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Jean-Pierre Richard (Traducteur)
EAN : 9782070767311
264 pages
Gallimard (28/10/2004)
3.92/5   12 notes
Résumé :
Damballah constitue le premier volet de la "triloge de Homewood" qui a porté John Edgar Wideman au rang d'auteur américain majeur. Homewood, c'est ce quartier de Pittsburgh où s'installa, vers 1840, un couple mixte formé d'une esclave évadée et du fils de son maître. De leur union naquit une dynastie dont Wideman, dans ce cycle de récits, réinvente les destins sur plus d'un siècle, s'appropriant les lieux de son enfance pour en faire une contrée mythique. Ce bouleve... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Une douzaine de nouvelles écrites par un écrivain puissant et érudit, une sorte de Faulkner noir mais sans l'alcool, qui nous montre l'horreur de l'esclavage directement, sans l'éviter.
Très belle traduction de Jean-Pierre Richard qui la dédie à la mémoire de son confrère Rémy Lambrechts.
Salutaire !
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Comme Faulkner, Wideman a un comté fictif, Homewood ; comme Faulkner, Wideman parle de la société sudiste ; pas comme Faulkner, Wideman est noir. Ce livre est un recueil de nouvelles qui se déroulent dans le comté de Homewood et centrées sur la femme de Lizabeth Lawson. L'arbre généalogique, très utile, figure au début du livre. Ici, plus encore de bruit et de fureur : Damballah est une divinité du vaudou (au début du livre une citation de Maya Deren) et Wideman, lui-même marqué par la violence (un frère incarcéré si mes souvenirs sont bons), n'est pas un tiède. le possédé par Damballah laisse un contremaître pour mort, les familles se délitent, on trouve des bébés abandonnés, les maris maltraitent les femmes, les frères poussent les soeurs dans les escaliers. le miracle de ce recueil est qu'on lit tous ces événements, pour partie sordides, un peu comme ces récits fantastiques ou d'horreur ou pour certains, comme ces contes du Sud en partie cruels, en partie folklorique (comme ceux de Joel Chandler Harris par exemple) et que, sans laisser indifférents ou banaliser la violence, ils ne provoquent pas le dégoût, parfois ils fascinent même, façon vaudou justement. Abandonné par Dieu, il ne reste pour Wideman plus à l'homme (surtout noir mais pas seulement) qu'à se prendre en main. Mais dans ce recueil c'est plus un espoir, une chanson de Reba Love Jackson, qu'une réalité.
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Homewood, Pittsburgh. C'est dans ce quartier à dominante Afro-américaine où John Edgar Wideman a passé son enfance, que son regard s'est forgé, que ses expériences de vie se sont construites. C'est à partir de la mise en fiction de la vie de ce quartier, dont il a exploré les différentes dimensions, et de la vie de sa famille qu'il raconte l'histoire de l'Amérique noire.

L'autobiographie, le récit passé et la fiction se mêlent. Je ne sais pas exactement qu'elle est la réalité de l'arbre généalogique présenté en introduction, de cette Sybela Owens, ancêtre esclave fugitive enlevée par un Blanc qui vécu en couple avec elle à Homewood. Remontant encore le temps, Damballah est un dieu évoqué par un esclave arrivé d'Afrique qui refuse jusqu'à la mort de perdre son identité et ses croyances.
L'Afrique, la libération, la situation actuelle des Noirs en Amérique : telle est la généalogie du récit.

Les différents chapitres vont et viennent dans le temps, chacun axé sur tel ou tel épisode, moment clé de la vie de cette famille : moments de mort ou de naissance, moments où la vie bascule comme celui où Tommy (le frère dans le livre) commet l'agression qui lui vaudra la prison, moments extraordinaires ou très ordinaires qui marquent la vie d'un enfant ; Lizabeta qui entend le pas lourd de son père dans l'escalier lorsqu'il rentre tard et va se coucher

On peut dire aussi qu'il explore à travers l'histoire de sa famille les chemins qui les ont conduit là où ils sont aujourd'hui, son frère et lui : lui universitaire et écrivain majeur de l'Amérique et son frère arrêté pour meurtre avec préméditation. J'ai trouvé sur des sites que son jeune fils a également connu la prison, mais de cela il n'est pas officiellement question même si on peut lire avec ce regard le chapitre consacré à la visite de leur mère à la prison où est son frère.

Le style mérite aussi toute l'admiration du lecteur : ondulant, caressant comme un bain dans lequel on se plonge
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Damballah Wedo est le père immémorial et vénérable ; absolument immémorial et vénérable, comme datant d’un monde antérieur aux problèmes ; et ses enfants entendaient qu’il reste ainsi ; image de l’innocence paternelle, bienveillante, le noble père à qui l’on ne demande rien d’autre que sa bénédiction. Il n’existe quasiment aucune forme précise de communication avec lui, comme si sa sagesse revêtait une telle ampleur cosmique et relevait d’une telle innocence qu’elle ne pouvait percevoir les petits soucis de sa progéniture humaine ni se traduire en un langage humain d’une précision trop mesquine.

(p. 11, extrait de « Chevaux divins : Les dieux vaudou d’Haïti » de Maya Deren)
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Les histoires sont des lettres. Des lettres envoyées à n'importe qui,à tout le monde. Mais les plus belles sont faites pour être lues par quelqu'un en particulier. Celles-là, quand on les lit, on sait qu'on écoute aux portes. On sait qu'une vraie personne quelque part lira ces mêmes mots qu'on est en train de lire, et c'est elle seule que l'histoire regarde : nous, on n'est qu'un fantôme qui tend l'oreille.
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Pour atteindre l'autre monde, l'au-delà, il faut changer deux fois de bus. [...] Parce que la prison se situe bel et bien dans un autre monde. Ce qu'elle n'a pas compris au début. Elle arrivait là-bas avec sa conception normale des relations humaines, son sens du bien et du mal, et de l'équité. Mais rien de tout cela ne cadrait. La prison bafoue ses convictions. Aller voir son fils, c'est moins couvrir une certaine distance qu'apprendre à découvrir la nature du terrain hostile qui sépare son fils d'elle, apprendre qu'il sera toujours infiniment proche, infiniment lointain.
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Quoi qu'il arrive, résiste au désarroi...

(p. 34)
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