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Critiques de John Edgar Wideman (37)
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Damballah

Une douzaine de nouvelles écrites par un écrivain puissant et érudit, une sorte de Faulkner noir mais sans l’alcool, qui nous montre l’horreur de l’esclavage directement, sans l’éviter.

Très belle traduction de Jean-Pierre Richard qui la dédie à la mémoire de son confrère Rémy Lambrechts.

Salutaire !
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Suis-je le gardien de mon frère ?

« Suis-je le gardien de mon frère ? » nous interroge le titre sans nous dire d'emblée si on est sur un terrain plutôt biblique ou purement et geôlièrement (?) terre-à-terre.

« Brothers & Keepers » pour le titre original.

Par quel bout qu'on le prenne, une chose est sûre : on est devant une histoire de famille. Jamais simple, mais si en plus cette famille est africaine-américaine et que l'un de ses membres purge une peine de prison à vie, ça devient carrément une affaire dramatique.



John Edgar Wideman, à l'ouverture du livre, ça faisait un moment qu'il n'avait plus trop de nouvelles de Robby, de dix ans son cadet. Un éloignement, des routes différentes, des vies diamétralement opposées. Malgré tout, tacite et invisible, le lien n'est pas rompu, raison pour laquelle Wideman sait que des nouvelles, il ne va plus tarder en à avoir après un coup de fil de la matriarche l'informant que Robby est en cavale à la suite d'un de ses multiples plans foireux qui cette fois s'est conclu par la mort d'un homme. Dès lors l'auteur pressent, devine, sait que son frère va essayer d'entrer en contact avec lui. Et en effet, peu de temps après, Robby et sa petite bande de losers passent la nuit chez lui, puis repartent, puis se font serrer.

Procès - Jugement - Prison à vie.



Le décor est posé et Wideman peut défiler la contexture de son livre-témoignage.

Visiter régulièrement son frère en prison, l'interroger, l'écouter, écrire son histoire. Celle d'un jeune homme particulièrement beau et intelligent, mais en rogne, tout le temps. Une colère qui va tout dévaster, qui le portera vers les mouvements Noirs, espérant une révolution libératrice qui ne viendra pas. A la colère, se mêlent alors l'impuissance et la déception, autant dire qu'un boulevard à une vie faite de drogues, pertes de travail occasionnel et banditisme de bas-étage est tracé. Jusqu'au coup (minable lui aussi) de trop.



Ce qui, au départ, avait l'ambition d'être un livre qui revenait sur un fait divers tragique, y exposant les tenants et aboutissants, minutes du procès à la clef, finit par prendre un chemin parallèle, John Wideman s'interrogeant sur l'extrême différence des parcours que son frère (truand) et lui (universitaire) ont empruntés, leur éducation, leurs attentes respectives, les espoirs déçus d'un côté, une certaine réussite de l'autre, pour ne plus se consacrer qu'à une auto-introspection, en tant que proche, protecteur, n'ayant en définitive pas su être le gardien de son frère.



Un livre-document intéressant qui pose de bonnes questions mais dont malheureusement les bonnes réponses arrivent souvent trop tard. La voie que suivait Robby et ce qu'il allait y trouver au bout semblait (à posteriori, soyons honnêtes) une évidence. Avec le recul finalement, John Edgar Wideman, en pointant les faiblesses de son frère prend conscience des siennes, des manquements familiaux et de la dure expérience d'être Noir et pauvre dans l'Amérique des années 70.





PS : le livre ne le précise pas mais juste comme ça, de manière informative, Robby est finalement sorti de prison en 2019 après 44 ans d'incarcération. Souhaitons-lui de trouver la paix dans cette nouvelle vie.

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Écrire pour sauver une vie. Le dossier Louis..

1955, Emmett Till, 14 ans, est enlevé, torturé et assassiné à Chicago parce qu'il était noir et qu'il avait prétendument sifflé une femme blanche. le jour du procès des deux assassins mille personnes se pressent au tribunal plus qu'un jour de foire. Vingt-deux places pour les journalistes blancs, quatre seulement pour les noirs.



Un jury d'une blancheur immaculée largement constitué de fermiers. En plus Louis, le père d'Emmett, a été pendu en 1945 pour viol et meurtre commis en Italie, tel père, tel fils. Quel est votre verdict ? Non coupables ! Les deux prévenus sont tout sourire quand des félicitations leur sont adressées, après le verdict ils allument des cigares.



L'auteur va reprendre le dossier Louis Till, un dossier classé confidentiel et déclassé et divulgué à la presse,comme par hasard quelques jours avant le procès des assassins de son fils. Louis un mari violent qui dépense son salaire à jouer aux dés ou aux cartes . Sa femme lui a donné sa chance des tas de fois, maintenant c'est trop tard. Louis obligé de s'engager pendant la guerre pour échapper à la prison. Ne pas mélanger les contingents blancs et noirs, traiter les soldats de couleur avec respect, mais ne pas entretenir avec eux des liens d'amitié. Louis condamné à mort pour avoir été de la mauvaise couleur, au mauvais endroit au mauvais moment.



Procès d'une époque où tous les individus noirs de sexe masculin étaient coupables de vouloir violer les femmes blanches, aucun soldat noir pendu ne pouvaient être innocent.



Le livre n'est pas toujours facile à lire, car l'auteur fait des sauts dans le temps, mélange fiction, faits réels et souvenirs d'enfance, mais il constitue un plaidoyer conte la justice inégale suivant la couleur de la peau de l'accusé. Une réflexion utile sur la question raciale aux Etats-unis mais aussi sur les relations entre père et fils dans la communauté noire américaine.



Rien ne prouve que Louis était innocent, mais tout démontre que son procès fut bâclé, voir orienté et surtout la certitude qu'Emmett a payé de sa vie l'erreur de son père.




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Écrire pour sauver une vie. Le dossier Louis..

Emmett Till, l'emblème sacrifié d'une innocence, coupable de sa seule couleur de peau. 1955, ce jeune garçon de 14 ans issu du Nord vient rendre visite à sa famille dans le Sud... Sud où la ségrégation est féroce, où le sacrilège d'être familier avec une Blanche vous punit de mort. Ce visage écrasé, tuméfié, martyrisé et même plus humain, sa maman a voulu, avec un cercueil au couvercle de verre, que la monde entier voit ce qu'on avait fait à son petit... Ce que la haine de deux Blancs avait généré. Deux blancs acquittés par un jury... blanc.

Seule tentative désespérée pour faire tout de même condamner ces deux ignobles bourreaux, prouver le kidnapping d'Emmett par les deux hommes, débarqués en pleine nuit pour le cueillir chez lui et lui donner la leçon qu'il méritait... Seulement, son propre père, Louis Till, fut lui-même une victime de la "Justice" blanche.



Soldat durant la seconde guerre mondiale, ce combattant noir, discriminé par sa propre troupe (quelle ironie hypocrite quand on y songe que ces Américains prétendument débarqués pour sauver les Juifs de la persécution nazie, eux qui persécutaient les leurs, sous prétexte qu'ils étaient noirs...), fut accusé de viol sur deux Blanches et de meurtre... Cette seule raison a empêché qu'un tant soit peu de justice soit rendue à Emmett...



Et c'est donc sur le dossier Louis Till que John Edgar Wideman se penche. Louis Till qui fut reconnu coupable et pendu haut et court... Il avait 23 ans.



Sauf que l'auteur dispose de bien peu d'éléments et qu'il remplit donc les blancs (si j'ose dire !) par de la fiction dans le but d'approcher la vérité.

L'exercice pouvait s'avérer intéressant (à l'instar de Laurent Binet avec HHhH), mais s'est avéré, pour moi, mal négocié. Beaucoup de digressions, de remplissage et au final, l'ennui a pour par part rempli les cases vides... A regret. J'aurais largement préféré que l'auteur se penche davantage sur Emmett plutôt que son père. Son histoire dramatique, largement connue aujourd'hui encore des Noirs Américains qui y retiennent une menace pesant toujours sur eux, m'ayant toujours beaucoup touchée.

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Où se cacher

"Traficoter pour rester en vie" telle est la devise de Tommy un voyou noir de vingt-cinq ans qui se retrouve en cavale et accusé d'un meurtre qu'il n'a pas commis sur un parking du quartier (noir)de Homewood à Pittsburg.

"Petit fainéant de négrillon" est l'un des surnoms dont se voit affublé le jeune Clément, débile léger en mal de mère, un coup balayeur chez le coiffeur "Big Bob", un coup commissionnaire.

On la dit folle dans sa "cabane de chien" tout en haut de Bruston Hill, mais elle est surtout bizarre Maman Bess depuis qu'elle a perdu son fils unique à la deuxième guerre et son homme qu'elle aimait et qui l'aimait.

Trois solitudes.Trois destins qui se croisent (car Tommy est l'arrière petit fils de la soeur de Maman Bess et Clément lui fait les courses). Trois drames.Une tragédie à une époque où les "blancos" pourchassent encore les "négros" et tirent sans sommation.

Où se cacher....lorsque l'on est mort si l'on est rattrapé? Dans une planque bien sûr. Et voilà Tommy chez Maman Bess mais la cohabitation sera mouvementée! Ce roman est excellent de par son contexte historique et sa trame psychologique (ex:Tommy, en "pattes d'ef et débardeur noir" "soigne sa dégaine" mais se remet ici en cause revivant certains épisodes de sa vie).

Les personnages sont émouvants. Maman Bess, sous des dehors pas commodes est sentimentale, Clément est un tendre qui s'emmêle dans les chiffres et croit voir des fantômes. L'épisode de Tommy qui repense à son fils "Sonny" est très fort.

John-Edgard Wideman, écrivain noir américain a été comparé à Faulkner.Son écriture alerte et imagée (ex: "la tête comme une boule de maïs mal cuite" ou "la main a des yeux de partout") est originale et agréable à lire

Il situe toujours ses intrigues à Homewood, soutient la communauté noire victime de préjugés et de racisme mais décrit aussi le sordide "ghetto noir". Où se cacher est le deuxième volet de la trilogie "Homewood" après Damballah mais ce récit fort romanesque peut se lire indépendamment.

Je ne connaissais pas cet auteur mais ce fut une belle rencontre!
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Écrire pour sauver une vie. Le dossier Louis..

L'éternel problème du racisme aux Etats-Unis traité ici à travers le « procès » livré à un soldat noir accusé de viol, et celui des meurtriers de son fils, finalement acquittés.

C'est tentant. Mais que c'est confus ! Tout s'emmêle, le procès du père, celui du fils, les états d'âme de l'auteur. Je me suis perdu dans ce fatras, je n'ai pas su m'en tirer , et le livre m'est tombé des mains 25 pages avant la fin.

Je m'en veux un peu !
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Écrire pour sauver une vie. Le dossier Louis..

Les deux assassins d'Emmet Till, jeune gamin de quatorze ans sortiront libres du tribunal, libres, la cigarette au bec et hilares. Le jury du Mississipi composé exclusivement de blancs, a délibéré pendant une heure...une heure pendant laquelle les membres ont également mangé le repas qu'ils avaient demandé qu'on leur porte. Emmet était un gamin noir venue de Chicago . Il avait eu l'audace insolente de siffler une femme blanche. Alors il l'ont enlevé, tabassé à coups de poings, en lui écrabouillant le visage, tué d'une balle dans la tête, et ont jeté à l'eau, "le corps mutilé avait été jeté dans les eaux de la Tallahatchie lesté d'un cylindre d'égreneuse à coton de trente-cinq kilos arrimé à son cou par du fil barbelé".

Roman ? Non, triste réalité d'un meurtre raciste commis en 1955, vérité des images trouvées sur le Net du visage du gamin, des mines réjouies des deux meurtriers sortant libres, de la salle du tribunal qui les a relaxés.

La maman tentera de les faire rejuger, non plus pour crime, mais pour enlèvement...En vain...Le tribunal refusera de réexaminer le dossier car Louis Till, père d'Emmet, soldat noir engagé dans l'armée américaine combattant en Europe avait été condamné à mort pour viol et meurtre d'une femme blanche en Italie et mourut par "Asphyxie par pendaison juridique" selon le certificat de décès militaire

Affligeantes réalités de cette démocratie américaine qui refuse de juger une affaire du fait du passé du père d'une victime, qui lie deux affaires indépendantes l'une de l'autre.

Les faits sont avérés. Ce n'est pas une élucubration, c'est le cauchemar de la réalité.

John Edgar Wideman, auteur noir décortique ces deux affaires, qui n'en sont qu'une : le racisme de la société américaine et de l'armée américaine

C'est un livre éprouvant et exigeant...un livre qu'on ne peut lire en se laissant passivement emporter par l'auteur, en suivant le fil d'une histoire.

Éprouvant d'une part, car il plonge le lecteur dans le passé vieux de soixante à soixante-dix ans des États Unis racistes. Une armée qui avec ses boys blancs libérait l'Europe, des boys qu'on retrouvera sur toutes les photos d'époque..les soldats noirs quant à eux étaient affectés aux régiments non combattant du train, des transmissions....des soldats qu'elle cachait et que des tribunaux militaires punissaient, pendaient et enterraient à part dans les cimetières militaires de France. Le dossier militaire de Louis Till porte la mention "mort hors combat dû au comportement du soldat". Cette société américaine apportait la liberté mais brimait certains de ses soldats et écrivait "Il est conseillé à l'ensemble des hommes de traiter (les soldats de couleur) avec respect mais de ne pas entretenir des liens d'amitié avec eux"

Éprouvant aussi pour le lecteur, du fait de nombreuses redites, de digressions de l'auteur, mêlant son passé personnel, son vécu de gamin noir et celui d'Emmet Till. Ils avaient tous deux le même âge. Ils ont tous deux connu la condition des noirs. L'auteur arrive à consulter le dossier du procès du père du gamin, un dossier fouillis dont il écrira "ce désordre peut se révéler rédhibitoire."...Malheureusement il n'arrive pas à lui donner une plus grande clarté...il y a trop d'aller-retours, de digressions personnelles ou historiques. Une condamnation à mort vraiment pas claire. Cette impression de désordre pourrait également s'appliquer à s'appliquer également à plusieurs passages de ce livre

'ai par contre beaucoup apprécié cette découverte de la société américaine, cet aspect trop méconnu de l'armée américaine, bien éloigné des images du débarquement, des GI blancs offrant des cigarettes, embrassés par les parisiennes..

C'est sans aucun doute pour cela aussi qu'il mérite d'être lu


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Damballah

Comme Faulkner, Wideman a un comté fictif, Homewood ; comme Faulkner, Wideman parle de la société sudiste ; pas comme Faulkner, Wideman est noir. Ce livre est un recueil de nouvelles qui se déroulent dans le comté de Homewood et centrées sur la femme de Lizabeth Lawson. L'arbre généalogique, très utile, figure au début du livre. Ici, plus encore de bruit et de fureur : Damballah est une divinité du vaudou (au début du livre une citation de Maya Deren) et Wideman, lui-même marqué par la violence (un frère incarcéré si mes souvenirs sont bons), n'est pas un tiède. Le possédé par Damballah laisse un contremaître pour mort, les familles se délitent, on trouve des bébés abandonnés, les maris maltraitent les femmes, les frères poussent les sœurs dans les escaliers. Le miracle de ce recueil est qu'on lit tous ces événements, pour partie sordides, un peu comme ces récits fantastiques ou d'horreur ou pour certains, comme ces contes du Sud en partie cruels, en partie folklorique (comme ceux de Joel Chandler Harris par exemple) et que, sans laisser indifférents ou banaliser la violence, ils ne provoquent pas le dégoût, parfois ils fascinent même, façon vaudou justement. Abandonné par Dieu, il ne reste pour Wideman plus à l'homme (surtout noir mais pas seulement) qu'à se prendre en main. Mais dans ce recueil c'est plus un espoir, une chanson de Reba Love Jackson, qu'une réalité.
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Deux villes

DEUX VILLES de JOHN EDGAR WIDEMAN

Les histoires et les lieux se chevauchent, John Africa est retrouvé dans une pelleteuse quand ils ont démoli l’immeuble, il manquait sa tête. Il s’appelait Dogman aussi, parce qu’il promenait les chiens du quartier pour quelques cents, ils s’étaient rencontrés au bar d’Edgar, il y avait beaucoup de bruit, il n’avait pas compris son nom, ils avaient dansé. En arrivant il avait reconnu la maison des grands parents pleine de ronflements, il n’y avait pas de lumière, il butait souvent dans les jouets. Il se demande si la fille avec laquelle il va coucher savait qu’il avait habité ici, à Cassina. Elle vit seule depuis que son mari est mort du sida en prison et que ses 2 garçons ont été tués par balles. Quand elle regarde les gamins jouer elle se dit que c’est peut-être l’un d’eux qui l’a fait. Dans la maison il reste seulement monsieur Mallory. Quand elle est allée chez Edgar avec la jolie robe repassée pour l’occasion, il lui a plu, elle est rentrée avec lui mais elle veut plus d’homme, c’était une fois seulement, elle veut plus pleurer, elle avait tout fait comme il faut avec les enfants et son mari, trop dur de recommencer. Des fois elle parle avec monsieur Mallory, lui aussi il a eu une vie, il en aurait des choses à dire, mais il crache ses poumons avec du sang, il aura pas le temps..,

Les romans de Wideman nous plongent dans les villes américaines, dans la population noire, leur difficulté à s’extraire de la violence, à construire des vies un peu stables. Les gangs, la violence, la répression, la ségrégation sont au cœur des «deux villes », Pittsburgh et Philadelphie, Cassina cette femme jeune encore qui aura tout fait pour s’en sortir avec sa famille, qui voudrait y croire avec cette rencontre mais qui n’a plus la force. Un roman aux accents faulkneriens, pas facile à lire, on peine à se retrouver dans les images et les mots qur balance Wideman, un grand auteur afro-américain, un peu méconnu en Europe, que j’avais découvert avec le Rocking-chair qui bat la mesure, primé par un faulkner Award en 2008. Essayez le.
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Suis-je le gardien de mon frère ?

L'écrivain parle de son frère en prison, de la vie de celui-ci, et se demande pourquoi. Les deux hommes sont nés dans la même famille, ont eu les mêmes chances au départ, mais leurs chemins se sont vite séparés. L'un a choisi les mots et s'est fait une place parmi les intellectuels reconnus du pays, l'autre a pris la voie de la révolte et de la violence. Choisit-on son destin? Est-on responsable de sa vie? De celle de ses proches?
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Écrire pour sauver une vie. Le dossier Louis..

Alors ici il s'agit de l'Amérique des années 50 d'une part, l'affaire Emmet Till, jeune noir américain assassiné à l'âge de 14 ans (pour avoir soit disant siffler une blanche) ; et en parallèle l’exécution de son père Louis Till, pendu sur condamnation de l'armée pour un viol soit disant commis en Italie pendant la guerre.

L'auteur mixe faits réels et historiques ( appuyés par des extraits du dossier Louis Till qu'il s'est procuré puisqu'il n'est plus classé secret défense ), extraits totalement fictifs et enfin, quelques passage de sa propre enfance.



Pour le fond la volonté d'éclairer ces affaires est louable et intéressante...hélas pour la forme on s'y perd!

L'alternance des deux affaires, le réel , le fictif...sans structuration précise m'a noyée!

Je retiens toutefois que les soldats noirs de la deuxième guerre n'étaient (alors qu'ils combattaient pour leur pays!!) que très mal considérés par l'armée! Victimes de blâmes et mauvais traitements par leurs équivalents les soldats blancs!

Un sujet rarement abordé je trouve; qui égratigne et pas qu'un peu l'image idyllique des GI nos "sauveurs"....
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Le projet Fanon

Difficile de résumer ce livre, ni même de le qualifier. À partir du projet d'écriture de la biographie de Franrz Fanon, John Edgar Wideman nous livre un texte foisonnant, érudit, parlant du psychiatre et de son engagement dans la lutte contre le racisme et le colonialisme mais aussi de la réalité des États-Unis à ce sujet. Il nous fait part du travail de l'écrivain, de ses doutes, de la création artistique... On y rencontre Fanon, bien sûr, mais aussi Thomas, qui a reçu une tête coupée par UPS, Jean-Luc Godard discutant avec JEW, son frère emprisonné depuis ses jeunes années, sa mère qui a rencontré Fanon lors de son séjour à l'hôpital...

Un extrait : "Comme vous l'avez sans doute remarqué par vous-même, j'ai du mal à préciser si mon projet en cours sera fiction ou pas, roman ou mémoires, science-fiction ou histoire dramatique, bonjour ou au revoir. Un simple coup de pouce d'un côté ou de l'autre et peut-être qu'il pourrait entrer dans l'une de ces catégories. D'un autre côté, du côté de la main censée vérifier ce que fait l'autre, ce petit coup de pouce, ces catégories pourrait-on dire, c'est sur elle que j'ai écrit ou tenté d'écrire pour y échapper, pas seulement ces dernières années mais depuis le tout début."

Une œuvre fascinante pour les gens curieux de l'acte d'écriture et qui connaissent un peu Fanon. Je me suis régalée.
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Écrire pour sauver une vie. Le dossier Louis..

Louis Till, soldat noir de l'armée américaine, est condamné à mort pour viol à la fin de la deuxième guerre mondiale.

Son fils Emmet sera tué en 1955 à Chicago, à l'âge de 14 ans, par des jeunes blancs. Le jury, tout aussi blanc, considère que le crime supposé du père justifie le meurtre du fils. Les assassins seront acquittés.



L'auteur s'immerge dans le dossier "Louis Till" pour en révéler les incohérences , mensonges et abus.

Tout en enquêtant, l'auteur se plonge dans sa propre histoire. "Le but premier du projet Louis Till est de sauver un fils et un frère. De me sauver moi-même." Personnages et auteur de confondent parfois.



Ce roman est un blues qui chante les douleurs de Louis, d'Emmet et de l'auteur. Les relations entre père et fils et la difficulté de se construire en l'absence d'un père. Les racines et la notion d'appartenance. Comment être fier de ses racines lorsque votre communauté est rejetée, stigmatisée, méprisée?

Les longues phrases et paragraphes qui se succèdent nous entraînent sur les interminables routes du Sud où la ségrégation est encore si présente.



Puis le roman s'anime, les phrases se raccourcissent, s'accumulent. Les verbes se succèdent dans le rythme syncopé du jazz. Le rythme est intense, la tension monte, la violence s'installe, pour mieux nous faire réagir.



Ce roman c'est la recherche de la vérité. Celle de Louis, celle d'Emmet, celle de l'auteur. Un morceau de soul dans lequel il décrit avec sincérité cette Amérique noire méprisée, rejetée. Les descriptions de fragments de vie quotidienne sont justes. Ils donnent vie aux personnages et suscitent l'empathie du lecteur face à la souffrance vécue.



La narration est particulière, la temporalité décousue. Récits et discours se mélangent. Les voix de l'auteur, des narrateurs et des personnages se confondent, basculent, s'interchangent tel un kaléidoscope monochrome où le blanc serait plus puissant que le noir.



Nous ne saurons jamais si Louis Till était coupable ou non. La vérité c'est qu'en raison de sa couleur de peau , il n'aura pas droit à un procès équitable. Et qu'en raison de leur couleur de peau, les assassins de son fils seront acquittés.



Puissent les multiples voix de ce roman s'unir pour dénoncer les préjugés , la ségrégation, le racisme . Et appeler à l'égalité des droits pour tous.
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Suis-je le gardien de mon frère ?

J'ai mis trois semaines à lire ce livre. En fait, il est décomposé en trois parties et c'est la première partie qui m'a fait très peur. J'ai toujours vécu dans un monde où toutes les agressions extérieures étaient rendues moins significatives dans ma vie par rapport au calme et à la paix que l'on pouvait ressentir à la maison. La colère des gens je ne connais pas. Les disputes oui mais pas la colère au niveau de celle qu'exprime John Edgar Wideman. Cet un auteur noir-américain très connu d'après ce que j'ai pu lire sur Internet. Il a été élevé dans le ghetto noir de Pittsburgh. Il "s'en est sorti". Aujourd'hui il est professeur dans une université, vit avec sa femme blanche (c'est un détail qui nous paraît inutile aujourd'hui mais au début des années soixante dix il y avait très peu de couples mixtes : John Edgar Wideman en fait un élément de sa réussite personnelle), a deux enfants (un au moment des faits). Il reste en contact avec sa mère.



Au milieu des années soixante dix, il apprend par un coup de téléphone, il apprend que son frère Robby, de dix ans son cadet et dont il a choisi le prénom, vient de tuer un homme avec deux de ses copains et qu'il est en cavale. Trois mois plus tard, Robby arrive chez lui pour une dernière nuit de repos. Il sera arrêté le lendemain, son frère avec lui et ce même si il est professeur et très respectable. Lui sera libéré très rapidement, ce n'était qu'une garde à vue. Robby restera toute sa vie en prison. C'est ce que raconte cette première partie mais c'est surtout la colère d'un homme qui s'exprime : qu'est ce qui a fait que Robby est le seul enfant de la famille a avoir dérapé ? Est ce que c'est de sa faute à lui qui l'a tout bonnement laissé tomber pour ce construire sa vie pépère ? Est-ce que c'est e la faut de la société ? Pour nous dire cela, John Edgar ne prend pas un ton professoral mais celle d'un homme qui vient de loin et qui voit que finalement il pourra se donner tout le mal qui veut, il restera toujours le petit gars du ghetto. Et pourtant, il se rend compte qu'il a perdu le contact avec sa famille. Il n'est ni là ni ailleurs. D'où cette position ambiguë.



Après ce choc, j'ai laissé passer une semaine et attaqué la deuxième partie. Il y a alternance entre la voix de Robby qui nous décrit comment il en est arrivé là avec le langage d'un gars des rues et la voix de John Edgar Wideman qui nous livre ces reflexions sur le récit de son frère, sur la nature de la société, sur sa propre personne et sa propre vie. C'est une partie passionnante parce qu'elle décrit très bien comment les noirs-américains étaient traités dans les années soixante-soixante dix : toutes les vexations, petites ou grandes, le fait de ne pas avoir de bon travail parce qu'on ne pouvait pas faire d'études convenables, la drogue pour oublier. C'est une partie très instructive à mon avis.



La troisième partie est apaisée. On sent que les deux frères ont commencé à se comprendre, qu'il renoue des liens. C'est là où on voit, si on en avait besoin, que Robby est un gars bien. Finalement, c'est la vie qui ne lui a pas donné sa chance.



En conclusion, c'est un roman aux modes narratifs très divers. Cela peut parfois dérouter. J'ai plusieurs fois voulu abandonner parce que ce n'était pas mon monde mais je me suis accrochée et j'ai bien fait parce que c'est un livre nécessaire.
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Mémoires d'Amérique

Si la littérature permet de mettre en mots la seule question qui vaille, celle de l'existence humaine, alors les mots de John Edgar Wideman, incontestablement répondent à ce défi.

Avec des histoires courtes, dans un rythme effréné, sans respiration, sans reprendre souffle, pour dire la colère d'une vie déclinée dans l'écho d'autres vies, celles qui tissent la culture afro-américaine aux Etats Unis, mêlée à jamais à celle de l'Empire, dans le triomphe d'une autre couleur.

"Trous Noirs, Espaces Blancs.Trous Blancs, Espaces Noirs. Quelle différence"

John Edgar Wideman, dont le fils vit encore en prison, dont le frère a passé quarante ans derrière les barreaux, nous livre une écriture écorchée, hallucinée, dans un va et vient où se mêlent le récit de soi, le souvenir des autres, la fiction et l'histoire. Le traitement du temps se joue de notre bonne vieille temporalité, comment ne pas faire rappel plus cinglant, à des siècles d'esclavages, qui n'en finissent pas de durer sous d'autres formes.

Ainsi transforme t-il en siècles ces dernières instants avant de sauter du pont de Williamsburg, ainsi évoque t-il dans d'incroyables minutes, sa mère retenant le temps pour conjurer la malédiction du 13 et faire naître son fils après les coups de minuit. Ainsi se joue t-il aussi des formes, les petits morceaux des collages de Romare Bearden , ne prennent-ils pas plus de place que le tableau tout entier?C'est dire sans détours la place que peuvent occuper dans la saga américaine, tous ceux qui ont fracassé leurs vies de noirs américains dans le passé commun: Emmet Till, Nat Turner, John Brown devenu noir...

Je garde du livre, la musique de Sonny Rollins et le cri lancé par l'écrivain à son étudiante (enseigner l'écriture) :

"Prenez le risque de laisser cette jeune femme faire ce que vous ne feriez jamais...Libérez vous, sortez du droit chemin hors des limites de l'histoire" : Des lignes-manifeste, sur une leçon de littérature qui abolit les frontières entre la fiction, le réel, et L Histoire.

Bravo.
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Écrire pour sauver une vie. Le dossier Louis..

À éviter.
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Écrire pour sauver une vie. Le dossier Louis..

Écrire pour sauver une vie - Le dossier Louis Till, par John Edgar Wideman. Récit combattif qui se développe dans une ambiance poétique grave, inquiète, qui prend pour thème la situation déclassée des Afro-Américains dans leur pays.

En 1955, Emmet Till, un jeune Noir, 14 ans, résident à Chicago, part voir des parents dans le Sud des États-Unis. Sous le prétexte qu’il aurait sifflé une fille blanche, il est capturé chez ses parents, torturé, défiguré, tué et jeté dans la rivière. Repêché, il retourne dans un cercueil à Chicago. Ses assassins, blancs, jugés par des jurés blancs, sont acquittés. Le jury avait prétexté un antécédent familial : le père d’Emmet, Louis Till, soldat engagé dans l’armée américaine vers la fin de la deuxième guerre mondiale, avait été condamné et pendu pour viol et meurtre en Italie, en 1945. Tel père, tel fils, a estimé le jury blanc, tandis que la communauté noire a érigé l’adolescent en martyr des droits civiques.

L’auteur qui peut s’identifier à Emmet, car Noir et du même âge que lui au moment du meurtre, s’interroge pourtant sur le parcours du père, Louis, justifiant le sous-titre du livre « Le dossier Louis Till ».

Il s’oblige à enquêter - il fait la demande et reçoit le dossier militaire confidentiel, vieux de plus de soixante ans - et à combler les hiatus et approximations du dossier par des comparaisons plus ou moins risquées avec son propre père, mais surtout par ce que produit son imagination. Il entremêle ainsi autobiographie, faits soit-disant établis (par la justice militaire), douteux bien sûr, et récit fictif reposant sur des hypothèses dont il se fiche qu’elles soient étayées, pourvu qu’elles soient vraisemblables : ainsi l’armée américaine ne sait pas quoi faire de ses soldats noirs, qu’elle ne veut pas mêler aux anglo-saxons ; l’encadrement considère qu’à la différence de ceux-ci, les soldats afro-américains sont des délinquants, des voleurs, des criminels en puissance, qui ne peuvent que vouloir violer les femmes blanches. Ces soldats de seconde zone qui ne vont pas au front, constituent ainsi des suspects idéaux, quand des crimes sont commis. L’auteur se rendra en France où est enterré Louis Till, dans le carré des « morts sans honneur » d’un cimetière militaire, où la très grande majorité de ceux-ci sont noirs.

Ce récit hallucinant, curieusement construit - haché, sautillant, désordonné entre ses pôles personnels, “établis“ et imaginaires -, mais aussi traversé d’un lyrisme ombrageux, plein de douleur et de rage, ausculte avec fièvre une société minée par le racisme, l’injustice, la violence impunie.
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Deux villes

John Edgar Wideman est un écrivain Afro-américain, né en 1941 à Washington mais c’est à Homewood, un des ghettos noirs de Pittsburgh, en Pennsylvanie, où sa famille est installée depuis plusieurs générations qu’il passe son enfance. Excellent élève et très bon joueur de basket-ball, ce sport lui servira de ticket d'entrée à l'université et en 1959 il intègre l'Université de Pennsylvanie à Philadelphie. En 1965, il épouse une femme blanche, Judith Ann Goldman, avocat, avec qui il a trois enfants. En 2000, il divorce de Judith Goldman et se remarie, en 2004, avec l'auteure française Catherine Nedonchelle. En 1994, son deuxième fils Jacob est condamné à la prison à vie pour meurtre. Considéré comme un des grands écrivains américains contemporains, sa carrière est marquée par sa fulgurance et sa réussite exceptionnelle couronnée de multiples prix prestigieux. Son roman, Deux villes (1998) vient d’être réédité.

Livre difficilement résumable comme on va le voir plus loin, mais disons pour en faire une approche minimale qu’il s’agit d’un roman éclaté, roman choral où les intervenants, Kassima, Monsieur Mallory et Robert Jones vont nous faire ressentir – dans la mesure du possible – leurs conditions de vie ou ce que c’est que d’être un Noir, à Philadelphie ou Pittsburg : les guerres de gangs qui tuent vos enfants, les flics, le racisme (« La haine des mecs blancs pour les Noirs c’est pas nouveau. Quand il s’agit du péril noir tous les blancos du monde parlent la même langue »)… Mais trois voix qui disent, chacune à leur manière, qu’on peut s’en tirer ou du moins qu’on doit résister.

Rapide esquisse des trois acteurs : Kassima, son mari est mort du sida et ses deux fils ont été assassinés, pourtant une volonté farouche l’anime, elle survivra car elle le veut, « Après la mort de mes fils et celle de leur papa j’ai décidé que je voulais continuer à vivre. » Monsieur Mallory, vieil homme malade, il loge dans une pièce de la maison de Kassima ; photographe, il archive la mémoire de son peuple, dans le roman il représente une sorte de sage. Robert Jones, la cinquantaine, il pourrait être l’homme d’un nouveau départ pour Kassima, encore faudrait-il qu’il renonce à jouer les malins dans ce ghetto régi pas la loi des gangs, « Je t’aime, mon loup. Je t’aime, je t’aime, je t’aime. Mais je suis incapable d’aimer encore un autre mort » le prévient-elle.

Les récits des uns et des autres s’entremêlent, les époques et les lieux varient Philadelphie/Pittsburg mais aussi un magnifique chapitre en Italie où Mallory a fait la guerre. L’entame du bouquin est franchement complexe à lire, dans ce style très afro-américain où l’écriture se fait rap revendicateur, tenez-bon ça s’arrange ensuite. Ca reste pourtant un signal fort qui se confirmera jusqu’à la fin, John Edgar Wideman est un grand écrivain, quel style ! Je pourrais même écrire quels styles ! Car selon les situations ou les voix qui s’expriment, l’écriture diffère, le rap du début se fera écriture lyrique d’un grand classicisme durant l’épisode italien, à moins que ce chant choral ne soit un blues sublime au fil d’autres pages.

Alors certes, le déroulé du récit n’est pas toujours évident à suivre (réflexion à l’intention des lecteurs néophytes) mais voilà un sacrément bon bouquin de vraie littérature qui lorsqu’on y entre vous choppe et ne vous lâche plus tant il est émouvant.



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Écrire pour sauver une vie. Le dossier Louis..

Un très grand livre par son style et sa construction. la vie de l'auteur, celle du jeune noir dont il raconte la mort et celle de son père condamné par un tribunal militaire pendant la seconde guerre mondiale s'entremêlent et s'influencent; une très belle manière d'écrire une vie ! Il est toujours difficile (pour un français) de s'identifier à un afro-américain dans une société dont toutes les traces ségrégationnistes n'ont pas disparu, ce qui rend la lecture un peu difficile et explique sans doute le faible attrait qu'a suscité ce livre (1 critique) malgré le prix qu'il a reçu. Lisez la très belle critique de l'autre lectrice, bien supérieure à la mienne.
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Suis-je le gardien de mon frère ?

Dans les années soixante-dix, John Wideman apprend que son frère Robert ainsi que deux de ses amis sont en cavale après avoir tué un homme. Qu'est-ce qui a fait que son frère Robby soit le seul de la famille à mal tourner ? Pourquoi lui-même s'en est-il sorti ? Wideman raconte la vision d'un homme noir dans un monde blanc, la jeunesse de Robby, ses visites à la prison...



Ce livre n'est pas vraiment un roman, c'est une réflexion de l'auteur sur sa vie et surtout sur son frère qui a fini en prison. Il se sent coupable et exprime le besoin d'écrire un livre sur cette rencontre entre lui et son frère. Il a l'impression de redécouvrir Robert avec qui il a dix ans d'écart. Ce n'est pas une description linéaire mais par thème, il parle de la prison, de sa famille... mais il laisse aussi parler son frère qui raconte comment le meurtre s'est passé, la vie dure en prison, ses regrets, son envie de s'améliorer... Certains passages m'ont un peu perdus mais c'est un livre très fort qui montre la douleur d'une famille. L'auteur montre aussi sa colère envers les racistes qui ne considère pas les noirs comme des personnes à part entière.



C'est un livre que je ne regrette pas d'avoir lu même si le thème de la prison est assez dur et la construction du livre assez complexe. Je relirai cet auteur.
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