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Critiques de Joao Ricardo Pedro (15)
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La main de Joseph Castorp



Le récit commence le jour de la révolution des œillets, qui a mis fin à la dictature salazariste au Portugal, le 25 avril 1974. En fait un coup d’État sans bain de sang qui, au sud de l’Europe avant l’Espagne et la Grèce, a permis l’instauration d’un régime démocratique.



Ce jour hautement historique, à Fundão, près de Castelo Branco au nord-est de Lisbonne, le citoyen Celestino quittait tôt le matin son domicile, comme d’habitude, pour être retrouvé mort, la tête criblée de balles, par le médecin du village, Augusto Mendes.



C’est le début de l’histoire de la famille Mendes sur 3 générations que Joao Ricardo Pedro nous raconte : du doutor Augusto, son épouse Laura de Jesus, leurs fils António, un revenant traumatisé de la guerre en Angola, sa femme Paula et leur fils, le talentueux pianiste Duarte et sa compagne Luisa.



En arrière-plan, l’auteur nous présente en flashes l’histoire politique de son pays : du régime dictatorial d’Oliveira Salazar de 1932 à 1968, de Marcelo Caetano de 1968 à 1974 et les premiers pas du régime démocratique qui a succédé.



Ce retour en arrière ne se limite pas aux aspects purement politiques, mais met également en valeur des gloires du Portugal, tels le poète Luís de Camões, la "rainha" (reine) du fado, Amália Rodrigues et le champion cycliste Joaquim Agostinho.



Je peux me permettre de vous épargner un résumé du récit, compte tenu du long résumé de l’éditeur repris dans la présentation de l’ouvrage sur notre site de lecteurs.



Je voudrais, par contre, souligner les qualités littéraires de son auteur, qui dispose d’un énorme talent de narrateur, opérant par touches légères ou flux de bouche pour cerner aussi bien une situation déterminée que des personnages d’une grande variété.

Une approche agréable à lire, qui est renforcée par un humour étonnamment "british".



Je me limite à un seul exemple : le coiffeur Alcino qui a les mains tremblantes... sauf lorsqu’il coupe les cheveux.



La formule du récit en courts fragments demande cependant de la part du lecteur un minimum de concentration et de patience, car ce n’est qu’en lisant attentivement les dernières pages du roman que tout s’explique.



Des critiques littéraires comparent l’auteur à José Saramago, Gabriel Garcia Marques et Julio Cortázar.



J’ai lu ce livre en version néerlandaise en octobre 2014, après lecture d’un long entretien de l’auteur dans un magazine littéraire hollandais, au cours duquel il explique que son œuvre a été inspirée par des faits réels de sa propre existence. Ainsi, son père est revenu de son service militaire en Angola, en 1962, traumatisé à vie.



C’est avec plaisir que j’ai relu ce livre qui a absolument bien mérité le prix littéraire portugais prestigieux Leya à sa sortie en 2012 et qui a été traduit dans de nombreuses langues, y compris l’Arabe et le Chinois.



À ma connaissance, Joao Ricardo Pedro n’a publié qu’un seul autre livre "Um postal de Detroit" (une lettre de Detroit) en 2016, qui n’a hélas pas été traduit en Français. J’attends avec impatience la traduction de ce livre et j’espère que l’auteur, qui n’a pas encore 50 ans, nous réservera des surprises de la même qualité littéraire que son début.

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La main de Joseph Castorp

Un livre que j'ai bien aimé mais qui me semble quand même un peu confus, énigmatique, brouillon. Je reste sur ma faim car il n'y a pas vraiment de dénouement, et j'aurai aimé posséder toutes les clés de l'histoire. Mais j'ai apprécié ce texte où il est beaucoup question de musique et de peinture et qui nous promène aussi de Lisbonne à l'Angola et de Vienne à Buenos-Aires. Ce livre recèle aussi des passages émouvants. Un bon premier roman.
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La main de Joseph Castorp

La main de Joseph Castorp est un roman puzzle. Des fragments d'histoires, des poussières d'évènements se succèdent, dans un grand chaos chronologique. Des questions sur l'histoire familiale des Mendes, l'auteur, Joao Ricardo Pedro, en pose des quantités astronomiques. Et les réponses sont disséminées dans le livre, apparentes ou non, introuvables ou pas. D'un petit village portugais "au nom de mammifère" jusqu'à Buenos Aires ou Vienne en passant par l'Angola, tout est affaire de résonances, de réminiscences et de coïncidences. Les mystères de trois vies : qui était Celestino l'ami d'Augusto ? Qu'a vécu son fils Antonio dans les guerres coloniales ? Pourquoi le fils de ce ce dernier, Duarte, a t-il renoncé au piano, lui, le surdoué. Joao Ricardo Pedro chahute les notions d'espace et de temps dans ce roman singulier qui secoue le lecteur comme un prunier. Et, en filigrane, s'inscrit l'histoire du Portugal, en particulier les années Salazar. Ce livre est évidemment interdit aux cartésiens purs et durs. Il a en revanche toutes les chances d'envoûter les amateurs de promenade littéraire. Le style de Pedro est un vrai délice. A deux vitesses : rapide, il est capable de résumer une vie en une dizaine de lignes ; lent, il peut s'attarder sur plusieurs pages dans une simple description. C'est brillant, énigmatique et parfois agaçant par sa volonté de laisser les pistes narratives se chevaucher et se perdre dans le no man's land de la mémoire..
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La main de Joseph Castorp

J’ai choisi ce livre vraiment par hasard dans la sélection de mon club de lecture. Je ne connaissais pas du tout l’auteur, Joao Ricardo Pedro, un écrivain portugais dont c’est le premier roman.

C’est un texte original, voire même surprenant, formé de chapitres qui ont tous la dimension d’une nouvelle et dont le lien entre eux n’apparait pas évident à première vue; le style, le ton et l’ambiance varient beaucoup d’un chapitre à l’autre, ce qui renforce la sensation de lire des nouvelles distinctes. Pourtant il y a un fil conducteur. A la longue, le lecteur s’aperçoit que l’auteur est en train d’assembler les pièces d’un puzzle qui, d’abord en désordre, se mettent en place peu à peu. En fait, on suit trois générations d’une même famille: d’abord le Dr Augusto Mendes, venu s’établir dans un village perdu au fin fond du Portugal pendant la dictature de Salazar; puis son fils Antonio, qui reviendra brisé d’un séjour en Angola où il a participé à une sale guerre; enfin son petit-fils Duarte, un pianiste hyperdoué qui renoncera volontairement à une carrière de virtuose (cet élément romanesque justifie le bizarre titre du roman). A ces trois, s’ajoutent d’autres personnages plus ou moins importants, notamment Policarpo, un ami d’Augusto qui joue le rôle de l’Arlésienne.

Quand on atteint la dernière page du livre est fini, le puzzle est fini... ou presque fini. On a (à peu près compris) le destin de chacun des personnages et, un peu perplexe, on referme ce roman complexe et baroque. J. R. Pedro est certainement un écrivain doué, mais il ne suit pas la voie de la facilité.
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La main de Joseph Castorp

La main de Joseph Castorp



João Ricardo Pedro est né en 1973, un an avant la fin de quarante ans de Salazarisme. Il raconte trois générations de portugais, dont la sienne où le personnage Duarte revisite l’histoire au travers des conversations qu’il a avec son père et son grand père. Le tout est un peu confus même si l’on retombe sur ses pieds à la fin et un peu sur la faim.



La dictature, qu’elle soit portugaise ou grecque produit toujours les mêmes autodafés. On ne lit pas et quand on écrit on finit dans les cachots, les salles de tortures et les charniers. Restent les classiques du dix-neuvième et début vingtième le plus souvent mal traduits comme les grands philosophes allemands et autrichiens dans les années cinquante.



De fait la France est peu familière avec l’histoire portugaise, avec le fado, les bitoques ,les bagaços et autres francezinhas... Elle ignore en général que le Mozambique et l’Angola sont d’anciennes colonies portugaises où l’on parle cette langue, comme au cap vert (où l’on parle le capverdien comme Césaria Evora et qui encore plus difficile à traduire) ou au Brésil où l’on parle le brésilien et qui connait les mêmes carences au niveau du patrimoine littéraire. Ne parlons pas des traducteurs qui tout comme les auteurs ont besoin d’expérience et de liberté d’expression.



Car c’est dans la traduction qu’on sent un manque : La rusticité et la syntaxe particulière du portugais, que les españoles ne comprennent pas (à l’inverse les portugais comprennent l’español) ne se ressent pas du tout dans cet ouvrage qui vraisemblablement foisonne de contresens. Voilà pourquoi la lecture en est si difficile au regard de ce qu’elle ne décrit pas comme il faut la pensée de l’auteur.



Pour autant il faut saluer comme la librairie « les tropiques » rue Losserand 75014, cette arivée d’un roman portugais contemporain écrit par un jeune écrivain, homme libre sorti de l’horreur au bon moment et lourdement traduit en français.



Et si l’Europe n’existait pas avec ses couacs, pensez-vous que le Portugal ou la Grèce n’auraient pas sombré à nouveau dans l’extrême. Je préfère ne pas y penser....

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La main de Joseph Castorp

L'histoire de la famille Mendes sur 3 générations. J'étais très surprise en découvrant des critiques négatives sur ce roman, à tel point que je me suis inscrite sur Babelio pour pouvoir lui rendre justice, car pour ma part, j'ai été enthousiasmée, et cette lecture m'a rappelé des souvenirs de la plus grande claque romanesque de ma vie de lectrice, à savoir Cent ans de solitude. Effectivement, la narration se présente comme un puzzle, un peu déroutant au premier abord. Mais je ne suis pas du tout d'accord avec ceux qui disent que ce roman déplairait aux cartésiens. D'abord, le romancier est un ancien ingénieur, ce qui se sent dans l'écriture, à travers des allusions mathématiques, ou physiques. Et puis je me considère comme très rationaliste et cartésienne, et j'ai adoré: ce n'est pas parce que l'auteur égare délibérément le lecteur dans la chronologie et les lieux que son histoire manquerait de logique, ou de rigueur, d'autant qu'il dissémine des indices, des repères, qui restent certes partiels, pour ne pas nuire à l'aspect énigmatique du récit, mais qui permettent tout de même de reconstituer un certain fil narratif. Manque d'unité? Pour moi, l'unité du roman réside dans l'émerveillement face aux incroyables coïncidences, au caractère insolite des comportements qui obéissent finalement à leur propre logique, à la dimension énigmatique qui subsiste malgré les révélations successives, et surtout, ce que j'ai adoré, c'est l'humour. Pour moi, un roman est réussi quand on éclate de rire à la lecture de certains passages, alors que d'autres peuvent nous époustoufler ou nous bouleverser. C'est ce que j'ai ressenti ici.
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La main de Joseph Castorp

Le jour de la Révolution des œillets, le 25 avril 1974, un homme, Célestino, meurt dans un petit village portugais. Le médecin du village, Augusto Mendes, revoit l’arrivée de cet homme mystérieux dans cette campagne 40 ans auparavant.

Au fil de courts chapitres, le lecteur découvre la vie d’Augusto Mendes, celle de son fils Antonio, hanté par la guerre coloniale en Angola, et surtout celle du petit-fils Duarte. Celui-ci est un prodige du piano.

Les chapitres n’ont pas forcément de rapports les uns avec les autres.



On découvre la répression, Salazar, la révolution des œillets, la vie dans un Portugal rural, les inégalités sociales, la guerre en Angola. Les arts et notamment la musique sont très présents dans le livre.

J'ai adoré ce livre et j'ai aimé me plonger dans l'histoire récente du Portugal.

Une belle découverte !
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La main de Joseph Castorp

Trés belle écriture mais la trame du ŕécit ne trouve pas la belle musique que voudrait traduire ce livre..
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La main de Joseph Castorp

Adeptes de la linéarité... allergiques aux questions sans réponse... passez votre chemin !



Car ce n'est pas sur une route toute tracée que vous emmène João Ricardo Pedro. Et la piste des énigmes sur laquelle il nous lance gardera jusqu'au bout une part de son impénétrabilité...



Cela commence avec l'assassinat de Celestino, dans un village portugais au nom de mammifère, le jour de la mort de Salazar. Et cela bifurque presque aussitôt vers une chronique familiale vagabondant sur trois générations, au fil d'un récit dont nous suivons les méandres avec le ravissement que suscite l'inventivité de l'auteur, sa parfaite maîtrise de ce roman puzzle, et sa capacité à transformer son écriture au gré de la tension qu'il impulse à son histoire.



Du médecin Augusto Mendes, qui quitta la perspective d'une carrière bourgeoise et lucrative dans sa ville natale pour s'installer dans un trou perdu, à Duarte, son petit-fils au talent musical précoce et instinctif, l'Histoire, omniprésente mais comme en sourdine, s'insinue par ses résonances dans le destin des héros, sous la forme de manifestations plus ou moins évidentes, et souvent rendues mystérieuses par la manie qu'a l'auteur de tenir secret leurs tenants et aboutissants.



Ainsi, le contenu d'une simple lettre adressée depuis la lointaine Argentine ou les raisons de l'importance de la date de naissance d'un chat prénommé Joseph peuvent vous tenir en haleine d'un bout à l'autre de l'intrigue. João Ricardo Pedro vous aura entre-temps baladé de la forêt angolaise aux salles d'un musée de Vienne, tout en vous donnant l'impression d'être resté enraciné dans le village portugais depuis lequel il vous a raconté son histoire faite d'anecdotes et de grands événements, les deux s'entremêlant pour former le matériau à la fois complexe et fragile dont sont composées les existences.



Malgré l'aspect a priori décousu de l'intrigue, il en émane une sorte de logique qui cimente l'ensemble, composée du rappel, à intervalles réguliers, de certains éléments du récit, et de la façon dont la personnalité des trois personnages principaux nous devient vite familière. Et si João Ricardo Pedro se plait à nous égarer parfois dans des chemins de traverse, les parcourir est finalement tout aussi passionnant que de connaître -ou pas- tous les fins mots de l'histoire...
Lien : https://bookin-ingannmic.blo..
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La main de Joseph Castorp

La main de Joseph Castorp, roman d'une étincelante brièveté, par sa construction aussi discrète que savante, tresse un portrait du Portugal depuis la chute de Salazar. João Ricardo Pedro livre le récit de brefs instantanées, souvent peu concluants, où, à travers, le récit de la vie de Duarte Mendes se devine le destin de tout un pays.
Lien : https://viduite.wordpress.co..
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La main de Joseph Castorp

Au gré des chapitres qui s'enfilent aussi facilement que des fausses perles, l'auteur nous propose une pérégrination temporelle où l'intrigue à tiroirs multiplie les relations de causes à effets entre une série de personnages un peu arides. La lecture pourtant facile n'apporte pas de plaisir évident : le style est assez plat, l'épaisseur psychologique des personnages peu prononcée.

Il y a malgré tout quelques moments amusants, comme lorsque le héros essaye de trouver des subterfuges pour masquer une trace de sperme séché sur le canapé familial ou lorsque l'auteur nous présente un barbier qui a la tremblotte. Drôle par moment, facile à lire mais malheureusement autant facile à oublier.
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La main de Joseph Castorp

J'ai d'abord cru qu'il s'agissait de nouvelles sans rapport entre elles sur les trois premiers chapitres. Et puis non, les liens se tissent, peu à peu, entre les personnages. Le lecteur est mis à contribution, fortement.



Des liens pas toujours évidents, l'auteur nous baladant d'un personnage à l'autre au gré des chapitres qui défilent.



C'est ce qui m'a gêné : qu'il n'y ait pas de réel fil conducteur entre les histoires de vies, pas d'explications sur les attitudes de chacun.



En revanche, j'ai beaucoup aimé la partie sur le tableau de Bruegel dont une jeune fille peint un détail. J'ai senti, dans ces pages, une vraie émotion.



Bon, la révélation partielle, dans les toutes dernières pages du roman, sur le titre ne m'a pas convaincu et n'a rien éclairé du tout.



Un roman-puzzle tant dans la forme que dans le fond, l'auteur partant sur plusieurs personnages et pistes sans les exploiter jusqu'au bout, et s'essayant à divers styles au cours des pages.



J'en déduis que la littérature ibérique m'est quelque peu hermétique.



L'image que je retiendrai :



Celle du détail du tableau de Bruegel, une jeune fille à qui il manque une jambe, avec un bandeau bleu. Une vraie émotion artistique.
Lien : http://motamots.canalblog.co..
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La main de Joseph Castorp

Voici un roman qui questionne. Les parties sont formées comme un puzzle et les pièces ne sont pas faciles à assembler. On se promène entre 3 générations d'une famille portugaise sans linéarité chronologique.

A la fin de la lecture, je me suis demandé si je n'étais pas passé à côté d'un élément. Un point me déçoit, c'est le peu de descriptions sur la vie sous la dictature de Salazar.
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La main de Joseph Castorp

João Ricardo Pedro signe ici un superbe premier roman, charnel et profond, où les péripéties des guerres et de la politique marquent les hommes, les font avancer ou les enterrent dans le silence des vies oubliées.
Lien : http://www.telerama.fr/criti..
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La main de Joseph Castorp

Joao Ricardo Pedro, à l’évidence, maîtrise l’art d’attiser la curiosité et dispose avec une habileté consommée les énigmes, essentielles ou accessoires, qui vont tenir en haleine le lecteur.
Lien : http://www.humanite.fr/cultu..
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