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Critiques de John Crowley (51)
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Le Silex et le Miroir

Dans" le silex et le miroir", John Crowley raconte l'histoire de Hugh O'Neill, comte de Tyrone, chef de la révolte des Irlandais contre la domination anglaise des Tudors dans une épopée parsemée de magie.

Destiné à un rôle de premier plan, le jeune Hugh est emmené en Angleterre afin d'y être formé et d'assurer la reine Elisabeth 1ere de son allégeance. Avant de partir, il se voit remettre par le conteur O'Mahon un silex censé lui rappeler sa terre d'origine, ses ancêtres et ses légendes. A son retour au pays, nouvellement nommé comte de Tyrone par la Reine, Hugh s'est également vu remettre un miroir lui permettant de communiquer plus ou moins consciemment avec elle. Ces deux objets deviendront les symboles d'une ambivalence qui ne le quittera jamais. Tantôt fidèle à la reine, tantôt rebelle, Hugh compose sa vie entre la magie du silex qui l'incite a se battre pour l'indépendance et le miroir dans lequel la reine se manifeste pour lui rappeler ses promesses.

Ancré dans la réalité, ce roman retrace un pan de l'Histoire irlandaise avec tous ces événements et ses protagonistes (beaucoup de protagonistes, souvent avec les mêmes noms ou titres). La magie s'y glisse subrepticement a travers un leprechaun, des fantômes de soldats ou autres légendes locales.

J'ai bien aimé ce roman qui est assez dense et surtout plus historique que fantasy. Les éléments merveilleux sont très légers et relèvent plus de la croyance que de l'apparition réelle. Ce qui peut-être surprenant c'est l'aspect tragique du personnage principal qui est somme toute assez passif, poussé uniquement par le Destin comme si tout était écrit d'avance pour lui. Cela n'est pas gênant en soi mais ôte une certaine profondeur et une dose d'humanité à l'histoire, on ne s'attache pas vraiment à lui. Bien que pas aussi spectaculaire que je l'avais imaginé, "Le silex et le miroir" est un roman ardu mais captivant.

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La Grande Oeuvre du temps

(Ma critique est longue et prend bien des détours, je m'en excuse d'avance.)



Il y a cette idée étrangement populaire que l'art devrait être "apolitique", qu'elle devrait éviter de sermonner, faire la morale et tout ça. Je crois que la "La Grande Œuvre du Temps" est un excellent exemple des limites de cette approche.



Juste pour être clair :

- Je ne dis pas que toutes les œuvres devraient être morales, ni même que la majorité des œuvres devraient l'être. Un de mes réalisateurs préférés des David Cronenberg, dont tout les films soulèvent des enjeux éthiques extrêmement intéressants sans jamais y apporter de réponse. D'autres fois, un personnage doit seulement aller chercher un artéfact pour sauver la vie de son meilleur ami et c'est tout. Ça peut suffire.

- Je ne dis pas non plus que la qualité d'une œuvre dépend de son message politique (ce dont on m'a souvent accusé ici). Je suis évidemment plus réceptif aux œuvres qui résonne avec moi, mais j'adore celles qui me remettent en question. Et je considère que certains intolérants irrécupérables, comme Orson Scott Card ou Dan Simmons sont quand même de bons auteurs.



Alors, La Grande Oeuvre du Temps?



La prémisse est la suivante : Grace au voyage dans le temps, une société secrète fondée par Cecil Rhodes réussi à assoir la domination mondiale de l'Empire Britannique et amener la paix dans le monde. La Pax Britannica.



On explore donc, à travers une histoire éclatée aux chapitres dans le désordre (voyage dans le temps oblige), les modifications faites à l'Histoire pour parvenir à cette fin.



Mais voilà où le bât blesse. Le volonté de l'auteur est de "simplement poser une question". Pas de faire de la politique. Et la question qu'il souhaite poser est la suivante : Est que la fin légitime (la paix dans le monde) justifie le moyen (la modification de l'Histoire)? Aucune réponse n'est suggérée.



Pour parvenir à articuler sa question ainsi, l'auteur doit balayer une montagne de faits. Il doit par exemple :

- Supposer que les bonnes intentions de l'Empire Britannique sont sincères. Non pas une campagne de Relation Publique menée à l'étranger pour être acceptée, et à l'intérieur pour être réélu malgré les scandales quotidiens. Bref, accepter que le colonialisme servait un noble but.

- Ignorer les horreurs du colonialisme. Principalement le colonialisme britannique avec ses génocides, son travail forcé, l'invention des camps de concentration, l'addiction forcée à certaines drogues pour soumettre certaines populations etc.

- Ignorer le fait que Cecil Rhodes était l'un des pires colonisateurs de l'histoire de l'Empire. Il a ouvert la chemin à l'apartheid en Afrique du Sud en réduisant les droits (y compris celui de voter) des Noirs, croyait ouvertement à la supériorité raciale des blancs et la nécessité de leur domination sur les autres. (Parfois, il le disait ouvertement, parfois il disait le contraire, dépendamment de l'interlocuteur. Mais ses actes démontrent où son cœur penchait. Il est à l'origine de la seconde guerre des Boers, où plus de 250 000 ont été placés dans des camps dont le cinquième est mort en détention. (Et juste avant qu'on me dise que l'on doit juger selon les critères de l'époque. Rhode était une figure controversée pour toutes ces raisons PENDANT ces évènements.)



Le pire, c'est que l'œuvre n'est pas mal écrite. L'histoire est complexe et prend les "règles du voyage dans le temps" au sérieux. Ça reste tout de même une œuvre à laquelle il manque visiblement beaucoup de réflexion et de recherche. Assez pour gâcher la lecture.



(Pour les curieux qui comprennent l'anglais, mon podcast préféré a fait un épisode sur Cecil Rhodes ici. On y parle entre autre de la biographie douteuse à laquelle s'est référé Crowley pour écrire son histoire.

https://www.iheart.com/podcast/105-behind-the-bastards-29236323/episode/part-one-cecil-rhodes-the-first-72268571/ )
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Le Silex et le Miroir

Booyah !



Et une lecture résumée en une photo ! Ce John Crowley est beaucoup plus ardu que ne l’est Kra et pourtant je me suis fait un sérieux kiff !



Une Irlande morcelée façon bordel limite incompréhensible (prenez des notes pour vous rappeler qui est qui et des fois même c’est super dur ils ont le même prénom 🙃).



Crowley nous met au défi mais nous offre à la fois un roman historique avec cette petite touche fantastique, à la limite de l’héritage des histoires de la Table Ronde.



C’est cru, on peut pas comparer à GoT ; Crowley est un véritable conteur, qu’on imagine aisément fumer sa pipe au coin du feu, l’œil illuminé, t’aspergeant de sa plume de corneille littéraire, passé maître dans l’art de la narration.



J’adore. Je peux pas le conseiller à tout le monde, c’est vraiment une lecture complexe qui demande de revenir sur certains passages mais pfouwah.



Le genre de bouquin à qui tu dis merci de t’en avoir fait autant baver 😬



Encore bordel !

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Kra

_ L'Auteur et son oeuvre : (selon la préface de Patrick Gayger.

" Riches de niveaux de lectures et interpretations multiples, les romans de John Crowley peuvent désorienter par leurs approches obliques et des imersions dans des espaces paralleles, imbriqués ou intersticiels."

... Bon... .



Belles illustrations noir et blanc _dessins ou photomontages ? _ de Sonia Chaghatzbanian _ dont je n'ai retrouvé aucune biographie ou site, sur la toile.... Dommage. (Si vous détenez des informations, je suis preneur) .



Lecteur qui abordez ce Roman , abandonnez tout espoir de facilité littéraire ou intellectuelle. Car vous abordez un Roman épique, dense, difficile à lire d'une traite, m' ayant obligé a de fréquents retours en arrière.



    Une corneille raconte ses contacts avec la nature, les hommes, à travers l'histoire de l'humanité, sa propre vie, multiple,  ainsi qu'au travers de son groupe,et des générations successives.

Sa perception du monde l'environnant ainsi que ses raisonnements et intuitions constituent la trame de cette histoire des relations hommes-corvidés.

   Est -ce la même ? Les réminiscences en font un être immortel, passeur entre la vie et la mort des hommes . Craint, car necrophage à l'égard  d'êtres négligés, méprisé voir honni, donc chassé des cadavres humains avant leur enterrement, et paradoxalement invité lors de cérémonies funéraires de personnalités de ce même groupe .

Les Croyances, les enchaînements de mythes : _ des origines , antiques, grecs , médiévaux , amerindiens _ concernant l'acces au monde d'après _ se succèdent, et sont constitutifs de la trame du récit .

Car les récits  épiques de sa propre aventure, ses expériences , déformés et magnifiés par les transmissions orales successives, fonction des cultures et civilisations fréquentées , se transforment en mythes .

La quête de l'immortalité nous entraine dans des mondes souterrains ,ou devant des portes fermees.

       Ce monde est il accessible de notre vivant ? sans passage mortuaire obligé ? Une discussion, récurrente s'engage. J'avoue ne pas avoir bien saisi le sens de ce questionnement interprété par un corvidé.

Ce Roman est divisé en quatre livres.

Livre 1 : Monde au début de l'humanité :animiste et mythologique.

Livre 2 : perception moyenâgeuse : religieuse et découverte du monde : les fleuves se transforment en ocean, la terre devient ronde pour notre corneille... qui garde confusement la mémoire des acquis de ses ancêtres. L'accompagnement de l'humain vers le monde souterrain rappelle Dante-Alighieri et les tableaux du très chrétien Jérôme Bosch.

La traversée de l'océan lui permet d'acceder au "pays du Futur " rendu possible grace à l'aide technique des sternes migrateurs passés maitre en navigation  et gestion des courants aeriens. .

Livre 3 : elle épouse un castor et sa perception (du nouveau monde) évolue en conséquence : fusionnant avec les recits mythiques des amérindiens. Apparait une tortue Pythie.... aux propos obscurs  ...

Le premier débarquement et contact entre natifs et visiteurs est relaté, pouvoyeur de nouvelles espèces végétales , animales... et de mort généralisée .... Et les âmes accompagnaient les survivants dans leurs migrations.... Premiere des grandes hécatombes rencontrées par notre corneille.

Le livre 4 nous ramène à notre civilisation tres expensive, et l'auteur, transcripteur des propos de Dar Duchene, prend la main.

      "Avec les humains, on n'est jamais sûr de rien. On ne sait jamais jusqu'où ils peuvent aller ni quand ils vont s'arrêter."

    Et les amours de Dar Duchesne restent toujours un temps de poésie rejouissant !

      Existe-t-il un royaume des corneilles apres leur mort ? : Évidemment :  où aurait il pu aller lorsqu'il ne séjournait pas parmi les vivants ? Il pouvait donc s'y rendre et en revenir de son vivant !

Animisme et spiritisme convergent, la corneille sert de passeur et découvre la notion de compassion en devenant pour un temps "berger des âmes".

Rappelons que dans la religion catholique, entre Paradis et Enfer siège le Purgatoire, domaine des âmes en souffrance, déshérence , en attente d'un Jugement definitif. Fantômes et morts non reconnus, non sanctifiés errent en l'attente de bénédiction des vivants, parents ou alliés.

Tous les mythes ou légendes, évoqués dans ce roman, y font référence.

La grande tolérance interespeces et raciales, est aussi évoquée.

Coyote et Corneille revendiquent la creation de l'humanité.

"Tu as créé les humains, dit Dar Duchesne, et maintenant ils te chassent.

C'est comme ça commenta le Coyote.

Moi, dit Dar Duchesne, j'ai été marié une fois à un Castor.

Pas possible ?

Ce qu'ont aussi dit les humains."



Pour ce grandiose et magnifique roman fleuve, : 5/5.

... Mais les propos ne sont pas toujours facile à comprendre.
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Le Silex et le Miroir

A la fois trop peu recherché pour être un ouvrage historique mais pas assez romancé pour basculer en roman historique, ce livre se cherche et empêche réellement le lecteur de s’y retrouver le laissant, tout du long, sur le côté.
Lien : http://www.elbakin.net/fanta..
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Le Silex et le Miroir

Hugh O’Neill, seigneur d’Ulster, sait depuis tout petit qu’il aura un rôle particulier à jouer. Il devra rassembler l’Irlande contre les Anglais. Contre le pouvoir de la Reine. Et il a un atout dans sa manche. Il est protégé par les créatures magiques qui peuplent ses terres. D’ailleurs, elles lui ont remis un cadeau : un silex, symbole de son pouvoir. D’un autre côté, le mage de la reine, John Dee, lui a offert un miroir enchanté, qui le lie à sa souveraine. Quels choix seront les siens ?



John Crowley, dès les premières pages, semble nous plonger dans un roman historique assez traditionnel. On est en Italie, et l’on découvre Hugh O’Neill sur la fin de sa vie. Réfugié dans ce pays catholique, loin du courroux protestant de « sa » reine, il se plonge, guidé par son confesseur, dans son enfance et le déclenchement des évènements qui l’ont conduit en ce lieu, dans cette position. Et si l’on va vérifier dans des livres, sur internet la véracité des moments contés par l’auteur, pas d’erreur, on est bien dans un roman qui se base de façon précise sur des faits réels. Toutes ces histoires de famille, d’enfants illégitimes, de prises de pouvoir, de trahisons, de batailles, sont inspirées de ce que racontent les livres d’histoire. Autant vous le dire tout de suite, moi qui ne connais ni le passé de ce pays, ni ces familles, je n’ai pas tout retenu. Voire pas tout saisi des liens qui unissent les personnages. Mais cela ne me dérange pas, car j’ai toujours eu du mal avec la généalogie. Au fur et à mesure, c’est davantage les sonorités des noms que je me lis à voix haute qui me charment et me portent. Au détriment, certes, d’une compréhension totale de tous les tenants et aboutissants des rapports entre les personnages. Mais cela ne m’a en aucune manière gêné dans la lecture. En effet, John Crowley ne fait pas œuvre uniquement d’historien. Il est avant tout conteur.



Et conteur d’un récit appartenant sans hésitation au genre de la SFFF. Car très rapidement, il met en scène son personnage principal aux prises avec les créatures magiques de son pays. Alors, ne vous attendez pas à un bestiaire féerique, plein de gentilles petites créatures ailées. Ici, les êtres magiques sortent de la terre ou des airs et y retournent le plus vite possible. Les temps ne sont plus les leurs. Ils paraissent le savoir et tentent comme un baroud d’honneur avec Hugh O’Neill. Une dernière tentative pour reprendre pied dans leur contrée. Alors, celui qu’on appellera plus tard « Le O’Neill », se laisse porter. Sans nécessairement bien comprendre ce qu’on attend de lui, sans bien réaliser pleinement quelles sont les forces en présence. Mais il suit le courant. Et prend les décisions qu’il faut. Semble-t-il. Même si l’on sait d’avance que tout cela finira par un échec.



Tout est écrit d’avance. D’où, peut-être, ce sentiment que le personnage principal n’était pas très actif. Un peu, par moments. Un peu, sur la fin. Mais John Crowley n’insiste pas tellement sur ces prises de décision. Davantage sur son côté observateur passif. Qui a du mal à effectuer un choix. D’ailleurs, certains lui reprocheront ces hésitations, qui auraient conduit à la défaite. Il hésite, de toute façon, et c’est une réussite anglaise, entre les deux côtés. Les Anglais l’ont fait élever parmi les leurs, loin des siens. Il est donc un Irlandais aux mœurs anglaises. Et son allégeance à la Reine, renforcée par la présence du miroir magique offert par John Dee, n’arrange pas les choses. Est-ce parce que je n’arrête pas de lire des romans mettant en scène des protagonistes un peu à côté de la plaque, qui semblent avoir du mal à prendre les rênes de leur existence (comme L’Hôtel de verre ou Les choses immobiles) ? En tout cas, j’ai trouvé Hugh O’Neill particulièrement passif, à quelques exceptions près. Et, si cela n’a pas dérangé mon plaisir de lecteur, cela m’a interrogé sur ce personnage. Je me demande bien si, en réalité, il s’est montré aussi indécis. Aussi à la traîne sur les évènements.



Le Silex et le miroir est un roman mélancolique et beau, d’une grande poésie (je suis toujours admiratif devant le travail des traducteurs et traductrices, en l’occurrence, ici, Patrick Couton). Je ne sais s’il me permettra de mieux saisir une partie de l’histoire de l’Irlande et de l’Angleterre. Mais il m’a permis de vivre, pendant plusieurs heures, à une époque lointaine, au milieu de paysages superbes et oniriques, avec des personnages souvent rudes, voire rustres, souvent attendrissants malgré leur violence. Et il m’a donné envie de rattraper mon retard et découvrir, quelques années après tout le monde, le roman Kra.
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Kra

Ce qui s'apparenterait à un roman d'aventure et de voyage à travers les yeux d'une Corneille, est en réalité un roman philosophique mêlant étrangeté morbide et humour.



Comme vous l'avez compris, le protagoniste est une Corneille, Dar du Chêne de l'herbe (Dar Duchesne). Mais loin d'être anthropomorphique, Dar Duchesne ne comprendra jamais le comportement des humains. C'est en observant ces derniers que l'oiseau apprendra à communiquer avec eux.



L'Oiseau de mort. Cet oiseau nécrophage qui se nourrit des cadavres deviendra aux yeux de l'Homme le symbole de la mortalité. Tandis que pour Dar Duchesne, cette association restera pour elle un mystère : « Pour ces animaux-là, il était difficile de comprendre ce que faisaient les Humains. Les Humains leur paraissaient aimer la mort : ils chérissaient les cadavres de leurs semblables et s'évertuaient à en augmenter le nombre, pour les traiter en bien ou en mal. » Tout au long de sa vie, Dar Duchesne les contemplera se massacrer, sacraliser les cadavres des alliés ou au contraire de proposer la pitance des ennemis morts aux Corneilles. Ils s'accrochent à cette Corneille capable de communiquer et espèrent d'elle l'éternité…



Il m'a été difficile de le commencer (deux tentatives) et certains passages m'ont semblé longs. Mais enfin lancée, je l'ai trouvé magistral ! Certains moments m'ont fait rire et d'autres m'ont énormément captivé. J'ai ressenti de l'effroi, j'ai ressenti de l'Amour, j'ai ressenti de la compassion, du chagrin et de l'amusement. Peu de romans parviendront à me transmettre autant de sentiments. Ma bibliothécaire crie au chef-d'œuvre. Il faut d'abord que je me remette de cette immersion pour approuver ou pas. Car tandis qu'il a été difficile d'y rentrer, il est maintenant difficile d'en sortir.

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Kra

Je me suis laissé tenter par les excellentes critiques des autres babéliotes...Mais voilà, il m'a manqué un truc...Quoi, je ne sais pas trop...



C'est magique cette histoire, comme les contes amérindiens ou africains, mais il y avait un peu trop de corneille à mon goût et pas assez de liaisons avec le monde des humains. Ou alors, trop d'humains dans cette histoire de corneille.



Un peu trop d'incursions dans le monde des morts également, et je n'adhère pas aux croyances d'un univers après la vie, ou parallèle à la vie, comme le dit Dar Duchesne, quand on est mort on est mort...Je dois être une corneille peut-être...



En milieu de livre, cela a commencé à me sembler un peu longuet, je n'ai pas été totalement emportée, ce n'était pas réellement une histoire pour moi, dommage.
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Kra

Et voilà

Et voilà un bon livre

Un bon livre qui n’est pas pour moi

Ou que je n’ai pas lu au bon moment.

Je me suis sans doute aussi créé moi-même une attente.



Le roman commence par la rencontre entre un humain et une corneille.

Un corneille spéciale.

L’homme est seul.

On comprend que l’humanité est sur la voie de l’extinction ou tout du moins qu’une grande catastrophe ou régression a eu lieu.

Ce qu’il s’est passé ? On ne le devine qu’à peine.

Cette introduction m’a laissé penser qu’on allait parler de la chute de l’humanité.

Un roman post-apocalyptique raconté par une corneille ? J’ai donc plongé dans le récit de cette corneille en attendant qu’au chapitre suivant on revienne à l’humanité.



Le récit est raconté par Dar Duchesne, première corneille à porter un nom, à comprendre et se faire comprendre de curieux bipèdes qui s’installent près du pays des corbeaux, près du pays de Kra.

Dar Duchesne a fait de bien mystiques voyages.

La corneille n’est’elle pas de ces oiseaux qui accompagnent les morts humains ?

Au cours d’un de ses voyages, elle va découvrir un secret qui la libéra de la mort.



Libérée de la mort mais d’une grande curiosité pour ce monde et l’autre monde.

Elle va entrer en contact avec quelques humains réceptifs.

Il est beaucoup question de la mort, de nos rites, de nos rapports aux morts (rapports bien curieux pour les corneilles).



Il n’y a pas d’intrigue. Quand le récit parle des humains, il est quasiment situé au temps préhistorique ou moyen ageux.



Je n’ai pas su me libérer de mon attente.

Je n’ai pas su lâcher prise et m’embarquer pour ces récits mystiques entre la vie et la mort.



C’était beau. Bien écrit.

C’était très bien raconté d’un point de vue corneilliens. Mais je n’ai pas réussi à me laisser porter par la narration de Dar Duchesne.

J’attendais toujours de revenir aux « Hommes ».

Voilà comment je suis passé à côté d’un sans doute très bon roman.
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Kra

On va pas s'mentir, tenter d'expliquer Kra serait gauche et à des lieues de lui rendre grâce. Alors disons simplement que Dar Duchesne est la Corneille la plus vieille du monde, qu'elle accompagne l'Humain depuis les Temps du Feu, qu'elle n'est pas responsable des histoires qu'on raconte sur elle et qui viennent nourrir les vieilles légendes de l'Homme entendues de par le monde.



Disons également que Dar Duchesne crée des ponts entre les différentes langues ; animales, humaines, divines.



Ce livre est cinglé, fourni, dense. Niveau Alan Moore pour ma part, la sagesse et l'érudition en tout cas. Il va falloir accepter plusieurs perceptions et réalités possibles si l'aventure vous tente.



John Crowley est un génie, c'est dit.
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Kra

Est-ce que j’aurai réellement les mots pour décrire l’expérience que fut cette lecture ? Je n’en suis pas certaine. J’espère avoir au moins les mots pour vous convaincre de lui donner une chance, vous aussi…



Le résumé en dit peu, et c’est effectivement, concrètement, tout ce qu’il y a à en dire : un corbeau raconte ses nombreuses vies, alors que l’humanité se déroule devant ses yeux… Non pas des yeux de personnage, de narrateur, mais bien des yeux de corbeau : la plupart du temps, il ne comprend pas vraiment les humains et leurs sociétés, leurs croyances, leurs concepts. Il n’est qu’un corbeau, pragmatique, curieux, et très, très âgé.



Par cette approche profondément déconcertante, tel une bourrasque de plumes et de cris, le récit aborde tant de choses ! On y parle de la vie, de la mort, de la religion et de la spiritualité, de l’évolution, du monde réel et de l’au-delà, d’un monde peut-être entre les deux. On y parle de voyage, d’identité, de famille, d’amitié et d’amour, de relations jamais vraiment définies. On y parle des humains, des corbeaux, d’autres animaux, des sociétés, des communautés. On y parle du temps, aussi, un peu, et de bien d’autres choses encore…



C’est un récit dont on suit le fil sans jamais vraiment savoir où il nous mène, mais sans pour autant pouvoir le lâcher. Par des mondes réels et imaginaires, présents et passés, il m’a emportée, fascinée, presque hypnotisée. Au travers des yeux de Dar Duchesne, le monde paraît si vaste et si étrange, et pourtant d’une simplicité singulière ! Pour finir, le roman se termine presque comme un soupir : celui qui relâche la lente tornade des nombreuses vies de Dar Duchesne, le poids de tant de choses vécues, celui qui ramène, tout doucement et un peu à contrecœur, à la vie réelle…
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Kra

Description





Comment décrire Kra que je termine à l'instant ? J'ai l'impression que ma lecture est plutôt indescriptible et que rien de ce que je dirais ne pourrait rendre justice à la plume de l'auteur. En essayant de faire simple, nous suivon ici Dar Duchesne, corneille de son état. Elle est la première corneille à avoir un nom, elle traverse le temps et les âges en côtoyant et en assurant la passerelle entre le monde des corneilles, le Kra et le monde des humains, l'Ymr. Toute une réflexion est menée sur la vie, la mort, l'humanité, la relation des hommes entre eux, avec les animaux, la Terre.. C'est 500 pages de réflexions, de poésie de questions existentielles le tout vu par une Corneille.





Mon avis



Cette lecture au style indescriptible était un régal et pourtant elle n'a pas été facile. Je me suis perdue entre le réel et l'imaginaire. Le début était pour ma part un peu laborieux mais c'était de mon fait, j'essayé trop de me situer dans le temps et l'espace. J'ai fini par me laissé porter par le récit de Dar Duchesne et c'est là que j'ai vraiment apprécié le roman avant d'aborder ce livre il faut accepter que l'histoire est racontée par une corneille, de son poit de vue de corneille. Je me suis alors prêtée au jeu et j'ai vraiment adoré cet ouvrage d'une poésie absolue et merveilleusement écrit. Une lecture aux frontières des styles littéraires que je recommanderai les yeux fermé sans toutefois pouvoir réellement expliquer ce qui m'a autant plu.



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Kra

« Les mots sont plus grands que leur sens, et capables de vivre sans eux. »



Les livres sont mes compagnons d'évasion, une porte ouverte vers d'autres horizons. Chaque année, pour Noël, je m'offre un roman. Je prends le temps de le choisir, ne recherchant pas forcément la notoriété d'un auteur, d'un livre ou d'une maison d'édition. Je recherche un roman dense, original, bien écrit, et qui fait rêver. Et cette année, je me suis laissée tenter par « Kra » de John Crowley, suite à la critique très prometteuse de JustAWord que je remercie.

La couverture et des illustrations intérieures signées Sonia Chaghatzbanian sont superbes, mais je trouve vraiment dommage que l'impression soit de mauvaise qualité avec le titre en lettres dorées qui s'efface.



*

En raison de leur plumage noir, de leur croassement rauque et lugubre, de leur rapacité et de leur nécrophagie, les corneilles et corbeaux sont, depuis toujours, dépeints comme des oiseaux de mauvais augure, porteurs de mort et de malheur.



« C'est peut-être à cette époque que les jeunes Humains se mirent à lire leur destin dans les Corneilles qu'ils dénombraient :



Une pour la peine

Deux pour la joie

Trois pour une fille

Quatre pour un gars

Cinq pour l'argent

Six pour l'or

Sept pour un secret qu'on cache encore



Les Corneilles de la région auraient pu leur dire qu'on en voit toujours moins qu'il n'y en a en réalité ; mais, comme les rares flocons de neige qu'on reçoit sur la langue ou les feuilles mortes qu'on réussit à attraper, ce ne sont que ceux ou celles qu'on dénombre qui importent. »



Les corvidés ont une influence considérable dans de nombreuses cultures (amérindienne, scandinave, asiatique, grecque, romaine...). Les mythes, les légendes, les croyances se sont tissés depuis le début de l'humanité autour de ces animaux funestes.

La littérature de toutes les époques s'est également emparée de cet animal, considéré comme un intermédiaire entre la vie et la mort.



« Quand tu rentreras chez toi, tu vas raconter ton histoire, …, et cette histoire sera répétée, et répétée encore. Même quand tu seras mort, on continuera de la raconter ; tu parleras et agiras alors à travers cette histoire et tu seras à nouveau en vie. »



C'est ainsi que John Crowley, primé en 2021 pour ce récit, offre aux lecteurs un roman fantastique insolite dans lequel le rôle principal a été confié à une corneille nommée Dar Duchesne, la première de toute l'Histoire des hommes à avoir porté un nom à elle.



*

Alors que les conditions climatiques se dégradent sur la Terre, un vieil homme trouve une corneille blessée dans son jardin.

En la soignant, il se rend très vite compte que cet oiseau est différent de ses congénères et qu'il cherche à communiquer avec lui. Avec le temps et en écoutant avec plus d'attention les cris de l'oiseau, l'homme est stupéfait de le comprendre. Et c'est ainsi qu'il va écouter le récit de cette corneille vieille de deux mille ans, qui a voyagé et est descendu à plusieurs reprises dans le royaume des morts dans lequel elle s'est emparée du secret de l'immortalité.



*

Condamné à la vie éternelle, Dar a traversé les âges, de la préhistoire jusqu'à un futur indéterminé en déclin progressif, en passant par l'Europe médiévale, la colonisation du Nouveau Monde, et la guerre de Sécession.

Dar vole d'une période à une autre, et ses aventures, parfois ordinaires, d'autres fois magiques, offrent une vision personnelle de l'histoire des hommes à travers le temps.



« Il m'est à cet instant venu à l'esprit pour la première fois que Dar Duchesne a peut-être vécu des vies qu'il ne se rappelle pas aujourd'hui – des vies trop courtes, trop insignifiantes, ou tout bonnement perdues dans le temps et indisponibles pour en faire des histoires ou des souvenirs. J'y ai réfléchi. Je me demande en outre si les histoires qu'il me raconte, ou les vies qu'il se rappelle avoir vécues et quittées, relèvent d'un choix à ma seule intention. Celles que j'ai le plus besoin d'entendre. Il est possible qu'aux Corneilles il en raconte d'autres qui leur sont d'un grand intérêt. Celles-ci sont les miennes. »



Durant ce long récit, Kra va s'attacher à quelques humains, mais tout en gardant son instinct : une jeune fille chamane, un moine, un guérisseur amérindien, une jeune voyante aveugle et, enfin, le narrateur de l'histoire.

Pour ma part, je ne peux pas dire que je me sois attachée à Kra, alors que j'aime les oiseaux. Son appétit vorace de chair en putréfaction m'a refroidie et légèrement écoeurée. Mais j'ai aimé suivre ses aventures.



« Nous sommes maintenant faits d'histoires, mon frère. Voilà pourquoi nous ne mourons jamais, même quand ça nous arrive. »



*

L'histoire traverse l'espace et le temps, offrant de belles réflexions philosophiques sur la vie, l'importance du nom, l'appartenance à un groupe, le pouvoir des histoires, la mortalité, la mort.

Et malgré toute cette noirceur et cette morbidité, j'ai trouvé l'histoire lumineuse, emprunte de merveilleux et de magie.



*

Ce qui m'a beaucoup plu, outre l'écriture de l'auteur, à la fois poétique et imagée, c'est l'originalité du procédé narratif. En effet, l'histoire est racontée du point de vue du corbeau, par l'intermédiaire du vieillard. Ce sont bien les pensées de l'oiseau qui sont clairement exprimées, et sa propre voix résonne de son regard ignorant et lacunaire sur le monde des hommes.



L'auteur a sûrement fait des recherches assez poussées sur les oiseaux et en particulier les corneilles et les corbeaux car il réussit à incorporer subtilement dans l'intrigue leurs caractéristiques biologiques et leur comportement social, nous rendant Kra plus accessible.

*

L'écriture de l'auteur est vraiment très belle, à la fois onirique, imagée et contemplative. Certains passages sont magnifiques, d'autres effrayants, nauséeux ou répugnants.



« Si les Humains devaient décrire les Corneilles, j'imagine qu'ils les compareraient à une écharpe noire aérienne étalée depuis l'autre côté de l'horizon jusqu'au milieu du ciel. »



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« Kra » est un roman qui brouille les frontières entre les genres littéraires. Entre réalisme magique et Fantasy historique, John Crowley propose un roman unique, étonnant, ambitieux, une fable douce-amère captivante, mais également exigeante. Ce roman se lit et se digère lentement pour en apprécier toute sa richesse.

Si vous aimez les mythes, si vous êtes attirés par des romans atypiques qui dépassent les limites de genres littéraires, ou bien, si les corneilles vous fascinent, laissez-vous tenter par l'histoire de Dar.

Quoi de plus intrigant que de vivre les histoires d'une corneille chapardeuse et égoïste, porteuse de mort !



« Dans la Terre il est une Porte

Vers les Cieux – quelque part – Où le Tégument et l'Esprit – À jamais – se Séparent. »

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Kra

Le corax que je suis ne pouvait qu’être attiré par ce récit narré par une corneille. Idée romanesque originale ; que dis-je, ouverture sur un univers littéraire assez extraordinaire ! Pensez donc : la vie et la mort des hommes racontées par Dar Duchesne, la corneille. Et je me suis plongé dans ce roman, ambitieux et puissant dès le départ. On suit d’abord le corvidé accompagnant une jeune fille, Toque de Renard, et un chanteur, le Chanteur. Avec la deuxième partie, et dans une autre époque, Dar Duchesne fait la connaissance d’un « Frère », une espèce de religieux anachorète, et ses coreligionnaires qu’on appelle « les Saints ». Il les suit dans leur retraite et dans leur voyage. Il leur fait connaître un monde mystérieux – limbes ou enfer –, décrit sur le mode de l’Apocalypse de Jean ou à la manière d’un tableau de Brueghel. Pourtant, peu à peu, l’attention se relâche (la mienne en tout cas…). L’histoire tire en longueur, s’emberlificote, devient insaisissable. La corneille s’amourache d’une femelle castor ( ?) ; et elle va et elle vient, on ne sait trop où ; elle et les autres personnages cherchent, on ne sait trop quoi ; les détails et les digressions n’en finissent plus. Je reconnais qu’aux deux tiers environ de l’ouvrage, commençant à m’impatienter, je me suis mis à la lecture en diagonale. La fin, toutefois, m’a réconcilié avec la bonne impression du départ. Tout compte fait, s’il avait été aminci de quelques dizaines de pages, le livre ne s’en serait porté que mieux.
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Kra

Lecture difficile pour moi car exigeante.

Une narration complexe qui me l'a rendu lourde.

J'ai ressenti beaucoup de pesanteur dans ma lecture par la confusion entre réalité et imaginaire. Les histoires se sont souvent nimbées de brume et de flou pour moi, au travers des paysages vu par une corneille.

C'est donc l'histoire d'une corneille qui vit plusieurs vies et raconte son vécu au dernier humain qui vient de la recueillir.

Si c'est original dans la narration puisque nous avons le point de vue d'un oiseau sur l'homme, ce n'est en revanche pas du tout un roman d'action et d'aventure mais plutôt la description d'un monde et de ses contes et légendes qui rappellent un peu les nôtres....

L'auteur va distiller dans cette épopée des messages philosophiques, religieux et un regard sur évolution de l'homme et de ses croyances.

Le monde des morts est un thème très présent où les voyages de cette corneille y sont très oniriques et poétiques. Et finalement c'est sur la mort que ce roman posera mes réflexions. L'immortalité est-elle un cadeau quand on ne sait pas ce qu'est sa propre mort ?

Ce roman a vraiment un style à part. Il sort des classiques de la Fantasy. On n'aime ou pas. Un défi pour moi.

Au cours de ma lecture je me suis souvent demandée quelle herbe chamanique avait bien pu fumer John Crowley pour écrire cet univers... Parceque sans mauvais jeu de mots, c'est assez perché !

C'est donc une lecture fantasy très particulière qui ne plaira pas à tous. Mieux vaut être averti.

Avec une bonne concentration intellectuelle, un sens de la méditation et l'envie de découvrir notre monde d'une façon moins conventionnelle et onirique ça peut être une bonne lecture !😉

En ce qui me concerne je n'ai pas su apprécier cette lecture et je suis ravie de passer à un autre roman !
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Kra

Venez écouter l’histoire des nombreuses vies de la corneille Dar Duchesne. Retrouvez en Kra, un récit multiforme avec différents niveaux de lecture, d’une richesse et d’une finesse époustouflante. Soyez touché par la précision de la plume de l’auteur à retranscrire la sensibilité d’une corneille en langage humain et à évoquer le sujet de la mort tant dans sa banalité quotidienne que dans sa conception philosophique. Mais il parle avant tout des histoires qui traversent le temps. Pensez corneille, vivez corneille, mourez corneille et renaissez grandi par cette lecture.
Lien : https://dragongalactique.com..
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Kra

Dar Duchesne est une Corneille qui assiste à l'avènement de l'humanité avec un esprit critique que beaucoup d'humains lui envieraient.



Dans un futur très proche, une corneille blessée est recueillie et soignée par un homme. La corneille, qui parle notre langue, va alors lui révéler son immortalité et les histoires qu'elle a vécue depuis le début de l'humanité.



Le récit suit ainsi plusieurs époques.

Au début, la corneille vit avec ses congénères jusqu'à ce qu'elle rencontre et se lie d'amitié avec un shaman issue d'une tribu primitive. De par sa nature extraordinaire, elle va réussir à communiquer avec les humains. Elle apprendra ainsi à nommer les choses. Dès lors, elle nommera le Kra comme le royaume des corneilles et l'Ymr celui des hommes. Dar Duchesne explique le mode de vie des corneilles, comment elles ont acquis leur sinistre réputation de charognards et de mauvais présage.

L'auteur mêle des explications zoologiques et mythologiques dans un récit un peu confus où la corneille sert de témoin à l'avènement et au déclin de l'humanité. Les mondes imaginaires se mêlent à la réalité lorsque la corneille fait l'expérience de visites dans le royaume des morts, des fées ou au purgatoire où elle assistera au jugement d'âmes.

Lors d'un de ces épisodes, Dar Duchène va partir à la recherche du « bien le plus précieux » pour les hommes. Il trouvera ce bien et le perdra aussitôt ce qui lui vaudra sa malédiction. Devenu immortel, il deviendra le conteur, celui qui témoigne du passé mais qui ne peut sauver celles et ceux à qui il tient.

Condamné à mourir et à renaître sans cesse, la corneille nous parle également du deuil et de la mémoire. L'immortalité du conteur et de ses histoires est traitée de façon poétique, j'ai beaucoup apprécié.



Une écriture dense pour une lecture exigeante. De réflexions philosophiques en passages oniriques, l'auteur m'a plusieurs fois perdue dans ses messages. Au final, je ressors de ma lecture avec un sentiment mitigé. D'un côté j'ai fait un beau voyage en compagnie de cette corneille hors du commun et de l'autre, rien de marquant dans l'intérêt que j'ai pu avoir par moment.



Une lecture déconcertante mais plutôt agréable.

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Kra

Dans ma quête de découvrir de nouveaux horizons, et plus particulièrement dans le domaine de la sfff, je me suis laissée tenter par cette briquette à la bien belle (très belle) couverture et au résumé intriguant... qui n'a, ma foi, pas du tout pris sur moi.

Déjà on m'a vendu un "futur" aux notes post-apo, qui ne constitue que le prologue et la toute petite dernière partie. Meh.

Et puis, comment dire ... ? C'était hyper spécial. Très riche, assez dense, et surtout vachement abstrait. Intéressant, très clairement ! Mais vraiment, beaucoup trop ... perché (! - je suis particulièrement fière de ce jeu de mots, oui) pour que je sois capable d'en saisir la profondeur cachée entre les lignes.
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Kra

Le terme OLNI (Objet Littéraire Non Identifié) pourrait avoir été inventé pour Kra, tant c'est une lecture déroutante mais incroyablement marquante.

Kra, c'est l'histoire d'un témoignage. Un témoignage de la vie et de la mort, de l'évolution des espèces, des croyances et des mythes, du passé et de l'avenir. C'est aussi le témoignage d'une existence partagée entre deux espèces qui s'observent, se comprennent parfois et parfois refusent de le faire, qui apprennent l'une de l'autre mais restent toujours pleines de suprises et de mystère.

Une lecture intrigante, fascinante, qui ne parlera peut-être pas à tout le monde, mais qui emportera ceux qui y sont sensibles dans un voyage vertigineux, empreint de philosophie et de spiritualité.
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Kra

il existe parfois des rendez-vous raté et Kra pour moi en est un. Bien que le style de l'auteur soit particulièrement plaisant, impossible pour moi de plonger dans l'histoire, probablement trop perchée et pas vraiment dans mes envies du moment.



Après presque 4 décennies à lire de la fantasy je m'aperçois aussi qu'il est difficile de m'éloigner d'un peu trop loin d'univers dit "classiques".



je ferai l'impasse donc sur la notation, je pense que le pb c'est plutot moi et pas le livre :)
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