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EAN : 9782748904420
800 pages
Agone (17/04/2020)
5/5   1 notes
Résumé :
« La guerre a produit une masse considérable de documents... Aux historiens futurs de la guerre, on doit, si l’on veut qu’ils puissent agir et obtenir des résultats, préparer un terrain préalablement et progressivement déblayé... La besogne qui s’offre à l’heure qu’il est comme la plus aisément exécutable et la plus utile est une besogne de recension et de critique ; et dans cette besogne même mérite la priorité, en raison de son urgence particulière, le travail bib... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
« L'homme s'est toujours glorifié de faire la guerre, il a embelli l'acte de la bataille, il a dépeint avec magnificence les charges des cavaliers, les corps-à-corps des soldats à pied, il a attribué au combattant des sentiments surhumains : le courage bouillant, l'ardeur pour la lutte, l'impatience d'en venir aux mains, le mépris de la blessure et de la mort, le sacrifice joyeux de sa vie, l'amour de la gloire. » Ancien combattant de la Grande Guerre, Jean Norton Cru a entrepris de juger à l'aune de son propre vécu plusieurs centaines de témoignages de ses camarades de tranchées. Avec ce travail, paru pour la première fois en 1929, il entendait faciliter le travail des historiens en séparant « le bon grain de l'ivraie », fort de son expérience de terrain. Passant à la loupe plusieurs centaines de récits personnels de soldats, il a traqué les légendes et les images d'Épinal, les effets de style et les tentations littéraires, les ragots colportés et les impostures, l'emphase patriotique, le pseudo-réalisme macabre et les surenchères épiques, les reconstructions ultérieures faute de notes suffisantes et l'influence des autres récits. Pour chaque témoin dont il a consciencieusement étudié les écrits, classés par genre (journaux, souvenirs, réflexions, lettres ou romans), il a produit, pour ce volumineux dictionnaire, une analyse critique, précédée d'une biographie, notamment avec les indications exhaustives de toutes les incorporations, ainsi que d'une description bibliographique. Outre les documents de soldats plus ou moins sincères donc, et sans pour autant remettre en cause le droit des écrivains à l'invention, il applique également sa grille de lecture aux oeuvres littéraires, toujours à la recherche de la seule vérité.
(...)
Un travail monumental, qui se lit toutefois fort bien. du tamis de l'analyse critique à travers lequel Jean Norton Cru fait passer ces centaines de témoignages, il ressort une vision humaine de la guerre, une multiplicité de regards à hauteur… de tranchée, qui racontent une peur démesurée, un profond mépris pour cette gigantesque immolation sur l'autel de la patrie et une vive appétence pour la paix, largement partagés.

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Citations et extraits (23) Voir plus Ajouter une citation
Si quelqu'un connaît la guerre, c'est le poilu, du soldat au capitaine ; ce que nous voyons, ce que nous vivons, est ; ce qui contredit notre expérience, n'est pas, cela vînt-il du généralissime, des Mémoires de Napoléon, des principes de l'École de Guerre, de l'avis unanime de tous les historiens militaires. Il n'y avait là de notre part nulle fanfaronnade, et nous n'étions pas plus fiers de savoir ce que Joffre au Foch ne savaient pas. Nous savions parce que nos cinq sens, notre chair le répétaient pendant des mois les mêmes impressions et sensations.
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Notre baptême du feu, à tous, fut une initiation tragique. Le mystère ne résidait pas, comme les non-combattants le croient, dans l’effet nouveau des armes perfectionnées, mais dans ce qui fut la réalité de toutes les guerres. Sur le courage, le patriotisme, le sacrifice, la mort, on nous avait trompés, et aux premières balles nous reconnaissions tout à coup le mensonge de l'anecdote, de l'histoire, de la littérature, de l’art, des bavardages de vétérans et des discours officiels. 
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Les lettres constituent la plus petite des cinq classes [journaux, souvenirs, réflexions, lettres et romans] alors qu'elles devraient être la plus grande… Les documents de cette classe sont si précieux que nous avons, dans Témoins, ajouté seize recueils trop incomplets aux douze premiers [composés de la correspondance complète de combattants tués]. Ces extraits trop courts sont cependant suffisants pour donner une idée du témoignage qu'offrirait la correspondance complète si elle venait à être publiée, et nous souhaitons vivement qu'elle le soit. Et il faut en éditer d'autres. Il y a en France plusieurs millions de correspondances de guerre dans les tiroirs. Sur cette masse il n'est pas téméraire de supposer que quatre ou cinq recueils uniraient la valeur littéraire à la valeur documentaire. Espérons qu'on les publiera et qu'on les sauvera de la destruction qui les guette.
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Ce livre a pour but de donner une image de la guerre d’après ceux qui l’ont vue de plus près; de faire connaître les sentiments du soldat, qui ne sont pas des sentiments acquis par imitation ou par influence, mais qui sont sa réaction directe au contact de la guerre. Il a pour but de faire connaître toute une littérature, toute une classe de témoignages, une attitude d’esprit, une foi, un idéal, l’âme secrète de cette franc-maçonnerie des poilus, toutes choses inconnues, ou plutôt, et ce qui est pire, mal connues et méconnue.
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Il y a diverses sortes d’humour. Celui dont Giraudoux et Mac Orlan usent et abusent dans leurs souvenirs de guerre est illégitime, faux, révoltant. Il consiste à présenter la guerre comme une grosse plaisanterie, une farce grotesque qu’il ne faut pas prendre au sérieux. Ces auteurs laissent croire que sous les obus ils n’ont jamais quitté leur sourire pincé ou leur physionomie gouailleuse, que l’angoisse n’a pas trouvé place dans leur âme. Quant à l’angoisse des camarades, c’est une grimace qu’ils notent pour l’ajouter aux autres drôleries.
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