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EAN : 9782070201358
160 pages
Gallimard (31/12/1961)
3.7/5   5 notes
Résumé :
Les croisades officielles ayant toutes avorté, Jacques de Cloyes, gentilhomme vendômois, crée dans son village la mystique d'une nouvelle croisade, Il y parvient, et les villageois se mettent en marche pour libérer le tombeau du Christ. Dès le départ, les jeunes pèlerins, qui sont plus nombreux, se confessent au vieux moine qui a pris la tête de la troupe, dont l'importance augmente sans arrêt. Maud, Robert, Blanche, Alexis, d'autres encore, révèlent ainsi les raiso... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Les portes du paradis est un court roman du siècle dernier qui semble avoir sombré dans l'oubli, tout comme son sujet, la Croisade des enfants, quelque part entre la quatrième et la cinquième. Cet événement m'était complètement inconnu (à moins que je ne l'ai qu'oublié) et, vraisemblablement, il n'a pas eu de répercussion. Pourquoi lire le roman, alors ? Ses principaux thèmes ne sont plus d'actualité. Mais est-ce vraiment le cas ? Plus on avance dans notre lecture, plus on se rend compte que ladite expédition n'est qu'un prétexte. La critique qu'en a faite 5Arabella résume magnifiquement mon impression, je vous invite à la lire. Je la trouvais complète et concise à la fois, tellement que j'allais continuer mon chemin. Quoi ajouter ? Mais je me suis ravisé : ce roman, comme d'autres de Jerzy Andrzejewski, est trop peu connu et mérite davantage de publicité. D'où ce billet.

Les portes du paradis raconte l'histoire de quelques uns de ces jeunes du cortège français menés par le mystique Jacques de Cloyes, se dirigeant vers Jérusalem avec l'intention de délivrer la Ville Sainte des Turcs. En réalité, ces enfants provenaient de divers pays mais Andrzejewski se concentre essentiellement sur un petit groupe de français. Chacun raconte – confesse ? – son expérience personnelle, celle qui l'a mené vers cette aventure extraordinaire. On se rend compte que, pour eux, Jérusalem n'est qu'un concept. Ce qui les pousse à cheminer sur les routes de France, c'est tout autre, même s'ils n'en sont pas complètement conscients. À travers leur histoire, le lecteur comprend que ces enfants recherchent la compagnie, l'amour, le bonheur, et sans doute beaucoup d'autres choses qu'ils ne savent pas eux-mêmes.

Au-delà de l'intrigue, ce qui fait la particularité du roman, c'est son style. Après quelques pages à lire une seule et même phrase qui semble s'étirer éternellement, le lecteur se demande quand il peut reprendre son souffle. À un moment, je me suis dit qu'Andrzejewski n'avait rien à envier à Proust ! En effet, on comprend assez rapidement que le roman n'est consitué que d'une seule unique phrase, qui ouvre et ferme le roman. Au début, je n'étais pas totalement convaincu mais, finalement, ça impose un rythme intéressant et ça fonctionne assez bien, d'autant plus qu'il s'agit d'une succession de dialogues intérieurs qui se complètent très bien. Toutefois, le lecteur doit être attentif aux transitions car ces changements sont conséquemment subtils. Les premières fois, je n'y ai pas pris garde et je n'ai pas compris immédiatement qu'un autre personnage avait pris le relais et s'exprimait.

En terminant, dans Les portes du paradis, on peut y voir plusieurs autres thèmes. L'un de ceux-là, c'est la manière dont les adultes traitent (ou abusent, quoi que c'est peut-être un peu fort) les enfants, ces petits êtres innocents et purs. Ceux-ci étaient sensibles aux idées de péchés qu'on leur inculquait et desquels ils voulaient se libérer, d'où ce besoin de rédemption. Et ce thème de l'exploitation aurait pu être davantage exploité si le roman avait été plus long ou s'il avait couvert une période plus grande. En effet, l'histoire de la Croisade des enfants – que j'ai vérifiée pendant ma lecture – nous apprend que la majorité des jeunes (et quelques adultes) qui ont atteint les ports de la Méditerranée y ont été capturés ou vendus comme esclaves. Il aurait été intéressant de connaître la suite de leur dialogue intérieur dans de telles situations. Leur foi et leurs convictions auraient-elles été ébranlées et, si oui, jusqu'à quel point ?
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En 1959, lorsque Jerzy Andrzejewski écrit ce livre, il a quitté le parti communiste polonais depuis 3 ans, après en avoir été un soutien, et un député assidu.
Comme la Pologne à ce moment, un pays resté profondément catholique, il revient avec « les portes du paradis », vers une approche plus mystique de l'histoire de son pays.
Certains voient dans ce roman, une réécriture du récit de Marcel Schwob publié en 1896, intitulé « la croisade des enfants », « de manière à faire lire dia – et anachroniquement, une oeuvre par l'autre » (Didier Coste in Marcel Schwob d'hier et d'aujourd'hui)
La référence à Schwob n'est pas neutre, en effet, l'auteur « des vies imaginaires », propose de soustraire la biographie à la question de la vérité, proposition qui influença Borges, et bien d'autres, comme ce dernier le reconnut enfin dans la préface de l'édition espagnole de 1986.
Si « Les portes du paradis » s'appuient sur la croisade des enfants, le roman de Schwob et le fait historique qu'il décrit, le livre d'Andrzejewski est avant tout l'histoire d'une illusion ou des illusions qui travestissent la réalité :
- Illusion des chrétiens persuadés de devoir libérer le tombeau du Christ tombé aux mains des infidèles.
- Illusion de ceux qui décident des croisades, surtout pour des raisons de politique interne comme nous dirions actuellement.
- Illusions des croisés convaincus de la pureté de leur engagement.
- Désillusion du retour.
Si je m'autorise une parabole, ce livre qui reste un classique en Pologne, est aussi une tentative masquée de dénoncer la situation économique et politique de la Pologne d'alors. Pour mémoire, le pays fait sa première crise d'anti-communisme en 1956 et conduit l'URSS à nommer un polonais (Gomulka) à la tête du PC. Celui-ci entreprend alors, une dé-collectivisation des terres, crée des conseils ouvriers, et desserre l'étau autour de la religion. Il libère le cardinal Stefan Wyszyński emprisonné à la demande de l'URSS en 1953. Ce mouvement est connu sous le nom d'Octobre Polonais ; hélas, la réalité rattrape très vite ce souffle de liberté et le réduit à une parenthèse.
Mais revenons aux « Portes du paradis », l'histoire, simple dans sa trame, s'appuie sur quelques personnages principaux, outre le millier d'enfants censés les suivre :
Jacques le Trouvé, un enfant abandonné, trouvé le jour de la Saint Jacques, et recueilli par le ferronnier de Cloyes, d'où son nom de Jacques de Cloyes.
Maud, la fille du ferronnier, amoureuse de son frère adoptif.
Robert, le fils du meunier de Cloyes, amoureux de Maud.
Philippe, le confesseur, accompagnateur de la croisade.
Blanche, la fille perdue.
Alexis de Missen l'enfant grec enlevé par les croisés et ramené en France.
La communauté rurale de Cloyes, vit d'agriculture et d'élevage, les enfants gardent le bétail : « Jacques nous enjoignit encore de rentrer chacun chez nous et de traire pour la dernière fois les bêtes confiés à notre garde »
Jacques est un mystique, il exerce une autorité spirituelle sur les jeunes pâtres : « Il levait les mains à sa bouche et jetait dans l'espace ouvert et dans le silence un cri guttural….à ce cri de tous les coins du pâturage les pâtres se levaient et répondant de la même manière de leurs voix encore enfantines commençaient à rentrer les vaches encore dispersées… »
Un matin, après trois jours de retraite dans sa hutte, il délivre un message à 14 jeunes pâtres et pastourelles : « le seigneur Dieu tout-puissant m'a révélé que face au lâche aveuglement des rois, des princes et des chevaliers il convient que les enfants chrétiens fassent grâce et charité à la ville de Jérusalem qui est aux mains des Turcs infidèles… »
Ils partent.
Maud avoue en confession à Dieu, puis au confesseur : «si ce n'est pas l'amour de vous qui me fit quitter père et mère et qui me pousse maintenant vers le lieu lointain de votre sépulture, mais il y a un autre amour en moi, un amour qui emplit toutes mes pensées et mon corps tout entier… »
Robert lui n'est parti que pour protéger Maud : « je n'ai jamais voulu être un fils dénaturé et pourtant j'en suis devenu un, tout cela, mon père, par amour d'une fille qui a nom Maud… »
Blanche et Alexis se débattent dans un trip « mensonge, sexe et trahison », cherchant eux aussi comme Maud, l'absolution de leurs péchés, qu'ils avouent dans des versions différentes selon les interlocuteurs. Eux aussi sont tous les deux amoureux de Jacques…
La troupe progresse, au rythme de l'écriture du livre, du début à la fin, une seule phrase nous emmène, pendant 150 pages, sur les chemins, ponctuée de virgules et d'ornières, cahotante et lisse à la fois, pierreuse parfois, surmontant les obstacles, dévorant tout sur son passage, créant espoir et désespoir, ombre et lumière, orage et temps clair :
« …qu'il se rendit compte du nombre de jours et de nuits qui dans leur écoulement indifférent, mais aussitôt qu'il l'eut pensé il comprit que les jours et les nuits qui allaient rythmer leur route ne seraient pas porteurs d'une longue indifférence mais au contraire de chaleurs torrides, de tempêtes et d'averses tournoyantes au-dessus de grands espaces découverts, de pluies lancinantes et de de coups de soleil et de tout ce que le ciel et la terre des jours et des nuits peuvent charrier d'hostile à l'homme, que ces jours et ces nuits impossibles à dénombrer les poursuivraient impitoyablement tout le long de la route… »
La phrase est dans la phrase comme le chemin est dans le chemin.
Cette phrase pourtant, n'est pas univoque, elle est portée par le ciel et la terre, les forêts, les champs et les plaines, elle est traversée par les pensées tourmentées des marcheurs qui viennent, comme des tourbillons de mots, s'enrouler autour du lecteur par intermittence et de façon récurrente :
« …les nuits donc remplies du bruit monotone de quelques milliers de pas… »
« …la foi confiante et l'innocence des enfants sont à même d'accomplir les plus grandes merveilles… »
« …comme si à chaque fois que ses pieds lourds et enflés touchaient terre il essayait de la pénétrer du mieux qu'il put… »
« …car ce n'est point le mensonge mais la vérité qui tue l'espoir… »
Comme si ceux qui les prononcent voulaient se convaincre de la justesse de leur point de vue.
Cette phrase unique enferme la croisade et les marcheurs dans un cocon, qui vu d'en haut, parait lisse, homogène et parfait. Dès que l'on pénètre à l'intérieur de ce cocon, les passions se déchaînent et le mensonge, ou la duplicité, règnent en maîtres.
Robert et le confesseur représentent le principe de réalité, s'ils jouent le jeu de la croisade, ils n'en sont pas dupes.
« …c'est maintenant qu'il faudrait que je me retourne et de tout mon être, bien que seul et solitaire, j'essaie d'endiguer c cortège de folie, de folie et d'innocence, d'innocence et de désirs, de désirs et de mensonges, mais je ne trouve pas assez de force en moi pour m'opposer à mes espoirs et à mes désirs… »
Maud est subjuguée par Jacques, elle avoue au confesseur « aimer son péché » mais attend son absolution pour être sauvé de l'enfer. le personnage de Jacques est le plus ambiguë, il joue de son autorité, accordant et retirant ses faveurs, jouant l'illuminé, le messager de Dieu.
Le millier d'enfants, comme un paysage, servent de décors, ils piétinent, portent les dais et les oriflammes.
A mesure que la croisade avance l'écriture s'accélère, nous révèle de plus en plus de secrets sur les personnages et leurs côtés obscurs, la progression des marcheurs sur le chemin de Jérusalem est identique à notre progression dans la connaissance des personnages, nous marchons avec eux et partageons leurs pensées, entendons leurs confessions, comprenons pourquoi ils sont partis.
C'est la confession ultime, celle de Jacques de Cloyes, qui libère notre lecture et révèle les secrets qui lient entre eux les personnages. Mais à vous de le découvrir en lisant « Les portes du Paradis » le livre inoubliable de Jerzy Andrzejewski !





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Le livre fait référence à un événement historique, La croisade des enfants, qui a eu lieu en 1212 en France et en Allemagne, mais dans le livre nous ne suivons que les enfants français. le livre est très court, c'est plus une longue nouvelle qu'un roman. Il décrit la confession de quelques enfants par un moine franciscain pendant quelques heures, et permet de voir leurs histoires et les raisons qu'ils ont d'être là, de même que la genèse de ce qui s'est passé et qui a poussé tous ces enfants sur les routes.

C'est très peu religieux en réalité, et traite plus de problématiques d'une recherche de bonheur individuel, d'un besoin d'amour, d'une peur de la solitude. Et aussi de la jeunesse, de ses forces et faiblesses, de la façon dont elle fascine les adultes et aussi comment ils l'utilisent et la pervertissent. Des thèmes déjà traités ailleurs, ce qui fait l'intérêt de ce livre c'est la forme, une succession de dialogues intérieurs qui se complètent et se répondent, le livre est en fait une seule phrase, et cela dans une belle écriture.
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Le style d'écriture est des plus intéressants: aucun point, une phrase, un roman. Ça l'air lourd? Nie, il se lit agréablement tant c'est bien fait.

Les personnages sont juteux:

Jacques le Trouvé, un enfant abandonné, trouvé le jour de la Saint Jacques, et recueilli par le ferronnier;
Maud, la fille du ferronnier, amoureuse de son frère adoptif;
Robert, le fils du meunier, amoureux de Maud;
Philippe, le vieux confesseur, accompagnateur de la croisade des jeunes francs;
Blanche, la fille perdue hypersexuée;
Alexis de Missen, l'enfant grec enlevé par les croisés et ramené en France, gay de surcroît et amoureux de Jacques le trouvé...


Oeuvre basée sur des faits historiques réels.
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
puis je fis lentement demi-tour et m’éloignais, mes compagnons m’appelaient à haute voix, je ne leur répondais pas, je voulais être seul, ce n’est qu’au crépuscule que je revins ce jour-là au palais et puis, il contempla un instant l’arc-en-ciel qui commençait à escalader le zénith, et continua : et puis j’ai essayé de ne plus y penser, c’était le printemps, je sentais son regard reposer sur moi plus souvent que de coutume, il me fit présent de ce beau manteau pourpre, en me le donnant il a dit : dans deux ans tu recevras des éperons d’or et une ceinture de chevalier, un autre jour, en me prenant par l’épaule, il a dit : tu es toujours songeur, j’aimerais tant connaître tes pensées, je ne les connais pas moi-même — lui ai-je répondu et je disais la vérité, car je ne connaissais pas mes pensées en ce temps-là, je marchais comme dans un rêve lourd et angoissant, je faisais les gestes que j’avais accoutumé de faire mais étranger à tout et à tous, il pensa : ils étaient nombreux ces jours et ces nuits où je marchais comme dans un rêve lourd et angoissant, mais je n’arrive aujourd’hui à en dire rien d’autre fors qu’ils étaient et qu’ils étaient nombreux et que je marchais entre eux comme dans un rêve lourd et angoissant, un jour de ce même printemps il m’emmena aux étuves, jusque-là j’y allais avec mes compagnons de jeux, j’aimais bien y aller, j’aimais la chaleur qui y régnait, les volutes de vapeur qui enveloppaient le corps d’une douce humidité, j’aimais ma nudité insouciante et celle des autres et comme j’étais très fort je gagnais toujours les joutes que nous organisions entre nous, j’aimais ces joutes, la nudité des corps échauffés et ma force et puis le lent repos sur des lits bas, mais ce jour-là je n’y allais pas avec mes compagnons mais avec lui, nous étions seuls, il avait renvoyé tous les suivants, au début je me sentais un peu emprunté, non pas du fait de ma nudité mais à cause du silence qui régnait dans cet endroit habituellement si bruyant, le bruit me manquait et mes compagnons aussi me manquaient, je ne pensais à rien, fatigué après toute une journée passée en selle, car au matin de ce jour j’étais parti faire une randonnée solitaire à travers bois, mais l’eau chaude eut vite fait de chasser de mon corps toute la fatigue, je me suis étendu sur le lit bas, ne pensant toujours à rien et même quand il me rejoignit sur le lit je ne pensais encore à rien, quand il s’étendit à mon côté et m’attira à lui sans mot dire entourant mes épaules de son bras, je sentais sa nudité auprès de la mienne et je voyais son visage mince et sec, jeune encore, quoique labouré de quelques rides sombres, son visage au nez aquilin et aux yeux si clairs qu’ils semblaient nus, je voyais son visage dans le même raccourci que je l’avais vu six ans auparavant pour la première fois, à un certain moment sans délier son étreinte, il ferma les yeux tandis que je les gardais ouverts, il me dit : tu es un homme à présent, oui — ai-je répondu — et sans esquisser le moindre geste pour éviter le contact de son corps nu, je lui demandai : c’est vrai que tu as tué mes parents ? je n’ai pas senti son corps frémir ni son cœur battre plus fort, je l’aurais pourtant bien senti, il répondit, les yeux toujours fermés : oui, et après, de la même voix à peine perceptible : tu es bien ? oui — répondis-je car en effet j’étais bien et en ce moment-là je ne pensais à rien d’autre qu’au fait que j’étais bien, je ne sais pas — dit-il — quand et par qui tu as appris que j’avais tué tes parents, je ne veux d’ailleurs pas le savoir, je ne veux pas que tu me le dises, il me suffit que, le sachant, tu restes près de moi, couché dans mes bras, je te l’aurais dit tout seul, peut-être cette année même, car tu es déjà un homme, c’est vrai, j’ai commis ce crime horrible croyant, plein de foi et d’espérance, que du moment que nous portions des manteaux de croisés et que nous avions juré de tout sacrifier pour arracher le tombeau du Christ aux mains des infidèles
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[...] si tu veux venir avec moi et rester auprès de moi, je ferai tout ce qu'il te plaira, je te servirai et te protégerai, je serai pour toi ce que tu permettras que je sois, lointain si tu l'exiges et proche si tu le permets, je serai au coeur de tes rêves et au sein de ta tristesse car je t'aime et j'ai besoin de ta présence autour de moi comme de l'air que je respire, je t'aime depuis le premier moment que je t'ai vu penché sur le feu qui finissait de se consommer, je t'aime bien qu'ignorant si c'est de nous seuls, de toi et de moi, que cet amour tire son commencement ou bien si c'est un autre qui l'a fait surgir du néant avant d'y rentrer à son tour, cet amour est-il un lien entre nous deux ou le reflet seulement d'un autre amour qui n'eut le temps de balbutier ses premières paroles avant de s'engloutir dans le froid et l'écume des eaux mortelles pour en plus jamais s'incarner ni dans un corps ni dans un verbe, je ne sais d'où m'est venu cet amour pour toi, mais où qu'il ait cherché sa source, où qu'il ait trouvé son éblouissement premier, je ne cesserai jamais de t'aimer, car si j'existe c'est afin d'affirmer par mon être tout entier, sans être aimé moi-même, mon besoin éperdu d'amour [...]
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[...] il est difficile d'aimer quelqu'un lorsqu'il n'est qu'un mystère insondable, mais il est aussi difficile de l'aimer lorsqu'il n'y a rien en lui de mystérieux, car l'amour est recherche et découverte [...]
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[...] car si j'existe c'est afin d'affirmer par mon être tout entier, sans être aimé moi-même, mon besoin éperdu d'amour [...]
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