AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Joachim Du Bellay (48)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Les Chats : À travers 17 textes cultes comm..

Une lecture audio qui a peiné à retenir mon attention, malgré son thème, la narration parfaite de Simon Jeannin et les commentaires intéressants de Sylvain Trias



Ces textes sont présentés chronologiquement et évoquent la manière dont le chat a été représenté dans la littérature au cours des siècles. Sylvain Trias intervient entre chacun d'eux pour les replacer dans leur contexte, commenter l'évolution de la vision du chat dans la littérature, d'un personnage souvent félon, voleur, déloyal ou pire encore maléfique à un animal auquel les auteurs vont s'attacher, qu'ils vont célébrer dans leurs textes, mais un animal qui ne renonce pas à son indépendance.



L'idée m'avait séduite, je connaissais et appréciais certains de ces textes, et pourtant les écouter n'a pas réussi à me passionner. Peut-être parce chaque texte était très court, et ne me laissait pas le temps d'apprécier l'auteur et son style. Peut-être des textes trop variés qui ne m'ont pas permis d'entrer dans l'atmosphère de ce livre audio, et je me suis surprise plusieurs fois à devoir revenir en arrière pour réécouter un extrait.



Une petite déception donc, mais qui saura sans doute séduire d'autres lecteurs-auditeurs.



Merci à NetGalley et aux éditions VOolume pour cet envoi #Leschats #NetGalleyFrance







Commenter  J’apprécie          5626
Poèmes pour Laure

Pour conclure sa présentation, Daniel Moutote se questionne sur l'utilité de la poésie : "A quoi sert la poésie ? A rien et c'est tant mieux". Si elle sert à apprendre non pas à comprendre mais à aimer la vie avec toutes les richesses que la nature nous offre et que nous oublions trop souvent de regarder, à aimer les autres (en général en poésie, il est souvent question de déclaration d'amour à l'être aimé avec lequel on peut soit trouver la paix et le bonheur absolus soit au contraire, en ressortir blessé) et tout simplement à aimer tout court et à profiter de chaque instant présent.



Ouvrage trouvé au fin fond de ma petite médiathèque (celle dans laquelle je travaille), je trouvais dommage que celui-ci soit laissé de côté, oublié et plus attitré par l'objet en lui-même que je trouve très beau que par le titre, je me suis laissée tenter...juste pour le plaisir de lui redonner un peu vie et de pouvoir le partagée avec vous, chers lecteurs de babelio. Malheureusement, celui-ci m'a un peu déçu quant à son fonds. Je trouve que le préfacier et celui qui a réuni ces poèmes ici est un peu trop cruel envers certains poètes. Plus que cela, il ne prend même pas la peine d'approfondir plus ses propos qu'il passe déjà à un autre, sans réelle transition, comme l'on énumérerait une liste de courses et je trouve cela vraiment dommage. La vingtaine de poèmes qui sont présentés ici, sortis hors du contexte, sont certes très beaux (normal, ils ont été composés par nos plus grands poètes français me direz-vous mais je trouve cela bien dommage que l'auteur se soit arrêté aux poètes français uniquement mais si il avait réellement voulu faire une anthologie, ce n'est pas un ouvrage de 120 pages qu'il aurait fallu mais le triple et encore...en plusieurs volumes) mais sortis du contexte et sans explication aucune, je trouve que le lecteur parfois se perd, à moins qu'il ne soit sensible à toutes sortes de poésies et qu'il connaisse déjà les poètes en question (c'était loin d'être mon cas car si j'en connaissais une très grande majorité, les quelques autres n'étaient pour moi que des noms qui m'étaient familiers mais sans plus de détails).



Un ouvrage très beau donc sur l'objet livre mais que j'ai trouvé beaucoup trop succinct quant à son contenu et c'est fort dommage. Néanmoins, je ne regrette pas de l'avoir découvert et de l'avoir dépoussiéré pour vous le présenter ici ! A découvrir pour les plus curieux si ils tombent dessus par hasard (comme ce fut le cas pour moi) !
Commenter  J’apprécie          532
Les Regrets

Dans ce recueil, Du Bellay raconte son voyage à Rome et sa déception face à sa vie dans la capitale pontificale.

Le thème essentiel des regrets est la nostalgie du pays natal, avec notamment le célèbre vers « Heureux qui comme Ulysse a fait un beau voyage ».

Le principal intérêt de ce recueil de poésie est qu’il est l’un des premiers à avoir été écrit en langue française et non plus en latin. J’ai également apprécié la beauté classique des sonnets de Du Bellay et la clarté de sa démarche et de la composition du recueil.

En contrepartie de cette clarté, on peut regretter un côté un peu répétitif. J’ai également été agacée au bout d’un moment par la tendance de l’auteur à se plaindre.
Commenter  J’apprécie          360
Les Regrets (précédé de) Les antiquités de Rome (..

Parti plein d'enthousiasme pour Rome,ville des "armes et des lois", paradis humaniste rêvé des philologues, haut lieu des échanges culturels entre les humanistes européens, convié à la cour du Pape, en qualité de secrétaire de son oncle évêque, Du Bellay l'angevin se morfond tristement...



Cruelle déception: rien qu'un champ de ruines plein de marchands du temple, des courtisans jaloux, intrigants ,ridicules...mais surtout: où est son petit Liré? où la douceur angevine? où l'ardoise fine?



Après les rêves bâtis sur la vision de la ville éternelle, ce sont les tristes réalités, d'une ville en chantier, chaotique, loin de ce que le poète avait imaginé.

Aux Antiquités de Rome succèdent alors Les Regrets. C'est toute l'amertume d'une déception qui se lit dans ce deuxième recueil..



La nostalgie à l'état pur et étymologique: le tourment du retour...



Dans la même édition, le premier "manifeste" poétique français Défense et Illustration de la Langue Française.



Les poètes humanistes et philologues de La Pléiade , tous fins latinistes et hellénistes grâce au talent du professeur de leur collège de Coqueret, le bien-aimé Dorat, revendiquent une refonte de la langue, fécondée par les apports du latin et du grec, une syntaxe plus pure, des modèles poétiques difficiles tel le sonnet hérité de Pétrarqu. Ils veulent des amours platoniciennes inspirées de Marsile Ficin mais pour des galanteries pas toujours platoniques, des thématiques renouvelées, une exigence et une culture toutes antiques...et résolument modernes!



Cette bande d'énergumènes agités, dont nous avons sagement ânonné les poèmes sur les bancs de notre école publique, venait de révolutionner la poésie!
Commenter  J’apprécie          271
Défense et illustration de la langue française

Ce manifeste rédigé par Du Bellay en 1549 (mais auquel ont sans doute dû coopérer un certain nombre de poètes de la Pléiade) est une œuvre charnière de notre littérature: face au latin, qui était alors la langue de la culture par excellence, la langue des doctes et des savants, ce texte, comme l'indique clairement son titre, veut promouvoir le français et en démontrer l'efficacité et la beauté. La langue de Ronsard n'est en rien inférieure à celle de Virgile!



Dans la première partie, Du Bellay défend donc le français contre tous ceux qui le dédaignent et, ce qui pourrait sembler de prime abord paradoxal, propose d'enrichir son lexique en créant des mots tirés du latin et du grec.



Dans la deuxième partie, plus offensive, il condamne à la fois les genres poétiques médiévaux (virelais, rondeaux, ballades...) et préconise l'emploi du sonnet, forme "moderne" d'inspiration italienne; il appelle également à écrire des épîtres et des satires à l'imitation des auteurs latins, Horace en tête, ainsi que des comédies et des tragédies (Molière, Corneille et Racine, au siècle suivant, ne se le feront pas dire deux fois!)

Pour Du Bellay, la France doit devenir à terme une terre de référence culturelle... (On connaît le premier vers d'un célèbre poème de cet auteur: "France, mère des arts, des armes et des lois...")



Mais par-delà ses préconisations et ses rejets, cet écrit de combat, à l'importance historique indéniable, milite surtout pour une littérature d'inspiration à la fois plus haute et plus personnelle que celle qui avait cours à la fin du Moyen Âge et au début de la Renaissance - et notamment celle des "Grands Rhétoriqueurs" pour lesquels la poésie se réduisait le plus souvent à un simple exercice de style privé d'âme et d'émotion, à une sorte de jeu versifié... (Ne retrouvera-t-on pas, d'ailleurs, mutatis mutandis, cette même critique, deux siècles plus tard, lorsque les Romantiques condamneront tout un pan de la littérature néo-classique du Siècle des Lumières?)













Commenter  J’apprécie          263
Défense et illustration de la langue française

Acte de naissance du mouvement de la Pléiade et témoin de l’idéologie humaniste, le livre de la Défense et illustration de la langue française est aussi un acte politique d’unification du royaume français.





Ses fondements sont ceux de l’humanisme et expriment un fidèle attachement aux sources antiques grecques et latines du savoir. Joachim Du Bellay recommande l’étude et l’imitation de ses meilleurs auteurs mais limite cet apprentissage dans le temps de formation du nouveau poète. La littérature antique ne doit plus être considérée comme fin mais comme moyen. On peut s’en nourrir mais il faudra ensuite lui faire connaître le processus alchimique de transsubstantiation. Parvenu au point d’innutrition des sources antiques, celui que nous ne pouvions jusqu’alors pas encore appeler un poète aura fait siennes ses références et elles seront si bien assimilées qu’elles se mettront à s’exprimer en lui avec leur langage propre ; le poète pourra alors prendre la plume et s’atteler au travail créatif. Cessant d’être asservi au passé, le poète pourra construire la littérature moderne.





Pour guider son nouveau poète, Joachim Du Bellay se livre à une critique de la littérature de son époque, qu’il juge inconsistante et sans caractère, et préconise, à l’aune de la Pléiade, la création poétique avivée de néologismes et de nouveaux tours littéraires. Mais surtout, il recommande l’abandon du latin au profit de la langue vulgaire, c’est-à-dire du français.





A l’époque de la publication de son livre, le latin était encore la langue de référence de l’élite mais son utilisation commençait déjà à être contestée dans d’autres pays et surtout en Italie, avec Pietro Bembo et Sperone Speroni. Privilégier l’utilisation du français conduisait alors à s’inscrire dans la continuité de ce mouvement et à renforcer l’unité nationale française particulièrement menacée dans l’affrontement entre le roi François Ier et Charles Quint. Joachim Du Bellay juge sans doute également que la cohésion sociale et culturelle se fera dans l’adoption d’une langue commune et le français, entre le latin et les patois foisonnants, pourrait susciter l’unanimité.





On lira ce court texte comme une curiosité performative à la fois au niveau littéraire, pour le renouvellement poétique affranchi de ses références antiques, mais aussi au niveau politique, pour l’affermissement de la cohésion nationale par l’utilisation généralisée et légitimée d’une langue commune accessible au clerc comme au peuple.
Commenter  J’apprécie          191
Les Antiquités de Rome - Les Regrets

Quelle poésie !!

Ça fait le quatrième recueil de poésie que j'ai lu..

Bellay un poète assez mis à l'écart et assez oublié de tous...

Et pourtant même si c'est pas très "original" je trouve j'aime certaines tournures de ces poèmes...

Le truc lourd c'est qu'il reprend certains

mots déjà utiliser pour un autre poème...

Si vous voulez découvrir un classique peu connu et un poète méconnu du public ! C'est fait pour vous :)

Trouvé encore par hasard dans les "suggestions de poésies" suite à une rencontre dans mon établissement d'une poétesse qui était venu dans mon lycée malheureusement j'ai pas pu lui parler...

Vive la poésie.

VIVE LA LANGUE FRANÇAISE !!!

Commenter  J’apprécie          1818
Les Antiquités de Rome - Les Regrets

Parti plein d'enthousiasme pour Rome,ville des "armes et des lois", paradis humaniste rêvé des philologues, haut lieu des échanges culturels entre les humanistes européens, convié à la cour du Pape, en qualité de secrétaire de son oncle évêque, Du Bellay l'angevin se morfond tristement...

Cruelle déception: rien qu'un champ de ruines plein de marchands du temple, des courtisans jaloux, intrigants ,ridicules...mais surtout: où est son petit Liré? où la douceur angevine? où l'ardoise fine?

Après les rêves bâtis sur la vision de la ville éternelle, ce sont les tristes réalités, d'une ville en chantier, chaotique, loin de ce que le poète avait imaginé.

Aux Antiquités de Rome succèdent alors Les Regrets. C'est toute l'amertume d'une déception qui se lit dans ce deuxième recueil..

La nostalgie à l'état pur et étymologique: le tourment du retour...
Commenter  J’apprécie          182
Les Regrets

3 raisons de lire ce recueil :

- L’un des premiers recueils à mettre à l’honneur la langue française dans la poésie, genre noble qui appelait avant le travail du groupe de poètes de la Pléiade à l’utilisation du latin. Une conception remise en question par la Défense et Illustration de la Langue française (1549). Alors rien que pour ça, clap clap pour Du Bellay !

- Satire, élégie, lyrisme, éloge… on trouve un peu de tout dans Les Regrets, et surtout on s’attache à sa nostalgie du pays natal. Le tout sous forme de poèmes brefs et réguliers : des sonnets. Soit deux quatrains suivis de deux tercets, composés en alexandrins.

- Difficile de parler des Regrets sans évoquer l’un des poèmes les plus célèbres de la littérature française : "Heureux qui comme Ulysse", mis en musique par Brassens et plus récemment par Ridan.



Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage,

Ou comme cestuy-là qui conquit la toison,

Et puis est retourné, plein d'usage et raison,

Vivre entre ses parents le reste de son âge !



Quand reverrai-je, hélas, de mon petit village

Fumer la cheminée, et en quelle saison

Reverrai-je le clos de ma pauvre maison,

Qui m'est une province, et beaucoup davantage ?



Plus me plaît le séjour qu'ont bâti mes aïeux,

Que des palais Romains le front audacieux,

Plus que le marbre dur me plaît l'ardoise fine :



Plus mon Loire gaulois, que le Tibre latin,

Plus mon petit Liré, que le mont Palatin,

Et plus que l'air marin la doulceur angevine.
Commenter  J’apprécie          170
Les Regrets (précédé de) Les antiquités de Rome (..

Qui a écrit ces vers célèbres ?





« Je ne chante (Magny), je pleure mes ennuis :

Ou, pour le dire mieux, en pleurant je les chante,

Si bien qu’en les chantant, souvent je les enchante :

Voila pourquoi (Magny) je chante jours et nuits » ?





Ils se trouvent dans les Regrets, inclus dans la lignée d’autres sonnets de bon cru.





Mon goût personnel tendrait à penser que la poésie des Regrets est largement surestimée mais ne nous limitons pas à une lecture immédiate et affective. Les poèmes de ce recueil dévoilent tout leur intérêt dans la perspective d’un cadre littéraire et politique qui renvoie d’une part au mouvement de la Pléiade et d’autre part à la déchéance de la Rome papale.





Joachim Du Bellay, poète de la Pléiade, vivait à Paris avec ses semblables de plumes qui louaient unanimement la gloire de cette Rome antique qui avait permis à de grands auteurs comme Virgile ou Cicéron de construire leur œuvre, jusqu’au jour où Du Bellay fut plus ou moins embarqué dans un voyage qui devait le conduire pendant trois ans à effectuer de menues tâches administratives dans la ville « mère des Arts » vantée par Ronsard. La réalité est bien souvent plus décevante que l’imagination et pour se lamenter, Du Bellay commença à rédiger les Regrets au cours de son séjour romain. Il le poursuivit encore lors de son retour et une fois rentré au bercail parisien. Ce recueil est donc celui du paradoxe : les lamentations sur l’exil composées en partie lors du retour offrent un espace d’expression à la fois pour la plainte, pour la satire et pour l’élégie, composition hétéroclite et incohérente si on la place dans la perspective purement biographique. Un autre paradoxe, et non des moindres, peut rendre le lecteur confus. Alors que Joachim Du Bellay recommandait de prendre ses distances avec les sources d’inspiration antiques dans sa Défense et illustration de la langue française, il nous faut reconnaître qu’il déploie ici une poésie savante et riche de références à Ovide, Horace, Virgile ou Cicéron pour les anciens, mais aussi à Erasme ou à Ronsard, son compagnon et principal rival de la Pléiade. Les paradoxes se résolvent lorsque l’on déplace les Regrets du plan de la lecture biographique pour les placer sur le plan de la lecture littéraire. Le recueil devient alors le manifeste d’une écriture poétique profondément originale, dans la lignée de cet humanisme qui accorde de l’intérêt aussi bien à l’individu qu’à la toile de ses sources d’inspiration.





Les Regrets est un puissant témoignage de cette période poétique et historique de transition, qu’on lira sinon pour le plaisir, au moins pour l’anecdote.
Commenter  J’apprécie          160
Les antiquités de Rome

Les Antiquités de Rome sont à la Défense et illustration de la langue française ce que la pratique est à la théorie. Elles marquent l’achèvement de la translatio studii, soulignent l’assimilation des influences par rumination et permettent de dépasser l’admiration idolâtre pour se projeter enfin vers sa propre construction.





Les Antiquités de Rome regorgent de références mythologiques et historiques au monde romain. Si la première partie, constituée de 32 sonnets, a pu être globalement élucidée par les critiques les plus avisés, la seconde partie du « Songe » n’a toujours pas révélé la totalité de ses secrets. On la soupçonne d’hermétisme à influences alchimiques et sauf à être initié, la symbolique à l’œuvre dans cette partie ne révèle pas tous ses secrets. Il y a là un défi à relever.





Joachim Du Bellay chante Rome, en déplore la corruption et invite finalement à la renouveler avec de nouveaux matériaux parmi lesquels la langue et culture françaises constituent une option aussi recommandable qu’une autre. Tout n’est que vanité sur la ligne du temps qui passe, on s’enthousiasme puis on se morfond, et enfin on passe à autre chose. Voici un recueil qui se déploie comme le chant du cygne et invite à l’invasion d’une nouvelle poésie française.
Commenter  J’apprécie          130
Les Regrets

Remarquable travail sur la langue,il est d'ailleurs le grand défenseur de la langue française et le fondateur avec notamment Pierre de Ronsard du groupe de la Pléiade.Un pilier de la littérature française.
Commenter  J’apprécie          130
Les Regrets (précédé de) Les antiquités de Rome (..

Au début, Du Bellay agace un peu. Il n'arrête pas de se plaindre, de geindre, de regretter sans bouger. Mais il sort de sa torpeur, et nous avec, quand il commence à parler du monde qui l'entoure, cette Rome qui n'est plus que l'ombre d'elle-même, le ridicule de ceux qui s'y pavanent, le règne de l'apparence et le luxe sans gloire des parvenus qui se croient importants. La plume de du Bellay passe de la mélancolie au curare, piquant élégamment ses contemporains ou rêvant de l'ingrate patrie qui s'éloigne, défendant sa langue qui peut, à l'instar des langues antiques, tout dire et bien le dire. Sa langue pourtant, à du Bellay, nous semble trop corsetée, pas encore assez affirmée, et on la lit désormais comme lui lisait les langues anciennes.

Commenter  J’apprécie          120
Les Chats : À travers 17 textes cultes comm..

En tant qu’amoureuse des chats, ce titre m’a tout de suite intriguée et même si je crains quelque peu les textes classiques, je trouvais que se laisser bercer par ces histoires félines était une idée attirante. En revanche, oubliez tout de suite l’image de vos boules de poils toutes mignonnes se prélassant dans le canapé. A travers ces textes, j’ai plutôt découvert l’image que la société avait des chats à certaines époques et c’est parfois très éloigné du regard énamouré que je porte aux miens.



Ces trois heures d’écoute sont passées à grande vitesse, j’ai beaucoup aimé la façon dont le narrateur donne vie à des textes que je n’aurais sûrement pas découvert à l’écrit. Sauf les poèmes de Charles Baudelaire que j’ai eu grand plaisir à écouter et à redécouvrir. La narration est fluide, entraînante, telle une pièce de théâtre qui se déroulerait sous nos yeux. Me prenant complètement au jeu, j’ai été touchée et même un peu choquée par moments. A croire que les chats ne sont pas tous des êtres adorables. Je sais, c’est très difficile à croire.



Il est également intéressant que les textes soient commentés, c’est l’occasion d’apprendre sur le contexte et de prendre en note quelques anecdotes. Ce livre audio est une agréable façon de découvrir les textes classiques sous une autre forme et surtout, avec envie.

Commenter  J’apprécie          112
Les Regrets - Les Antiquités de Rome - Songe

Déclaration préliminaire : je ne sais pas commenter la poésie.



Sur ce, lançons-nous !

Les Regrets sont un recueil où Du Bellay revendique une poésie simple, une peu terre à terre, car dans un premier temps, il confesse que la haute inspiration l'a quitté. Ce séjour à Rome dont il attendait tant le déçoit et "l'éteint" - façon de parler car les poèmes de ce début sont très beaux. On y trouve le célébrissime "Heureux qui comme Ulysse a fait un beau voyage". Il retrouve quelques forces pour faire la satire de la vie à Rome et en particulier de la cour papale contre laquelle il peut être féroce. Enfin, la perspective du retour et le retour en France auprès de Marguerite de Valois, la soeur de François 1er, lui réouvre les portes de la Poésie d'éloge à laquelle il aspirait - ce qui est totalement étranger pour nous… Ce recueil m'a plus par sa simplicité justement, qui ne l'empêche pas d'utiliser tous les tours possibles pour varier les sonnets et faire briller "la pointe" des derniers vers.

Les Antiquités, consacrées aux ruines de Rome, sont plus recherchées : références à la mythologie, comparaisons et métaphores abondent. Le résultat est peut-être finalement plus froid et impersonnel mais très évocateur de la grandeur et décadence de la civilisation romaine antique .
Commenter  J’apprécie          110
Les Chats : À travers 17 textes cultes comm..

Ce recueil regroupe des textes de grands auteurs sur les chats et les replacent dans l'histoire en racontant comment les chats étaient perçus à l'époque de leur écriture.

C'est un livre audio assez court, qui se suit avec plaisir, porté par la voix de Simon Jeannin, qui narre avec talent les textes d'auteurs classiques, comme les commentaires de Sylvain Trias. Ces commentaires montrent l'image des chats dans la société, passant de créatures du diable à câlins ambulants.

SI je ne suis pas amatrices de poésies (c'est peu de le dire), la variété des textes proposés permettra à chacun de trouver son bonheur.

Par contre, aucune autrice n'est présente dans cet opus. J'imagine que ce n'est pas forcément facile de trouver le matériel qu'il fallait, mais comment avez-vous pu oublier Colette…

Reste que ce recueil est très agréable à écouter offrant une variété de textes (contes, nouvelles, poèmes) et des commentaires intéressants. A découvrir.

Commenter  J’apprécie          90
Les Regrets

Ici, e n'est pas un du Bellay pour la jeunesse, c'est un poète en doute, qui, à l'image d'Ulysse fait un long voyage et doute, de sa muse.... sans arrêt s'adressant à Ronsard, qu'il admire, il trouve tout vain et se cherche! Il cherche l'essentiel et non pas tout comprendre, tant cette tâche lui semble inaccessible et vaine, comme chanter la gloire de celle-ci ou de celui-là... bref c'est la poésie des gens fatigués de vivre fatigués d'essayer d'être utiles... et qui se confrontent aussi à la violence de l'océan... là poésie des expériences pénibles, ou des longues vies qui n'aboutissent à rien... oui qui sont abrégées... et là le lecteur pense au mathématicien Galois, et au poète Arthur Rimbaud... et si les quelques vers sur le voyage d'Ulysse enchantera le jeunesse... pour le reste de ce recueil, il faudra attendre de comprendre la lassitude de la vie inconnu des jeunes rameaux.... C'est magnifique mais il faut connaître la lassitude pour comprendre un du Bellay qui se dit : A qui bon ?



Pour les enfants

On pourra les intéresser à la poésie grâce aux fables De La Fontaine, mais pas seulement on eut taper aussi dans les chansons de Brassens, qui n'a pas fait que des chansons aux allusions paillardes, mais a reprit des poèmes en chanson, notamment le petit cheval! Ou bien encore cette autre chanson générique d'un film avec Fernandel : Heureux qui comme Ulysse, du fameux Joaquim du Bellay



Les adultes trouveront leurs bonheurs dans les trophées de José Maria de Hérédia, les Chimères et la traduction en vers du second Faust de Goethe de Gérard de Nerval, Poème de Rimbaud et Méditations poétiquesDe Lamartine.... et la langue française n'en déplaise à ses détracteurs, est belle et riche... et surpasse bien souvent le simple français courant qu'ils ont appris... comme toute langue humaine !
Commenter  J’apprécie          90
Les Regrets (précédé de) Les antiquités de Rome (..

Peut-on ne pas aimer une œuvre, mais l’apprécier tout de même ? Étrange question, que je me pose à la vue d’un ouvrage où je ressens un profond déplaisir et en même temps un respect proche de l’admiration, voire de l’envie. Pour moi, c’est avec Les Regrets de Du Bellay. J’ai lu deux fois ce recueil comme œuvre imposée à l’année au collège puis au lycée. J’ai été déçu de le lire à nouveau, quand je ne vouais que des nouveautés. J’ai été blasé par les explications similaires, rabâchées sur ces poèmes usés et vieillots. Et en même temps, c’est bien avec Du Bellay que j’ai découvert le travail de la technique et de la rythmique poétiques.

(Plus de recommandations sur Instagram)
Lien : https://www.instagram.com/p/..
Commenter  J’apprécie          90
Les Antiquités de Rome - Les Regrets

J'aime beaucoup Ronsard, mais allez savoir pourquoi, j'ai toujours trouvé un charme infini à lire Du Bellay. Sans doute, comme beaucoup d'entre vous, cela vient-il de ce poème que nous avons tous appris à l'école « Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage… », plus sûrement encore à la lecture de ce recueil (ce double recueil) paru en 1558 (quatre siècles et demi, ça ne nous rajeunit pas) qui est une véritable merveille.

Les deux recueils sont indissociables, l'un et l'autre étant relatifs au voyage que Du Bellay entreprit en Italie entre 1553 et 1557. A son retour il publia ces deux recueils : le premier « Les Antiquités de Rome » comporte 32 sonnets (l'un des modèles poétiques les plus prisés du poète) en décasyllabes ou alexandrins. le thème est une méditation poétique sur la grandeur et la décadence de Rome, au vu des vestiges (« antiquitez ») qui s'offrent aux yeux du visiteur. Du Bellay montre ici, non seulement une grande culture antique, comme en avaient tous les grands poètes de la Pléiade, mais également une grande sensibilité, qui annoncent certains poètes du XVIIIème siècle (Chênedollé, Millevoye, Chénier) et bien entendu les romantiques.

Cette sensibilité, nous la retrouvons, encore plus accentuée, dans les « Regrets » : cet ouvrage se compose de 191 sonnets, tous en alexandrins, et tous de toute beauté. le sonnet XXXI est le plus connu « Heureux qui comme Ulysse a fait un beau voyage… », mais beaucoup d'autres valent qu'on s'y arrête. Je prends la liberté de vous en proposer quelques-uns en citation, mais en attendant, pour vous mettre en appétit, voici le sonnet V :

Ceux qui sont amoureux, leurs amours chanteront,

Ceux qui aiment l'honneur, chanteront de la gloire,

Ceux qui sont près Du Roy, publieront sa victoire,

Ceux qui sont courtisans, leurs faveurs vanteront :



Ceux qui aiment les arts, les sciences diront,

Ceux qui sont vertueux, pour tels se feront croire,

Ceux qui aiment le vin, deviseront de boire,

Ceux qui sont de loisir, de fables escriront :



Ceux qui sont mesdisans, se plairont à mesdire,

Ceux qui sont moins fascheux, diront des mots pour rire,

Ceux qui sont plus vaillans, vanteront leur valeur :



Ceux qui se plaisent trop, chanteront leur louange,

Ceux qui veulent flater, feront d'un diable un ange :

Moy, qui suis malheureux, je plaindray mon malheur.



Beaucoup de ces sonnets, sont comme celui-ci, élégiaques et mélancoliques. D'autres sont plus sentencieux et prennent l'allure de proverbe, ou de sagesse populaire, et parfois ironisent sur le ton de la satire. Enfin, Du Bellay fait le tour de ses amis en leur dédicaçant des poèmes familiers : tous ses amis de la Pléiade (Ronsard, Baïf, Tyard, etc.) mais également des confrères en poésie comme Scève, ou des personnalités comme Michel de l'Hospital, et bien entendu ses amis personnels.

Un trésor du patrimoine poétique français, trop souvent réduit à un seul poème (même s'il est magnifique). A redécouvrir, si vous êtes amateur de poésie.

Commenter  J’apprécie          90
Les Antiquités de Rome - Les Regrets

Je ne vais commenter ici que les "Antiquité de Rome" et "le Songe", n'ayant pas les Regrets dans mon édition - mais que je vais m'empresser de découvrir ensuite.

Du Bellay a imaginé la Ville éternelle, il l'a même rêvée, mais la réalité se révèle désespérante. Tout n'est que ruines, poussières et cadavres. Le poète déçu n'aperçois "Rien de Rome en Rome"" Car les Barbares sont passés, le temps est passé, et la grandeur a disparu : "le Temps mit si bas la Romaine hauteur". Du Bellay n'utilise que le passé simple pour montrer cette antériorité, avec une accumulation de termes évoquant le passé : "autrefois", "jadis", "antique", "vieux", "rien"... La ville qui était la Ville, avec une majuscule, celle qui a dominé le monde par les armes et par la croyance, n'existe plus, "le grand Tout a péri". Les Romains eux-mêmes ne sont plus que des pâtres menant leurs bêtes au milieu des ruines.

Plus qu'un accent nostalgique, c'est un chant de désespoir de Du Bellay. Lui qui semblait rêver de voir de ses yeux ce qu'il avait lu et admiré de la culture latine, pense être non à Rome mais sur les rives du Styx. Que ses vers sont beaux, mais qu'ils sont tristes !

Cependant, si "Rome vivant fut l'ornement du monde / Est morte elle est du monde le tombeau", si elle devenue un tombeau de marbres en ruines, si ses traces glorieuses ont disparu, elle reste justement éternelle grâce à la lyre, grâce aux poètes. Si les monuments disparaissent, la gloire ne disparaîtra donc jamais grâce au pouvoir d'évocation de l'art.
Commenter  J’apprécie          90




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Joachim Du Bellay (1078)Voir plus

Quiz Voir plus

L’étranger, d'Albert Camus

Où Meursault rencontre-t-il Marie Cardona le lendemain de l’enterrement de sa mère ?

dans une salle de cinéma
à l’établissement de bain du port
sur une plage aux environs d’Alger

10 questions
1323 lecteurs ont répondu
Créer un quiz sur cet auteur

{* *}