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Critiques de Jérôme Pierrat (34)
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L'affaire Air cocaïne. Mafia et jets privés

Bien que le style d'écriture soit très journalistique, ce livre traite de l'affaire complexe dite "air cocaïne". Il est important de préciser que cette affaire connaitra de nouveaux rebondissements et fera l'objet d'un autre livre quelques années plus tard. L'intérêt de l'enquête menée par Jérôme Pierrat tient dans les informations qu'il a pu glaner auprès de certains policiers et gendarmes. Il met en avant les méthodes judiciaires et les mensonges de l'Octris vis à vis du magistrat instructeur (ce qui vaudra à cet ex prestigieux service d'être dessaisi).On découvre l'intérêt des petits aérodromes pour les jets et le manque de contrôle des autorités vis à vis de ces clients fortunés (on ose pas imaginer tout ce qui passe illégalement dans ces avions). Les techniques d'investigation de la juge (qui ratisse large), les libérations douteuses de personnes recherchées, la corruption des acteurs dominicains, oui il s'agit bien d'une affaire dont on ne connaitra certainement jamais tous les dessous.
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L'affaire Air cocaïne. Mafia et jets privés

Il y a beaucoup de protagonistes et pas mal de références également. J'ai dû en chercher quelques unes car je ne me rappelais plus de cette histoire lorsqu'elle est sortie dans les médias. On y apprend ce qui a pu se passer mais je suis restée sur ma fin car on ne connaît pas réellement ce qui s'est passé. Depuis la sortie du livre, il y a eu des recours et ça a changé un peu.
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L'histoire vraie du gang des Pink Panthers

Ici, pas de fiction, du vécu. Un document sans chichis à la noix, les faits sont là pour preuve. Un texte plus parlant que les pseudos documentaires d’investigations remplis de clichés ringards. Une immersion directe dans l’histoire de ces braqueurs d’un genre nouveau, de l’enfance à l’apogée. Un style simple et prenant ou le génie y est présenté avec humour et cynisme. L’histoire du conflit des Balkans pour toile de fond, une résonance importante pour mieux comprendre. A lire et relire.
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La Petite Bédéthèque des Savoirs, tome 8 : Le t..

Il s'agit d'une bande dessinée de 56 pages, en couleurs. Elle est initialement parue en 2016, écrite par Jérôme Pierrat, dessinée et mise en couleurs par Alfred. Elle fait partie de la collection intitulée La petite bédéthèque des savoirs, éditée par Le Lombard. Cette collection s'est fixé comme but d'explorer le champ des sciences humaines et de la non-fiction. Elle regroupe donc des bandes dessinées didactiques, associant un spécialiste à un dessinateur professionnel, en proscrivant la forme du récit de fiction. Il s'agit d'une entreprise de vulgarisation sous une forme qui se veut ludique.



Cette bande dessinée se présente sous une forme assez petite, 13,9cm*19,6cm. Elle débute par un avant-propos de David Vandermeulen de 4 pages. Il commence par évoquer la création en 2014 d'un salon de tatouage pour les enfants à Whitstable, en Angleterre. Il évoque ensuite la démocratisation du tatouage à travers le globe, même si le premier salon en France ne date que de 1961. Il cite ensuite le salon de tatouage de Don Ed Hardy installé en 1974 à San Francisco, et comment le tatouage est devenu un phénomène de mode depuis une quinzaine d'années.



La bande dessinée commence avec un directeur de maison d'arrêt recevant un détenu dans son bureau. Ce dernier s'est fait un tatouage artisanal sur l'avant-bras gauche, agrémenté d'une belle faute d'accord. Le directeur ouvra alors en grand sa chemise pour révéler un torse entièrement tatoué. Il indique au détenu qu'il veut bien passer l'éponge sur son tatouage artisanal, mais qu'en compensation il va devoir l'écouter raconter l'historique de cette pratique. Il commence par remonter jusqu'à l'époque des hommes de Neandertal (entre environ 300 000 et 28 000 ans) avec la découverte de poinçons et de d'aiguilles en bois de renne laissant penser que le tatouage était déjà pratiqué. Puis il mentionne le corps du plus vieux tatoué (surnommé Ötzi), datant de plus de 3.500 ans. Il passe ensuite au peuple des scythes.



Comme à son habitude, David Vandermeulen concocte un avant-propos qui fait réagir le lecteur. Qu'il soit lui-même tatoué, ou circonspect quant à cette mode esthétique qui n'a rien de neutre, il réagit forcément à cette idée d'un salon de tatouage pour enfant. Il découvre ensuite quelques informations contextuelles et historiques qui annoncent l'approche de la bande dessinée qui suit. Il insiste également sur le fait que le tatouage constitue encore un rite de nos jours. Ainsi mis dans le bon état d'esprit, le lecteur commence ce huitième ouvrage de la collection de la petite bédéthèque des savoirs. Il sourit en voyant que les auteurs ont choisi une version semi originale pour raconter leur exposé. Ils ne se mettent pas en scène comme l'a fait une partie significative des auteurs de la collection, mais ils conservent l'idée d'un dialogue, entre un directeur de prison et un prisonnier qui s'est fait son propre tatouage, faute d'accord incluse. Cette forme de dialogue permet de donner plus de vie à l'exposé, le directeur de prison étant régulièrement interrompu par le détenu qui n'hésite pas à se montrer caustique. Alfred s'amuse en montrant le directeur tour à tour professoral, sévère, méprisant, enjoué, passionné.



Le parti pris de Jérôme Pierrat est de donner une vision historique du tatouage, à commencer par la préhistoire. Il est également l'auteur de plusieurs ouvrages sur le sujet : Les vrais, les durs, les tatoués : Le tatouage à Biribi (2005) avec Éric Guillon, Mauvais garçons, portraits de tatoués (2013) avec Éric Guillon, Les gars de la marine : Le tatouage de marin (2005) avec Éric Guillon, Tatouages (2014). Il n'y a donc pas à s'interroger sur sa légitimité à écrire un tel ouvrage. Le lecteur doit également garder à l'esprit qu'il s'agit d'une bande dessinée de vulgarisation, ce qui limite la profondeur du propos. En seulement 56 pages, Jérôme Pierrat effectue un tour d'horizon assez large : du premier homme tatoué retrouvé, aux pratiques actuelles, en évoquant la répression de cet art par le pouvoir temporel ou le pouvoir spirituel en fonction des époques et des régions du globe. Le lecteur se retrouve aussi bien à bord des navires des grands explorateurs, que dans les bouges des ports, ou encore à la cour des grands ducs russes Constantin, Nicolas et Alexandre, et à celle du prince Georges de Grèce, du roi Oscar de Suède, du prince de Galles et futur roi d'Angleterre. Il se retrouve également au milieu des troufions indisciplinés, des délinquants et des criminels pris en charge par le bagne de Biribi, l'instrument répressif de l'armée française en vigueur depuis 1832 en Algérie, puis au Maroc et en Tunisie.



Jérôme Pierrat peut parfois donner l'impression de papillonner et de raconter des banalités, mais en fait le lecteur constate rapidement que chaque propos est solidement étayé, et invite le curieux à aller se renseigner plus avant. L'auteur consolide son exposé avec une ou deux citations, comme celle extraite de Les derniers sauvages, la vie et les mœurs aux îles Marquises (1842 à 1859) de Max Radiguet. Il utilise des termes techniques précis, et il date chacun des faits qu'il évoque. Il parle aussi des outils de tatouage, soit ancestraux, soit développés avec les avancées technologiques du siècle. Le lecteur se rend compte qu'il avance rapidement dans l'ouvrage, même lors de page avec une bonne quantité de texte, et qu'il n'éprouve pas de sensation de lourdeur ou d'ennui. C'est aussi l'un des avantages de la bande dessinée que de présenter une forme plus immédiatement gratifiante, dans la mesure où l'œil du lecteur perçoit d'un coup le dessin et complète ensuite les informations visuelles par celles contenues dans le texte.



Pour ce tome, le directeur de collection a apparié l'auteur avec Alfred. Il s'agit d'un auteur de bande dessinée à part entière, ayant déjà réalisé Come Prima (2013, Fauve d'or d'Angoulême 2014), Boulevard des SMS (2016),avec Brigitte Fontaine, Je mourrai pas gibier (2009), Pourquoi j'ai tué Pierre (2006) avec Olivier Ka. Pour donner à voir le texte de Jérôme Pierrat, il a la tâche délicate de montrer des choses que dit déjà pour partie le texte. Le premier effet des dessins est de donner vie aux deux narrateurs que sont le directeur de prison et le détenu. L'artiste fait passer des émotions par l'entremise de ces 2 protagonistes, apportant une relation affective à ce qui est dit, ce qui accroche plus le lecteur et rend l'exposé moins sec. Pour ces 2 personnages, il simplifie un peu leurs contours, donnant ainsi plus de vie aux expressions de leur visage.



Le deuxième défi pour le dessinateur d'un tel ouvrage est qu'il ne s'agit pas d'un récit et qu'il se retrouve souvent à illustrer ce qu'expose le texte, sans que les images ne racontent une action, ou ne mettent en scène un dialogue. Le lecteur peut alors ressentir l'impression que le dessinateur ne fait que représenter ce que dit déjà le texte. Il faut prendre un peu de recul pour s'apercevoir qu'Alfred fait plus que ça. Page 14, lorsqu'il représente les représente les restes d'Ötzi, ça n'apporte effectivement pas beaucoup d'information sur ce à quoi ressemblaient vraiment ses restes parce que le registre des dessins n'est pas photoréaliste. Par contre dès la page suivante, l'apport des dessins devient manifeste : Alfred montre à quoi ressemblait les tatouages d'un peuple de guerriers nomades qui vivaient en Sibérie, dans la région du Haut-Altaï, 500 avant J.-C. La bande dessinée permet donc au scénariste de se reposer sur les dessins pour montrer les tatouages sans qu'il n'ait à les décrire. Il y a là une complémentarité particulière aux illustrations. En outre, le fait que tous les tatouages à travers les siècles soient représentés par un seul et même artiste, introduit une forme de continuité les liant dans une seule et même pratique.



Alfred a également en charge d'évoquer les différentes époques et les différents endroits du globe par le biais de ses dessins. Il a choisi de ne pas trop les surcharger, et d'adopter une esthétique un peu simplifiée pour être lisible par le plus grand nombre. En fonction de ce qui est représenté, le lecteur peut constater que certains éléments sont plus évoqués que détaillés, et que d'autres ont été représentés sur la base de références historiques. Il peut donc accorder sa confiance à l'authenticité de ce qui est montré dans le détail : les tenues vestimentaires, les motifs de tatouage, les éléments culturels des différents peuples et sociétés passés en revue. Il utilise les couleurs de manière naturaliste, avec quelques variations de nuance pour une même surface pour en rehausser discrètement le relief. À plusieurs reprises, la complémentarité entre texte et dessins saute aux yeux du lecteur. Par exemple, quand Jérôme Pierrat indique qu'au dix-neuvième siècle les tatouages des détenus faisaient l'objet d'un recensement (pour mieux identifier les détenus), le lecteur peut voir de nombreux exemples de tatouages, ce qui les rend concret et atteste qu'ils sont tous différents d'un individu à l'autre.



Sous réserve de garder à l'esprit qu'il s'agit d'un ouvrage de vulgarisation, le lecteur plonge dans un tour d'horizon de la pratique du tatouage, à l'échelle de la planète et de l'Histoire. La lecture est rendue très agréable par les dessins à l'apparence simple d'Alfred, mais comprenant de nombreuses informations visuelles. Sous les dehors d'un exposé magistral, la narration s'avère vivante par le recours à 2 personnages, et par la réelle complémentarité entre texte et dessins, ainsi que le ton enjoué utilisé. Le lecteur en ressort comblé, en ayant également appris l'origine du mot tatouage, celle de l'expression Un dur, un tatoué, et en ayant fait une escale pour les tatouages tribaux, et les tatouages des yakusas.
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La Petite Bédéthèque des Savoirs, tome 8 : Le t..

La collection « La petit bédéthèque des savoirs» propose de faire le tour d’un sujet scientifique, culturel, technique, historique ou de société à travers un format court de BD.



Ici, va être retracée l’histoire du tatouage depuis la Préhistoire jusqu’à nos jours.



Le lecteur est emmené, à la suite d’un détenu et d’un chef d’une prison, tatoués tous les deux, sur la route de l’histoire du tatouage.



Cet ouvrage permet d’expliquer l’histoire du tatouage, devenu un phénomène de mode dans le monde entier.



Il n’y pas si longtemps que cela que les boutiques de tatoueurs existent en France, et cette BD permet d’aller à la rencontre d’un art ancestral aux multiples significations, repris par les marins et les personnes un peu voyous, devenu aujourd’hui très ordinaire.



Une belle plongée dans le monde du tatouage, avec de très belles illustrations détaillées de tatouages. Intéressant.
Lien : http://docbird.over-blog.com..
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La Petite Bédéthèque des Savoirs, tome 8 : Le t..

Tome très intéressant sur un sujet revenu très au devant de la mode et de la société ces dernières années : le tatouage.

Au travers d'une discussion entre un détenu et le directeur de la prison, nous revenons sur ce.tte tradition/rite/phénomène de mode qu'est le fait de se marquer le corps avec de l'encre.

La ligne narrative n'est pas toujours vraiment chronologique mais brasse la quasi totalité des traditions et de leurs origines à travers le monde.

Quelques exemples "conservés" de tatouages préhistoriques sont par exemple présentés mais je regrette qu'on ne revienne pas plus sur la façon dont ils sont arrivés jusqu'à nous.

Dans l'ensemble c'est intéressant et même souvent exotique.

Un chouette petit voyage à travers le temps et l'espace à travers le tatouage.
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La Petite Bédéthèque des Savoirs, tome 8 : Le t..

J'apprécie le format : découvrir l'histoire du tatouage sous forme de bande-dessinée. Cependant, hormis la reproduction des tatouages eux-mêmes, je n'aime pas particulièrement dessin. L'avantage c'est que l'ouvrage se lit rapidement. La bd retrace l'histoire du tatouage, chez tous les peuples de la Terre, la pratique était répandue, et à l'origine, plutôt synonyme de noblesse. Ensuite, en Occident, elle est devenue la marque des marins puis des bandits. C'est seulement à la fin du XXè siècle que la symbolique change pour devenir esthétique plus qu'identitaire.
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Le grand banditisme

Visuellement assez pauvre, la mise en page reste très terre-à-terre et bien en deçà de ce qu’il avait montré dans Les Meilleurs Ennemis, un projet documentaire de même nature réalisé en collaboration avec Jean-Pierre Filiu.
Lien : https://www.bdgest.com/chron..
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Le grand banditisme

Il s'agit d'une bande dessinée de 56 pages, en couleurs. Elle est initialement parue en 2018, écrite par Jérôme Pierrat, dessinée et mise en couleurs par David B. Elle fait partie de la collection intitulée La petite bédéthèque des savoirs, éditée par Le Lombard. Cette collection s'est fixé comme but d'explorer le champ des sciences humaines et de la non-fiction. Elle regroupe donc des bandes dessinées didactiques, associant un spécialiste à un dessinateur professionnel, en proscrivant la forme du récit de fiction. Il s'agit donc d'une entreprise de vulgarisation sous une forme qui se veut ludique.



Cette bande dessinée se présente sous une forme assez petite, 13,9cm*19,6cm. Elle s'ouvre avec un avant-propos de David Vandermeulen de 4 pages, plus une page de notes. Il commence par évoquer l'étymologie du mot brigand, en commençant par celle du mot pirate, dérivé lui-même d'un mot pour désigner le fait de se risquer à quelque chose, de tenter sa chance. Il passe par le bon mot sur le deuxième métier le plus vieux du monde, pour ensuite développer la notion de brigand. Ces derniers correspondent à des individus organisés en bande, généralement s'octroyant les biens soit des honnêtes gens, soit de l'état, par la force et sous la menace. Il constate que de telles bandes existent aux quatre coins du monde, avec des appellations et des particularités diverses et variées, qu'il s'agisse de la mafia, des triades, des yakuzas, de la Camorra, de la Mano Nera, ou de la Yiddish Connection. Il termine son introduction avec la spécificité française, c’est-à-dire l'absence de mafia de grande envergure établie en France.



La bande dessinée commence par un dessin en pleine page représentant une exécution sommaire à Paris, rue de Lévis, un homme d'un certain âge en manteau avec son cabas de course, abattu par un tireur passager sur une moto. L'individu atteint par balle est Michel Kiejewski dit le Polonais, une légende dans le Milieu, qui a même connu le gang des Tractions Avant (en exercice de février à novembre 1946). À l'époque, le sport national des bandits était le braquage de fourgons, banques, paies d'usine et encaisseurs. C'était aussi l'époque des brigands célèbres comme René la Canne (René Girier, 1919-2000) cumulant, à lui tout seul, 17 évasions rocambolesques. Pour certains, c'était des héritiers des anciens des colonies pénitentiaires, dans la tradition des Apaches de Casque d'Or, ayant séjourné au bagne de Cayenne, eux-mêmes réalisant des opérations rappelant les techniques des bandits de grand chemin. Parmi ces bandits célèbres, il est encore possible de citer Mimile Buisson et son frère, Le Nuss, la Mammouth, Nez de Braise, et bien sûr le gang des Tractions Avant (Danos, Ruard, Attia, Naudy, Feufeu, Loutrel, Boucheseiche). Le Milieu comprenait d'autres professions illégales dont les représentants ne voyaient pas forcément d'un bon œil ces bandits aux méfaits trop spectaculaires.



Pour peu qu'il soit un habitué de la petite bédéthèque des savoirs, le lecteur se demande quel sera l'angle d'attaque de l'avant-propos de David Vandermeulen. Il ne s'attend pas forcément à une approche sémantique ; il est plus dans les rails avec l'évocation historique. Ce court avant-propos ne fait qu'établir l'existence de groupes d'individus s'enrichissant sur le dos des citoyens au mépris de la loi, par la coercition, avec une organisation plus ou moins lâche, à toutes les époques, dans différentes régions du globe. La dernière partie est la seule qui vient apporter un éclairage plus intéressant, en faisant observer que le milieu du crime organisé en France n'a pas donné naissance à une organisation pérenne de type mafieuse. Cette partie met plus l'eau à la bouche du lecteur qui espère bien que ce point sera développé dans la bande dessinée. Le reste n'apporte finalement pas grande information quant au grand banditisme, ou quant au contenu de la bande dessinée.



Il s'agit du deuxième de la petite bédéthèque des savoirs écrits par Jérôme Pierrat, le premier étant La Petite Bédéthèque des Savoirs, tome 8 : Le tatouage, avec Alfred. Le lecteur qui l'a lu relève d'ailleurs les références au bagne et aux colonies pénitentiaires présentes pour expliquer l'expression Des durs, des tatoués. Il constate également que l'auteur a réalisé un texte de type récitatif, qui pourrait presque se suffire à lui-même, sans illustration. Chaque page se compose le plus souvent de 3 illustrations, parfois 2, parfois 4, venant montrer une partie de ce qui dit le texte. Le récit commence par l'assassinat de Michel Kiejewski, un bandit notoire, en pleine rue à Paris, à une époque contemporaine. Cet individu étant sensé avoir connu l'époque du gang des Tractions Avant, l'évocation du grand banditisme commence à cette époque. Le lecteur sait bien qu'en 56 pages, les auteurs ne pourront pas réaliser un historique détaillé du grand banditisme à l'échelle mondiale. Un peu décontenancé par cette introduction, il jette un coup d'œil au sous-titre de l'ouvrage qui précise qu'il s'agit d'une histoire de la pègre française. Avec cette précision en tête, il comprend mieux pourquoi David Vandermeulen a consacré plus d'une page à la spécificité française du crime organisé, et pourquoi Jérôme Pierrat entame ainsi son exposé. Le démarrage aurait été moins abrupt si le préfacier avait explicité ce parti pris.



L'auteur fait donc le lien entre l'émergence d'une forme de crime organisé en France, avec les formes des époques passées, en prenant pour exemple les Apaches et Amélie Élie (1878-1933, surnommée Casque d'Or). Il prend ensuite des exemples emblématiques pour montrer d'où viennent les générations de bandits successifs, et quels furent leurs spécialités en matière d'activités criminelles. Le lecteur voit ainsi passer René Girier (1919-2000, 17 évasions au compteur), Pierre Loutrel (1916-1946, dit Pierrot le fou), Joseph Victor Brahim Atti (1916-1972, dit Jo Attia), ou encore Jean-Baptiste Croce, Gaetano Zampa & Francis Vanverberghe, la fratrie des Zemmour. Il établit que le fonds de commerce le plus stable du grand banditisme en France reste le proxénétisme, et que les braquages ont été à la mode à plusieurs époques. Au fil des pages, le lecteur découvre ainsi des personnages hauts en couleurs, usant de violence, occasionnant des dommages collatéraux, à commencer par des victimes innocentes (par exemple 23 convoyeurs abattus en 1995 et 2000). Il contextualise leurs origines, introduisant une dimension sociale. Il pointe du doigt la catastrophe que furent les projets pédagogiques (en toute ironie) des colonies pénitentiaires, ainsi que les associations contre nature (par exemple entre Loutrel ancien gestapiste et Jo Attia ancien prisonnier de camp de concentration).



Au fil des décennies qui sont évoquées, le lecteur observe l'évolution des domaines d'intervention du banditisme (casseur, trafiquant, bookmaker, cambrioleur, faussaire, etc.), ainsi que la capacité des bandits à s'adapter aux évolutions de la société, investissant de nouveaux domaines comme la finance, l'environnement, les denrées alimentaires, les nouvelles technologies, tout ce qui est qualifié de zone grise de l'économie. Il voit aussi arriver de nouvelles formes d'organisation s'appuyant sur l'évolution des technologies et de la demande, comme le marché du haschich marocain, avec revente à la sauvette dans les cités, et approvisionnement des dealers en Go Fast, pour profiter de l'ouverture des frontières et l'apparition du téléphone portable. Au fil des séquences, il trouve des explications sur des termes qu'il a déjà pu croiser dans des fictions sans forcément pouvoir bien les interpréter, comme celui de French Connection.



Le lecteur peut être un peu étonné de découvrir que cet exposé a été illustré par David B., l'auteur de L'ascension du Haut Mal, un récit autobiographique évoquant son frère épileptique. Effectivement, cet artiste se retrouve à illustrer un exposé très carré, peut-être livré clef en main, pour lequel il s'est forcément interrogé sur ce qu'il pouvait apporter. Le lecteur observe que les dessins apportent des éléments d'informations supplémentaires, qui ne sont pas contenus dans les cellules de texte. Pour commencer, les dessins participent à une forme basique mais bien réelle de reconstitution historique. En regardant les cases, le lecteur peut voir les marqueurs temporels que sont les tenues vestimentaires, les véhicules, ou encore les outils, les armes, les éléments technologiques. Les illustrations fixent donc l'époque dans l'esprit du lecteur. En outre, David B. réalise des dessins avec une approche entre caricature et naïveté, à la fois très simples de lecture et très expressifs. Au fil des pages, il apparaît que les bandits cités ou les activités illégales ne sont jamais représentées sous un jour favorable, ou romantique. Les visages et les silhouettes des criminels ne sont pas avenants, sans être non plus hideux. La prostitution et les braquages apparaissent comme prosaïques et brutaux, sans avoir besoin de recourir au gore. En creux, les dessins décrivent un monde agressif et malsain, exsudant une ambiance glauque. Grâce à cette approche graphique, David B. combine une forme descriptive simplifiée mais pas inexistante, avec un malaise sourd dépourvu de toute soupçon d'apologie ou de séduction. Le lecteur peut être décontenancé par la faiblesse de la reconstitution historique, mais rasséréné par l'absence totale de fascination pour ce mode de vie ou pour ce genre d'activité.



Le lecteur peut être un peu déstabilisé en débutant sa lecture, à la fois par l'avant-propos un peu rapide de David Vandermeulen, à la fois par le périmètre restreint de l'exposé, et également par le choix esthétique des dessins. Outre le fait qu'il s'agit d'une vulgarisation, il doit garder à l'esprit le sous-titre de l'ouvrage qui précise que l'objet se cantonne à la pègre française. Avec cette idée en tête, il comprend mieux la démarche des auteurs, et peut apprécier les images refusant de glorifier les bandits de quelque manière que ce soit, ainsi que la période retenue, relativement courte (après la seconde guerre mondiale jusqu'à nos jours). Les auteurs passent en revue et présentent l'évolution des grandes tendances du banditisme ne France, conformément à la promesse du sous-titre. Le lecteur peut apprécier la manière dont ils font ressortir l'adaptabilité de ces bandes, avec agilité et souplesse, en fonction des évolutions sociales et technologiques. Par comparaison avec d'autres tomes de la même collection, il peut regretter un propos pas tout à fait assez dense, qui le laisse sur sa faim.
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Le grand banditisme

Petit ouvrage pour grand banditisme, ce 25e volume de La petite bédéthèque des savoirs, section Histoire, est à dévorer comme un bon vieux film en noir et blanc !


Lien : http://www.sceneario.com/bd_..
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Le grand banditisme

Une BD illustrée par David B., d'office, elle a trois étoiles.

Alors, je sais c'est super empirique mais c'est comme ça. David B. c'est comme Klimt, pour moi, c'est quasi inconditionnel.

Mais c'est à peu près tout ce que je retiendrai de cette BD : son dessin toujours impeccable, mesuré et symbolique.

Pour le fond de la BD, je suis très partagée.

Ce petit tome nous donne les grandes lignes du grand banditisme français...mais c'est bien le souci.

Pour quelqu'un qui n'y connais pas grand chose, pour ne pas dire rien, c'est compliqué de comprendre ce petit ouvrage qui se résume, en grande partie, en une énumération de noms et de morts, surtout dans la première partie du tome.

Cela reste, cependant, intéressant pour comprendre l'évolution générale du "milieu" et la façon de celui-ci a évolué dans ses structures, ses techniques et ses centres d'intérêts.
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Le grand banditisme

"Le Grand Banditisme" constitue donc une très bonne entrée en matière pour tout amateur de films noirs et autres tontons flingueurs qui serait curieux de se documenter, d’autant que les auteurs prennent toujours la peine de proposer des lectures complémentaires pour ceux qui désireraient aller plus loin.
Lien : http://www.bodoi.info/le-gra..
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Les grandes énigmes de la police

11 chapitres, 11 histoires explorant des cas de personnages traversant les grands moments de l’histoire policière. Je ne vais pas vous résumer chaque chapitre, mais on y rencontre des hommes, fonctionnaires de police en charge d'affaires troubles et qui ont, à un moment donné, dépassé les limites de leurs fonctions. L’auteur nous offre des portraits d’hommes du milieu policier, qui ont eu un parcours plutôt atypique, et un peu suspect.

Les grandes énigmes de la police n’est pas un livre qui nous détaille des affaires non élucidées, mais c’est un livre qui nous retrace la vie de certains policiers ayant eu un rôle dans de grandes affaires, affaires plutôt opaques et difficiles à élucider.

C’est ainsi que l’on retrouve dans le 1er chapitre, Eugène-François Vidocq qui a eu un parcours des plus chaotique entre bagne et Quai des Orfèvres. J’ai d’ailleurs trouvé cette partie très intéressante.

Puis l’inspecteur Pierre Bonny, entré dans la police totalement par hasard, a participé à l’enquête sur l’affaire Seznec, et s’est retrouvé nommé 1er policier de France mais qui peu de temps après, se retrouvera aussi au cœur d’un scandale…

On retrouve également L’affaire des bijoux de la Bégum de 1949 (je ne vous détaille pas chaque histoire, ça serait très long), des bijoux volés à la Bégum, l’épouse de l’Aga Khan, un riche homme, père spirituel des ismaéliens, où le Directeur de la Police Judiciaire attiré par cette affaire se montre compétent, mais on va lui mettre des bâtons dans les roues car le cerveau de l’affaire semble être quelqu’un de haut placé….

On peut retrouver aussi dans ce livre, L’affaire Ben Barka, Les derniers jours de Jacques Mesrine, L’affaire de Broglie……



Affaires diverses qui traversent le temps, mais impossible de toutes vous les détailler, tellement de choses pour chaque affaires, de personnages entrant en scène et ayant chacun un rôle important..



Voir la suite ici :
Lien : http://1erchapitre.over-blog..
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Les grandes énigmes de la police

C'est une véritable plongée dans les eaux troubles de la police que nous propose ce livre. Sans parti pris, l'auteur nous raconte 11 histoires, des années 1800 à 1996. Entre histoires célèbres et d'autres peu connues, on découvre qu'à force de côtoyer le mauvais côté de la loi, certains n'en sortent pas indemnes. Après une présentation des faits, l'auteur nous dresse un portrait du policier ou du voyou incriminé.

En évitant le parti pris, l'auteur nous laisse nous faire notre propre opinion sur ces hommes. C'est très bien écrit, j'ai appris de nombreuses choses. J'aurai d'ailleurs aimé que le livre soit plus long, avec d'autres histoires.

A travers ce livre, c'est toute une "façon d'être de la police" qui nous est présentée. Une lecture des plus intéressantes.
Lien : http://mondedemara.canalblog..
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Les grandes énigmes de la police

L'inconvénient de ce genre de livre est le style trop neutre donc ennuyeux. N'est pas Bellemare qui veut. L'auteur, plus journaliste qu'écrivain est peut-être trop dans son sujet, ne prend donc pas assez de distance avec celui-ci, pour agrémenter ses histoires d'anecdotes qui n'auraient pas été malvenues...



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Les Hommes illustrés : le tatouage des origin..

Pour moi , le meilleur livre sur le sujet qui n'est jamais été écris.

Gros travail de recherche.

Belles et nombreuses illustrations.

Si vous devez ouvrir un ouvrage sur le sujet, ouvrez celui là !
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Les vrais, les durs, les tatoués : Le tatouag..

Biribi, ça me rappelle le roman éponyme de Georges Darien. Le roman le plus antimilitariste que j’ai eu l’occasion de lire, un roman qui m'a convaincu de ne jamais mettre les pieds dans une caserne. Ça me rappelle aussi le formidable reportage d’Albert Londres publié en 1925 sous le titre « Dante n’avait rien vu ». Ça me rappelle ma folle jeunesse, l’époque du service militaire, quand j’écrivais ma lettre au ministre de la défense : « pour des raisons de conscience, je refuse de porter les armes et l’uniforme ». Ça me rappelle les trois jours passé à Cambrai, au centre des armées. En tant que futur objecteur de conscience, chevelu en plus, j’en ai pris plein la gamelle : « Tu vas voir, on va t’envoyer désherber le maquis pendant 20 mois » (ben oui en tant qu’objecteur on faisait le double des trouffions, c’était la punition). Tu parles, je me suis retrouvé dans une bibliothèque, heureux comme un pape. Le début de ma vocation...



Bref, revenons à ses gros durs de Biribi et leurs tatouages. Biribi n’est pas un lieu à proprement parler. C’est un terme générique désignant l’instrument répressif de l’armée française en Afrique du nord (Tunisie, Maroc, Algérie), en vigueur de 1830 à 1962. Les fameux Bat d’Af (bataillons d’infanterie légère d’Afrique). Au départ des pénitenciers militaires où on mate les fortes têtes. Par la suite on y enverra aussi les engagés ayant subi des condamnations civiles : cambrioleurs, souteneurs, assassins, etc. Des soldats devenus bagnards…



Dans l’enfer de Biribi, où l’on casse des cailloux sous un soleil insupportable, l’armée torture ses propres enfants en toute impunité. Le tatouage est la seule véritable distraction. Une bouffé d’oxygène aussi, servant à la fois de carte d’identité et de moyen d’expression. Les mots gravés sur la peau sont une façon de montrer son état d’esprit. Ainsi, les fatalistes n’hésitent à écrire sur leur corps « Pas de chance », « né sous une mauvaise étoile », « enfant du malheur », « né pour souffrir ». Les révoltés y vont aussi de leur couplet : « vaincu mais non dompté », « arrivé en mouton, sorti en lion », tout comme les antimilitaristes purs et durs : « inquisition militaire », « l’armée fait pleurer les mères ». Les motifs aussi sont riches de sens : papillons, oiseaux, fauves, fleurs et surtout des femmes, beaucoup de femmes.





Le récit de Jérôme Pierrat et Éric Guillon est passionnant. Il permet notamment de découvrir les techniques

rudimentaires utilisées par les tatoueurs et la vie quotidienne dans ces pénitenciers où règnent la violence et l’injustice et où l’homosexualité est partout présente.



Mais Au-delà du texte, le point fort de ce petit livre réside évidemment dans les photos. Non mais regardez-moi ces gueules ! Le naturalisme de Zola en chair et en os, les loulous parisiens mis en scène par Charles-Louis Philippe dans le célèbre Bubu de Montparnasse qui se matérialisent sur la page ! Les portraits de tatoués publiés ici ont été réalisés entre 1900 et 1930 par les services de l’identité judiciaire. Ces clichés des anciens de Biribi ont été pris « à la faveur » d’une arrestation ou d’un séjour en prison. Des vrais, des durs, pas des tatoués d’aujourd’hui qui s’essaient au symbole maori pour se la jouer « cool » alors qu’ils

n’ont jamais foutu les pieds en Polynésie. Bon je vais m’arrêter là parce que je commence à m’égarer…


Lien : http://litterature-a-blog.bl..
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Mauvais garçons, tattoed underworld a portrai..

Le tatouage est vraiment devenu une pratique grand public ces dernières années.

Mais c'est grâce à un illustre médecin français que je me suis intéressée à l'histoire du tatouage : Lacassagne. 🧐



Les portraits de tatoués ont été utilisé dès les premières heures d'une nouvelle discipline, la criminologie. Servant tour à tour à identifier un suspect, repérer une marque d'appartenance ou comprendre les codes sociaux spécifiques aux "milieux", les tatouages ont bénéficié d'une attention toute particulière dont ces photos sont un magnifique témoignage. ❤️
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Mauvais garçons, tattoed underworld a portrai..

Série de portraits de tatoués de 1890 à 1930.

Documents rares !

Livre s'adressant à un public qui désire en savoir plus sur la signification des tatouages de marins, militaires et autres "mauvais garçons" de la fin XIXe début XXe siecle.
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Mesrine, mon associé

Jacques Mesrine, de son nom complet Jacques René Mesrine, était un célèbre criminel français des années 1960 et 1970. Surnommé "L'ennemi public numéro 1", il était connu pour ses braquages, ses évasions spectaculaires et sa vie de fugitif. Sa cavale a commencé en 1978, après son évasion de la prison de la Santé à Paris. Il s'était enfuit avec la complicité de plusieurs complices et avait réussi à échapper aux autorités pendant de nombreux mois. Durant cette période, il a commis plusieurs braquages, enlevant même des personnalités et demandant des rançons. Mesrine était également impliqué dans des affaires de meurtres et de prises d'otages. Il a voyagé à travers la France pour échapper à ses poursuivants, changeant régulièrement d'identité et utilisant de fausses plaques d'immatriculation. Il se cachait souvent dans des hôtels ou des maisons louées sous de fausses identités. Sa notoriété et sa réputation d'homme dangereux rendaient sa traque encore plus difficile pour les forces de l'ordre. Finalement, il a été repéré par la police et a été abattu par les hommes de la BRI alors qu’il se trouvait au volant de sa voiture avec sa compagne Sylvia en plein centre de Paris. Loin du mythe et de la légende, Michel Ardouin, dit Porte-avions, figure du grand banditisme, nous dévoile le vrai visage de Jacques Mesrine.
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