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Citations de Jean Norton Cru (35)


Jean Norton Cru
Voilà le récit de guerre tel que le public l’aime, le récit qui fait
palpiter d’intérêt sans faire souffrir par les angoisses de l’auteur.
Un optimisme que rien n’abat imprègne tout le livre […]
Il arrive en pleine mêlée, une de ces mêlées serrées, compactes,
foyers de bruit, d’ivresse, de fureur et de sang comme les artistes
les représentent depuis plus de mille ans, qui n’ont peut-être
jamais existé, qui n’ont certainement jamais existé dans la
Grande Guerre.

(au sujet des souvenirs du frère belge Martial Lekeux)
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Deux ans après la guerre, des étrangers visitent le champ de bataille de Verdun et remarquent une ligne de fusils dressés, quelques-uns avec leur baïonnette. Ils auraient pu observer de semblables lignes de fusils sur de nombreux points du front, car c'était l'habitude des Français et des Allemands de jalonner ainsi les vieilles tranchées qu'ils avaient comblées après avoir entassé dans le fond des cadavres sans sépulture.

Comme ces étrangers ne connaissent rien à la guerre, ils croient à des hommes enterrés debout à leur poste ; ils ne savent pas que les obus ne peuvent fermer des tranchées, qu'au contraire, ils disloquent, éparpillent les parois des tranchées et les corps des occupants. Leur imagination s'enflamme. Ils voient des hommes sous un bombardement en pluie, submergés peu à peu par les éboulis et attendant, stoïques, que la terre montante recouvre leur poitrine, leurs épaules, leur bouche, leur yeux… Ils érigent un monument.

Si ces étrangers ne méritent aucun blâme, il n'en est pas de même des Français qui, connaissant la fausseté de la légende, ont essayé de lui donner une consécration historique. La tranchée des Baïonnettes, qui n'était au début qu'une innocente naïveté, est devenue, par suite de certaines complicités, une indigne imposture.

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LE BUT DE CE LIVRE
... Nous présentons ici un ensemble de témoignages de combattants parce que nous croyons qu'ils serviront à la fois le public et les spécialistes, de deux manières. Aux sociologues, aux psychologues, aux moralistes, ils apprendront que l'homme n'arrive à faire la guerre que par un miracle de persuasion et de tromperie accompli en temps de paix sur les futurs combattants par la fausse littérature, la fausse histoire, la fausse psychologie de guerre ; que si on savait ce que le soldat apprend à son baptême du feu, personne ne consentirait à accepter la solution par les armes : ni amis, ni ennemis, ni gouvernement, ni chambre, ni électeurs, ni réservistes, ni même soldats de métier. Aux historiens, ces témoignages apprendront que toute histoire militaire vue de haut, conçue en partie d'échecs, faite d'après les documents d'état-major et sans les témoignages des vrais acteurs, de ceux qui portent et subissent les coups, est une agréable illusion où lon croit pouvoir construire un ensemble, lequel est fait de détails, sans connaitre l'essence même de ces détails. Les historiens militaires sont des ingénieurs qui construisent un grand pont métallique, sans rivets, sans aucune des petites pièces : s'ils arrivent à le construire, il ne peut l'être que dans leur imagination, puis sur le papier, jamais dans la réalité. lls conçoivent sans doute la nécessité des rivets, mais étant des abstracteurs, des dessinateurs, des constructeurs de cabinet, ils n'ont jamais fait de rivets, n'en ont jamais vu et sont prêts à les vouloir en bois, en plomb, en liège, en tout sauf en acier. Leur pont ne sera jamais un pont. Rivets en liège ou grognards et poilus vus en action par l'historien sont du même degré d'absurdité, sont également impossibles.
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Pour une lecture critique de "Témoins"
Frédéric Rousseau

Survivant du grand carnage, Jean Norton Cru retourne aux États-Unis après sa démobilisation et retrouve son poste de professeur, là malgré les incitations de ses proches l'invitant à rédiger ses propres souvenirs de guerre, il y renonce; en 1922, son choix de réaliser un Iivre d'un autre type se précise. Un pèlerinage effectué en août à Verdun et la résurrection des souvenirs d'un passé mort , semblent avoir définitivement conforté sa détermination. Déja, au cours d'une conférence publique tenue à Williams College le 14 février 1922 il avait confié à son auditoire : "là, dans ma tranchée, je fis le serment solennel de ne jamais soutenir ces mensonges, et, si Dieu me sauvait la vie, de rapporter la relation sincère et véridique de mon expérience. J'ai juré de ne jamais laisser mon imagination ni aucun désir d'expression littéraire faire de mon moi d'après-guerre le calomniateur de mon ancien moi de combattant. (Il y a des traitres qui ont été pris par l'amour propre). J'ai juré de ne jamais trahir mes camarades en peignant leur angoisse sous les couleurs brillantes du sentiment héroique et chevaleresque" Et c'est dans la quiétude solitaire de la bibliothèque de Williams College que l'étude systématique des souvenirs de combattants édités en français depuis 1915 est entreprise. Tache immense : inédite inégalée. Démesurée ? Peut-être. Mais Jean Norton Cru se sent alors littéralement appelé à témoigner pour les témoins ; au sens littéral du terme, il se sent choisi par le destin et parvient à force de volonté à donner vie à un projet d'une originalité et d'une ampleur sans précédent. L'enjeu lui-même peut paraitre d'une folle ambition puisque Jean Norton Cru s'est assigné la mission de dire à ses contemporains et à leurs descendants la vérité sur la guerre, dans l'espoir d'en empêcher le retour. Sans surprise, l'auteur reprend à son compte cette formule d'un témoin : "il faut que les jeunes sachent... "
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Si quelqu'un connaît la guerre, c'est le poilu, du soldat au capitaine ; ce que nous voyons, ce que nous vivons, est ; ce qui contredit notre expérience, n'est pas, cela vînt-il du généralissime, des Mémoires de Napoléon, des principes de l'École de Guerre, de l'avis unanime de tous les historiens militaires. Il n'y avait là de notre part nulle fanfaronnade, et nous n'étions pas plus fiers de savoir ce que Joffre au Foch ne savaient pas. Nous savions parce que nos cinq sens, notre chair le répétaient pendant des mois les mêmes impressions et sensations.
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Notre baptême du feu, à tous, fut une initiation tragique. Le mystère ne résidait pas, comme les non-combattants le croient, dans l’effet nouveau des armes perfectionnées, mais dans ce qui fut la réalité de toutes les guerres. Sur le courage, le patriotisme, le sacrifice, la mort, on nous avait trompés, et aux premières balles nous reconnaissions tout à coup le mensonge de l'anecdote, de l'histoire, de la littérature, de l’art, des bavardages de vétérans et des discours officiels. 
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LA TRANCHÉE DE BAÏONNETTES
Voici les faits historiques sur lesquels la légende est venue se greffer après la guerre. En juin 1916, le 11e corps (Nantes) est arrivé à Verdun ; la 21e division, général Dauvin, est engagée le 12 juin vers le bois d'Haudromont et la côte de Froideterre : les 3e et 4e compagnies du 137e de Fontenay-le-Comte subissent une violente attaque qui submerge leurs tranchées situées sur les pentes sud-ouest de Douaumont ; une partie des hommes sont tués, d'autres sont pris, d'autres s'échappent. Les Allemands, maitres du terrain, rassemblent les morts dispersés sur le sol, dans les trous d'obus et dans les tranchées, les placent dans un élément de tranchée qui ne peut servir à leur usage, plantent des fusils tout le long de la fosse et la comblent. Et c'est tout.
Quant à la légende, elle ne supporte pas l'examen. Lorsqu'ils parlent parfois de tranchée comblée par le bombardement, les poilus veulent dire que la tranchée est détruite en tant que tranchée utilisable: trop évasée, trop obstruée pour servir, il vaut mieux l'évacuer et se poster dans les trous d'obus qui l'avoisinent. Les obus sont incapables de combler une tranchée dans le sens où les non-poilus comprennent combler ; car les obus creusent tout autant qu'ils comblent et leur dispersion leur interdit de creuser toujours sur une même ligne pour combler toujours une autre ligne. Pour combler une tranchée il faudrait que les obus, épousant les sinuosités du fossé, tombent tous rigoureusement à un mètre en avant du parapet, sans qu'il s'en égare un dans la tranchée car il coucherait les fusils qui, pour les besoins de la légende, doivent rester plantés droits et alignés pendant toute la période du bombardement ensevelisseur. Mais supposons que cette impossibilité ait eu lieu et que les obus, désobéissant pour une fois à la loi de la dispersion, aient fait le miracle de combler une tranchée. Il resterait encore à expliquer une absurdité : pourquoi les hommes se sont-ils laissé enterrer? Je devine l'idée des faiseurs de légendes : le soldat est attaché à son poste au bois d'Haudromont comme il l'était jadis à sa guérite devant l'hôtel de la division. Ces gens ne savent pas qu'on a plus de latitude pour se déplacer en première ligne que lorsqu'on est de faction à la caserne ; que dans les très mauvais secteurs cette liberté est sans limite, que l'indépendance de chacun est entière, qu'une section ne reste relativement groupée que par le fait d'un sens tout animal, le sens du troupeau, C'est d'ailleurs pour le mieux, I'initiative de chacun lui permet de tirer le meilleur parti d'une situation qui ne peut guère être pire. Tel préfère s'abriter dans le misérable fossé qui sert de tranchée, tel préfère la protection qu'offre les trous d'obus. Si la tranchée semble devenir intenable, tout le monde s'égaille dans les trous d'obus. Dans ce cas, que devient la vraissemblance du tableau héroique? cette rangée d'hommes debout baïonnette au canon, laissant la terre leur monter de la cheville au genou, à la ceinture, aux épaules, à la bouche...
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Aucun argument contre la guerre n'égale la force de cet argument: l'angoisse infernale qui poursuit tous les combattants, pauvres hommes qu'on persiste à nous peindre insensibles à l'idée du risque.[...] Dites que l'homme est un loup, un tigre, je le veux bien, mais sachez que ces animaux ont horreur du risque tout comme nous, et qu'en ce sens, ils sont pacifiques, tout comme nous. Les loups dévorent les agneaux, ils ne leur font pas la guerre; ils ne veulent pas risquer leur peau et ils ne feraient certes pas face, les connaissant, à des machines à tuer. [...] Quand accepterons-nous la vérité évidente qu'un tigre est un animal pacifique parce que le bond qui le lance sur sa proie n'a aucun rapport avec le bond du fantassin qui fonce sur des mitrailleuses.
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Jean Norton Cru
Voilà le récit de guerre tel que le public l’aime, le récit qui fait
palpiter d’intérêt sans faire souffrir par les angoisses de l’auteur.
Un optimisme que rien n’abat imprègne tout le livre […]
Il arrive en pleine mêlée, une de ces mêlées serrées, compactes,
foyers de bruit, d’ivresse, de fureur et de sang comme les artistes
les représentent depuis plus de mille ans, qui n’ont peut-être
jamais existé, qui n’ont certainement jamais existé dans la
Grande Guerre.

(au sujet des souvenirs du frère belge Martial Lekeux)
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J’en étais réduit à acquérir les ouvrages d’après leur titre, signe le plus trompeur qui soit. "Le crime de Sylvestre Bonnard", ne serait pas un roman policier ? Parfois je n’achetais un livre de "Souvenirs de guerre "que pour découvrir, trop tard, qu’un bourgeois au fond de sa province avait noté et publié ses impressions. Parfois je lisais et annotais un volume en entier avant de me rendre compte que j’avais affaire aux pseudo-souvenirs d’un soldat fictif, écrit par un civil de 50 ans passés, littérateur habile et fort bien renseigné, ma foi.
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Ce livre a pour but de donner une image de la guerre d’après ceux qui l’ont vue de plus près; de faire connaître les sentiments du soldat, qui ne sont pas des sentiments acquis par imitation ou par influence, mais qui sont sa réaction directe au contact de la guerre. Il a pour but de faire connaître toute une littérature, toute une classe de témoignages, une attitude d’esprit, une foi, un idéal, l’âme secrète de cette franc-maçonnerie des poilus, toutes choses inconnues, ou plutôt, et ce qui est pire, mal connues et méconnue.
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Hélène Vogel (née Cru) : « Devant tant de persécutions sévissant partout autour de nous, parmi les nôtres, pouvions-nous, maîtres, élèves, rester indifférents ? S’abstenir, s’enfermer dans sa sécurité personnelle, n’était-ce pas un crime ? Des cas de conscience, parfois difficiles à résoudre, se sont posés à nous. Vous êtes en droit de savoir quels ils furent et comment nous les avons résolus, les unes et les autres. La valeur de ce que nous vous disons dépend de ce que nous vivons. Le souvenir que vous emporterez de votre lycée, bon ou mauvais, tient à cette connaissance intime des problèmes, des hésitations et des résolutions de vos camarades et de vos maîtres en cette période de crises et de sombres épreuves.
À ce sujet on parle beaucoup de “résistance”. Vous êtes-vous demandé : à qui, à quoi au juste fallait-il résister ? La Résistance présente trois aspects, un aspect national : la résistance d’un peuple envahi, opprimé, à son envahisseur ; des Français aux Allemands ; un aspect intellectuel : le maintien d’une information aussi générale, aussi impartiale que possible ; le maintien de nos séculaires traditions de bon sens, de sens critique, de respect des opinions, des croyances d’autrui ; par suite, le refus de toute propagande, des raisonnements faux, des tromperies ; c’était là la tâche directe, spéciale de l’Université, de toute œuvre d’éducation : refuser de servir ce qu’on juge être faux, refuser de fausser les esprits qui vous sont confiés. Enfin un aspect moral : le maintien, quoi qu’il en coûtât, de certains principes qui, pour nous, font la valeur de la vie, de l’effort humain : le respect de l’être humain, de sa dignité, quels que soient l’âge ou la nation, la croyance ou l’idéal, la race ; par suite, le refus énergique de la discipline aveugle qui fait taire la conscience et le sens de l’humanité devant les ordres des plus forts ; le refus de la pernicieuse théorie des races ; le refus de l’adoration du succès ; enfin le refus de se servir de mots qui avaient été profanés, honteusement travestis par l’emploi officiel qui en était fait dans toutes les proclamations, dans toute la presse : les mots de patrie, d’honneur, de serment, de loyauté. Pour rendre à ces mots leur valeur, nous devions en faire les principes de nos vies et éviter de les prononcer à faux. » (Extrait du discours de fin d’année scolaire 1945 de Hélène Vogel, soeur de Jean Norton Cru, qu’elle prononce au Lycée Montgrand, le lycée de jeunes de filles de Marseille où elle enseigne)
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Il y a diverses sortes d’humour. Celui dont Giraudoux et Mac Orlan usent et abusent dans leurs souvenirs de guerre est illégitime, faux, révoltant. Il consiste à présenter la guerre comme une grosse plaisanterie, une farce grotesque qu’il ne faut pas prendre au sérieux. Ces auteurs laissent croire que sous les obus ils n’ont jamais quitté leur sourire pincé ou leur physionomie gouailleuse, que l’angoisse n’a pas trouvé place dans leur âme. Quant à l’angoisse des camarades, c’est une grimace qu’ils notent pour l’ajouter aux autres drôleries.
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Les lettres constituent la plus petite des cinq classes [journaux, souvenirs, réflexions, lettres et romans] alors qu'elles devraient être la plus grande… Les documents de cette classe sont si précieux que nous avons, dans Témoins, ajouté seize recueils trop incomplets aux douze premiers [composés de la correspondance complète de combattants tués]. Ces extraits trop courts sont cependant suffisants pour donner une idée du témoignage qu'offrirait la correspondance complète si elle venait à être publiée, et nous souhaitons vivement qu'elle le soit. Et il faut en éditer d'autres. Il y a en France plusieurs millions de correspondances de guerre dans les tiroirs. Sur cette masse il n'est pas téméraire de supposer que quatre ou cinq recueils uniraient la valeur littéraire à la valeur documentaire. Espérons qu'on les publiera et qu'on les sauvera de la destruction qui les guette.
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Oui, l’humanité est folle ! Il faut être fou pour faire ce que l’on fait. Quels massacres ! Quelles scènes d’horreur et de carnage ! Je trouve pas de mots pour traduire mes impressions. L’enfer ne doit pas être si terrible. Les hommes sont fous ! (Alfred Joubaire)
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Jadis le public voulait une guerre romancée avec drapeaux déployés et flamberge au vent, aujourd’hui il aime une guerre non moins romancée avec boyaux dallés de morts aux grimaces infernales, et baisers aux cadavres. Ce n’est pas un progrès. L’humble vérité est aussi loin du réalisme artificiel que de l’épopée. (A propos des Croix de Bois de Roland Dorgelès)
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L'enthousiasme du début a été magnifique, l'esprit de sacrifice, l'oubli des dissensions a été une révélation, une consolation. Mais ce qui m'a choqué dès le mois d'août [1914] c'est ce genre de patriotisme affiché dans la presse et bien porté chez les littérateurs, les politiciens et en général, dans le gros public. Tandis que les poilus faisaient de l'héroïsme quotidien et sans phrases, les civils ne voulurent pas demeurer en reste et ils firent du patriotisme bruyant, verbeux et ostentatoire. (Lettre du 6 juillet 1915, p.116)
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L’immense majorité des combattants ne savent pas s’ils ont tué ou blessé quelqu’un : ils ont lancé devant eux, en plein inconnu, un obus, une balle, ou même une grenade. L’adversaire que l’on cloue au sol d’un coup de pointe c’est une exception tellement rare ! Et même alors le danger que l’on court soi-même est tellement grand que l’on n’éprouve aucun goût pour l’opération, aucun attrait, aucun plaisir excepté celui d’avoir échappé à ce supplément de danger de se faire clouer par l’autre. Nos combattants sont surtout de braves paysans, avec quelques ouvriers, quelques étudiants, etc. et après la guerre je garantis, j’affirme devant Dieu que ces soldats n’auront pas acquis le goût du meurtre, ni des habitudes d’apaches. (Lettre du 29 décembre 1916, p. 208)
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L'homme s'est toujours glorifié de faire la guerre, il a embelli l'acte de la bataille, il a dépeint avec magnificence les charges des cavaliers, les corps-à-corps des soldats à pied, il a attribué au combattant des sentiments surhumains : le courage bouillant, l'ardeur pour la lutte, l'impatience d'en venir aux mains, le mépris de la blessure et de la mort, le sacrifice joyeux de sa vie, l'amour de la gloire.
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Le vœu le plus cher des militaires c'est qu'une légende naisse de la guerre de 1914, toute une histoire légendaire, enrichie des petites légendes de détail telles que celle du “Debout, les morts !“ et celle de la Tranchée des baïonnettes. Il est certain que la guerre vue à travers la légende est une aventure splendide, la plus noble entreprise à laquelle on puisse se vouer.
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