AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Joe Bennett (27)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


L'Héritage de Deathstroke

Bof !



Le personnage de Deathstroke est suffisamment mystérieux et charismatique pour mériter un comics pour lui tout seul. Cet ennemi intime des Teen Titans bénéficie en outre d’une sacrée publicité dans les séries DC. J’ai donc tenté cette mouture qui correspond à l’avant-dernière refonte de l’univers DC comics, en 2011.



Ben en fait de charisme, il s’arrête au niveau de son masque. Ce gars n’a aucune conversation. Il est froid. Il n’est pas drôle. Il aligne trois mots uniquement quand c’est nécessaire, passe son temps à buter des gens, à engueuler son fils et se préoccupe avant tout de sa réputation.

Ce comics est donc privé de l’humour second degré qui animait la super série Deadshot et les Secret Six. Ce qui est très nuisible. Les histoires ne sont réhaussées par aucun exotisme.



Seul point positif : le dessin de Joe Bennett assez sympa dans les scènes d’action. J’aime bien la façon dont le sabre de Deathstroke découpe proprement la tête de ses adversaires, juste sous le nez, sans effet sanguinolent, comme s’il avait découpé une brioche.



A oublier donc.

Commenter  J’apprécie          293
L'Héritage de Deathstroke

Il est le plus grand assassin du monde de DC Comics, il a fait son grand retour dans le cœur du grand public grâce à l’interprétation de Manu Benett dans la série Arrow, j’ai nommé... Deathstroke !



Urban Comics profite de son année 2014 spéciale vilains pour enrichir sa collection DC Némésis des huit premiers épisodes de la série Deathstroke de 2011 (au moment de la refonte de l’univers DC Comics autour des New 52) réunis ici en un volume cohérent correspondant à un seul et même arc. C’est Kyle Higgins (déjà scénariste de Nightwing au même moment) qui officie au scénario, pendant que Joe Bennett travaille le dessin, sauf pour le huitième chapitre dont se charge Eduardo Pansica. Ces auteurs nous livrent là un Deathstroke particulièrement robotique, voire tiré d’un manga tant les combats font presque Dragon Ball Z par moment. Du mouvement dans l’action, des répliques bad-ass qui fusent, c’est certain ce Deathstroke retrouve l’aspect « Terminator » qui l’a fait naître.

Du point de vue de l’angle scénaristique choisi, nous sommes bien dans un « Héritage » pour deux raisons majeures. Non seulement nous abordons la question de la légitimité de Deathstroke maintenant qu’il se fait vieux (et pourtant, il est clair qu’il est encore le meilleur assassin du monde), mais surtout, rapidement, se pose la question de sa filiation très problématique (ses difficiles relations avec ses fils avant qu’ils ne meurent ou qu’ils ne soient blessés, notamment). Cette double entrée est facilement renforcée par le nom de l’adversaire récurrent de Deathstroke dans cet arc, un dénommé « Legacy »...



Pour présenter Deathstroke parmi la collection DC Némésis, nous n’avions pas forcément cet arc comme attente première (plutôt les aventures et les origines du personnage résumées dans l’avant-propos de l’éditeur) ; cela se lit plutôt bien, malgré un fort accent sur le combat à outrance, mais du même coup, il ne faut pas trop s’attendre à voir la suite, écrite par Rob Liefeld, arriver tout de suite en version française.



Commenter  J’apprécie          240
L'Héritage de Deathstroke

• « L'Héritage de Deathstroke » de Kyle Higgins et Joe Bennett, publié chez Urban Comics Editions.



• Je connais surtout Deathstroke pour sa relation de haine envers les Teen-Titans, équipe dont la version de 2003 est l’une de mes séries de comics préférés chez DC Comics. Je ne porte pas un grand intérêt pour ce personnage en dehors de ce contexte, mais la curiosité m’a décidée à tourner les pages de cet album..



[La bande-dessinée]



• Une histoire qui démarre très mollement, j’ai eu un certain mal à accrocher à cette intrigue. Les chapitres entre le premier et le dernier se ressemble beaucoup dans leur mécanique, ce qui rend l’ensemble un peu redondant.. Deathstroke part en mission, il rencontre des gens, leur défonce méchamment la gueule sans réelles difficultés et repart dans sa traque. En plus de cela, je n’ai pas été surpris par le dénouement de cette aventure, qui est une sorte de réécriture sans grandes modifications de l’histoire de Deathstroke et de son fils Ravager. Les passages retraçant la relation du mercenaire avec son père apportent un peu de nuance au personnage, dommage que le reste de l’histoire ne suive pas cette ambiance.



• Graphiquement, l’ensemble est très correct, pas de quoi être époustouflé, mais les traits sont propres, un style relativement classique de chez DC. La colorisation est du même acabit, si ce n’est des pages bien moins jolies, notamment celle de l’équipe commando en avion qui s’inspire des films d’action avec une colorisation verte. Concernant les personnages secondaires, le charadesign manque de personnalité à mon goût.



[La petite voix de la fin]



• Une histoire passable, qui fera l’affaire de celui qui veut se divertir sans trop d’attentes. Je préfère voir le personnage en confrontation avec les Teen Titans.



Les actes du mercenaire sont parfois un poil abusif, même dans le contexte du métier et de l’univers super-héroïque.. Choqué.

Commenter  J’apprécie          152
Immortal Hulk, tome 8

Ce tome fait suite à Immortal Hulk Vol. 7: Hulk is Hulk (épisodes 31 à 35) qu'il faut avoir lu avant. Il regroupe les épisodes 36 à 40, initialement pars en 2020, écrits par Al Ewing, dessinés par Joe Bennett, encrés par Ruy José, avec l'aide de Belardino Brabo pour les épisodes 37 à 40. La mise en couleurs a été réalisée par Matt Milla pour les épisodes 36 & 40, et par Paul Mounts pour les épisodes 37 à 40. Les couvertures ont été réalisées par Alex Ross, et sont toujours aussi magnifiques. Ce tome comprend également les couvertures alternatives réalisées par Gurihiru (avec Zeb Wells), Mike del Mundo, Alex Ross, Joe Bennett, Skottie Young, Taurin Clarke, Jeffrey Veregge.



À Georgeville dans l'Iowa, Jackie Mcgee, journaliste au Arizona Herald, est horrifiée par la situation. Non seulement, Hulk vient de détruire une petite ville, mais en plus il se retrouve face à Rick Jones au corps complètement déformé, dont le cou mesure deux mètres, totalement tordu, la colonne étant apparente à plusieurs endroits : une vision de cauchemar. Hulk est atterré par l'acte qu'il vient de commettre, disant à voix haute qu'il n'est pas quelqu'un de méchant, qu'il ne voulait pas causer ces destructions, tombant à genou pour demander pardon. Jackie s'élance vers lui pour essayer de le calmer, mais elle est retenue par le bras par un autre journaliste estimant que c'est de la folie, et Hulk lui hurle de ne pas s'approcher car il fait du mal à tout le monde. Alors qu'il est en train de se relever, il est attaqué par derrière, par un coup assez puissant pour le mettre à terre. Il vient d'être percuté par la boule de Absorbing Man (Carl Creel). Titania (Mary MacPherran) et Puck (Eugene Judd) sont juste derrière lui, tous les deux lourdement armés, avec un vaisseau d'Alpha Flight un peu en retrait. Puck fait feu sur Hulk et le touche de plein fouet. Titania atterrit à pieds joints sur sa poitrine. Hulk clame qu'il ne veut pas se battre. Jackie McGee essaye de se faire entendre, leur demandant d'arrêter de l'attaquer. Le monstrueux Rick Jones voit plein de possibilités dans cette situation.



Puck s'interpose entre Jackie McGee et Hulk, lui expliquant que le risque est trop grand qu'il ne s'enfuit et qu'il explose à nouveau, dans une autre zone habitée. McGee répond qu'attaquer Hulk ne fait que qu'aggraver la situation. Titania intervient pour lui dire qu'elle n'a rien à faire là, qu'elle n'en a pas l'autorisation, en la repoussant avec la main. Toujours immobilisé par une prise de Absorbing Man, Hulk voit McGee tomber en arrière sous la poussée de Titania : il n'en faut pas plus pour qu'il retrouve sa colère, et donc sa force. Il arrache un bras d'Absorbing Man, puis le projette brutalement dans le sol, l'y enfonçant d'une bonne dizaine de centimètres. Ça met Titania hors d'elle et elle l'attaque avec une pelleteuse, le percutant de plein fouet. Dans la base militaire proche, la docteure Charlene McGowan demande à Leonard Samson d'aller chercher une clé USB qu'elle a laissé dans le laboratoire attenant, pour pouvoir activer le dispositif de translocation, et ainsi mettre fin à l'affrontement physique entre Hulk et Alpha Flight.



C'est toujours un plaisir de découvrir un nouveau tome de cette série, rien qu'en començant par les couvertures d'Alex Ross, toujours dans une forme éblouissante pour rendre compte de la sauvagerie du mastodonte : dégoutant d'une substance noirâtre semblant être du sang, reflété dans le verre brisé d'un énorme tube cylindrique dont s'échappe un squelette en feu, brisant ses chaînes avec une force physique surpuissante, se battant contre une autre version de lui-même, ou se reflétant dans une vitrine. Joe Bennett sait tout aussi bien montrer la puissance physique de Hulk : arrachant le bras d'un ennemi, cognant comme un sourd, encaissant comme une brute. Le contraste n'en est que plus saisissant quand Hulk se trouve en difficulté et ne parvient pas à reprendre le dessus, quand il perd sa confiance en lui et montre des signes de faiblesse ou de désorientation. Le dessinateur se montre alors tout aussi convaincant, en faisant apparaître des expressions d'enfant sur cet individu au corps énorme, à la musculature titanesque. Impossible de ne pas ressentir d'empathie pour cet individu à l'esprit simple, totalement désorienté, ou assailli d'un sentiment de culpabilité contre lequel il n'a aucune défense, qu'il ne sait pas gérer.



Joe Bennett se lâche bien aussi dans les images horrifiques. Le scénariste continue de maltraiter son héros par des transformations incontrôlables provoquées par les rayons Gamma et en partie par le mystérieux Celui qui est en dessous de tout (One below all). Cela commence avec le corps déformé de Rick Jones : le dessinateur sait y faire apparaître une tension causée par des muscles inadaptés à une ossature dégénérée, faisant ressortir toute la souffrance physique provoquée par cet état contre nature. Dans l'épisode 37, le lecteur découvre le corps du Leader, lui aussi mal formé parce que manquant de tonus musculaire comme s'ils avaient eux aussi été frappée par une dégénérescence cellulaire, une vision communiquant elle aussi la souffrance physique d'un tel état corporel. Pourtant ce n'est encore rien à côté de la blessure occasionnée par un puissant rayon laser dévastant la cage thoracique de Hulk ainsi que tout l'hémisphère gauche de son cerveau. Le lecteur s'en est à peine remis qu'il assiste encore à la transformation hideuse de Leader dans l'épisode 39, comme si un cousin éloigné d'Alien sortait de son corps. Le corps de Hulk subit encore une autre déformation atroce dans l'épisode 40 quand il chute depuis la station orbitale d'Alpha Flight vers à la Terre à travers son atmosphère. Certes, le scénariste semble avoir trouvé une veine d'inspiration particulièrement malsaine quant aux épreuves physiques à faire subir à Hulk, mais Bennett le suit dans cette inspiration et se montre à la hauteur pour montrer l'horreur corporelle en question.



Bien sûr, il s'agit d'un comics, et tous les moyens sont bons pour s'économiser dans la production de cette bande dessinée industrielle, à commencer par confier les arrière-plans au coloriste pour qu'il les emplisse avec un camaïeu sans que le dessinateur n'ait quelque chose à représenter. Mais dans le cas particulier de ces épisodes, les corps malmenés constituent une part significative du décor, et Joe Bennett ne fait pas semblant. En outre, les deux coloristes sont également très bons dans leur partie, déclinant le vert et le violet dans toutes les nuances possibles, de manière pertinente et maîtrisée. Enfin quand la séquence le nécessite, l'artiste représente les décors avec un degré de détails satisfaisant, sans créer de dissonance avec le degré de détails de la représentation des personnages. Ainsi le lecteur peut se projeter dans la base militaire, dans le pavillon des Banner où Bruce encore enfant est en train de lire une Bible illustrée, ou encore dans la cafétéria de la base spatiale d'Alpha Flight. Les couleurs reprennent le dessus pour évoquer le territoire en dessous de tout, créant une ambiance sinistre, inquiétante et dangereuse.



Le lecteur est donc complètement pris par l'intensité de la narration visuelle, par la force physique des combattants et par la force des drames en train de se jouer. Al Ewing semble avec plus conçu ces 5 épisodes comme une unité, un chapitre, les différents fils narratifs interagissant de manière plus naturelle que dans le tome précédent. C'est peut-être aussi que la résolution approche et qu'il est temps qu'ils convergent. Sam Sterns tire les ficelles de manière visible, rendant compréhensibles la survenance de différents événements. Le lecteur voit apparaître comment Brian Banner a été mêlé à tout ça, et comment il a perdu sa position dominante. C'est également l'occasion de revenir sur une autre facette de la maltraitance de Bruce par son père. C'est aussi l'occasion d'assister à la réapparition de Devil Hulk, et de découvrir son origine. Le lecteur se retrouve complètement impliqué dans ce combat se déroulant aussi bien sur le plan physique sur Terre, que dans le domaine en dessous tout, et dans la psyché de Bruce Banner. Comme depuis le début de la série, le scénariste a inclus une citation en début de chaque épisode : le livre de Job (dénoncer le mal, sans que cela ne soit suivi par un jugement), William Blake (les portes de la perception et l'infini), John Milton (le courage de ne jamais se soumettre), Christopher Marlowe (né en enfer et certains en sont le père), Victor Hugo (attacher le loup à l'agneau). Comme les fois précédentes, il ne s'agit juste d'un truc artificiel pour donner une caution littéraire totalement en toc. Chaque citation se rapporte directement à la situation de l'épisode, et fait écho à soit à un événement, soit à l'état d'esprit d'un personnage. Par exemple, celle extraite de la pièce de théâtre La tragique histoire du docteur Faust évoque la maltraitance dont a souffert Bruce : je suis né en enfer et considérez-le, car certains d'entre vous sont mon père. Les épreuves et les combats font alors écho à l'histoire personnelle de Bruce Banner, à ses traumatismes, augmentant l'empathie du lecteur, donnant une valeur allégorique aux combats physiques de Hulk.



S'il a pu parfois se sentir perdre pied dans les mystères déroutants des tomes précédents, le lecteur rétablit les différents liens narratifs et logiques avec ce tome, pour une histoire toujours aussi horrifique, visuellement et émotionnellement, tout en restant dans le registre superhéros. La narration d'Al Ewing est en phase avec celle de Joe Bennett, pour un récit traitant aussi bien de Hulk se battant contre un ennemi dont la folie le gagne, que comme une mise en scène du traumatisme de la maltraitance et de l'individu manipulateur.
Commenter  J’apprécie          70
Immortal Hulk, tome 3 : Ce monde, notre enfer

Ce tome fait suite à Immortal Hulk Vol. 2: The Green Door (épisodes 6 à 100) qu'il faut avoir lu avant. Il faut avoir commencé par le premier tome pour comprendre l'intrigue et les événements auxquels se réfèrent les personnages. Ce tome-ci comprend les épisodes 11 à 15, initialement parus en 2019, écrits par Al Ewing. Joe Bennett a dessiné les épisodes 11 à 13 et 15, avec un encrage de Ruy José, aidé par Belardino Brabo et Rafael Fonteriz pour l'épisode 13. Les séquences dans le passé de l'épisode 12 ont été dessinées et encrées par Eric Nguyen. L'épisode 14 a été dessiné et encré par Kyle Hotz. Paul Mounts a réalisé la mise en couleurs de l'ensemble des épisodes. Alex Ross a conçu et réalisé les 5 couvertures, toujours aussi impressionnantes, plus une variante pour l'épisode 15. Ce tome contient également les couvertures variantes réalisées par Phill Noto, Geoff Shaw et Chris Stevens.



En ouverture du premier chapitre, se trouve une citation de William Shakespeare, extraite de la tempête : L'enfer est vide, tous les démons sont ici. La voix du narrateur se pose la question de savoir ce qu'est l'Enfer, et estime qu'il s'agit de l'absence de Dieu, alors que défilent des images de drame : pavillon en feu, personne seule pleurant sur un banc, squelette d'animal, nouveau-né mort dans son berceau, accident de la route, personne âgée et malade. Hulk progresse dans l'environnement ravagé du monde inférieur, accompagné par Jackie McGee. Ils traversent une ville détruite, en se dirigeant vers la colonne de feu verte qui s'élève d'un promontoire et perce la couche nuageuse. Jackie McGee se justifie auprès de Hulk en lui expliquant pourquoi elle veut devenir comme lui. Ils sont interrompus par une voix. En se retournant, ils découvrent qu'i s'agit du cadavre de Rick Jones, dans sa jolie veste verte à rayure qu'il portait lors du test gamma initial, qui se tient debout, l'harmonica à la main, les orbites vides.



La voix désincarnée poursuit son jeu de question-réponse en s'interrogeant sur ce qu'est la colère de Dieu, et conclut qu'il s'agit de son visage qui se détourne. Dans le monde inférieur, un autre individu est prostré assis par terre en tailleur : Carl Creel (Absorbing Man). Il est interrompu dans ses excuses par l'arrivée d'Eugene Judd (Puck) qui lui fait observer que les explications scientifiques ne s'appliquent pas dans ce monde. Il lui indique également que Creel est la clef, celui qui a ouvert la porte, et celui qui doit la fermer. Il lui demande de le suivre. La vois désincarnée se demande ce qu'est la colère de Dieu, s'il a un Hulk. Pour développer son propos, alors que les images de catastrophes évoluent vers une pelure d'orange, elle évoque le concept de la Kabale, l'arbre de la vie (une carte de dix sphères, les Sephiroth) et de son opposée : le Qliphoth, terme pouvant se traduire littéralement par pelure, coquille, enveloppe. Alors que Hulk et Jackie McKee échangent avec l'enveloppe de Rick Jones, celle du père de Jackie intervient.



À la fin du tome précédent, le scénariste avait plongé Hulk dans un endroit ressemblant aux enfers ou à son antichambre à la sauce Marvel, faisant craindre au lecteur une explication vite faite mal faite du comportement du personnage. De fait Hulk progresse dans une paysage dévasté dépourvu d'habitants sauf pour quelques individus censés être morts dont Brian Banner déjà présent dans les épisodes précédents. Comme prévu, l'histoire progresse jusqu'au combat contre un gros monstre méchant à proximité du pilier de lumière gamma, et cette phase de l'intrigue se conclut. L'épisode 14 est consacré à Betty Banner alors qu'elle assiste à l'enterrement de Ross Banner et qu'elle écoute l'eulogie prononcé par le général Réginald Fortean, puis lorsqu'elle rentre chez elle espionnée par Carl Burbank (Bushwacker). Le dernier épisode voit le retour d'un autre individu touché par les rayons gamma et également présumé mort. Al Ewing fait progresser son intrigue, en conservant le même principe moteur : les rayons gamma ne sont pas qu'un phénomène scientifique et une force surnaturelle les a contaminés.



Alors que la série conserve son rythme de parution bimensuelle, Joe Bennett continue de réaliser des planches de très bonne facture. Eric Nguyen ne dessine que 3 planches de l'épisode 11, celles qui viennent illustrer les réflexions de la vois désincarnée, à chaque fois 3 bandes de 2 cases montrant les situations dramatiques, puis la pelure d'orange, avec une mise en couleurs en nuances de gris. Dans l'épisode 13, Belardino Brabo illustre 6 pages qui elles aussi correspondent à un retour dans le passé. Ses cases sont un peu plus aérées que celles de Bennett, avec la même approche pour appuyer la souffrance du jeune Bruce face à son père Brian. L'épisode 14 se focalisant sur Betty Banner, l'intervention d'un autre dessinateur fait sens en termes narratifs. L'influence de Kelley Jones imitant Bernie Wrightson ne se fait pratiquement pas sentir dans les planches de Kyle Hotz. Il fait apparaître l'état d'esprit des personnages avec une bonne intensité sur leur visage, que ce soit l'air buté de Betty Banner en écoutant le discours de Reginald Fortean, ou que ce soit la conviction de celui-ci pour s'assurer que ses auditeurs ne peuvent pas rater ses sous-entendus diplomatiques. Il accentue quelques angles de vue pour les scènes hautement chargées en émotion. Il effectue un travail remarquable sur la texture de la pluie : le lecteur en ressort avec l'impression d'être trempé jusqu'à l'os. Sa représentation de Bushwacker et de Hulk est horrifique à souhait. En fonction de sa sensibilité, le lecteur peut prendre cette narration visuelle au premier degré : elle est alors très savoureuse. Il peut aussi parfois y voir un jeu sur les conventions visuelles des films d'horreur des années 1950 : elle n'en est alors que plus savoureuse.



Le lecteur retrouve avec plaisir les couvertures très inspirées d'Alex Ross, que ce soit la silhouette décharnée de Hulk s'extirpant de la terre parcourue par la lave pour l'épisode 11, ou son corps massif allongé sur un divan avec ses arcades sourcilières proéminentes pour une séance avec Leonard Samson pour l'épisode 15. À l'intérieur, Paul Mounts continue lui aussi de faire un travail de mise en couleurs riche qui nourrit les cases, en jouant sur les nuances pour rehausser le relief des surfaces, tout en conservant une bonne lisibilité en soulignant entre le contraste entre les différentes formes. Tout du long des 3 premiers épisodes, il baigne chaque case d'une lueur rouge orangé évoquant le feu qui couve dans les enfers, l'opposant au vert irradié par la colonne de feu gamma. Dans l'épisode 14, il utilise des teintes plus sombres pour évoquer le deuil et la menace qui pèse sur Betty Ross. Dans le dernier épisode, il joue sur des teintes violettes pour évoquer une nuit baignant dans la lumière des étoiles.



La narration de Joe Bennett reste dans un registre superhéros mettant en œuvre les conventions associés : musculature et carrure impossible de Hulk, coups de poing assénés en plein visage, brutalité des affrontements à main nue. Il continue d'intégrer les éléments horrifiques avec élégance : le corps décharné de Hulk, le visage de Hulk indiquant une volonté de fer inflexible jusqu'à l'obsession, un crevage d'œil avec 2 pouces enfoncés dans les orbites en gros plan, le sourire de dément de Hulk dans la dernière page de l'épisode 12, la blessure à l'œil droit de Leonard Samson. À chaque fois, il sait trouver le bon dosage pour provoquer une réaction de recul, sans exagérer au point de passer dans un registre involontairement comique. Alors que les 3 premiers épisodes se déroulent essentiellement dans une zone désertique sans beaucoup de relief, la mise en scène arrive à montrer es déplacements des personnages en fonction du relief du terrain, à donner un sens de profondeur, au lieu d'individus en train de gesticuler sur une scène vide, la mise en couleurs de Paul Mounts nourrissant bien les dessins. Dans le dernier épisode, le lecteur peut constater que l'artiste s'investit pour représenter les environnements avec un niveau de détail satisfaisant. Il remarque le nom du cimetière (Severin, un hommage à John Severin qui a dessiné plusieurs épisodes de Hulk). Il se rappelle également l'enseigne Hellstorm sur un immeuble au début (un signe annonciateur de la future apparition d'un personnage ?). Le lecteur est également impressionné par la minutie de l'encrage, approche inhabituelle pour Norm Ramund, qui apporte une texture presque tactile à de nombreux éléments.



Comme dans les autres tomes, le scénariste a inclus une citation en exergue de chaque épisode, extraites de La tempête de William Shakespeare, de l'Évangile selon Saint Jean, des Frères Karamazov de Fiodor Dostoïevski, de La chambre du Cœur d'Anaïs Nin, et des Intuitions d'Albert Camus. Dans un premier temps, le lecteur est un peu inquiet quant au discours de la voix désincarnée, se lançant sur des considérations sur Dieu et le diable, sachant que dans l'univers partagé Marvel, il n'est pas question d'aborder ces questions d'un point de vue religieux, car c'est à la fois inconvenant et prendre le risque de s'attirer les foudres d'un groupe de pression ou un autre, l'affaire pouvant même être montée en mayonnaise jusque dans des médias traditionnels. Il s'attend donc à voir ressortir un diable de pacotille comme Mephisto, et des tours de passe-passe ridicules. En fait, Al Ewing oriente cette réflexion dans une autre direction. Il ne se focalise pas sur le diable de la Bible, mais évoque des entités maléfiques issues d'autres religions et d'autres systèmes de croyance, voire de mythologies. Il ne se lance pas dans une réflexion théosophique, malgré la mention des Sephiroth et du Qliphoth. La mention de Thaumiel évoque des forces opposées sans cesse en guerre l'une contre l'autre. Le parallèle avec Hulk qui est l'expression des traumatismes de Bruce Banner, des conflits psychiques qu'il ne peut pas résoudre emmène cette représentation de l'enfer et de l'existence d'une entité maléfique vers une métaphore psychologique de ce qu'est Hulk.



Al Ewing et Joe Bennett continuent de mettre en scène Hulk aux frontières de l'horreur et du conflit psychique, l'emmenant aux enfers. Leur narration s'avère haletante, inventive et intelligente, contournant les poncifs éculés et naïfs associés aux comics de superhéros, pour une aventure haute en couleurs et en personnages étoffés.
Commenter  J’apprécie          60
Immortal Hulk, tome 2

Ce tome fait suite à Immortal Hulk Vol. 1: Or is he Both? (épisodes 1 à 5) qu'il faut avoir lu avant. Il comprend les épisodes 6 à 10, initialement parus en 2018, écrits par Al Ewing. L'épisode 6 a été dessiné et encré par Lee Garbett. Les épisodes 7 à 10 ont été dessinés par Joe Bennett, encrés par Ruy José, avec l'aide de Le Beau Underwood et Rafael Fonteriz pour l'épisode 10. Les pages consacrées à Carl Creel dans l'épisode 9 ont été dessinées et encrées par Martin Simmonds. La mise en couleurs a été réalisée par Paul Mounts. Les couvertures ont été réalisées par Alex Ross. Ce tome comprend également les couvertures alternatives de Brent Schoonover, Mike Deodato, Inhyuk Lee, Carlos Pacheco, Arthur Adams, Marko Djurdjević.



Bruce Banner se retrouve à nouveau dans une chambre minable de motel, et il repense à l'accident qui a initié sa transformation en Hulk, qui a libéré la part d'ombre de lui-même d'un côté l'esprit scientifique, de l'autre l'intuition fonctionnant presque de façon magique. Il se trouve dans le Minnesota et il fait tout pour empêcher la personnalité de Hulk de se manifester physiquement, ne pouvant pas empêcher de la voir dans le miroir en face de lui. Il soupçonne que quelque chose de maléfique teintait l'esprit de Walter Langokwski et que Hulk en a peut-être absorbé une partie avec les radiations de Sasquatch. Banner fait le calme dans son esprit pour essayer de laisser parler Hulk. Quand il rouvre les yeux, il constate qu'il a écrit un mot sur la feuille de papier qui est devant lui : maison. En Californie, Betty Banner regarde la télévision : le présentateur indique que Hulk est vraisemblablement de retour. Elle ne peut pas croire que son mari soit de retour d'entre les morts. Ailleurs, dans une base secrète, une série d'individus observent les écrans reliés à des caméras espions, en particulier celle dans le salon de Betty Banner. Le général Reginald Fortean inspecte cette installation pour contrôler ce qui s'y passe, en compagnie du docteur Jeffrey Clive, le responsable.



Dans une autre partie du complexe souterrain, Fortean & Clive font un point d'étape sur les expériences menées sur Del Fryes. Dans la base spatiale d'Alpha Flight, Michael Twoyoungmen vient de terminer son examen de Walter Langkowski, en présence d'Eugene Judd et de Jackie McGee. Pour Shaman, Sasquatch a été victime d'une forme de possession par une force primordiale qui n'est pas Tanaraq. Sur ces entrefaites, Carol Danvers arrive et indique que le général Fortean souhaite qu'Alpha Flight lui remette Langkowski dans le cadre d'une extradition expéditive. Elle indique qu'ils doivent absolument retrouver Hulk dans les plus brefs délais. Sur la route, Bruce Banner a suivi le conseil de Hulk et il se dirige vers ce qu'il considère la maison. Alors qu'il fait du stop sur la route, une silhouette entourée d'un halo lumineux le rejoint. Il s'agit de Captain Marvel, arrivant en éclaireuse des Avengers composés de Captain America (Steve Rogers), Ghost Rider (Robbie Reyes), Iron Man (Tony Stark), Thor (Odinson), Black Panther (T'Challa), et Jennifer Walters (She-Hulk). Le face à face commence par une discussion qui s'envenime rapidement.



Avec le premier tome, Al Ewing & Joe Bennett avaient proposé un premier chapitre original, associant le retour d'un héros décédé, avec des éléments d'ambiance proches du tout début de la série Hulk, des réminiscences des errances de Bruce Banner de l'époque de Bruce Jones, et une fibre horrifique pertinente. Le lecteur commence par apprécier de retrouver les couvertures d'Alex Ross comme pour le premier tome : la force brutale de Hulk brisant un miroir où se trouve une silhouette aux yeux rougeoyant (épisode 6), la majesté des Avengers en contre plongée dominant Hulk à terre (é7), la très étonnante collection de bocaux (é8), Crusher Creel déchaîné (é9), ou encore cette mystérieuse porte verte dégageant une énergie menaçante (é10) à ne pas confondre avec celle du film de 1972 réalisé par les frères Mitchell, avec Marilyn Chambers. De la même manière, Al Ewing a également repris le principe d'une citation en ouverture de chaque épisode : Vladimir Nabokov (é6), Anna Kingsford (é7), William Blake (é8), Oscar Wilde (é9), Marvin Moore (é10).



Ainsi accompagné par les couvertures et les citations, le lecteur replonge dans l'ambiance particulière de cette série. Il retrouve Bruce Banner, toujours aussi inquiet de libérer la fureur qui l'habite, ainsi qu'un Hulk monstrueux à faire peur. Al Ewing poursuit son intrigue en prenant soin de rappeler les éléments essentiels des épisodes précédents, ainsi qu'en donnant assez d'informations sur les différents personnages pour que le récit soit intelligible y compris par les lecteurs novices. Ainsi il n'y a pas besoin de disposer de connaissance préalable sur Carl Creel (Absorbing Man, apparu pour la première fois en 1965, dans Journey into mystery 114) o sur Reginald Fortean (apparu pour la première fois en 2011, dans Hulk 2-30.1). Le scénariste utilise une structure classique pour une histoire de Hulk : il est en fuite, pourchassé par l'armée, recherché par des superhéros contre qui il doit se battre, du fait de l'incompatibilité des objectifs de chacun. Il en résulte des destructions massives, parmi les civils innocents. Les personnalités de Bruce Banner et de Hulk sont en opposition de phase, le premier ayant peur du deuxième, le deuxième ayant recommencé à haïr le premier et sa capacité à le faire disparaître. Rien de bien nouveau pour une histoire de Hulk. Dans le même temps, cette forme de course-poursuites et d'affrontements enchâssés donne une dynamique entraînante au récit, avec un bon rythme, et des scènes d'affrontement régulières, le lecteur se rendant compte qu'il souhaite à chaque fois découvrir la suite.



Afin de laisser le temps à Joe Bennett de réaliser les épisodes dans de bonne condition (à un rythme de parution bimensuel), les responsables de publication ont confié l'épisode 6 à un autre dessinateur Lee Garbett, également artiste de la série Skyward de Joe Henderson. Il dessine aussi dans un registre descriptif et réaliste, sans chercher à imiter les dessins de Bennett, avec un trait de contour un peu plus lâche, un peu plus rugueux. Garbett s'en tient aux conventions visuelles des comics de superhéros, avec un degré de détails peu élevé mais suffisant pour que le lecteur sache où se déroule chaque scène. Si les superhéros semblent manquer un peu de superbe ou de présence, les séquences avec les civils sont plus convaincantes, à commencer par Bruce Banner ébouriffé, assis sur son lit, une tasse à la main, désemparé. Le lecteur retrouve donc avec plaisir les dessins aux contours plus peaufinés et discrètement arrondis par l'encrage de Ruy José, avec une impression de texture plus soutenue, et une présence massive de Hulk, plus en force des superhéros qu'il affronte. De ce point de vue, les dessins de Joe Bennett font plus sens, à la fois parce qu'il est le dessinateur initial de la série, à la fois parce qu'il se conforme mieux aux attendus du lecteur quant à l'esthétique superhéros. Le fait qu'une page sur deux de l'épisode 9 soit dessinée par Martin Simmonds est justifié par la structure du scénario puisqu'une page sur deux est consacrée à Hulk, et l'autre (celle dessinée par Simmonds) est consacré à Carl Creed.



Le lecteur retrouve donc ses marques avec la narration visuelle de Joe Bennett. Paul Mounts effectue un travail de mise en couleurs riche et consistant, à la fois par l'utilisation des nuances d'une même teinte pour renforcer les reliefs de chaque surface, dès l'épisode 7, les Avengers ont retrouvé leur superbe et leur puissance, que ce soit Iron an avec une grosse armure (un Hulkbuster, bien sûr), ou Captain Marvel avec sa silhouette élancée. Le combat physique fait des dégâts, à commencer par une voiture s'écrasant sur le toit d'une maison de banlieue et la pulvérisant complètement, en continuant avec les coups assénés par Hulk. L'artiste impressionne le lecteur en se montrant capable de montrer la peur (justifiée) dans le regard de Odinson, ou l'éclair de méchanceté dans le regard de Hulk alors qu'il s'en prend à sa cousine. Les dessins donnent à voir ces moments et les rendent crédibles. Dans l'épisode suivant, Bennett n'arrive pas à se montrer aussi grotesque et écœurant qu'Alex Ross pour le contenu des bocaux, mais il arrive à pallier cet impact moins fort par une description premier degré d'un corps découpé en morceaux, finalement très malsain. Il termine d'ailleurs avec une transformation particulièrement repoussante de Hulk en Banner, au cours de laquelle le lecteur peut voir la souffrance de l'un comme de l'autre, ainsi que constater qu'il y a quelque chose qui cloche. L'épisode suivant (les 10 pages dessinées par Bennett) met en scène un Hulk en proie à une émotion intense, puis une autre diamétralement opposée, et le lecteur les ressent pleinement grâce à des dessins provoquant une empathie efficace. Le dernier épisode se focalise sur une confrontation entre Hulk son ennemi dans une zone désertique dans le Nevada, ce qui permet au dessinateur de s'économiser sur les arrière-plans. Mais le point focal de l'histoire réside sur l'évolution de son état d'esprit et Bennett sait montrer les émotions avec conviction sur le visage et le corps du personnage.



Le lecteur avait été particulièrement accroché par le premier tome, plaçant Hulk et Bruce Banner au cœur d'un mystère générant une ambiance saisissante. Il retrouve cette même ambiance dans ce deuxième tome, tout en constatant que l'intrigue progresse rapidement, en utilisant les ressorts habituels des histoires de ce personnage. Il se laisse entraîner, à la fois par les couvertures d'Alex Ross, par le scénario bien ficelé, et par les dessins qui savent transcrire la force de Hulk, son caractère malin, et les éléments horrifiques qui se matérialisent de manière originale.
Commenter  J’apprécie          60
Immortal Hulk, tome 1

Ce tome est le premier d'une nouvelle série consacrée à Hulk, après sa mort apparente dans Civil War II (2016) de Brian Michael Bendis & David Marques. Il comprend les épisodes 1 à 6, ainsi que 10 pages extraites d'Avengers 684, initialement parus en 2018, écrits par Al Ewing, dessinés par Joe Bennett, encrés par Ruy José, avec une mise en couleurs réalisée par Paul Mounts. L'extrait d'Avengers 684 a été écrit par Jim Zub, Mark Waid et Al Ewing, dessiné par Joe Bennett et encré par Ruy José. L'épisode 3 comprend des pages dessinées par Paul Hornschemeier, Marguerite Sauvage, Garry Brown. Les couvertures époustouflantes ont été réalisées par Alex Ross. Ce tome comprend également les couvertures alternatives réalisées par Dale Keown, Clayton Crain, Sal Buscema (réédition), Kaare Andrews, Gerardo Zaffino, Athur Adams, Rahzzah, Skottie Young, ainsi qu'une postface d'une page écrite par Al Ewing.



Tommy Hill, un jeune homme armé d'un pistolet chargé, arrive dans une station-service Roxxon, au beau milieu de l'Arizona. Pendant que sa mère fait le plein, Sandra Ann (Sandy) Brockhurst vient de pénétrer dans la supérette où se trouve la caisse pour acheter un en-cas pour la route. Elle regarde d'un drôle d'air un individu louche avec une casquette enfoncée sur le crâne. Tommy Hill entre à son tour, capuche sur la tête, foulard devant la bouche, et pistolet à la main. Il exige que l'employé lui remette la caisse. De surprise, Sandy Brockhurst lâche la bouteille qu'elle tenait à la main. Surpris et angoissé, Hill se tourne et l'abat d'une balle dans la poitrine, dans le même mouvement. Le type à la casquette regarde la jeune adolescente baignant dans son sang ; Tommy l'abat d'une balle en pleine tête. Puis il tire sur l'employé et s'enfuit avec la caisse. Quelques heures plus tard, l'inspectrice de police Gloria Mayes est sur place avec une équipe pour effectuer les constats et recueillir les dépositions. Elle indique les grandes lignes des événements à la journaliste Jackie (Jacqueline) McGee. La nuit à la morgue, le bras du cadavre de l'homme à la casquette commence à prendre de la masse musculaire et à virer au vert.



Pendant ce temps-là, Tommy Hill s'est rendu au quartier général du gang des Dogs of Hell, pour rendre compte à Joe, leur chef, en présence des autres membres du gang. Il n'arrive pas à retenir ses larmes, traumatisé par le fait d'avoir tué des gens. Joe l'écoute gentiment, tout en indiquant que rien ne pourra les faire revivre, et que Tommy lui doit toujours de l'argent, le remboursement de ce qu'il lui a prêté. Tommy Hill allonge les 200 dollars demandés, et répond que sa famille va un peu mieux. Hill prend congé, et Joe lui donne une dernière recommandation, celle de toujours se montrer fort, parce qu'il y aura toujours quelqu'un de plus fort pour venir le chercher. À l'extérieur, un bruit sourd retentit. Chaque membre du gang saisit une arme à feu et s'apprête à se défendre. Deux énormes mains vertes traversent le mur extérieur et se saisissent de l'un d'eux. Quelqu'un de plus fort est arrivé sur place, pour les chercher. Tommy Hill tente de s'enfuir en regagnant sa voiture.



De temps à autre, les responsables éditoriaux constatent que quels que soit le talent des équipes créatrices mises en place pour s'occuper d'un personnage, la sauce de prend pas. Ça a été le cas pour Hulk au milieu des années 2010, que ce soit avec la série Incredible Hulk by Jason Aaron, ou la suivante Indestructible Hulk by Mark Waid. Dans ces cas-là, il existe la solution qui consiste à laisser reposer le personnage quelques mois ou années, avant de lui redonner une série mensuelle. En ce qui concerne Hulk, il a donc été écarté de manière radicale, en mourant dans des circonstances relatées dans Civil War II. En se lançant dans cette nouvelle série, le lecteur sait donc qu'il va découvrir un nouveau statu quo. Il commence par noter le nouvel adjectif accolé à Hulk, semblant indiquer un changement d'état : l'immortalité. Ensuite, il se régale des couvertures d'Alex Ross, mettant bien en valeur la musculature du personnage, sa masse imposante, son caractère monstrueux, sa couleur verte, sans oublier le violet de son pantalon. Outre son incroyable présence physique sur la couverture de l'épisode 1, le lecteur apprécie la composition de celle de l'épisode 3, où Hulk est de dos, avec un trou béant au niveau du torse permettant de voir son adversaire devant lui, le doigt encore fumant.



Al Ewing est un scénariste anglais qui a déjà réussi à réaliser des séries mémorables pour Marvel, par exemple 2 très bonnes saisons des Ultimates. Il profite d'un premier épisode plus long pour ramener progressivement Hulk sur la scène. Il a choisi un endroit retiré des grandes métropoles, en Arizona. Par la suite, le récit se déplace dans le Colorado, au Dakota du Sud et dans le Minnesota. Le retour vers la civilisation s'effectue lentement, car il est évident que dès que Hulk sera exposé au public, le secret de son retour sera éventé. Par ailleurs le premier épisode met Hulk face à des humains sans superpouvoirs. Le lecteur éprouve un peu la même sensation que le début des épisodes écrits par Bruce Jones en 2001, voir Hulk; Return of the Monster. En outre, Ewing ajoute une dimension dramatique à ce retour, en citant Le Cas étrange du Dr Jekyll et de M. Hyde de Robert Louis Stevenson (le roman qui avait servi d'inspiration à Stan Lee & jack Kirby pour la création de Hulk en 1962, mais aussi Le Paradis perdu de John Milton, Huis clos de Jean-Paul Sartre. Pour autant, le scénariste reste sur des intrigues simples, résolues en 1 épisode pour les 3 premiers, sur la base d'une confrontation avec un autre superhéros irradié aux rayons gamma pour les 2 suivants.



La dynamique de la série est donc simple : Hulk est immortel, comme l'annonce le titre, et Bruce banner bénéficie de cette particularité, c'est ce qui l'a fait revenir. Les scénarios sont simples : Bruce Banner se trouve au mauvais endroit au mauvais moment, et Hulk ne peut pas laisser passer ces injustices ou ces crimes. En cours de route, Banner indique à un interlocuteur que désormais Hulk est le plus intelligent des 2. Le lecteur apprécie que les responsables éditoriaux aient pu affecter un unique dessinateur pour ces 5 épisodes. La participation ponctuelle de Paul Hronshemeier, Marguerite Sauvage et Garry Brown s'explique par le fait que dans cet épisode 3, la journaliste recueille les témoignages de 3 personnes différentes, et ils racontent chacun à la manière ce qui s'est passé. Du coup, les dessins des 3 artistes permettent de montrer les choses avec des caractéristiques visuelles différentes, avec une mention spéciale pour la vision sucrée romantique par Marguerite Sauvage. Au vu de la longue carrière de Joe Bennett, le lecteur peut éprouver un a priori sur le fait qu'il va avoir droit à des dessins marqués par un héritage mal digéré de Jim Lee et Marc Silvestri. Les dessins du premier épisode se rangent dans un registre réaliste et descriptif, avec un bon niveau de détails. L'artiste s'est investi dans la représentation des tenues vestimentaires qui ne sont pas toutes identiques ou insipides. Bruce Banner porte des vêtements confortables et génériques, ce qu'il explique en cours de route en indiquant que chaque fois qu'il se transforme, il perd tout ce qu'il a sur lui et que de ce fait il se contente de vêtements bon marché. Au contraire, Walter Langowki porte des tenues plus sport et plus recherchées. Le lecteur peut aussi regarder les différentes tenues de la journaliste Jackie McGee, et constater que les tenues des différents civils sont spécifiques.



Le lecteur sait bien que les éditeurs de comics de superhéros privilégient la régularité de la sortie de leurs produits, à la qualité des dessins, ce qui implique une cadence de production soutenue pour les artistes. Pour autant, il a le plaisir de constater que Joe Bennett fait plus que le minimum syndical et qu'il s'investit dans la représentation des décors assez régulièrement : l'extérieur de la station-service et l'intérieur de la supérette, l'intérieur du squat qui sert de quartier général au gang des Dogs of Hell, l'extérieur et l'intérieur du diner où mange Bruce Banner en début d'épisode 2 (avec un enseigne Buscema), les espaces verts du cimetière de Green Peak, l'intérieur de la gare routière où McGee attend Langowksi, les voitures explosées dans la rue en début d'épisode 4. Joe Bennett plante à chaque fois le décor de manière à ce qu'il soit consistant et qu'il présente des particularités, avec un encrage méticuleux réalisé par Ruy José. La narration visuelle est efficace et bien rythmée. Lors des scènes d'action, Joe Bennett s'en donne à cœur joie pour dramatiser les prises de vue, avec des angles en contreplongée appuyée, des expressions de visage très soutenues attestant d'émotions intenses. Il dessine un Hulk massif, ne tenant pas en entier dans le cadre des cases, n'hésitant pas à approcher son visage de celui du lecteur, pénétrant ainsi dans sa sphère intime en termes de proxémie. Hulk est donc très impressionnant, avec un regard et des expressions pénétrantes. Par contre, ce mode de représentation massive induit une force colossale qui devrait s'accompagner de destructions massives. Du coup, le dessinateur se retrouve un peu gêné aux entournures quand Hulk et un autre superhéros se battent dans un hôpital, fracassant les murs et les installations, mais sans faire de blessés, sans faire s'écrouler le bâtiment, malgré la puissance des coups.



Al Ewing accroche donc son lecteur dès les premières pages, avec Bruce Banner à nouveau sur la route, essayant de passer inaperçu, dans l'incapacité de s'installer et de construire une vie, entièrement à la merci de ses transformations en Hulk qui ne sont plus que nocturnes. Al Ewing sait lui donner de la personnalité, que ce soit en tant que vagabond, par rapport à l'impact de Hulk sur sa vie, ou encore dans sa relation avec un membre de sa famille. Jackie McGee apparaît comme une professionnelle souhaitant aller au bout de son reportage, sans être arriviste ou vouloir décrocher un scoop à tout prix. En cours de route, Al Ewing dévoile la raison de sa fascination vis-à-vis de Hulk, qui s'avère à double tranchant. Walter Langowksi dispose d'une personnalité affirmée et bien différente de celle de Bruce Banner, avec un éclairage sur ses motivations, du fait d'avoir d'abord été un sportif de haut niveau à l'université. Évidemment, au fil des épisodes, il apparaît des éléments secondaires qui alimentent petit à petit le mystère relatif au retour de Bruce Banner, à l'immortalité de Hulk, au problème de Walter Langowski. Le lecteur ne sait pas trop s'il peut espérer que cela débouche sur quelque chose d'original, mais en attendant ce mystère sert de carburant à la dynamique du récit, de manière très satisfaisante. L'extrait de l'épisode 684 de la série Avengers revient sur les différentes occasions où Hulk est passé de vie à trépas (avec un décolletage de tête impressionnant dans Avengers: Ultron Forever d'Al Ewing & Alan Davis).



Ce premier tome du retour d'un personnage mort peu de temps auparavant installe dans le lecteur dans une ambiance prenante, et un mystère prometteur. Joe Bennett & Ruy José réalisent des planches bien peaufinées, avec une narration claire et rapide, et une interprétation de Hulk rappelant ses tout débuts. Le lecteur se prend au jeu de retrouver ce personnage et d'observer les différences, de revoir Bruce Banner en vagabond par la force des choses, et Hulk en individu avec une force physique hors du commun, et une intelligence qui le rend imprévisible.
Commenter  J’apprécie          60
Captain America - Sam Wilson, tome 4

Ce tome fait suite à #TakeBackTheShield (épisodes 14 à 17) qu'il faut impérativement avoir lu avant. Il faut avoir commencé par le premier tome de la série car celui-ci constitue la fin d'une saison exceptionnelle. Il contient les épisodes 18 à 21 et 22 à 24, initialement parus en 2017, écrits par Nick Spencer. Daniel Acuña a dessiné et encré les épisodes 18 et 21, et a assuré la mise en couleurs du 18. Angel Unzueta a dessiné et encré l'épisode 19, avec une mise en couleurs réalisée par Arif Prianto. L'épisode 20 a été dessiné, encré et mis en couleurs par Paul Renaud. L'épisode 21 a été mis en couleurs par Rachelle Rosenberg. Artistes suivants : Sean Izaakse (dessinateur et encreur épisode 22 Sam Wilson), Joe Bennett (dessinateur) et Joe Pimentel (encreur) pour les épisodes 23 & 24 de Sam Wilson.



Sam Wilson, en costume de Captain America, est en train d'attendre des nouvelles d'Elvin Daryl Haliday dans le couloir de l'hôpital qui dessert sa chambre. Son ami est dans le coma, et il se le reproche. Il se remémore l'enchaînement d'événements qui pour lui a abouti à cette situation : à partir du moment où il a accepté de reprendre le flambeau des mains de Steve Rogers, jusqu'à l'arrestation brutale (avec passage à tabac) de Rage par les Americops. Il se rappelle comment il a été réveillé le lendemain, par Misty Knight pour regarder la polémique enfler autour de l'arrestation de Rage, entre ses défenseurs manifestant devant la prison, et un politicien se lançant dans une diatribe sur l'insécurité. Il a rendu visite à Rage dans sa cellule. Mais ce dernier a refusé toute aide en provenance des relations de Sam Wilson, à commencer par celle de Matt Murdock ou de Jennifer Walters pour sa défense.



Convaincu de l'innocence d'Elvin Haliday, Sam Wilson a alors décidé d'utiliser le réseau de surveillance qu'il avait mis en œuvre avec des caméras embarqués sur les volatiles de New York. Il a retrouvé les images correspondant à l'irruption de Rage dans la boutique du prêteur sur gages, y compris l'acharnement des Americops à passer Rage à tabac. Sam Wilson est bien embêté avec ces images, car il n'arrive pas à mesurer les conséquences d'une divulgation en les rendant publiques. Il va d'abord prendre conseil auprès de Misty Knight, Joaquin Torres (Falcon) et Dennis Dunphy (D-Man), puis auprès de Tommy Dulane du cabinet du maire de New York, de Paul Wilson (son frère, pasteur) et enfin auprès de son mentor Steve Rogers.



Ça ne pouvait pas durer, il fallait que ça s'arrête. Il était évident dès le départ que Sam Wilson ne resterait pas Captain America à demeure, car ce n'est pas la première fois que Steve Rogers a cédé sa place (volontairement ou contre son gré), et qu'il revient toujours car c'est la nature des héros récurrents qui veut ça. Il était également évident que cette série avait comme mission de faire patienter jusqu'au crossover Secret Empire en laissant les coudées franches à Steve Rogers pour mener à bien son propre projet clandestin. Mais Nick Spencer a mis à profit l'occasion pour confronter un autre homme aux responsabilités d'être Captain America et aux conséquences de ses actes. Dès le départ, il a fait dire à Sam Wilson qu'il ne se contenterait pas d'être un symbole un peu abstrait, et qu'il prendrait fait et cause dans des problématiques sociales, à commencer par l'immigration clandestine en provenance du Mexique. Le lecteur a tout de suite adhéré à cette approche cohérente avec le caractère de Sam Wilson. Après quelques épisodes, il n'était plus question d'un éventuel opportunisme, que ce soit sous forme d'un décalque affadi de Barack Obama, premier président de couleur des États-Unis, ou que ce soit en réaction de nombreux lecteurs de comics jugeant que les superhéros ne faisaient plus que se battre entre eux totalement déconnectés des civils et des idéaux qu'ils sont censés incarner.



Nick Spencer a réussi à amalgamer un hommage à des récits emblématiques du personnage, et une version très personnelle, justifiant ainsi son existence, au-delà d'exigences éditoriales. Il a ramené sur le devant de la scène des personnages créés ou revitalisés par Mark Gruenwald, scénariste de la série Captain America de 1985 à 1995, voir par exemple Captain America Epic Collection: Justice is served. Il a également intégré d'autres personnages issus de minorités comme Rage (afro-américain) et Falcon (hispanique), jeunes adultes en révolte contre les injustices patentes et les discriminations hypocrites. Nick Spencer a confronté ce Captain America aux réalités de certaines statistiques accablantes telles que le pourcentage que représentent les afro-américains parmi la population carcérale, ou aux bavures ou excès des forces de l'ordre pour partie privatisées. Dans ces épisodes, l'intelligence de Nick Spencer est d'éviter l'écueil de faire croire au lecteur que Captain America peut régler ces problèmes de société avec ses poings, en restant attaché au sort d'un individu, sans en faire des généralités. Il reprend donc des thèmes récurrents issus des faits divers, et les fait s'incarner au travers de personnages. Il montre que Sam Wilson réfléchit avant d'agir, que sa première réaction n'est pas de se lancer dans un affrontement physique, mais de prendre l'avis d'autres personnes. L'empathie du lecteur croît au fur et à mesure que Sam Wilson se heurte à la réalité, que ses recours aux actions légales n'aboutissent à rien. Sam Wilson n'apparaît comme un idéaliste naïf ou comme un individu né de la dernière pluie. Il sait comment fonctionne le système, il sait quelles en sont ses limites, il sait comment surmonter les obstacles, y compris en utilisant ses capacités extraordinaires et ses relations.



Sam Wilson apparaît comme un individu réel et cohérent (malgré son costume toujours aussi chargé) parce qu'il incarne également la raison, par contraste avec la fougue de la jeunesse, à savoir le comportement révolté (à juste titre) par les injustices. Elvin Haliday a opté pour une stratégie radicale qui refuse les compromissions, se sacrifiant pour la bonne cause. Joaquin Torres refuse de jouer selon les règles des adultes, et décide d'agir maintenant et vite. Effectivement, Nick Spencer utilise quelques conventions de ce type de récit où un individu doit lutter contre l'injustice d'un système. Le lecteur a donc le droit à des interventions démagogiques et malhonnêtes de quelques politiciens pour manipuler les foules, et faire avancer leur carrière. Malgré tout, le scénariste propose une motivation spécifique pour ces comportements avec Steve Rogers tirant les ficelles dans les coulisses, dans le cadre de la perversion de ses méthodes menant au crossover Secret Empire. Le lecteur observe donc ce superhéros animé de fortes convictions, agir conformément à ses valeurs morales, avec réflexion, refusant de baisser les bras, refusant de se laisser emporter par ses émotions.



Le lecteur retrouve avec plaisir les dessins pleins de personnalité de Daniel Acuña. Il réalise des dessins à l'infographie où les couleurs servent autant à apporter des éléments visuels, que le détourage par un trait noir. Cela donne des dessins très consistants, avec des textures et des variations d'éclairage. Il réussit à réaliser des dessins alliant une apparence descriptive sans être surchargés, et une dimension impressionniste. L'image des Americops en tenue de cuir noir s'imprime durablement dans la mémoire du lecteur. Le visage fermé de Steve Rogers désapprouvant le choix de Sam Wilson marque durablement par sa sévérité. Cet artiste parvient à jouer avec les ombres des barreaux sans donner l'impression de tomber dans un cliché visuel. Le dessin en pleine page de la fin donne l'impression d'être réellement sur un trottoir de New York, pas loin de l'impression que peut laisser un dessin de Francesco Francavilla. L'épisode 21 est également dessiné dans ce registre, mais laisse une impression moins durable, car Daniel Acuña n'a pas réalisé ces pages tout seul. La mise en couleurs de Rachelle Rosenberg est de bonne qualité, mais elle ne peut pas atteindre le même niveau d'intégration entre couleurs et traits de contour que dans l'épisode 18.



Angel Unzueta réalise des pages dans un mode plus traditionnel, avec des formes détourées par des traits encrés, des dessins descriptifs, sans fibre impressionniste. Cet épisode repose beaucoup sur les réactions de nombreux individus à ce qui leur est exposé, et ce dessinateur se montre très habile à faire transparaître l'état d'esprit des interlocuteurs et leurs fluctuations, même en l'absence d'action. En outre, il s'investit fortement pour donner de la consistance aux différents lieux en les représentant avec un bon niveau de détail. Les dessins de Paul Renaud se situent un peu entre ceux de Daniel Acuña et ceux d'Angel Unzueta. Le lecteur y découvre un bon niveau descriptif, des environnements bien détaillés, et une mise en scène vivante, alors que le récit de Nick Spencer passe dans un mode plus exposé. Ces 2 épisodes bénéficient donc également d'une narration visuelle de bonne qualité, même si elle n'est pas aussi émotionnelle que celle des épisodes 18 et 21.



Ce tome continue de confronter Sam Wilson aux conséquences de ses choix, mais aussi aux réalités sociales (facilement vérifiables) des États-Unis. Nick Spencer parvient à atteindre un état d'équilibre incroyable où il parvient à confronter un superhéros à des problèmes bien réels, sans qu'il n'apparaisse ridicule dans ses méthodes. Ces épisodes commencent par un premier très impressionnant en termes graphiques, suivis par 3 autres de bon niveau. Tout au long de cette série, le scénariste a su montrer que Sam Wilson n'est pas interchangeable avec Steve Rogers, et que le déroulement de ses aventures est induit par ses convictions, ses choix, sa personnalité.



-

Les épisodes 22 à 24 se déroulent pendant Secret Empire (de Nick Spencer) et s'intercalent entre les épisodes de cette minisérie pour montrer les actions de Sam Wilson afin de résister à la dictature en place. Ils ne prennent donc leur sens qu'au regard de cette histoire qui conclut de manière admirable les 2 séries Captain America (Sam Wilson & Steve Rogers) de Nick Spencer.
Commenter  J’apprécie          50
Checkmate, tome 1

Ce tome est le premier d'une série consacrée à l'organisation Chekcmate, et il rassemble la première moitié des épisodes écrits par Greg Rucka. Il comprend les épisodes 1 à 12, initialement parus en 2006/2007, tous écrits ou coécrits par Greg Rucka. Il a écrit seul les épisodes 1 à 5, 8 à 10. Les épisodes 6, 7, 11 et 12 ont été coécrits avec Nunzo DeFilippis et Christina Weir. Jesus Saiz a dessiné les épisodes 1, 2, 4, 5, 8, 9 et 10. Cliff Richards a dessiné les épisodes 3, 6, 7 et 12. L'épisode 11 a été dessiné par Steve Scott. Les événements dans cette série se déroulent après INFINITE CRISIS tome 4 (2005/2006) de Geoff Johns & Phil Jimenez. Pour bien comprendre les références à des événements passés, il vaut mieux avoir lu The Omac Project (2005, dans INFINITE CRISIS tome 1) par Greg Rucka & Jesus Saiz. La suite et fin des épisodes (co)écrits par Greg Rucka sont rassemblés dans CHECKMATE Tome 2 qui contient les épisodes 13 à 25, ainsi que les épisodes 47 à 49 de la série Outsiders écrite par Judd Winick.



Sur une petite île à l'Est de la Somalie, un groupe de trois plongeurs sous-marins débarque clandestinement. Il s'agit de Sasha Bordeaux (Black Queen), Beatriz DaCosta (Knight du roi noir) et Jonah McCarthy (Knight de la Reine Noir). Ils sont en mission d'infiltration sur une île de l'organisation secrète Cobra, pour trouver l'origine d'un trafic de cyclosarine. Pendant ce temps-là le conseil de sécurité de l'ONU se prépare à voter pour ou contre le maintien de l'existence de Checkmate, la résolution 1802. La République Populaire de Chine ayant voté contre, Checkmate doit être dissoute dans les jours à venir. Il appartient aux Rois et Reines, blanc et noir de trouver comment retourner le vote de la Chine, en mettant en œuvre les autres pièces : Mister Terrific (Michael Holt), King Faraday, Count Vertigo, Taleb Beni Khalid-Isr, Shen Li Po et Thomas Jagger. L'enquête emmène les opérationnels de terrain jusque dans la province du Hebei, dans l'est de la Chine.



Au cours des missions suivantes, l'organisation Checkmate doit choisir son nouveau Roi Blanc, recruter un nouveau Pion. Puis un escadron clandestin trié sur le volet doit s'introduire dans le pays Myanmar pour y récupérer un méta-humain détenu contre son gré et utilisé comme source d'énergie. L'équipe se compose de Icicle (Cameron Mahkent), Javelin, Jewelee, Mirror Master (Evan McCullough), Plastique, Punch (Clyde Phillips), Tattooed Man (Abel Tarrant). Étrangement, le commandement de Checkmate ne semble pas avoir autorisé cette opération, ni savoir que ces gugusses sont impliqués dans une quelconque mission. À Détroit, 4 individus (Tye McMillan, Emmet Burke, Lucas Terrel et Bebe) essayent d'acheter des armes d'un groupe néo-fasciste. Tout ne se passe pas comme prévu, mais ils s'en sortent haut la main. Ce sont des agents de Kobra, ou plutôt des individus essayant de se faire remarquer par l'organisation Kobra pour l'intégrer. Mais ils se font serrer par la DMA lors de leur action suivante. Or parmi eux se trouve l'agent 502 que Checkmate essaye d'infiltrer dans Kobra. Enfin, Beatriz DaCosta et Tommy Jagger son envoyés sur Santa Prisca pour exfiltrer le colonel Computron avant qu'il ne soit exécuté par Bane pour avoir trafiqué les élections.



Il est un peu difficile de se replonger dans la continuité de l'époque et de comprendre ce qui se passe, ou plutôt de s'impliquer vraiment dans les personnages. Greg Rucka reprend les rênes de l'organisation Checkmate qu'il avait utilisée pendant Omac Project et il joue le jeu de développer une série d'espionnage dans l'univers partagé DC. Par la force des choses, il inclut quelques superhéros, et des personnages emblématiques des couloirs du pouvoir à Washington. Il étoffe cette organisation en en faisant une émanation de l'ONU, devant répondre au Conseil de Sécurité, et donc subir les manœuvres de politique internationales de ses différents états membres. Une fois passé le premier récit, cette dimension n’apparaît plus, ce que ne regrette pas le lecteur, tellement il reste de choses à expliquer, d'éléments à exposer à chaque mission. Par contre le scénariste conserve la dimension politique des interventions de Checkmate dont les équipes interviennent de par le monde. Sur ce plan-là, Rucka s'en tire bien avec la mission en République Populaire de Chine, dans un pays sud-américain fictif ou encore sur l'île de Santa Prisca. Il sait mettre en jeu les intérêts contraires de la justice internationale, et les intérêts économiques de quelques pays à commencer par les États-Unis.



Le scénariste a développé un mode de fonctionnement de Checkmate permettant d'assurer une forme de contre-pouvoir à plusieurs niveaux en son sein, avec une équipe de blanc et une équipe de noir devant se mettre d'accord sur la stratégie à adopter pour chaque mission. La contrepartie de ce dispositif est que le lecteur a droit à une présentation de chaque équipe au début de chaque mission, avec les titres issus des pièces aux échecs, ce qui s'avère vite fastidieux, encore plus quand ils sont rappelés sur le terrain. D'autant qu'au final, les personnages pourraient utiliser leur vrai nom, cela ne changerait rien au fond et allégerait la narration. Avec ses 2 coscénaristes, il fait également bien ressortir la tentation de chaque meneur au sein d'un équipe de mettre en œuvre ses propres plans pour satisfaire ses objectifs, car il n'y a pas toujours consensus. Il sait aussi bien faire apparaître la surreprésentation des États-Unis au sein de Checkmate et les tensions que cela crée avec les autres états membres. Il réussit ainsi à transformer une faiblesse (la surreprésentation des superhéros américains), en une force pour l'intrigue.



Au cours de ces 6 missions (entre 1 et 4 épisodes chacune), le lecteur suit donc des agents avec lesquels il n'a pas vraiment le temps de développer une forme d'empathie. Soit il en connaît déjà et il retrouve leur trait de caractère principal, soit il n'en connaît aucun et il ne peut pas vraiment s'attacher à l'un ou l'autre. Sasha Bordeaux est une femme d'action impressionnante, avec un caractère froid et trempé, mais cela ne suffit pas pour en faire une personne. Amanda Waller n'a rien perdu de son caractère manipulateur et de ses capacités stratégiques, le lecteur peut l'admirer pour cela, mais elle n'en devient pas non plus un être humain complexe. Un lecteur chevronné de l'univers DC peut apprécier de découvrir une nouvelle version du Suicide Squad qui doit beaucoup à celle de John Ostrander (voir Archives de la Suicide Squad Tome 1 (Les)). Mais il s'agit du temps d'une mission, et les auteurs n'ont pas non plus le temps de développer la personnalité des membres de l'Escouade Suicide.



Les auteurs réussissent à trouver un bon équilibre entre espionnage et superhéros. Ces derniers sont surtout utilisés pour leurs pouvoirs pendant les opérations de terrain. Il leur faut quand même rapidement écarter Alan Scott, trop puissant et un peu ridicule avec son bandeau sur l'œil. Ils arrivent à donner un rôle aux personnages sans superpouvoirs, sans qu'ils ne soient réduits au rôle de chair à canon ou d'otages. Ils parviennent même à faire intervenir le groupe Shadowpact dont les membres utilisent la magie, sans qu'ils ne soient ridicules dans une histoire d'espionnage. Checkmate affronte à plusieurs reprises l'organisation criminelle Kobra, secte malfaisante prête à l'emploi, sans réel objectif clair (si ce n'est celui de la domination du monde), sans beaucoup d'intérêt. Les missions se suivent et sont de nature différente à chaque fois, toujours rendues pesantes par les négociations envahissantes qui se déroulent en parallèle de l'intervention terrain. À chaque fois, le dessinateur doit représenter des discussions de couloir pendant une ou plusieurs pages, dépourvues d'intérêt visuel, et très plates dans leur déroulement.



La mise en images des scénarios est assurée essentiellement par 2 artistes : Jesus Saiz et Cliff Richards. Le premier effectue des détourages plus précis, avec une approche réaliste à la fois pour les personnages et pour les décors. Néanmoins, il n'arrive pas à trouver des solutions élégantes pour les passages d'exposition, se retrouvant à représenter servilement les discussions, sans pouvoir leur donner un rythme correct. Il s'affranchit assez rapidement de représenter les arrière-plans dans ces moments-là, ainsi que pendant les combats. Le degré d'immersion s'avère donc fluctuant, entre des affrontements bénéficiant d'un plan de prise de vue bien construit, et des moments plus pesants. Il en va de même pour les épisodes réalisés par Cliff Richards, avec des dessins moins méticuleux, un peu plus organiques, et souvent moins détaillés, donc avec un degré d'immersion plus faible que ceux de Saiz.



Ce tome permet de découvrir une phase complexe dans la vie de l'organisation de sécurité internationale Checkmate. Greg Rucka a su la développer de manière à se distinguer complètement du SHIELD (l'organisation de référence de Marvel, en la matière) avec un mode de fonctionnement logique et cohérent. Il a su également trouver le bon équilibre entre les personnages humains et ceux dotés de superpouvoirs, et un hommage très réussi au Suicide Squad. Les intrigues intègrent bien la dimension politique des opérations, et les dissensions au sein de l'équipe, même si celles-ci sont trop systématiques. Les dessins permettent de bien suivre les récits, mais sans réussir à y apporter le souffle d'espionnage ou la dimension spectaculaire attendue. Si les histoires sont bien construites, elles se succèdent sans donner l'impression de construire la série sur le long terme, en utilisant trop facilement l'organisation fantoche Kobra, sans réelle épaisseur des personnages.
Commenter  J’apprécie          50
L'Héritage de Deathstroke

Une histoire pas forcément très originale, mais qui a le mérite d’être assumée. Dans L’héritage de Deathstroke, Kyle Higgins tente de rendre son héros un tant soit peu attachant. Malheureusement, si ce dernier est très habile, sabres à la main, lors de missions aussi explosives qu’expiatoires, force est de constater qu’il l’est beaucoup moins quand il s’agit d’exister en dehors de la poudre et du sang.
Lien : http://www.bdgest.com/chroni..
Commenter  J’apprécie          40
L'Héritage de Deathstroke

Action et combats omniprésents, tueries en tous genres sont au programme de cette série écrite par Kyle Higgins (le scénariste de Nightwing, l'ancien élève de Batman) qui ne brille pas par sa finesse mais présente une nouvelle version du personnage manquant de subtilités mais parfaitement efficace dans ses résultats.
Lien : http://bulles-et-onomatopees..
Commenter  J’apprécie          40
Buffy contre les vampires, Saison 1, tome 1..

Origines :

Comme son nom l'indique, "Origines" revient au tout début de l'histoire de Buffy Summers. Elle n'est alors qu'une jeune adolescente comme toutes les autres dont les préoccupations tournent autour du shopping, des garçons et du bal de fin d'année.

Ce comics permet de revenir sur le film "Buffy, " tout en l'adaptant pour qu'il colle parfaitement à la série télé. Graphiquement, c'est donc les traits de Sarah Michelle Gellar qui sont utilisés pour dessiner Buffy. L'histoire elle-même est raccordée à la série puisque l'on découvre à la fin que c'est Buffy qui raconte cette aventure à Giles, Willow et Alex.

En elle-même, l'histoire reste assez banale et peut-être moins passionnante que le pilote de la série. Je n'ai pas vu le film dont est tiré ce récit mais je préfère en rester avec cette version revue et corrigée. Ce que je retiendrais comme points intéressants pour tout fan de Buffy : c'est le fait de découvrir la "naissance" de Buffy en tant que tueuse et de voir enfin les circonstances qui ont vu le gymnase d'Hemery partir en cendres (évènements dont il est fait allusion dans la série).



Viva Las Buffy :

Est le second comics de l'univers de Buffy présent dans ce premier tome. Il est une suite directe d'"Origines" puisque nous reprenons là où nous laissions Buffy et Pike. Tous les deux fuguent vers Las Vegas car Buffy a besoin de vérifier si des vampires ne seraient pas en activité dans un des casinos.

Pour autant, ce n'est pas le véritable point fort de ce comics. Ce qui le rends indispensable pour tout fan c'est qu'il nous offre une occasion unique de retrouver une multitude de personnages rencontrer dans la série télé. Ainsi, on retrouve Angel qui infiltre le casino pour régler le problème parallèlement à Buffy mais au même moment en Angleterre, le Conseil doit décider qui deviendra le nouvel observateur de la tueuse : Giles ou Willem ? C'est alors le moment idéal qu'ont trouvé les auteurs pour introduire Wesley et Gwendoline Post ainsi que Quentin Travers ! Sans compter l'apparition de Dawn.





Un premier tome qui porte parfaitement son titre. Tout a été fait pour que les événements s'insèrent dans l'histoire de Buffy et petit à petit, tous les éléments se mettent en place pour devenir à la fois l'introduction mais aussi une base à la série télé "Buffy contre les vampires".
Commenter  J’apprécie          40
Deathstroke Rebirth, tome 3

Ce fait suite à Deathstroke Rebirth, tome 2 qu'il faut impérativement avoir lu avant. Il faut avoir commencé par le premier tome pour espérer identifier tous les personnages et saisir les liens qui les unissent. Il contient les épisodes 12 à 18, initialement parus en 2017, tous écrits par Christopher Priest. Joe Bennett a dessiné les épisodes 12 à 14, 17 et 18, avec un encrage de Mark Morales (12 & 13) et de Norm Rapmund (14, 17, 18). Larry Hama a réalisé le découpage des planches et les esquisses des épisodes 14 et 15 dont les dessins ont été réalisés par Carlo Pagulayan, avec un encrage de Jason Paz, aidé par Sean Pearsons pour l'épisode 16. La mise en couleurs a été réalisée par Jeromy Cox. Les couvertures ont été réalisées par Bill Sienkiewicz, pas au meilleur de sa forme. Ce tome contient également les couvertures variantes des 7 épisodes, réalisées par Shane Davis.



Slade Wilson rend visite à Pat Trayce (ex-Vigilante, maintenant dans un fauteuil roulant) et lui indique qu'il va laisser la vie sauve à son fils Luis Trayce, sous réserve qu'il ne revoie jamais Rose Wilson (Ravager, sa fille). Pat Trayce se rend compte que Slade Wilson est aveugle. Quelques jours plutôt, Red Lion (Matthew Bland) s'introduit dans la prison où est détenu Slade Wilson et le libère, l'évasion étant un succès total. À Minneapolis, Hosun retrouve Rose Slade parmi sa famille Hmong. Il lui apprend que le tueur à gage Richard qui a essayé d'assassiner Rose n'avait pas été payé par son père Slade Wilson, mais par Adeline Kane-Wilson, l'ex-femme de Slade. Deathstroke se rend à Los Angeles pour voir son fils Joseph qui est endormi aux côtés d'Étienne. Cette dernière l'aperçoit en ouvrant un œil, mais il disparaît aussitôt. Elle se lève et réveille Joseph pour qu'il soit à l'heure, mais il tourne de l'œil dans la salle de bain en repensant à ce qu'il a fait au Docteur Ikon (Dave Isherwood).



Deathstroke rend ensuite visite de nuit, à Dexter Honore, dans sa maison de Florence, dans le Colorado. Il lui promet de se rendre après avoir réglé ses affaires, et lui demande qui s'est échappé de la prison en même temps que lui. Convaincu de la bonne foi de Deathstroke, Honore lui fournit l'information qu'il cherche : un supercriminel appelé Raptor, spécialisé dans les vols. Ce dernier est déjà à l'œuvre pour voler un porte-avion pour le compte de Red Lion. Joseph Slade a indiqué à Étienne qu'il a fixé la date de leur mariage, même s'il continue à souffrir de terribles migraines. Aveuglé, Slade Wilson est recueilli par Tanya Spears (Power Girl) qui n'a pas conscience de qui elle abrite. À la demande de Joseph Slade, le docteur Arthur Villain recherche comment faire sortir Dave Isherwood, de son coma.



Avec le tome 2, le lecteur avait commencé à trouver ses marques dans la narration très particulière de Christopher Priest. Celui-ci met en scène une distribution assez fournie : Slade Wilson (Deathstroke), et une bonne partie de sa famille Joseph Wilson (Jericho), Adeline Kane-Wilson (son ex-femme), Grant Wilson (ex-Ravager), Rose Wilson (Ravager), et sa famille élargie Pat Trayce, William Wintergreen, Étienne. Même si Slade Wilson dispose du plus grand temps de présence dans chaque épisode, les autres personnages mènent chacun leur vie qui s'interconnectent parfois entre elles et parfois avec celle de Slade Wilson. Chaque scène dure 3 à 4 pages, à quelques exceptions près qui sont plus longues. Cela demande un bon niveau de concentration au lecteur de faire l'effort de garder à l'esprit tous ces fils narratifs, de noter quand et comment ils s'interconnectent et lequel influe sur l'autre de manière directe ou indirecte, voire vient contredire ce qui était tenu pour sûr dans le tome précédent. Après quelques révélations et retournements, il ne fait pas de doute que Christopher Priest maîtrise bien son scénario et sa trame générale, mais que le lecteur n'est pas au bout de ses peines, même si plus de la moitié des personnages de premier plan se retrouve réunie dans un même lieu au cours du dernier épisode.



Sous réserve de s'adapter à ce mode narratif peut-être un peu maniéré, le lecteur est encore plus récompensé dans ce tome que dans le précédent car le scénariste explicite les thèmes sur lesquels repose l'intrigue. Il comprend comment Priest joue le jeu de mettre en scène un personnage se rangeant plutôt du côté des méchants que du côté des gentils. De fait, Slade Wilson se comporte en individu amoral, surtout soucieux de son compte en banque, mais également de ses proches à sa façon. Il n'hésite pas à tuer, à assassiner, à voler, à manipuler. Il assassine froidement un individu en pleine rue à New York, en l'écrasant derrière un caisson à déchets. Il tue froidement le chien de Tanya Spears sous yeux. Il couche avec la fiancée de son fils. Il est impossible de le prendre comme modèle. Contre toute attente, le récit ne sombre pas pour autant dans le glauque. En effet Slade Wilson se comporte souvent avec une forme détachement décontracté. Alors qu'il vient de coucher avec la future femme de son fils, il lui conseille de ne pas s'inquiéter parce que ce genre de situation à tendance à s'arranger d'elle-même. Alors qu'il est aveugle, il prend une autre identité, se faisant appeler Twilight, et ayant adopté un chien comme assistant. C'est drôle sans être loufoque, enrichissant l'histoire au premier degré, et irrésistible au second degré.



La série Deathstroke reste avant tout un récit de superhéros, respectant les conventions traditionnelles comme les combats physiques et les capacités aussi incroyables qu'impossibles. Les 2 équipes artistiques (Joe Bennett & Morales/Rapmund, Hama + Pagulayan & Paz) réalisent des dessins dans un registre descriptif, avec un bon niveau de détail, et un réel sens du mouvement. L'encrage de Mark Morales est plus arrondi que celui de Norm Rapmund, et apporte une finition un peu arrondie qui rend les mouvements plus fluides, et les dessins plus agréables à l'œil. Dans les 2 épisodes concernés (12 & 13), le lecteur apprécie les dessins propres sur eux, avec un bon niveau de détails. Joe Bennett s'implique pour donner des informations visuelles sur chaque lieu, sur les tenues vestimentaires. Il se soumet aux caractéristiques de la narration de Christopher Priest avec des pages comportant souvent 6 à 8 cases, imprimant un rythme soutenu à la lecture. Il utilise souvent des cases de la largeur de la page pour une vue plus large évoquant celle d'un écran de cinéma, avec des informations visuelles dans toute la largeur de ce type de case. Il adapte le nombre de cases par page à la nature de la séquence. Il n'hésite pas à réaliser un dessin en pleine page pour donner de l'importance à un personnage ou à un coup porté pendant un affrontement physique. En dessin en pleine page, le lecteur apprécie de voir Red Lion bondir de voiture de police en voiture de police, de voir Deathstroke se tenir devant le couple endormi dans leur lit, de regarder les attaques et les parades de Deathstroke et Raptor en train de s'affronter, ou Power Gril prendre sa taille de géante. Dans les 3 autres épisodes (14, 17, 18) l'encrage de Norm Rapmund se fait un peu plus fin un peu plus sec, soulignant l'aspect dramatique de l'histoire.



Par comparaison avec les autres épisodes, les dessins du trio Larry Hama, Carlo Pagulayan et Jason Paz donnent l'impression d'être plus secs. Le découpage de chaque page reste sur le même schéma de 6 ou 7 cases, avec des cases de la largeur de la page, et quelques dessins en pleine page. La narration visuelle descend d'un ou deux crans en fluidité, avec des personnages adoptant des postures plus adultes, moins exagérées, et une tonalité un peu plus réaliste (cela reste des superhéros), et moins spectaculaire. Le niveau de détail reste à peu près similaire, par contre les artistes s'impliquent un peu moins dans les arrière-plans. Le plaisir de lecture s'en trouve diminué d'un cran, sans que cela ne nuise à l'intérêt de l'intrigue pour autant.



Ce qui se dessinait dans le deuxième tome se trouve confirmé ici. L'enjeu du récit réside dans la personnalité de Slade Wilson, Christopher Priest préférant montrer plutôt qu'expliquer au travers des dialogues. Du coup le lecteur comprend mieux comment la narration un peu éclatée participe à rendre compte de la personnalité de Deathstroke. Il gère lui aussi plusieurs histoires qui s'entrecroisent dans son esprit, avec des plans à court et à long terme, avec des conséquences imbriquées. Il sait que tous les individus qui gravitent autour de lui ont des choses à lui demander, essayent de le manipuler, cherchent comment lui nuire directement, ou au travers de ses proches. Slade Wilson n'entretient aucune illusion sur le prix à payer pour profiter de relations interpersonnelles qui génèrent des émotions positives. Il a choisi une vie bien différente à laquelle il se tient, en faisant tout son possible pour montrer à ses porches les conséquences inéluctables, à savoir être entraînés dans la spirale de manipulation parce qu'ils peuvent servir à l'atteindre. De ce point de vue, le récit se révèle habile et pénétrant.



Il faut du temps au lecteur pour savoir sur quel pied danser en ce qui concerne cette série, du fait de l'approche personnelle et particulière du scénariste quant à la narration. Il faut également du temps pour se familiariser avec les différents personnages, et avec leur histoire personnelle et leurs relations avec Slade Wilson. Au bout de tome, il se rend compte qu'il a atteint le niveau nécessaire pour apprécier ce que raconte Christopher Priest à sa juste valeur. Il constate également que la narration visuelle, très superhéros, s'avère adaptée pour le récit, avec une préférence pour les épisodes de Joe Bennett, totalement à l'aise dans la dimension spectaculaire et rapide de la vie de Deathstroke.
Commenter  J’apprécie          30
Buffy the Vampire Slayer Omnibus, tome 4

Ce quatrième volume réunies une dizaine d'histoires : une très longue ("Bad Blood"), sept très courtes (les "shorts stories" de la collection) et deux classiques. Le tout clôture la saison 3 en version BD. Le gros avantage avec le présent opus, c'est qu'il regroupe quasiment trois tomes de la version française. Pas un gain de place mais un meilleur découpage notamment pour "Bad Blood" qui n'est plus scindé cette fois. De plus, "The Hollower" retrouve sa page en anglais qui dans la version française que je possédais était en allemand…



Pour résumer, ce quatrième tome contient :

- Bad Blood / Mauvais sang (1) et (2)

- Bad Dog / Méchant chien

- Hello Moon / Bonjour, la lune

- Cursed / Maudit !

- Dead Love / Un amour défunt

- Stinger / Le dard

- Mall Rats / Rats des villes

- Who Made Who / Qui a fait qui ?

- The Hollower / Le dévoreur

- Graduation Day / La remise des diplômes
Commenter  J’apprécie          20
Iron Man Marvel Now, tome 4

ATTENTION - Ce commentaire contient un élément clé de l'intrigue des tomes précédents, relatif aux origines secrètes de Tony Stark.



Ce tome fait suite à The secret origin of Tony Stark - Book 2 (épisodes 12 à 17). Il contient les épisodes 18 à 22 et 20.INH, initialement parus en 2014, tous écrits par Kieron Gillen. Les épisodes 18 à 22 ont été dessinés par Joe Bennett et encrés par Scott Hanna. L'épisode 20.INH a été dessiné par Augustin Padilla et encré par Scott Hanna.



Le récit commence avec une séquence située 30 ans dans l'avenir au cours de laquelle Tony et Arno Stark contemplent ce qu'ils ont accompli. De retour dans le présent, Arno et Tony échangent pour savoir quelle direction donner à leur association, quelle œuvre entreprendre. À Londres l'un des anneaux du Mandarin apparaît à la journaliste Abigail Beryl Burns (surnommée Red Peril) lui proposant d'être son outil pour dénoncer les exactions de Tony Stark. L'objectif de son prochain reportage est tout trouvé : Tony Stark a annoncé qu'il achetait l'île sur laquelle le Mandarin avait construit son royaume, pour la rénover et inventer la ville du futur. Épisode 20.INH - Dans le cadre de Inhumanity (provoqué par Black Bolt dans Infinity), un autre anneau du Mandarin apparaît à Victor Kohl (Exile) dont le père et le frère viennent d'être recouverts d'un cocon, indiquant qu'ils appartiennent à la race des Inhumains.



Quelle étrange sensation que celle ressentie à la lecture de ces épisodes. Ça commence par les couvertures de Paul Rivoche, à l'encrage un peu pâteux, réalisant des images porteuses de symboles semblant provenir des années 1960 : cette écriture lumineuse dans le ciel, des poings rageusement levés, une cité du futur rutilante aux détails peu précis, une main en gros plan porteuse d'un anneau, le héros se détournant de son armure abîmée, autant d'images datées.



Cela continue avec les dessins de Joe Bennett qui a levé le pied sur ses influences Jim Lee et Marc Silvestri, pour simplifier ses traits et se rapprocher de l'esthétique de Greg Land (en moins épuré, et moins séduisant). Les expressions des visages semblent toutes un peu forcées. Le découpage des planches se calquent servilement sur un empilage de 4 ou 5 cases de la largeur de la page la majeure partie du temps. Bennett utilise beaucoup les gros plans pour éviter d'avoir à passer trop de temps sur les décors. Il remplit les 2 tiers de la case de la largeur de la page avec un unique visage. Il y a régulièrement des pages avec seulement 3 cases, ainsi que des doubles pages avec une image principale occupant les 2 tiers de la double page et 5 ou 6 petites cases en bas. Les postures des personnages manquent également régulièrement de naturel. Au final les dessins ne sont pas désagréables à lire, ils portent bien leur part de narration, mais il s'en dégage comme un parfum un peu daté et mécanique.



L'épisode dessiné par Padilla bénéficie d'une mise en page moins répétitive, mais il est possible de détecter l'influence graphique des mangas, évoquant là encore une époque datée des comics, les années 1990. Ses expressions de visage ne sont pas plus nuancées et il maîtrise également les techniques permettant de s'économiser sur les décors.



Les 2 artistes bénéficient de la mise en couleurs modernes réalisées par le studio Guru-EFX. Cette équipe utilise l'outil infographique pour établir une couleur dominante par séquence, des dégradés permettant d'ajouter du volume à chaque surface et des effets spéciaux très élaborés (magnifique globe terrestre vu de l'espace). Cet apport significatif bonifie les dessins et leur donne une apparence moderne.



Côté scénario, le lecteur s'interroge également. À l'évidence Arno Stark est là pour rester, au moins tant que Kieron Gillen sera responsable de la série. Le retour des anneaux du Mandarin s'apparente à une panne d'inspiration maladroite. Voyons voir : des anneaux de pouvoir qui recherchent un porteur d'anneau... Ce n'est ni plus ni moins que le principe de base de la série Green Lantern. Voyons voir : des bijoux qui une fois assemblés forment un objet de pouvoir incommensurable... Ça me rappelle vaguement le principe d'un gant muni de 6 gemmes : Infinity gauntlet.



En surface, ce quatrième tome s'inscrit dans la série B, avec des moyens limités, c'est-à-dire un glissement vers la série Z. À la découverte de l'intrigue, le lecteur constate que Kieron Gillen a conçu un récit bien pensé, en adéquation avec le personnage de Tony Stark. Avec un peu de recul, il s'aperçoit que les agissements de Stark présentent le degré d'intelligence correspondant au personnage. Pour commencer, Arno et Tony Stark effectuent des simulations complexes pour estimer les conséquences de leur projet à moyen et long termes. Ensuite, Stark a à cœur de faire quelque chose de constructif avec les moyens dont il dispose, en utilisant toutes ses capacités intellectuelles. En outre le lecteur découvre que pour les missions de faible importance, Stark a recommencé à utiliser des drones commandés à distance qui pilotent des armures d'Iron Man, Stark se réservant les interventions les plus complexes pour les exécuter en personne. Stark ne se contente pas de répondre aux situations d'urgence, il est proactif, avec une stratégie réfléchie.



Le personnage d'Abigail Burns est ambigu dès le départ, journaliste engagée dénonçant les abus, mais aussi limitée par sa posture de critique, ayant des difficultés à s'engager dans la proposition constructive, voire à y participer. La révélation finale de l'adversaire à venir d'Iron Man peut sembler trop en décalage avec la série, mais fait référence aux histoires racontées par Matt Fraction dans la précédente série.



En surface, ce tome d'Iron Man semble basculer de la série B vers la série Z, du fait d'un dessinateur pas toujours inspiré, et d'un scénariste qui effectue de gros emprunts à la série Green Lantern (3 étoiles). Avec un peu de recul, il est possible d'apprécier l'inventivité et la pertinence dont fait preuve Kieron Gillen qui propose une aventure au long cours originale et taillée sur mesure pour le personnage de Tony Stark. 4 étoiles.
Commenter  J’apprécie          20
Iron Man Marvel Now, tome 4

ATTENTION - Ce commentaire contient un élément clé de l'intrigue des tomes précédents, relatif aux origines secrètes de Tony Stark.



Ce tome contient les épisodes 18 à 22 et 20.INH, initialement parus en 2014, tous écrits par Kieron Gillen. Les épisodes 18 à 22 ont été dessinés par Joe Bennett et encrés par Scott Hanna. L'épisode 20.INH a été dessiné par Augustin Padilla et encré par Scott Hanna.



Le récit commence avec une séquence située 30 ans dans l'avenir au cours de laquelle Tony et Arno Stark contemplent ce qu'ils ont accompli. De retour dans le présent, Arno et Tony échangent pour savoir quelle direction donner à leur association, quelle œuvre entreprendre. À Londres l'un des anneaux du Mandarin apparaît à la journaliste Abigail Beryl Burns (surnommée Red Peril) lui proposant d'être son outil pour dénoncer les exactions de Tony Stark. L'objectif de son prochain reportage est tout trouvé : Tony Stark a annoncé qu'il achetait l'île sur laquelle le Mandarin avait construit son royaume, pour la rénover et inventer la ville du futur. Épisode 20.INH - Dans le cadre de Inhumanity (provoqué par Black Bolt dans Infinity), un autre anneau du Mandarin apparaît à Victor Kohl (Exile) dont le père et le frère viennent d'être recouverts d'un cocon, indiquant qu'ils appartiennent à la race des Inhumains.



Quelle étrange sensation que celle ressentie à la lecture de ces épisodes. Ça commence par les couvertures de Paul Rivoche, à l'encrage un peu pâteux, réalisant des images porteuses de symboles semblant provenir des années 1960 : cette écriture lumineuse dans le ciel, des poings rageusement levés, une cité du futur rutilante aux détails peu précis, une main en gros plan porteuse d'un anneau, le héros se détournant de son armure abîmée, autant d'images datées.



Cela continue avec les dessins de Joe Bennett qui a levé le pied sur ses influences Jim Lee et Marc Silvestri, pour simplifier ses traits et se rapprocher de l'esthétique de Greg Land (en moins épuré, et moins séduisant). Les expressions des visages semblent toutes un peu forcées. Le découpage des planches se calquent servilement sur un empilage de 4 ou 5 cases de la largeur de la page la majeure partie du temps. Bennett utilise beaucoup les gros plans pour éviter d'avoir à passer trop de temps sur les décors. Il remplit les 2 tiers de la case de la largeur de la page avec un unique visage. Il y a régulièrement des pages avec seulement 3 cases, ainsi que des doubles pages avec une image principale occupant les 2 tiers de la double page et 5 ou 6 petites cases en bas. Les postures des personnages manquent également régulièrement de naturel. Au final les dessins ne sont pas désagréables à lire, ils portent bien leur part de narration, mais il s'en dégage comme un parfum un peu daté et mécanique.



L'épisode dessiné par Padilla bénéficie d'une mise en page moins répétitive, mais il est possible de détecter l'influence graphique des mangas, évoquant là encore une époque datée des comics, les années 1990. Ses expressions de visage ne sont pas plus nuancées et il maîtrise également les techniques permettant de s'économiser sur les décors.



Les 2 artistes bénéficient de la mise en couleurs modernes réalisées par le studio Guru-EFX. Cette équipe utilise l'outil infographique pour établir une couleur dominante par séquence, des dégradés permettant d'ajouter du volume à chaque surface et des effets spéciaux très élaborés (magnifique globe terrestre vu de l'espace). Cet apport significatif bonifie les dessins et leur donne une apparence moderne.



Côté scénario, le lecteur s'interroge également. À l'évidence Arno Stark est là pour rester, au moins tant que Kieron Gillen sera responsable de la série. Le retour des anneaux du Mandarin s'apparente à une panne d'inspiration maladroite. Voyons voir : des anneaux de pouvoir qui recherchent un porteur d'anneau... Ce n'est ni plus ni moins que le principe de base de la série Green Lantern. Voyons voir : des bijoux qui une fois assemblés forment un objet de pouvoir incommensurable... Ça me rappelle vaguement le principe d'un gant muni de 6 gemmes : Le gant de l'Infini.



En surface, ce quatrième tome s'inscrit dans la série B, avec des moyens limités, c'est-à-dire un glissement vers la série Z. À la découverte de l'intrigue, le lecteur constate que Kieron Gillen a conçu un récit bien pensé, en adéquation avec le personnage de Tony Stark. Avec un peu de recul, il s'aperçoit que les agissements de Stark présentent le degré d'intelligence correspondant au personnage. Pour commencer, Arno et Tony Stark effectuent des simulations complexes pour estimer les conséquences de leur projet à moyen et long termes. Ensuite, Stark a à cœur de faire quelque chose de constructif avec les moyens dont il dispose, en utilisant toutes ses capacités intellectuelles. En outre le lecteur découvre que pour les missions de faible importance, Stark a recommencé à utiliser des drones commandés à distance qui pilotent des armures d'Iron Man, Stark se réservant les interventions les plus complexes pour les exécuter en personne. Stark ne se contente pas de répondre aux situations d'urgence, il est proactif, avec une stratégie réfléchie.



Le personnage d'Abigail Burns est ambigu dès le départ, journaliste engagée dénonçant les abus, mais aussi limitée par sa posture de critique, ayant des difficultés à s'engager dans la proposition constructive, voire à y participer. La révélation finale de l'adversaire à venir d'Iron Man peut sembler trop en décalage avec la série, mais fait référence aux histoires racontées par Matt Fraction dans la précédente série.



En surface, ce tome d'Iron Man semble basculer de la série B vers la série Z, du fait d'un dessinateur pas toujours inspiré, et d'un scénariste qui effectue de gros emprunts à la série Green Lantern (3 étoiles). Avec un peu de recul, il est possible d'apprécier l'inventivité et la pertinence dont fait preuve Kieron Gillen qui propose une aventure au long cours originale et taillée sur mesure pour le personnage de Tony Stark.
Commenter  J’apprécie          20
Buffy contre les vampires, Saison 1, tome 1..

Alors que la série TV est terminée depuis longtemps, Buffy fait son grand retour, en bande dessinée cette fois-ci pour le plus grand bonheur de ses fans !

Et avec le tome "Origines", ça commence fort ! Composé de deux récits, "Origines" et "Viva Las Buffy", on est ramené avant même le premier épisode de la première saison, à l'époque où Buffy, petite lycéenne superficielle à la hauteur d'une certaine Cordélia Chase, vit encore à Los Angeles, loin de se douter du destin qui l'attend.



Le premier épisode retrace la rencontre de Buffy et de son premier Observateur, Merrick ainsi que sa formation accélérée de Tueuse. Un ancien vampire du nom de Lothos refait surface et lâche ses hordes en ville. Buffy, encore débutante, se trouve rapidement dépassée mais à la mort de Merrick, elle pourra compter sur l’aide de Pike, un garçon aux allures de roublard.

“Origines” est l’épisode où Buffy met le feu au gymnase du lycée d’Hemery, événement auquel il est souvent fait allusion dans la série TV et qui la fait passer pour une délinquante en puissance même auprès du principal le plus compréhensif de Sunnydale High, M. Flutie.



Dans le deuxième épisode, Buffy et Pike s’offrent une escapade à Las Vegas, à la recherche d’un casino infesté de vampires. On y découvre pour la première fois Angel, qui prête main-forte à la Tueuse sans qu’elle le sache. Parallèlement, à Londres, Rupert Giles, en compétition avec un autre de ses collègues, est pressenti pour devenir le nouvel Observateur de la Tueuse.



Dans l’ensemble, c’est plutôt un bon album d’aventures complètement inédites de Buffy. Les dessins sont plutôt bien faits ainsi que la désintégration des vampires qui ressemble aux effets spéciaux utilisés dans la série TV. Il y a juste certains vampires dans le premier épisode qui ressemblent bizarrement plus à des démons qu’à des vampires. La fidélité aux traits vampiriques de la série TV est mieux respectée dans le deuxième épisode.

On peut également suivre l’évolution intéressante du personnage principal qui passe rapidement d’une lycéenne complètement superficielle à la Tueuse sûre d’elle et combative bien que sans Observateur. Le rôle de Pike n’est d’ailleurs pas à négliger car il compense cette absence d’Observateur. Quant à la présence d’Angel, elle est savamment orchestrée. Le vampire est à chaque fois à deux doigts de tomber nez-à-nez avec la Tueuse mais cela n’arrive jamais ce qui respecte tout à fait la première rencontre officielle de Buffy et Angel dans la première saison.



En résumé, c’est donc un précieux album pour les fans inconditionnels de la série TV qui offre un très bon préliminaire à la saison 1 !



Commenter  J’apprécie          20
Buffy contre les vampires, Saison 3, tome 7..

que de plaisir de retrouver le scooby gang au grand complet! du fun du fun et du fun! on retrouve l'esprit de la saison 3 de Buffy, une première partie qui se dévore, j'attend la suite avec impatience!
Commenter  J’apprécie          20
Buffy contre les vampires, Saison 1, tome 1..

Mon ressenti: Une bonne BD sur la série télévisée Buffy contre les vampires.

~ On retrouve le personnage de Buffy, la tueuse de vampires. On retrouve ses amis, Alex et Willow.

~ On a une partie sur les origines de Buffy, lorsqu'elle découvre qu'elle est la Tueuse.

~ L'autre partie se passe à Las Vegas. On peut découvrir son lien avec Pike, et aussi comment Angel restait dans l'ombre et observait ses débuts en tant que tueuse.

~ J'ai beaucoup aimé l'épisode "Origines". On comprend comment elle a appris qu'elle était la tueuse.

~ J'ai adoré le fait d'entendre ce que pense Pike sur Buffy, ses sentiments...

~ La plume est fluide et très agréable à lire.

Commenter  J’apprécie          10
Immortal Hulk, tome 1

Assez surprenant dans le récit differente façon de raconter l'histoire avec plusieurs styles de dessinateur. Il sont là pour raconter chaque passage raconté par un spectateur de la scène.
Commenter  J’apprécie          10




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Joe Bennett (161)Voir plus

Quiz Voir plus

La mare au diable

Comment s'appelle le personnage principal ?

la petite Marie
Petit Pierre
Germain
le père Maurice

7 questions
97 lecteurs ont répondu
Thème : La mare au diable de George SandCréer un quiz sur cet auteur

{* *}