendre tous attachants sans véritablement nous les présenter comme sympathiques. Leurs failles et leurs zones d'ombres sonnent juste et les ambivalences de leurs relations les rendent profondément humains.



L'autre surprise pour moi, à la lecture, a été le caractère inattendu des rebondissements de l'intrigue, spécialement la révélation finale, qui peuvent sembler excessives et déstabilisent le lecteur.

Et justement, c'est ce qui fait de ce livre, à mon sens, un objet littéraire et pas une bromance à la gloire de la fraternité d'armes et un panégyrique des femmes de mili qui souffrent courageusement des traumatismes de leurs hommes.



En faisant basculer l'intrigue dans une dimension irrationnelle et inexplicable, Jean Michelin emmène le lecteur dans la zone grise de l'humanité, là où il n'existe pas de happy end. Il nous plante là au milieu des gestes et des émotions inqualifiables, de la culpabilité qui envahit tout, de l'incapacité à comprendre, quel est le sens de tout ça, du désir de se noyer à jamais dans la jungle amazonienne et d'y abandonner toute rationalité.



Peut on survivre à la culpabilité ? Peut on revenir vivant de cette quête d'anéantissement ? Qu'est ce que la fraternité et qui peut elle sauver ? Chaque lecteur portera à ces questions sous jacentes, selon son besoin, une réponse, ou d'autres questions, en sortant de la lecture de ce roman marquant, remuant, éblouissant de talent et d'humanité.
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Sur un plat d’argent à l’achat duquel trois générations ont contribué, le saumon arrive, glacé dans sa forme native. Habillé de noir, ganté de blanc, un homme le porte, tel un enfant de roi, et le présente à chacun dans le silence du dîner commençant. Il est bien séant de ne pas en parler.

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