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Critiques de Jean Tulard (130)
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Marengo ou l'étrange victoire de Bonaparte

Un homme cohérent, égal et fidêle à lui-même, tel est Jean Tulard, qui ne change pas d'opinion et ne varie pas d'approche depuis Napoléon ou le mythe du Sauveur jusqu'à ce livre : Marengo ou l'étrange victoire de Bonaparte, publié en 2021, à l'occasion de l'ultime épisode du Bicentenaire, celui de la mort de Napoléon en 1821.

Nous sommes en 1800, année décisive pour Bonaparte, Premier Consul, qui revient en Italie trois ans après ses premiers grands exploits, ses premiers grands triomphes.

Mais si l'on oublie comment l'histoire a été revisitée par lui-même et par ceux qui ont cru à la légende, que se passa-t-il en réalité ?

Dès le franchissement des Alpes, au col du Grand Saint-Bernard, on voit un voyageur à dos de mule, accompagné par un guide qui lui évite la chute et peut-être la mort, et non pas un époustouflant général monté sur un fringant cheval, l'air assuré comme s'il contrôlait toute la situation, comme l'a dépeint le peintre David dans un célèbre tableau gravé en nos mémoires et censé représenter la réalité.

Tout va de travers d'entrée de jeu. Bonaparte est censé prêter la main à Masséna bloqué dans Gênes, mais Masséna a rendu la place sans attendre Bonaparte. Et puis, il y a le général autrichien Melas, qui va vouloir vaincre le général français dès le début. Et voici que la bataille qui va s'engager le 14 juin n'est pas le succès annoncé dans les premiers temps, mais pourrait déboucher sur une sévère défaite, à laquelle il va bien falloir se résouvre si la situation tourne à l'avantage de l'ennemi. Et c'est un fait que si Desaix n'était pas arrivé à temps, en se guidant au bruit du canon et si Kellermann n'avait pas lancé sa décisive charge de cavalerie, nul n'aurait pu dire ce qu'aurait été l'issue de la bataille et si Bonaparte n'aurait pas vu s'écrouler d'un seul coup ses rêves de gloire et de conquête.

Jean Tulard pointe les mensonges et les libertés prises avec la réalités par un Bonaparte soucieux de s'attribuer tous les mérites et de passer pour un génie militaire servi par une chance inouïe.

Ne nous Laissons pas abuser par tout ces artifices. Et disons-nous que Bonaparte a eu ce jour-là une veine de tous les diables.

En lisant ce magnifique petit livre vous en saurez plus sur le sacrifice de Desaix qui contribua à donner la victoire à Bonaparte, sur le fameux poulet Marengo, sur le lieu où se trouvait Stendhal le jour de la bataille, sur le rapport qu'il y a à établir entre ces événements et la création musicale de l'opéra Tosca de G. Puccini, inspirée par le retour des Français dans la péninsule italienne, entre autres questions traitées.



François Sarindar
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L'Europe au temps de Napoléon

L'homme, Jean Tulard, qui a encadré les deux temps extrêmes du bicentenaire napoléonien (de 1969 à 2021) , en passant par tous les anniversaires intermédiaires, aura donc dirigé ce travail intelligent et fort bienvenu, réunissant de grands spécialistes autour du thème : L'Europe au temps de Napoléon. Les noms de Roger Dufraisse et de Jacques Godechot, mais aussi de William Smith, de Jean Bérenger et de Jean Vidalenc méritent à mon sens d'être cités entre autres contributeurs.

Il est intéressant de rappeler que la Révolution française a fait rupture dans l'ordre européen des monarchies et du cosmopolitisme ambiant, mais que le rapport de notre pays avec le reste du monde européen s'est toujours fait en décalage, d'abord favorable puis défavorable à notre pays. Le nationalisme patriotique français a heurté bien des traditions et fragilisé bien des régimes au fur et à mesure des avancées militaires des armées françaises en Europe. La première réaction des puissances ébranlées a été la formation de coalitions souvent sinon toujours financées par l'Angleterre, puis quand Napoléon a repris le flambeau et a créé l'Empire, agrégeant à celui-ci toujours plus de territoires, il a fini par toucher dans la conscience des pays concernés une fibre nationaliste qui ne s'était encore jamais ou presque exprimée jusque-lâ, si bien qu'au nom de l'idée nationale une idée et une identité se sont alors formées contre l'homme qui avait juré que la Révolution était terminée et accomplie avec lui. Nations soudées contre la nôtre, les puissances européennes, surtout Autriche, Russie et Prusse, avec l'Angleterre toujours en embuscade, se sont liguées pour abattre l'homme qui avait tenté de subjuguer toute l'Europe. Mais cette Europe unie contre Napoléon ne réussit pas mieux avec Metternich à se rassembler sur la politique de restauration d'un ordre ancien et, paradoxalement, Napoléon, prisonnier à Sainte-Hélène, put, grâce à Las Cases, se parer du costume libéral et nationaliste qu'il se plut à revêtir pour faire oublier qu'il avait voulu quand il régnait installer l'hégémonie française sur le continent européen.

Un maître-ouvrage sous la direction de Jean Tulard, à lire absolument pour y trouver comme l'écho de nos débats actuels sur les rapports entre l'Europe en construction et les États toujours nationaux qui la constituent.



François Sarindar
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Dictionnaire du roman policier

Il faut entrer dans ce bel ouvrage avec prudence !

Il mène dans un monde où l'assassinat, le vol, l'escroquerie, le chantage et la peur sont monnaie courante.

Les maître du crime, ils sont légion, en détiennent la clé !

J'ai un faible pour Fantômas.

Il devait s'appeler Fantômus mais n'aurait peut-être alors été qu'un minus.

Et Desnos aurait manqué sa complainte ...

Né, dans sa forme moderne, au milieu du XIXème siècle, la littérature policière est un genre varié, hétéroclite et foisonnant.

Chaque lecteur peut y trouver un petit coin où loger son plaisir.

Ce lourd dictionnaire est un rendez-vous pour tous.

De 1841 à 2005, il entend, en 768 pages, faire le tour du genre : de ses auteurs, de ses personnages, de ses oeuvres, de ses thèmes, de ses collections et de ses éditeurs ...

Une gageure !

C'est un dictionnaire.

Comme tel, il se saisit, se tourne, se retourne et se feuillette au gré des envies du moment.

Comme tel, il est une solide source de connaissances.

Le cinéma, la bande-dessinée, la télévision et le théâtre y sont brèvement évoqués.

On crève des yeux, on poignarde, on pend, on découpe en morceaux : c'est le "Grand-Guignol".

La peur s'installe, fondée sur le suspens et l'horreur !

J'avais prévenu qu'il ne fallait entrer dans l'ouvrage qu'avec prudence.

Heureusement, "thé, cyanure et sympathie" et "le thé des vieilles dames" viennent immédiatement nous remettre de tant d'émotions.

On ne peut qu'en remercier Patricia Moyes et Pierre Véry.

Quel plaisir !

Du neuf au plus classique, tout semble y être.

Même "Goupi Mains rouges", lui-même, surgit au coin d'une page.

Quel plaisir ...
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Les égéries de la Révolution

J’ai choisi ce livre car mon intérêt pour l’Histoire est connu, et j’ai mis beaucoup de temps à lire, et à rédiger ma critique, car difficile de réaliser une synthèse…



Les auteurs ont choisi de découper leur ouvrage en plusieurs parties, des origines de la Révolution, à l’hypothèse de création d’une monarchie constitutionnelle, pour aborder ensuite la Terreur et pour finir le Directoire, en nous dressant pour chacune un portrait des femmes qui ont été influentes.



Certaines sont très connues et j’ai retrouvé avec plaisir une femme que j’admire : Olympe de Gouges qui s’est battue pour le statut des femmes et des minorités (les Noirs par exemple). Le portrait de Madame Roland est intéressant également car je connaissais fort peu de choses sur elle.



Autre chapitre intéressant, celui consacré à Charlotte Corday, dont bien-sûr on connait l’épilogue, Marat assassiné dans sa baignoire… la manière dont Charlotte construit son acte avec précision, force le respect.



Les auteurs évoquent également, ces femmes qui ont joué un rôle dans le déclenchement des évènements, les soulèvements, la marche des femmes pour ramener le Roi de Versailles et dont on connaît si peu de choses, à peine a-t-on entendu leur nom ci ou là… Louise-Renée Leduc, alias, Reine Audu car elle régnait sur les Halles, centre d’approvisionnement de Paris, par exemple, ou encore Pauline Léon clubiste, qui voudrait bien convaincre les hommes que les femmes ont aussi des idées



« Devant les menaces qui pèsent sur le pays, elle exhorte les législateurs à permettre aux femmes de s’armer, car « l’amour de la patrie en danger et la haine des tyrans leur feront aisément braver tous les dangers ». Cela ne signifie pas rassure-t-elle, que les femmes abandonneront leurs tâches d’épouses et de mères de famille… »



Une de ces femmes m’a plutôt fascinée ; il s’agit de Theresia Cabarrus, qui prend position énergiquement pour les droits des femmes, qui lui vaudront des railleries, et un emprisonnement qui lui permettra de faire la connaissance de Tallien dont elle deviendra la maîtresse, ce qui au passage lui attirera les foudres de Robespierre le vertueux. Elle participera à sa chute ce qui lui vaudra « le surnom de Notre Dame de Thermidor, ce surnom suggérant que c’est elle qui aurait renversé Robespierre ».



Certaines, je l’avoue, m’étaient totalement inconnues : Mme de Polastron, Mme de Sapinaud pour ne citer qu’elles.



Je remercie vivement Babelio et les éditions Robert Laffont qui m’ont permis de lire ce livre, de découvrir certaines de ces égéries, dont le destin fut trop souvent funeste, et grâce à la bibliographie proposée par les auteurs, je vais pouvoir approfondir…
Lien : https://leslivresdeve.wordpr..
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Ils ont fait l'Histoire, tome 9 : Napoléon (2..

Ce nouveau tome de la série « Ils ont fait l’histoire », collection de bandes dessinées prenant la forme de biographies historiques à dimension pédagogique, à destination du grand public, et qui espère vraiment que le public scolaire se prêtera au jeu, est consacré pour la 2e fois au petit caporal qui faillit devenir le maître de l’Europe et du monde : Napoléon Bonaparte !

Cette série est celle que j’ai longtemps cherché, à savoir une épopée napoléonienne qui a su faire des choix pour apporter du style et du souffle, du coup je ne me suis pas penché sur le cas de toutes les bandes dessinées qui ont fleuri pour le bicentenaire de Waterloo (comme dirait l’autre, le temps triera le bon gain de l’ivraie)

Je ne vais pas vous mentir : ici une connaissance préalable de la geste napoléonienne, ses événements et ses personnages me parait nécessaire pour apprécier tout cela. Un dramatis personae en début/fin de volume n’aurait pas été de refus !





Les Français de la Révolution continuent d’imiter les Romains de l’Antiquité : coup d’Etat parlementaire, coup d’Etat militaire, triumvirat, et après avoir élu consul à vie Bonaparte devient empereur… Pour le reste l’histoire est connue : complots, attentats, réformes tous azimuts, affaires de cœurs, affaires de fesses, révolte d’Haïti, vente de la Louisiane, coalitions européennes ménées et fina, Trafla , Austrel, le bourbier espagnol, et la constante recherche d’un héritier pour stabiliser le nouveau régime.

Et tout cela, comme nous le montre la chouette planche consacrée au couronnement de Notre Dame, est racontée par Talleyrand (le maître à penser de cette merdre en bas de soie que fut François Mitterrand), le timoré Bernadotte, le bouillant Murat et Fouché (qui inaugure avec sa personne une longue série de Ministre de l’Intérieur féru d’espionnage intérieur : le savoir, c’est le pouvoir !)



Graphiquement, on sent que Noël Simsolo a transmis sa passion e sa culture cinématographique au dessinateur italien Fabrizio Fiorentino : le découpage est toujours travaillé, calme quand il le faut, dynamique quand il le doit. Tout cela est bel et bien bon, surtout avec les couleurs d’Alessia Nocera qui m’ont encore une fois été très agréables, mais toujours un peu de mal avec les personnages féminins dont les couleurs de cheveux et les traits du visage changent un peu sans prévenir (est-ce qu’il y aurait un problème de mise en scène de la gent féminine ?). Sinon OK, Certes Napoléon Bonaparte prend forcément de l’âge au fil des ans, passant de Boney à Fleshy, mais j’ai quand même trouvé qu’il avait pris vachement de kilos entre 1803 et 1804… ^^

, on sent malheureusement qu’Alessio Cammardello l’a suppléé sur telle ou telle planche. A la limite ce n’est pas super grave où on reste dans le même style et que cela nous évite le syndrome de la BD finie à l’arrache bien trop inégale pour être honnête.

Comme pour le tome 2, les auteurs ont un message à la fin pour les pinailleurs fan de cosplay qui rouspètent contre le manque de réalisme des uniformes et des attirails des soldats, ou collectionneur de figurines en plomb qui rouspètent contre le mauvais nombre de servants des pièces d’artillerie… ^^





Pour ne rien gâcher, l’historien Jean Tulard, spécialiste du sujet qui est passé par la Sorbonne, l’Institut d’études politiques de Paris et l’Académie des sciences morales et politiques, supervise le tout et nous livre un dossier et un making-off passionnants autant pour le grand public que pour l’amateur d’histoire.

Le sentiment anti-français qui se développe un peu partout en Europe, les royalistes qui craignent une accélération des réformes révolutionnaires, les révolutionnaires qui craignent une évolution monarchique de l’empire… Alors que Bernadotte et Murat semblent hésiter, Talleyrand et Fouché préparent déjà l’après Napoléon… Qu’est-ce qu’on nous réserve pour le tome 3 ? La campagne de Russie, la révolte de l’Europe, la campagne de France, l’exil à l’Île d’Elbe, les Cents Jours et Waterloo…
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Ils ont fait l'Histoire, tome 13 : Napoléon (..

Ce nouveau tome de la série « Ils ont fait l'histoire », collection de bandes dessinées prenant la forme de biographies historiques à dimension pédagogique, à destination du grand public, et qui espère vraiment que le public scolaire se prêtera au jeu, est consacré pour la 3e fois au petit caporal qui faillit devenir le maître de l'Europe et du monde : Napoléon Bonaparte !

Cette série est celle que j'ai longtemps cherché, à savoir une épopée napoléonienne qui a su faire des choix pour apporter du style et du souffle, mais il me reste à me pencher sur quelques bons titres édités pour le bicentenaire de Waterloo, mais je ne vais pas vous mentir : ici une connaissance préalable de la geste napoléonienne, ses événements et ses personnages me parait nécessaire pour apprécier tout cela. Un dramatis personae n'aurait pas été de refus !





Dans ce tome 3, l'Empire napoléonien qui est à son apogée avec la naissance de héritier supposé va s'effondrer en 2 années…

Les auteurs font d'abord le parallèle entre la sinistre Guerre d'Espagne et la terrible campagne de Russie, puis c'est la curée avec le harcèlement des troupes russes, la déclaration de guerre de la Prusse et le retournement de veste de l'Autriche… La révolte des nations s'achève avec la Bataille de Leipzig pour débuter par la méconnue mais stratégiquement fabuleuse campagne de France avec Brienne, Champaubert, Montmirail, Montereau et Reims !

NB abdique, et les Alliés ne respectent ni les conditions de sa reddition ni ses conditions de détention… du coup, c'est le baroud d'honneur avec les Cent Jours et Waterloo ! Mais roulé une deuxième fois dans la farine avec la Perfide Albion, NB ne finira ses jours ni en Amérique ni en Angleterre mais aux antipodes dans les confins méridionaux de l'Océan Atlantique.



NB épouse jusqu'au bout la destinée de Jules César, tyran tout puissant certes sans légitimité donc constamment au bord du gouffre… On joue sur la différence entre NB qui droit ses bottes va jusqu'au bout de idées et de ses résolutions (mais qui est condamné à répéter ses erreurs car ne pouvant apprendre d'elle, puisque comme tous les animaux politiques il préférerait se bouffer un bras plutôt que de reconnaître qu'un jour il s'est trompé), et Bernadotte, Murat, Talleyrand et Fouché qui entre hésitations, parfois calculées, et ambitions, parfois rondement menées, changent constamment d'avis voire d'allégeance. Toutefois la boucle est bien bouclée, les tomes précédent montrant Bonaparte devenant Napoléon puis Boney, alors que ce tome-ci nous montre Boney redevenir Napoléon puis Bonaparte, les Rosbifs ayant effectivement réussi l'incroyable exploit de transformer le despote en martyr : pour lui l'histoire est finie, mais la légende commence…

On notera également la manière dont les uns et les autres envoient froidement des milliers d'hommes à la mort pour avancer leurs pions dans leurs games of thrones est assez flippant et annonce les boucheries du XXe siècle, mais après tout il existe une belle bibliographie anglophone qui fait de cette période la véritable première guerre mondiale !



Graphiquement, on sent que Noël Simsolo a transmis sa passion e sa culture cinématographique au dessinateur italien Fabrizio Fiorentino : le découpage est toujours travaillé, calme quand il le faut, dynamique quand le il doit. Tout cela est bel et bien bon, surtout avec les couleurs d'Alessia Nocera qui m'ont encore une fois été très agréables. On sent parfois qu'Alessio Cammardello l'a suppléé sur telle ou telle planche mais rien de bien grave puisque les deux dessinateurs ont amélioré leur duo.



Pour ne rien gâcher, l'historien Jean Tulard, spécialiste du sujet qui est passé par la Sorbonne, l'Institut d'études politiques de Paris et l'Académie des sciences morales et politiques, supervise le tout et nous livre un dossier et un making-off intéressants autant pour le grand public que pour l'amateur d'histoire.





Napoléon :

« J'aurais mieux fait de rester en Egypte : je serais à présent empereur de tout l'orient »

Que de réjouissantes uchronies en perspective… Je vous parlerai bientôt de la série BD "Empire", un réjouissant Wild Wild West napoléon sur fond d'uchronie steampunk ! ^^
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Ils ont fait l'Histoire, tome 13 : Napoléon (..

Voici le troisième et dernier tome de cette série de bande dessinées consacrées à Napoléon. Ce volume va de 1811 jusqu'au retour de ses cendres de l'île de Sainte-Hélène.

Dessins comme textes sont toujours aussi intéressants et précis. Dossier historique en fin d'ouvrage. C'est un bon ouvrage, dans une collection de qualité, et qui a sa place aussi bien dans les bibliothèques que dans les collèges et lycées.
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Ils ont fait l'Histoire, tome 5 : Napoléon (1..

Ce nouveau tome de la série « Ils ont fait l’histoire », collection de bandes dessinées prenant la forme de biographies historiques à dimension pédagogique, à destination du grand public, et qui espère vraiment que le public scolaire se prêtera au jeu, est consacré au petit caporal qui faillit devenir le maître de l’Europe et du monde : Napoléon Bonarparte !

J’avais pensé que la série avait trouvé son rythme de croisière mainstream, et après un bon Gengis Khan, paf un très bon Napoléon Bonaparte… C’est cool !



Et bien, vous savez quoi ? C’est meilleure bande dessinée sur l’époque napoléonienne que j’ai lue (mis à part peut-être le survival horrifique de Zhang Xioyu dans "Les Chroniques de légion") !

L’enfant de Corse, l’élève de Brienne, le brillant tacticien, l’incroyable meneur d’hommes, l’impitoyable animal politique, l’amant passionné voire romantique, le dirigeant visionnaire habité par un destin… Tout est là dans l’entremêlement des joutes amoureuses, politiques et militaires…

Ce biopic en bande dessinée est découpé en 3 parties, et la partie présente couvre les événements qui courent du siège de Toulon au coup d’Etat du 18 Brumaire de l’An VIII. Il est donc largement consacré à la campagne d’Italie et à la campagne d’Egypte…

La narration de Noël Simsolo est plus ambitieuse que ne l’aurai cru de prime abord car l’histoire de Bonaparte est largement contée au travers des yeux de ceux qui l’ont côtoyé : Barras, Carnot et Talleyrand, Junot, Bourrienne et Murrat, Masséna et Augereau, Bernadotte et Klébert, Monge et Berthelet, Joséphine Beauharnais évidemment mais l’Amiral Nelson également… C’est toute une comédie humaine qui s’amine autour de la légende napoléonienne en gestation ! (Et les auteurs nous indiquent qu’il faudra bien surveiller dans la suite du triptyque 3 personnages clés : Bernadotte, Murat et Talleyrand.)

Si une bonne connaissance préalable de l’Histoire de Napoléon est peut-être nécessaire pour une lecture approfondie de cette bande dessinée et pour profiter de toute ses finesses, force est de reconnaître que c’est suffisamment bien construit et bien raconté pour que tout le monde puisse la découvrir ou la redécouvrir avec un récit qui progresse de scènes en scènes, d’événements en événements.



J’ai vraiment été séduit par les graphismes du dessinateur italien Fabrizio Fiorentino (décidément le réservoir de bons dessinateurs italiens semble sans fin !). Le charadesign est soigné : les personnages sont tous immédiatement reconnaissables tellement on s’est inspiré des portraits d’époque, et mine de rien ils sont bien caractérisés car ils disposent tous d’une belle palette d’émotions, à commencer par notre ambigu et ambivalent officier corse :

- Est-il cet homme de principes, en délicatesse avec une figure paternelle qui est passé de la résistance à la collaboration (élément joliment développé en analepse), qui défend l’indépendance de la Corse par rapport à la France avant de défendre l’indépendance de la France républicaine face à l’Europe monarchique en ralliant les idéaux et les discours de la Révolution ?

- Est-il ce vil manipulateur prêt à tout et au reste et qui ne croit à rien sinon à son propre destin ?

La trajectoire Napoléon Bonaparte semble étrangement suivre celle de Jules César (logique avec des Français qui se prennent pour des Romains, nous diraient nos bons amis d’outre-manche… ^^) :

- Napoléon en était-il conscient ? En a-t-il joué ? C’est fort possible…

- Les auteurs en étaient-ils conscient ? En ont-ils joué ? C’est fort probable…

Mais visuellement, ce que j’ai le plus kiffé c’est la manière de condenser le récit en utilisant les scènes de batailles en lieu et place des inéluctables et traditionnelles ellipses… Et quelles scènes de bataille, le trait d’union parfait entre les tableaux de maître dédiés à la chose militaire et la fluidité et le dynamisme des graphismes modernes ! Et pas ou peu de phylactères pour en profiter au maximum : on savoure des scènes de combats âpres, violentes et sans concession… (tout cela m’a rappelé au bon du survival napoléon du réalisateur Daniel Benmayor : "Bruc")



Pour ne rien gâcher, l’historien Jean Tulard, spécialiste du sujet qui est passé par la Sorbonne, l’Institut d’études politiques de Paris et l’Académie des sciences morales et politiques, supervise le tout et nous livre un dossier et un making-off passionnants autant pour le grand public que pour l’amateur d’histoire.

J’ai vraiment hâte de voir comment les auteurs vont mettre en scène les autres moments forts de l’épopée napoléonienne !!!
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Ils ont fait l'Histoire, tome 5 : Napoléon (1..

Voilà une superbe bande dessinée pour parler de Napoléon. Ce premier tome traite de la période 1793-1799. le récit est intéressant, et les dessins fort beaux. J'ai découvert avec plaisir cette collection de qualité. Un dossier historique en fin d'ouvrage, avec chronologie et bibliographie permet de préciser les connaissances. C'est un bon ouvrage, qui a sa place aussi bien dans les bibliothèques que dans les collèges et lycées.
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Ils ont fait l'Histoire, tome 9 : Napoléon (2..

Voilà une superbe bande dessinée pour parler de Napoléon. Ce tome, 1800 à 1810, raconte l'histoire de l'Empereur à partir de son retour d'Égypte.

Le récit est toujours intéressant, et les dessins instructifs et agréables. Comme dans les autres tomes, on trouve un dossier historique en fin d'ouvrage, avec chronologie et bibliographie. C'est un bon ouvrage, une collection de qualité, qui a sa place aussi bien dans les bibliothèques que dans les collèges et lycées.
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Histoire de France, tome 4 : Les révolutions,..

Je ne reprendrai pas chaque chapitre de cet ouvrage, qui nous guide chronologiquement de la Révolution à l'Empire, des crises de 1814 à la révolution de 1830, en passant par la lutte des libéraux et des ultras, avant de s'achever sur celle de 1848 et sur l'échec provisoire de la République. Des chapitres dédiés à la structure sociétale -paysans, ouvriers et bourgeois- et aux tendances culturelle et artistique, viennent utilement étayer le propos. Il faut le lire pour cela.



En revanche, j'insisterai sur le thème des révolutions, et sur l'approche de l'auteur.



J'ai bien aimé l'écriture de Jean Tulard. Cet historien, qui a aujourd'hui 84 ans, est un spécialiste reconnu de Napoléon et du 1er Empire, mais a aussi beaucoup écrit sur la Révolution et les contre-révolutions. Biographe à ses heures, il écrit agréablement, mais dit lui-même réaliser un travail de "juge d'instruction" : il enquête et resitue les faits dans leur contexte, mais s'autorise très peu l'interprétation, tout au plus quelques hypothèses. Il en ressort une approche historique équilibrée entre l'événementiel et sa mise en perspective, recourant avec prudence à une philosophie de l'Histoire qui tente de donner un sens aux événements, sur le mode de Jacques Bainville ou François Furet.



Sur cette période des Révolutions, de 1789 à 1851, cette dernière démarche est pourtant quasi incontournable, puisqu'elles caractérisent des ruptures radicales, politiques et sociales, souvent violentes et à soubresauts dans notre pays, qu'il s'agit, avec le recul, de comprendre, dans leurs origines, et leur continuité aussi.



Penser ce phénomène révolutionnaire à notre époque contemporaine, c'est aussi se rappeler cette réponse du 5 mai 1789 du Duc de la Rochefoucault-Liancourt à la royale méprise : "non, Sire, c'est une révolution". Charles X, Louis-Philippe, feront cette même erreur quant à la portée de l'événement, tout comme d'ailleurs, à son tour, se fourvoira le peuple parisien lors des coups d'Etat des Bonaparte, ignorant la force d'inertie de la France paysanne. L'avenir dira si nos dirigeants actuels sauront mieux lire ce que recouvrent les tensions socio-économiques, nationales ou internationales, les crises migratoires et environnementales, la révolution numérique ou les appels altermondialistes...



Ce phénomène des révolutions, quoique débattu par les historiens, semble se distinguer de la simple révolte par son caractère pensé, au moins à posteriori. Les cahiers des doléances de 1789 se seraient-ils ainsi distingué de leurs prédécesseurs d'Ancien Régime si leurs rédacteurs, et les députés du tiers, n'avaient su, ayant lu Voltaire, Rousseau, Condorcet, faire converger les récriminations d'un peuple affamé dans des revendications politiques cohérentes, à défaut d'être fidèles ?



Il est intéressant de noter qu'au delà de contextes très différents, les révolutions se caractérisent par un rapport de force social, qui conduit la crise. Cette crise se focalise alors sur le gouvernement en place et, suivant les circonstances, mais aussi suivant qu'elle s'accompagne ou non d'un projet politique alternatif, se dénoue par une simple révolte, ou par une révolution. L'un des paradoxes est que la modernité des révolutions depuis le XVIIème siècle comme vecteur de changement a aussi accompagné le renforcement, après chaque crise, de l'Etat contemporain. A ce stade, l'Histoire rejoint la sociologie, dans laquelle la mécanique du changement et de l'ordre constitue l'un des fondements de la dynamique des groupes, et même, au-delà, renvoie aux ressorts psychologiques de la construction de l'individu dans ses interactions avec le monde et autrui.



Il convient sans doute de laisser Tocqueville conclure, comme le fait Jean Tulard dans les dernière pages de son ouvrage. Je le place pour ma part en citation.



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La Révolution s'affiche

Ce livre reflète l'exposition à l'occasion du 230e anniversaire de la Révolution française.

Cette exposition à été conçue grâce à l'expertise du conseil scientifique constitué de Jean Tulard, Pierre Serna, Annie Jourdan, Anne Simonin, Emmanuel de Waresquiel, Alain Weill et Laurent Cuvelier.



Elle est issue du fonds de l'assemblée nationale regroupant des cahiers de doléances, des affiches publicitaires de vente de biens, des proclamations du gouvernement, des jugements, des petitions...



Pour se replonger dans l'histoire de cette période où le devoir de conservation devient loi.
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Les égéries de la Révolution

Vous les femmes !...



Jean Tulard, spécialiste de Napoléon et du Premier Empire, et son épouse ont rédigé les portraits de différentes femmes ayant activement joué un rôle de 1789 à 1799, qu'elles soient révolutionnaires, monarchistes ou simples épouses.



La plupart s'efforcèrent d'influencer la politique, de fonder des clubs, de se faire entendre à la tribune en présentant des pétitions et d'écrire (lettres, journaux…).

Monsieur Tulard les présente comme des égéries, influençant les hommes de la Révolution, comme auparavant sous l'ancien régime, les salonnières, mais elles sont pour la plupart des participantes à la Révolution, vivant leurs propres vies.





L'ouvrage se présente en quatre parties :

- aux origines de la Révolution : Mesdames Necker, Condorcet…

- l'échec d'une monarchie constitutionnelle : Mmes de Genlis, Polignac, De Staël, Roland, Pauline Léon, Reine Audu, Claire Lacombe, Olympe de Gouges,

- la terreur : Charlotte Corday, Louise de Kéralio, Madame Fouché, Thérésia Cabarrus...

- les égéries du Directoire : Thérésia Tallien, Madame Récamier, Joséphine...



Le style de Tulard est toujours aussi accessible et fluide.



Mais les histoires dénotent d'un parti pris, et je n'ai pas appris plus sur les conditions de vie de ces femmes ; j'ai préféré les ouvrages de Dominique Godineau et Jean-Clément Martin sur le même sujet.

Je suis d'accord avec une autre lectrice qui précise que ces biographies sont plus l'occasion de parler de leurs époux...



Dans cet ouvrage, trop de biographies sont présentées, donc elles ne sont pas assez précises, détaillées ; si certaines sont beaucoup trop longues (Corday et Joséphine par exemple), d'autres sont bâclées et ne s'appuient que sur des biographies déjà rédigées (celle de Claude Guillon sur les enragés).

Certaines biographies font doublon (Thérésia Tallien et Germaine de Staël, tandis que d'autres oubliées ! (les femmes-soldats...).

Des références afin de certifier certaines assertions manquent cruellement.



Au final, un livre décevant.
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Marengo ou l'étrange victoire de Bonaparte

Un "petit" ouvrage rédigé par Jean Tulard très intéressant.



Marengo ? Cela vous dit quelque chose ? Ne me répondez-pas le poulet ou le veau Marengo !



Cette bataille (14 juin 1800) n'est pas dans les batailles de Napoléon celle que privilégient ses thuriféraires. D'abord défaite, puis victoire par surprise, non par un coup de génie du Premier Consul mais ...



- D'abord, suite au passage du Grand-Saint-Bernard (le général autrichien Melas se prépare à envahir le midi de la France quand Bonaparte surgit dans la vallée du Pô et l'oblige à rebrousser chemin pour l'affronter à Marengo) ; grâce à sa supériorité numérique, Melas se croit vainqueur et sûr de son succès, il part se reposer à Alexandrie, en Piémont quand....



- Surgit du côté français, Desaix et ses hommes dont l'arrivée transforme la défaite de Bonaparte en victoire ! Desaix y perdra la vie.



Pour mes romans historiques, je travaille sur le Directoire et le Consulat et notamment sur les batailles de Bonaparte ; et j'avoue j'ai du mal à comprendre la tactique militaire !



Mais cet ouvrage est plus qu'un décryptage d'une bataille, il analyse les conditions politiques préalables et postérieures et détruit une à une les légendes de cette bataille, dont le fameux poulet et le chien Moustache !



Après une introduction qui analyse aussi la situation tendue à Paris où Talleyrand et Fouché, les ministres les plus importants du gouvernement, avaient anticipé une défaite... Ce fut un bref moment de jouissance pour les deux compères car cette victoire renforce l'autorité de Bonaparte jusque-là incertaine et écarte la proclamation d'une république jacobine ou d'une restauration monarchique !



Suivent 9 chapitres sur la bataille, l'histoire officielle, les peintures, Desaix, le poulet (il est là !), les écrivains (Stendhal ,Balzac, Alexandre Dumas) le théâtre, l'affaire de l'enlèvement du sénateur de Ris, les mémoires des soldats, tous les supports ayant décrit cette bataille.



Monsieur Tulard sait nous mettre l'eau à la bouche et balayer les légendes et la propagande orchestrée pour la gloire de Bonaparte.



Cet essai se lit comme un roman et on tourne les pages avec précipitation et gourmandise afin de connaître la suite de l'histoire !



Le plus, des documents sur cette bataille de Marengo, une bibliographie et deux plans très clairs.



Enfin une bataille et des évènements compréhensibles ! Merci Monsieur Tulard !
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Ils ont fait l'Histoire, tome 5 : Napoléon (1..

Une biographie de Napoléon, avec Jean Tulard grand historien spécialiste du premier empire et Fiorentino au dessin ça ne se refuse pas surtout que c'est un triptyque ce qui va permettre de rentrer (un peu plus) dans les détails et effectivement ce premier tome démarre fort.



Le « scénario » est connu donc pas la peine d'y revenir, d'autres s'en chargent magnifiquement bien, les dessins sont très beaux et surtout on reconnaît bien les personnages, ce qui n'est pas si courant que cela en bd.



Au final, j'ai passé un moment de qualité et toujours ce petit cahier en fin d'ouvrage avec un dossier historique et un « making of » ou les auteurs reviennent sur leurs méthodes de travail. Ce dossier de 6 pages est comme à chaque fois richement illustré et documenté.

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Le Grand Atlas de Napoléon

"Après avoir lu cet ouvrage, rien de ce qui touche Napoléon ne vous sera désormais inconnu" Jean Tulard



Tout, tout, tout, vous saurez tout sur celui qui fut l'empereur des Français et régna sur l'Europe pendant une dizaine d'années avec cette édition augmentée spéciale bicentenaire du grand atlas de Napoléon.

De son enfance en Corse à sa mort à Sainte Hélène, suivez les principales étapes de sa vie. Comprenez pourquoi il était visionnaire, militaire de génie, homme d'état exceptionnel. Saviez qu'il est l'instigateur du Code Civil et des grandes réformes de l'université ?

Partez en campagne à ses côtés pour mieux saisir son art subtil de la stratégie.

Dans cette édition augmentée de 16 pages, on a aimé :

-Napoléon vu par ses contemporains (Hugo, Balzac, Châteaubriand..)

-la richesse des illustrations (400 cartes et documents couleurs pour découvrir la vie quotidienne sous l'Empire)

-la maquette qui laisse une large place à la chronologie, aux tableaux et illustrations

-la partie consacrée à la France sous l'Empire qui revient sur le rôle de la police redoutable, la façon dont Napoléon contrôlait la presse ou bien encore sur les progrès de la médecine à cette époque
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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La contre-Révolution

Sous la direction de Jean Tulard, un ouvrage signé par de grands historiens (Jean Tulard, Jean-Christian Petitfils, Jean-Paul Bertaud, Jacques Godechot…)

Divisé en quatre parties :

- Les débuts : des origines de la pensée contre-révolutionnaire à Edmund Burke en passant par l'action parlementaire, les clubs et les premiers complots.

- Les forces vives (1789-1799) : la pression, l'émigration et les réseaux.

- La guerre (1792-1799) : les coalitions, les guerres de l'Ouest, les coups d'Etat de la Convention et du Directoire, les insurrections, les penseurs

- La contre-révolution après la révolution : le courant monarchiste sous le Consulat, Chateaubriand, les deux restaurations.



Ouvrage complet retraçant de 1789 à 1815 l'histoire de la contre-révolution ;

Les thèses sont très bien développées.

En annexe, figurent une chronologie simplifiée et un dictionnaire alphabétique.
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Napoléon ou Le mythe du sauveur

On est loin de la légende, avec Jean Tulard : à se demander si, pour faire un bon travail d'historien, il ne faudrait pas d'abord avoir cette capacité à savoir prendre la distance voulue, pour juger froidement et sans passion l'oeuvre d'un homme ; écrire parce qu'on aime le personnage dont on fait la biographie n'est pas forcément la meilleure manière de faire, et le lyrisme cache parfois une faiblesse d'analyse.

Jean Tulard est sans concession avec Napoléon : il ne cache pas ses erreurs et ne craint pas de dire que sa légende repose au moins autant sur le sens de la propagande - une forme de propagande orchestrée par le général Bonaparte puis par l'Empereur et enfin par l'exilé de Sainte-Hélène à travers des Bulletins militaires auto-glorificateurs, une presse laudatrice et des Mémoires qui devaient entretenir à jamais le mythe - que sur un réel savoir-faire militaire et un authentique génie politique.

Mais l'aventure dura seulement quelques années, de 1799 à 1815. Au sortir de cette courte période, la France était affaiblie. Ramenée à ses frontières d'avant les conquêtes napoléoniennes, elle vit revenir une monarchie qui ne sut pas comprendre tout ce qui avait changé dans notre pays depuis 1789.

Du coup, Napoléon passa plus ou moins pour l'Empereur libéral qu'il prétendait être devenu lors des Cent Jours en 1815, et on se prit à éprouver une certaine nostalgie en souvenir d'une époque dont la mémoire collective ne voulut finalement retenir que le meilleur, en oubliant les pages sombres de cette histoire.

François Sarindar, auteur de : Lawrence d'Arabie. Thomas Edward, cet inconnu (2010)
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La Révolution française

Un tome consacré à l'histoire de la Révolution française dans la collection "Que-sais-je".



Il a été rédigé par trois professeurs d'histoire et du Droit.



Les éléments sont présentés selon un plan simple rédigé chronologiquement :

I La pré-Révolution

II- Quatre-vingt-neuf

III- L'esprit de 89 et la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen

IV- Finir la Révolution ?

V- La chute de la royauté

VI- La République

VII- Le gouvernement de la terreur

VIII- Finir la Révolution



Malheureusement ce livre, qui se veut une vulgarisation, est complexe à lire et partisan car rédigé par des juristes et des spécialistes des textes constitutionnels et un professeur, Jean Tulard, spécialiste du premier Empire.



Publié en 1989, il gagnerait à être mise à jour et complété par des spécialistes de la Révolution française plus pédagogues.
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Ils ont fait l'Histoire, tome 5 : Napoléon (1..

Est-il encore besoin d’éditer une énième bande dessinée consacrée à Napoléon ?



Certes l’offre est déjà abondante, mais tous les albums ne peuvent s’enorgueillir de la collaboration de Jean Tulard, le plus grand spécialiste de la question. Qui plus est, nous voici avec la première partie d’une trilogie qui s’annonce sous les meilleurs auspices.



Jean Tulard est connu pour écrire des travaux universitaires qui rompent avec la monotonie des écrits scientifiques. Nous retrouvons cet esprit ici avec un découpage habile. Nous allons rencontrer Napoléon Bonaparte au siège de Toulon avant de le laisser rentrer de l’expédition d’Égypte. Entre temps, nous découvrons son parcours de jeune adulte, sa formation avant de revenir sur son parcours révolutionnaire.



L’album est surtout orienté vers les scènes de batailles, celles-ci tiennent une place très privilégiée même si d’autres thèmes sont évoqués (notamment l’aspect politique). Il ne faudra donc pas s’attendre à une biographie intimiste, malgré quelques événements personnels disséminés ici ou là. L’album s’appuie par ailleurs sur des tableaux de la geste napoléonienne et s’en inspire. Le résultat est fantastique !



Tout cela se laisse lire avec grand plaisir. Le texte est abondant, dense et riche. Les moins calés sur la période auront sans doute un peu de mal à entrer dans le bain, mais les explications viendront au fil du récit. C’est d’ailleurs ce type d’album que l’on pourra lire et relire avec grand plaisir et à plusieurs reprises. Assurément, il s’agit d’un bel outil pédagogique, renforcé par des explications historiques et des commentaires sur les choix qui ont été faits.



Les dessins sont de toute beauté, même si par moments, des traits perfectibles peuvent être repérés. Ces imperfections ne gâchent pas le plaisir, car planche après planche nous avons l’impression de découvrir dans chaque case, autant de tableaux de maîtres. Quelle beauté ! Et avec cela, l’on nous offre une mise en page dynamique ! Bravo !



Tout est dit, voici un album exceptionnel qui donne envie de lire la suite et d’en apprendre davantage sur la période. A diffuser largement autour de soi tout en recommandant aux personnes qui sont moins à l’aise avec cette période de faire quelques petits efforts. Ceux-ci seront récompensés.
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