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Citations de Jerzy Andrzejewski (12)


Il me semble qu'avec le printemps quelque chose changera aussi dans ma propre végétation à demi morte.
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Or, entre les hommes, il n'est point de barrière plus haute que le bonheur des uns et la souffrance des autres. Beaucoup de causes séparent les hommes, mais aucune aussi fortement que l'inégalité des destins.
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[...] il est difficile d'aimer quelqu'un lorsqu'il n'est qu'un mystère insondable, mais il est aussi difficile de l'aimer lorsqu'il n'y a rien en lui de mystérieux, car l'amour est recherche et découverte [...]
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- Pour une mère, on est toujours un enfant [...].
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[...] car si j'existe c'est afin d'affirmer par mon être tout entier, sans être aimé moi-même, mon besoin éperdu d'amour [...]
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Qu'est-ce que la conscience? se demandait-il. Il n'éprouvait aucun remord. La conscience? Une forme vague. Un mot vide. Encore un mot vide.
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- Oui, fit-il posément. Vous n'avez même pas idée à quoi l'on peut s'habituer. J'ai l'impression qu'il y a une chose que vous ne pouvez ou ne voulez comprendre. La guerre, surtout une guerre comme celle que nous venons de vivre, révèle dans l'homme des choses absolument insoupçonnables. Elle transforme les uns en héros, les autres en criminels. N'êtes-vous pas de cet avis?
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- La vérité doit bien être quelque part...
- Quelle vérité? Vous prétendez trouver une vérité quelconque dans tout ce bordel? Et qu'est-ce que vous en ferez de cette vérité?
- Cher monsieur, l'homme est bien forcé de croire à quelque chose.
- Balivernes. Ça aussi, ce ne sont que des grands mots. Pourquoi forcé? Quant à moi, j'aime mieux au contraire ne pas me leurrer. Plusieurs fois il m'est arrivé de me laisser prendre à ces soi-disant vérités. Merci bien, j'en ai mon soûl. Je dis pouce. Pas envie d'aller m'y rebrûler encore les doigts. Libre à ceux qui n'en ont pas fait l'expérience. Mais moi, on ne m'y reprendra plus. Parce que, mon cher maître, ils mentent tous comme ils respirent, voyez-vous. Le régime des colonels mentait avant la guerre, la Résistance mentait pendant la guerre, et maintenant pour changer, tout le monde ment après la guerre. Ils n'ont tous qu'une idée en tête : s'emparer du pouvoir. Les phrases, les mots d'ordre, les grandes idées : du vent...
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[...] si tu veux venir avec moi et rester auprès de moi, je ferai tout ce qu'il te plaira, je te servirai et te protégerai, je serai pour toi ce que tu permettras que je sois, lointain si tu l'exiges et proche si tu le permets, je serai au coeur de tes rêves et au sein de ta tristesse car je t'aime et j'ai besoin de ta présence autour de moi comme de l'air que je respire, je t'aime depuis le premier moment que je t'ai vu penché sur le feu qui finissait de se consommer, je t'aime bien qu'ignorant si c'est de nous seuls, de toi et de moi, que cet amour tire son commencement ou bien si c'est un autre qui l'a fait surgir du néant avant d'y rentrer à son tour, cet amour est-il un lien entre nous deux ou le reflet seulement d'un autre amour qui n'eut le temps de balbutier ses premières paroles avant de s'engloutir dans le froid et l'écume des eaux mortelles pour en plus jamais s'incarner ni dans un corps ni dans un verbe, je ne sais d'où m'est venu cet amour pour toi, mais où qu'il ait cherché sa source, où qu'il ait trouvé son éblouissement premier, je ne cesserai jamais de t'aimer, car si j'existe c'est afin d'affirmer par mon être tout entier, sans être aimé moi-même, mon besoin éperdu d'amour [...]
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- Avoir mauvais esprit, quand on a vingt ans et quelques années...
- Vingt ans, madame.
- ... n'est en rien répréhensible et peut même être à l'origine d'un certain charme. Quand cela devient cependant une manière et tend à se manifester par un abord grossier, pour ne pas employer de mots plus forts...
- J'imagine, l'interrompt Clouard, que vous aimeriez me traiter de barbare.
- J'aimerais? Mais je ne fais rien d'autre, mon cher monsieur.
- Vous êtes audacieux, jeune homme, la voix de la duchesse vibre joyeusement, où donc serait la flatterie?
- Plus d'un empire été soumis par de jeunes barbares.
Et si ce n'était, en effet, qu'un aveu? se demande Laurens et il dit :
- Vous avez bien raison. Les barbares ont soumis plus d'un grand empire. Cependant, toute la vérité sur ce sujet ne sera dite qu'à condition...
- Est-ce aux vaincus d'en poser?
- Non, jeune homme, mais à l'histoire et celle-ci nous enseigne que les barbares n'ont jamais réussi à garder le pouvoir que lorsqu'ils ont su faire leurs les vertus des empires vaincus.
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- Je vois que vous êtes un vrai Polonais : sensible et plein d'enthousiasme.
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puis je fis lentement demi-tour et m’éloignais, mes compagnons m’appelaient à haute voix, je ne leur répondais pas, je voulais être seul, ce n’est qu’au crépuscule que je revins ce jour-là au palais et puis, il contempla un instant l’arc-en-ciel qui commençait à escalader le zénith, et continua : et puis j’ai essayé de ne plus y penser, c’était le printemps, je sentais son regard reposer sur moi plus souvent que de coutume, il me fit présent de ce beau manteau pourpre, en me le donnant il a dit : dans deux ans tu recevras des éperons d’or et une ceinture de chevalier, un autre jour, en me prenant par l’épaule, il a dit : tu es toujours songeur, j’aimerais tant connaître tes pensées, je ne les connais pas moi-même — lui ai-je répondu et je disais la vérité, car je ne connaissais pas mes pensées en ce temps-là, je marchais comme dans un rêve lourd et angoissant, je faisais les gestes que j’avais accoutumé de faire mais étranger à tout et à tous, il pensa : ils étaient nombreux ces jours et ces nuits où je marchais comme dans un rêve lourd et angoissant, mais je n’arrive aujourd’hui à en dire rien d’autre fors qu’ils étaient et qu’ils étaient nombreux et que je marchais entre eux comme dans un rêve lourd et angoissant, un jour de ce même printemps il m’emmena aux étuves, jusque-là j’y allais avec mes compagnons de jeux, j’aimais bien y aller, j’aimais la chaleur qui y régnait, les volutes de vapeur qui enveloppaient le corps d’une douce humidité, j’aimais ma nudité insouciante et celle des autres et comme j’étais très fort je gagnais toujours les joutes que nous organisions entre nous, j’aimais ces joutes, la nudité des corps échauffés et ma force et puis le lent repos sur des lits bas, mais ce jour-là je n’y allais pas avec mes compagnons mais avec lui, nous étions seuls, il avait renvoyé tous les suivants, au début je me sentais un peu emprunté, non pas du fait de ma nudité mais à cause du silence qui régnait dans cet endroit habituellement si bruyant, le bruit me manquait et mes compagnons aussi me manquaient, je ne pensais à rien, fatigué après toute une journée passée en selle, car au matin de ce jour j’étais parti faire une randonnée solitaire à travers bois, mais l’eau chaude eut vite fait de chasser de mon corps toute la fatigue, je me suis étendu sur le lit bas, ne pensant toujours à rien et même quand il me rejoignit sur le lit je ne pensais encore à rien, quand il s’étendit à mon côté et m’attira à lui sans mot dire entourant mes épaules de son bras, je sentais sa nudité auprès de la mienne et je voyais son visage mince et sec, jeune encore, quoique labouré de quelques rides sombres, son visage au nez aquilin et aux yeux si clairs qu’ils semblaient nus, je voyais son visage dans le même raccourci que je l’avais vu six ans auparavant pour la première fois, à un certain moment sans délier son étreinte, il ferma les yeux tandis que je les gardais ouverts, il me dit : tu es un homme à présent, oui — ai-je répondu — et sans esquisser le moindre geste pour éviter le contact de son corps nu, je lui demandai : c’est vrai que tu as tué mes parents ? je n’ai pas senti son corps frémir ni son cœur battre plus fort, je l’aurais pourtant bien senti, il répondit, les yeux toujours fermés : oui, et après, de la même voix à peine perceptible : tu es bien ? oui — répondis-je car en effet j’étais bien et en ce moment-là je ne pensais à rien d’autre qu’au fait que j’étais bien, je ne sais pas — dit-il — quand et par qui tu as appris que j’avais tué tes parents, je ne veux d’ailleurs pas le savoir, je ne veux pas que tu me le dises, il me suffit que, le sachant, tu restes près de moi, couché dans mes bras, je te l’aurais dit tout seul, peut-être cette année même, car tu es déjà un homme, c’est vrai, j’ai commis ce crime horrible croyant, plein de foi et d’espérance, que du moment que nous portions des manteaux de croisés et que nous avions juré de tout sacrifier pour arracher le tombeau du Christ aux mains des infidèles
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