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Citations de John Berger (110)


Nous qui dessinons le faisons pour rendre visible quelque chose,mais aussi pour accompagner l'invisible vers sa destination indéchiffrable.
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Pour les prisonniers, les petits signes visibles de la permanence de la nature ont toujours été, et sont toujours, un encouragement secret.
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La plupart des exclus sont anonymes – de là, l’obsession identitaire de toutes les forces de sécurité. Ils sont également innombrables pour deux raisons. D’abord parce que leur nombre fluctue : chaque famine, catastrophe naturelle et intervention militaire (on appelle ça maintenant rétablissement de l’ordre) ou diminue ou accroît leur multitude. Et ensuite, parce qu’évaluer leur effectif, c’est faire face au fait qu’ils constituent la majorité des habitants vivant à la surface de la terre – et que reconnaître ceci, c’est plonger dans l’absurdité absolue.
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John Berger
On ne racontera plus jamais une histoire comme si cela devait être la seule
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Le miroir a souvent été utilisé comme symbole de la vanité féminine. Toutefois ce genre de moralisme est des plus hypocrites.
Vous peignez une femme nue parce que vous aimez la regarder, vous lui mettez un miroir dans la main puis vous intitulez le tableau VANITÉ, et ce faisant vous condamnez moralement la femme dont vous avez dépeint la nudité pour votre propre plaisir.
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Chaque fois que je me tenais près de lui - au sens figuratif ou physique -, je me sentais rassuré. Le temps le dira, disait-il, et il disait cela d'une façon telle que je croyais que le temps dirait ce que tous deux nous serions finalement heureux d'entendre.
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Elle était en deuil de son mari, mais plus encore de son fils qui avait été tué dans un accident de la route à vingt ans et quelques.Sa souffrance alors, qu'elle a étreinte pendant trente ans parce que c'était tout ce qu'elle pouvait étreindre de son fils, l'a rendue solidaire à tous ceux qui souffrent. elle rendaient visite aux malades. A ceux qui étaient en deuil. Sa douleur cherchait la douleur des autres, pour leur permettre de se tenir cote à cote.
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Avant que la fleur de coquelicot s’ouvre, son calice est dur et bombé comme la coque verte d’une amande. Un jour, la coque éclate en deux morceaux qui tombent sur le sol. Il a suffi, pour la briser, d’une petite boule de mousseline chiffonnée, serrée dur comme un poing. Alors les fines membranes se déplissent, le rose à peine teinté vire au rouge le plus vif qui existe dans la nature. On dirait que la force qui fait éclater le calice, c’est le désir acharné de ce rouge de se rendre visible, d’exister.
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On y voyait tout d'abord une foule sur un quai de métro. Toutes les stations de métro à Troie, ainsi que les banques, étaient sous surveillance vidéo. Les gens sur le quai attendaient une rame. Comme s'était l'hiver, ils portaient des manteaux et des gants. Sur le quai certains lisaient des journaux, d'autres, des écouteurs de walkman aux oreilles, battaient le rythme avec leurs jambes. D'autres encore promenaient un regard vide sur les passagers se trouvant sur le quai d'en face, de l'autre côté de la voie. Les gens rentraient de leur travail. C'était la même chose chaque soir.

Leurs visages étaient tristes. Ils n'avaient pas perdu la patience, c'est le coeur qui leur manquait. Peut-être leur revient-il quand ils arrivent dans les gares de leurs lointaines banlieues et qu'ils voient les fenêtres éclairées de leurs maisons, entourées d'arbres.
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Parfois la nuit, lorsque j'entends hurler le vent, je me souviens. Il y avait très peu d'argent au village. Pendant huit mois nous travaillions le terre afin de produire juste assez pour manger, nous habiller et nous chauffer toute l'année. Mais en hiver la nature était comme morte, et c'est alors que notre manque d'argent devenait critique. Non pas qu'il eût fallu de l'argent pour acheter ceci ou cela, mais parce que l'argent manquait pour accomplir le travail même. C'est pour cela, et pas tant à cause de la neige, du froid et de la brièveté des jours, que nous devions rester autour du poêle à bois et vivre dans une sorte de limbes.

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John Berger
Parfois la nuit, lorsque j'entends hurler le vent, je me souviens. Il y avait très peu d'argent au village. Pendant huit mois nous travaillions le terre afin de produire juste assez pour manger, nous habiller et nous chauffer toute l'année. Mais en hiver la nature était comme morte, et c'est alors que notre manque d'argent devenait critique. Non pas qu'il eût fallu de l'argent pour acheter ceci ou cela, mais parce que l'argent manquait pour accomplir le travail même. C'est pour cela, et pas tant à cause de la neige, du froid et de la brièveté des jours, que nous devions rester autour du poêle à bois et vivre dans une sorte de limbes.
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