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Critiques de Jonathan Swift (134)
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Voyages de Gulliver

On connait surtout le passage avec les liliputiens, mais les autres rencontres du héros ne m'ont pas du tout accroché, un "classique" qui ne m'a pas du tout plu.

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Voyages de Gulliver

"Les voyages de Gulliver" font partie de ces œuvres universellement connues à l’instar de "Roméo et Juliette", de "Don Quichotte", Des "Mille et Une Nuits", qui ont subi l’effet négatif de leur renommée ; tout le monde les connait mais rares sont ceux qui les ont lues.



Qui ne connait les adaptations multiples de cette œuvre ? et surtout celles de la première partie. Or le roman contient quatre parties et il est loin d’être un roman de jeunesse (ou pour enfants) et les quelques anecdotes loufoques et désopilantes ressemblent à celles qu’on retrouve chez Rabelais et que La Bruyère a vivement critiquées dans son fameux aphorisme.



Si "Don Quichotte" est souvent considéré comme une parodie du roman de la chevalerie, je crois que "Les voyages de Gulliver" sont aussi une parodie des récits de voyages. Mais cela ne se rapporte qu’à la forme et l’on trouve certains passages où le narrateur critique les auteurs de récits de voyages qui essaient de transformer leurs œuvres en épopée glorifiante et ne cessent de mentionner qu’ils ont reçu les faveurs de tel grand souverain. Le narrateur lui se veut honnête et franc avec ses lecteurs car non seulement il décrit en détails ce qu’il a vécu, mais il ne cache jamais les mésaventures dégradantes qu’il a subies lors de ses voyages. Il essaie d’expliquer de manière scientifique les événements et faits les plus incroyables. En somme, il nous présente son livre comme un récit de voyages véridique.



Swift utilise un procédé très connu et surtout très prisé par certains auteurs français du siècle des Lumières comme Voltaire et Montesquieu ; celui de l’étranger qui visite des sociétés qui lui sont inconnues et qui est frappé de stupeur devant l’extravagance de leurs mœurs ("Candide", "Micromégas", "Lettres persanes"…). Dans "Les Voyages de Gulliver", la surprise et la curiosité sont réciproques. De plus, Swift est plus direct dans la critique de son époque et de ses contemporains ; ce sont plus les choses que son héros raconte qui sont un sujet de dégoût et d’étonnement. Lui-même il est un objet de surprise : géant, nain minuscule, bête bien pensante.



L’une des caractéristiques essentielles de ce roman est son imaginaire extravagant. Et l’on peut constater l’admiration des lecteurs de cette époque devant cette œuvre ingénieuse. Hélas ! cela peut paraître dépassé pour un lecteur du XXIe siècle habitué aux films de Spielberg, ou de G. Lucas, mais aussi aux films d’animation de Miyazaki. Mais parfois, il faut s’évader du siècle où l’on vit pour pouvoir apprécier certaines œuvres immortelles comme le font certains auteurs contemporains pour écrire des romans dont l’action se situe dans des siècles révolus ("Mon nom est Rouge", "Le Nom de la rose", "Le Parfum"…). On doit vivre dans ces époques en lisant ces romans ; une vie dans la lecture.



Dans ce roman la tension monte en crescendo, et l’intensité des critiques et de la satire devient de plus en plus acerbe jusqu’à l’explosion finale. Cette évolution du roman est accompagnée par l’évolution du caractère du narrateur-héros. Gulliver devient misanthrope. Ce personnage qui est un peu bizarre car en même temps il s’efface devant les événements qu’il raconte et se veut neutre mais qui est au cœur de ces événements, et un centre d’intérêt pour ceux qui le rencontrent, mais aussi pour nous lecteurs. C’est un aventurier qui vit sous la tentation du mouvement (comme Ibn Battûta) et ne battra cette envie qu’après avoir goûté aux plaisirs d’une vie simple et pieuse dans la dernière partie (comme Ibn Battûta qui, en voyage, envia la vie simple et rustique d’un vieux pêcheur, et rêva de s’installer définitivement et de finir ses jours comme ce vieillard).



Les idées et la critique qu’on trouve dans ce roman ne pouvaient être exprimé ni nous atteindre après tant de siècles que grâce à la forme du roman. Exprimées dans un essai ou un pamphlet, elles auraient tombées dans l’oubli et devenues une simple œuvre de circonstance. Doit-on connaitre les événements qui se passaient à l’époque de Swift pour apprécier ce roman et pouvoir le comprendre ? Pas du tout (il existe en tout cas un texte très pertinent du grand écrivain Walter Scott qui met en parallèle les événements et personnages avec les faits historiques et les contemporains de Swift). Ce roman comme tous les grands chefs-d’œuvre du genre ne se résume pas à une époque spécifique ou une région. Il s’inscrit dans l’universel. Les caractères décrits existent toujours dans tous les domaines (politiciens, médecins, avocats …), les problèmes et faits sociaux présentés sont d’actualité. Et la bêtise humaine ne date pas d’aujourd’hui.

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Voyages de Gulliver

Les aventures de Gulliver, voyageant à travers des contrées magnifiques et extraordinaires peuplées par des habitants quelque peu inhabituels et dont les sociétés sont très décalées. Un livre alliant voyages fantastiques et critiques des moeurs. A lire !
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Voyages de Gulliver

Attention, On est très loin de l'histoire pour enfants !!

Une redécouverte aussi étonnante que déconcertante. Ecrit au début du xviii s, ce livre reprend successivement les quatre voyages de Gulliver jeune chirurgien puis capitaine dans 4 pays complètement différents et fictifs. Ce roman a priori d'aventure n'est qu'une grande dénonciation du système anglais de l'époque et de ses actions contre l'Irlande notamment . Mais le texte est très intéressant, on ne s'ennuit pas du tout, c'est incisif, ironique, c'est drôle et cynique. A noter que ce livre a été publié anonymement, on comprend facilement avec les risques encourus ... Swift nous prévient ... Il n'est pas là pour divertir le lecteur, il est là pour l'instruire. Le ton est donné!

Une très très belle découverte
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Voyages de Gulliver

Comme tout le monde, je ne connaissais guère que le voyage vers Lilliput. Donc, une découverte pour moi que ces voyages incessants vers d'autres monde.

J'avoue que l'écriture m'a un peu déçue car la trame est toujours la même et donc aucune surprise dans le déroulement des aventures.

On peut également critiquer le comportement du héros mais il faut avant tout le replacer dans le contexte de l'époque.

Ces aventures restent avant tout le support à une critique sociale et politique du monde de Swift. Avec quelques adaptations, on peut aussi la transférer à notre 21eme siècle.

En conclusion, ce n'est pas du tout une fable pour enfant mais un conte philosophique pour adulte, même si la pensée n'est pas toujours aboutie ou reste incomplète.
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Voyages de Gulliver

le bon docteur Lemuel Gulliver nous conte son naufrage et son arrivée sur une ile drôlement peuplée.



Un voyage fantastique et une sacrée rencontre avec un petit peuple haut comme trois pommes.

Devenu géant monstrueux Gulliver devient une bête de foire, il ne retrouvera son humanité qu’en réglant le conflit qui empoisonne l’ile de Lilliput et l’ile de Blefuscu.

Au cours d’un déjeuner les deux rois n’ont pas ouvert leur œufs à la coque par le même bout, chacun voyant dans le geste de l’autre, mépris et provocation.

Entre les Groboutien et les Petiboutien la guerre fut déclarée. C’est un monstre, qui plus est un étranger qui

apaisera ces petits hommes. Tout le monde connait ce premier voyage de Gulliver, un beau et doux souvenir d’enfance, mais le plus souvent c’est

oublier que le roman de Jonathan Swift est, certes, une drôle de fantaisie mais aussi et surtout un conte philosophique et politique.

Une nouvelle lecture plusieurs années après l'avoir découvert nous fait joliment ressortir

le message humaniste et pacifiste de ce cher Jonathan.

De la littérature d'aventure délicieusement et malicieusement joyeuse et enlevée !
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Voyages de Gulliver

Une œuvre classique, comportant les quatre voyages de Gulliver, adaptée par Martin Jenkins.

Brillamment illustrée par les dessins au trait de Chris Riddell, le célèbre caricaturiste de The Observer.

Cela n'en fait pas pour autant un livre pour jeunes enfants. Certes, le texte a été simplifié, le récit condensé; mais rien de ce qui pourrait être déconcertant n'a été gommé.

Un livre à mettre en toutes les mains dès 12 ans.
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Voyages de Gulliver

lu en 1999.C'était une lecture imposée à la fac. Je n'ai pas du tout aimé.
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Voyages de Gulliver

Les Voyages de Gulliver (en anglais Gulliver’s Travels) est un roman satirique écrit par Jonathan Swift en 1721. Écrit à la première personne (Gulliver et Swift ne font qu’un), divisé en quatre parties (à savoir, autant de parties que de voyages entrepris par Gulliver) et constitué de récits détaillés, ce roman, écrit après le krach de 1720, pourrait avoir été l'occasion pour Swift de moquer les travers de la société anglaise à laquelle il appartenait. La bande dessinée illustrée par Giu-Pin et adaptée par Saulla Dello Strologo se veut être un résumé fidèle et court de ce roman. Transporté à Lilliput, le lecteur découvre une société bien plus avancée que l'Angleterre de l'époque, révélation atténuée par le fait que cette supériorité n’empêche pas les peuples de Lilliput de céder à leurs instincts primitifs et de passer leur temps à se faire la guerre. Ensuite, dans le voyage à Brobdingnag, ce sont les travers des institutions anglaises que découvre le lecteur. Puis, à l’occasion du voyage à Laputa, ce sont les abus de la philosophie ou de la science qui sont dénoncés, en ce sens qu’ils conduisent les hommes à perdre tout sens commun et à courir à leur ruine. Enfin, dans le voyage à Houyhnhnms, c’est la question de la différence entre l’être humain et l’animal (en l’occurrence, le cheval) qui est posée par Gulliver avec, en corollaire, l’éventualité de devoir ressentir de la honte d’être un être humain.



Au fil des quatre récits, le lecteur va de surprise en surprise : on lui suggère sur le ton de la plaisanterie que les problèmes irlandais de famine et de surpeuplement pourraient être facilement résolus en faisant en sorte que les bébés de sujets irlandais pauvres soient vendus comme des friandises à des citoyens plus fortunés, on l’assène de propos caustiques et d’attaques constantes à l’encontre des défauts des sociétés britannique et européenne, on le porte à la rêverie avec la description de pays imaginaires, on mêle l’acidité, l’absurdité et la folie (qui pourrait être la conséquence d’un incident ayant affecté les capacités mentales de Swift), on dénonce les travers de l’époque (par exemple, le colonialisme) dans un style vif et précis constellé de perceptions naïves et crédules.



Le lecteur pourra très vite être gêné par l’absence d’émotion, par l’avalanche de faits, mais aussi par le côté obsessionnel voire insupportable des différents faits de navigation de Gulliver. La richesse des récits pourra être interprétée comme du verbiage, sans intérêt manifeste. Les idéaux de Gulliver paraîtront bien tièdes : des gens bons et raisonnables, dotés d’une forte personnalité, cohabitant au sein d’une société non aliénante et respectueuse de leurs droits ! Ayant poursuivi votre lecture à son terme, vous en sortirez peut-être avec l’impression d’avoir lu les voyages d’un anti-héros, simplet, méconnaissant le sens même de sa mission, ouvert sur le monde mais dans l’incapacité d'en modifier le cours. Cette crédulité et cette « errance », alliées à une sur-activité et à un manque évident de bon sens et d'ingéniosité, amoindrissent la force que met Swift à dénoncer les abus de son époque ! Quant à l’excès de simplicité avec lequel Swift décrit les traits de ses principaux personnages, le lecteur indulgent pourra le pardonner. La société anglaise est le terrain de jeu de ce roman satirique. Pour autant, l'Angleterre ne paraît pas être la patrie de Gulliver : il n’en parle jamais, que ce soit avec tendresse, nostalgie ou patriotisme, et chaque fois qu’il rentre au pays c’est pour le quitter au plus vite pour aller naviguer sur les mers ! Ces voyages sont une fenêtre sur la nature humaine mais Gulliver est un être solitaire, un misanthrope aigri, un asocial (il ne parle jamais de sa famille ou de ses amis anglais), dénué d’émotions, de passions, de rêves ou d’aspirations, impuissant devant les travers de la société et de la nature humaine qu’il décrie : ce vide est consternant. Faut-il y voir le produit d’une volonté délibérée de l’auteur (nous signifiant ainsi son dégoût de la condition humaine, l’homme n’étant au final –malgré la diversité des langues et des cultures-, ni complètement spirituel, ni mentalement transcendant) ou la marque de la folie ordinaire de Swift ?
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Voyages de Gulliver

Une lecture atypique que j'ai apprécié dans son approche "extraordinaire" et moins dans son approche "critique". Pour chacun des voyages, c'est l'abord "fantastique" qui m'a emporté et motivé à poursuivre alors que dès que la satyre prenait le pas, mon esprit avait tendance à décrocher. Et ce reproche d'une satyre dominant le fantastique s'origine dans ma nette préférence pour la littérature fantastique.



Je ne dénigrerais donc pas la satyre ici présente, au mieux j'en vanterais certaines qualités, notamment la variabilité du prisme de Gulliver sous l'impulsion de la plume de Swift. En effet, l'auteur joue avec les environnements et les peuplades exotiques pour influer sur la perception de son héros. De sorte que même avec toute la volonté du monde, le prisme de Gulliver est obligé de se transformer.



A chaque fois seul représentant de son peuple, Gulliver expérimente pour de longues durées des changements de conditions relativement extrêmes. D'être infiniment grand à infiniment petit, de raisonné à stupide, il voit le monde tantôt d'en haut, tantôt d'en bas, etc. Toute cette démesure au service d'une critique violente de la société britannique de l'époque et même humaine dans son ensemble au point que Gulliver finisse par souffrir d'une misanthropie aigue.



Une œuvre intéressante mais que je ne saurais apprécier pour ce qu'elle est réellement. Peu sensible à la satyre littéraire, pas très passionné par les récits de voyages, même moqués, j'ai l'impression de passer à côté du réel propos pour ne retenir que l'imaginaire.
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Voyages de Gulliver

Le livre est divisé en 3 voyages: "le voyage à Lilliput", "voyage à Brodingnag" et "voyages chez les Houynhnms".

J'ai beaucoup aimé les 2 premiers voyages : " voyage à Lilliput" et "le voyage à Brodingnag". Ils m'ont beaucoup inspiré, car j'ai rêvé de faire ces voyages là; en revanche, je n'ai pas aimé le dernier et troisième voyage: "voyage chez les Houynhnms" car je n'ai jamais rêvé de rencontrer de telles être et il ne m'inspire pas.

Je n'ai pas aimé la construction du livre car j'ai trouvé le livre lent et sans action. Il y a beaucoup de longueurs de phrases, ou de longues descriptions.( ex: la description de la poche de Gulliver dans son voyage chez les Lilliput.)

Je n'ai pas non plus aimé le style d'écriture du livre, car il utilise souvent du langage soutenu, ce qui parfois entraîne une difficulté de compréhension.

Enfin, quant aux personnages, j'ai apprécié les rencontres entre Gulliver et ses nouveaux compagnons, car ces êtres sont intriguant.



Ophélie
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Voyages de Gulliver

Livre très sympa. Nous connaissons tous l’histoire des voyages de Gulliver car le livre a été maintes fois adapté et diffusé pendant les vacances de Noël. Mais j’ai découvert l’auteur et toutes ses remarques et messages sur la société anglaise qu’il faisait passer en racontant aux rois d’autres mondes les pratiques parfois douteuses de son pays ;-)

Je ne connais pas l’histoire de la publication du livre mais je ne suis pas sûre qu’il ait été bien accueilli à l’époque…



En tout cas ça se lit tout seul, c’est plein d’aventures et de personnages magiques et je n’ai eu aucun mal à me représenter tous les habitants de ces îles imaginaires.
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Voyages de Gulliver



Gulliver



Sept ans après la publication de Robinson Crusoé, le grand essayiste et poète Jonathan Swift compose une satire sur les récits de voyage qui devient immédiatement un best-seller.

Dans son au-delà en tant que classique, Les Voyages de Gulliver fonctionne à plusieurs niveaux.

C'est d'abord un chef-d'œuvre d'indignation soutenue et sauvage, urieuse, déchaînée, obscène.

La fureur satirique de Swift est dirigée contre presque tous les aspects de la vie du début du XVIIIe siècle :

la science, la société, le commerce et la politique.

Puis, dépouillé de la vision sombre de Swift, il devient un merveilleux fantasme de voyage pour les enfants, un favori éternel qui continue d'inspirer d'innombrables versions, dans des livres et des films.

Enfin, en tant que tour de force polémique, plein d'imagination débridée, il est devenu une source pour Voltaire, ainsi que l'inspiration pour une suite pour violon de Telemann, et, La ferme des animaux de George Orwell.



Voyages dans plusieurs nations éloignées du monde de Lemuel Gulliver (pour donner son titre original) se décline en quatre parties et s'ouvre sur le naufrage de Gulliver sur l'île de Lilliput, dont les habitants ne mesurent que six pouces de haut. La partie la plus célèbre et la plus familière du livre (lilliputien est rapidement devenu un mot commun) est un jeu satirique dans lequel Swift prend des photos mémorables des partis politiques anglais et de leurs bouffonneries, en particulier la controverse sur la question de savoir si les œufs à la coque devraient être ouvert au grand ou au petit bout.



Ensuite, le navire de Gulliver, l'Adventure, dévie de sa route et il est abandonné sur Brobdingnag dont les habitants sont des géants au paysage proportionnellement gigantesque. Ici, ayant été dominant sur Lilliput, Gulliver est présenté comme un nain curieux et a un certain nombre de problèmes tels que la lutte contre les guêpes géantes. Il peut également discuter de l'état de l'Europe avec le roi, qui conclut – on retrouve l'esprit venimeux de Swift que 'la majeure partie de vos indigènes [sont] la race la plus pernicieuse de petite vermine odieuse que la nature ait jamais laissée ramper à la surface de la terre'.



Dans la troisième partie de ses voyages, Gulliver visite l'île volante de Laputa (un nom de lieu également référencé dans le film de Stanley Kubrick, Dr Folamour), et Swift monte un assaut sombre et compliqué contre les spéculations de la science contemporaine (notamment en usurpant la tentative d'extraction des rayons de soleil des concombres).

Enfin, dans la section qui a influencé Orwell (Les Voyages de Gulliver était l'un de ses livres préférés), Swift décrit le pays des Houyhnhnms, des chevaux aux qualités d'hommes rationnels. Ceux-ci, il les oppose aux répugnants Yahoos, des brutes à forme humaine.



Quand tous ces voyages sont terminés, Gulliver rentre chez lui ; il est devenu sage, purgé et mûri par ses expériences.

J'écris , conclut-il, 'pour la fin la plus noble, pour informer et instruire l'humanité… J'écris sans aucune vue de profit ou de louange. Je ne laisse jamais passer une parole qui puisse offenser le moins du monde, même ceux qui sont le plus disposés à la prendre. De sorte que j'espère pouvoir avec justice me déclarer un auteur parfaitement irréprochable...'



Lorsqu'il mourut en 1745, Swift, fut enterré à Dublin,

sur la pierre tombale, une épitaphe devenue très célèbre:

'ubi saeva indignatio ulterius cor lacerare nequit'

'où une indignation féroce ne peut plus déchirer son cœur.'
Lien : http://holophernes.over-blog..
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Voyages de Gulliver

Naufragé et abandonné, Gulliver se réveille et se retrouve sur Lilliput, une île habitée par de petits gens, dont la hauteur rend leurs combats ridicules. Ses rencontres ultérieures avec les géants brutaux de Brobdingnag, les philosophiques Houyhnhnms et les brutaux Yahoos, donnent à Gulliver de nouvelles perspectives amères sur le comportement humain. La satire sauvage de Swift voit l'humanité dans une galerie des glaces déformée comme une espèce diminuée, agrandie et finalement bestiale, nous présentant un reflet sans compromis de nous-mêmes.



Bien qu'il présente peu de résolutions ou d'idées d'amélioration, il fait un travail remarquable en exposant les problèmes qu'il considérait comme existant dans le monde du XVIIIe siècle, notamment en Angleterre.



Une série d'aventures dans divers mondes fictifs sert de toile de fond pour réprimander et se moquer de toutes les formes d'institutions, de philosophies et de groupes politiques, religieux et sociaux. Tout, depuis l’adhésion aveugle aux idéologies politiques ou aux dogmes religieux, l’intolérance idéologique, les divisions sociales arbitraires et même les aspects peu pratiques des explorations scientifiques effrénées de l’époque.
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Voyages de Gulliver

Ouvrage écrit par le vieux Jonathan Swift, aigri par la politique et les hommes de son temps. Quatre voyages extraordinaires sont construits de la même façon: Gulliver quitte sa famille, s'embarque pour un voyage en mer, est abandonné de son équipage sur une île inconnue. Là, il lui arrive d'abord des malheurs, mais, grâce à son intelligence pour l'apprentissage des langues, il parvient à être copain ave cle roi de l'île en question. Quelques années passent. Gulliver rentre chez lui. Et on recommence.

La première partie, celle des Liliputiens, est la plus célèbre, mais c'est celles des Houyhnhnms qui est la plus acide contre la société britannique de l'époque: en créant une race supérieure à l'Homme, Gulliver se permet de montrer toute la crasse qui habite le Yahoo (l'humain dans le langage équin), et, à travers cette race inférieure, nous-mêmes, les lecteurs (même ceux d'aujoud'hui!)

Livre pouvant être lu avec différents niveaux de compréhension, il fera le plaisir des plus jeunes pour la qualité des aventures qui s'y déroulent (malgré certaines longueurs), mais aussi celui du philosophe qui y verra une critique fine de la société.

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Voyages de Gulliver

Voilà que je continue mes séances de rattrapage en lisant des œuvres que j’aurais dû découvrir lorsque j’avais dix ans. Cela a un avantage, c’est que bien souvent il y a deux niveaux de lecture (ou davantage). Tous ces romans d’aventure cachent forcément autre chose. Dans le cas de Gulliver, ceux et celles qui cherchent le bon roman d’aventures aux constants rebondissements et à l’intrigue tarabiscotée en seront pour leurs frais. Car, une fois le livre terminé, si on se penche sur la vie de Swift on constate que, comme les dramaturges français de la même époque, il prend un plaisir à mettre en scène des personnages en double jeu. Derrière la caricature se cache des personnes bien vivantes et contemporaines de l’auteur. Ainsi, Swift règle ses comptes. Alors, forcément, 300 ans plus tard, tout ceci semble un peu puéril. Il reste cependant que les vues de Swift sur le monde sont étonnamment modernes. Il suffit de parcourir le passage traitant de l’Angleterre et des habitudes de ses concitoyens dans le chapitre VI de la troisième partie des voyages pour s’apercevoir que, à une virgule près, on peut tenir le même discours actuellement : l’empreinte écologique et la mondialisation y sont purement et simplement décrites!

Sous couvert de voyages fantastiques, Gulliver nous livre un véritable traité philosophique. Tout y passe, à commencer par la question du point de vue. Question centrale du roman. Au fil des chapitres, on se remet en question, on devient malgré soi philanthrope. La perception que nous avons du monde, et de ses habitants par conséquent, diffère selon l’angle de vue. Nous sommes tributaires d’un conditionnement innée. Notre entourage, notre civilisation, notre espèce même nous dictent nos impressions, notre entendement. Nous sommes esclaves de notre style de vie. Il nous est difficile de nous mettre à la place d’autres personnes, alors de là à penser comme un crustacé et partager la vision d’une étoile… Ce même principe explique que pendant des siècles et d’après la simple constations visuelle, on a cru que le soleil tournait autour de la Terre, obstinément plate comme la main. On prétend que les voyages forment la jeunesse; dans le cas de Gulliver ils ouvrent l’esprit. Propulsé d’abord dans un monde miniature, il se retrouve plus tard dans l’exact contraire, devenu lilliputien lui-même. Cela en exprime long sur la différence qui ne doit jamais impliquer l’inégalité. Mais il ne s’agit là que d’humains après tout. Son séjour chez les Houyhnhnms dépasse de loin la notion d’espèce. Au contact de ces chevaux doués d’une grandeur d’âme qu’on ne rencontre guère chez les humains (pardon, les Yahoos), Gulliver va en arriver à exécrer sa propre espèce (Swift était misanthrope) et aura du mal à réintégrer le monde des hommes. N’allez toutefois pas croire que ces voyages se lisent comme un livre de philosophie avec migraine et mal de crane en perspective. On y rit beaucoup et le côté Rabelaisien, limite scatologique, ravira les plus jeunes d’esprit. On découvre les inconvénients de l’immortalité et la futilité voire l’inutilité des inventions scientifiques lorsque celles-ci frisent la psychose (j’ai immédiatement pensé au Catalogue des Objets Introuvables de Carelman ou encore au Codex Seraphinianius). Gulliver invite à l’altruisme. C’est l’anti Robinson Crusoé. Laissez donc s’exprimer le Gulliver qui sommeille en vous et efforcez-vous de regarder le monde par l’autre bout de la lorgnette.

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Voyages de Gulliver

Malheureusement, je n'ai pas accroché à cette satire
Lien : http://paysdecoeuretpassions..
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Voyages de Gulliver

Les voyages de Gulliver, comme son nom l'indique, raconte les voyages de Gulliver... Merci... au revoir !



Détaillons un peu plus quand même, cela en vaut la peine !

Il s'agit de 4 voyages au cours desquels le personnage va découvrir des sociétés différentes, ce qui permettra à son auteur à la fois de prendre du recul la condition humaine et d'autre part de critiquer la société anglaise des années 1700 dans laquelle Jonathan Swift et son personnage vivent.



Il s'agit d'aventures faciles à lire et plutôt amusantes, ce qui peut d'ailleurs faire croire à beaucoup de gens qu'il s'agit d'aventures pour enfants. Ce serait réduire considérablement l'ambition de toute cette œuvre. Oui il existe bien plusieurs niveaux de lecture et il est possible d'adapter l'histoire de Gulliver pour les petits et ça leur plaira (le personnage a bien inspiré le nom d'une chaine de TV pour les enfants !), mais un adulte pourra y trouver une vraie satyre sociale, encore largement d'actualité car la nature humaine ne change pas en quelques siècles. La lecture peut être vécue un peu comme les voyages extraordinaires de Jules Verne et comme l'utopie de Thomas More, qui a visiblement inspiré l'idée de ce roman.



L'édition GF (Flammarion) est accompagnée d'une présentation (à lire avant et à relire après le roman) d'Alexis Tadié et de notes de fin d'ouvrage, qui sont bien utiles pour comprendre les références et l'implicite du texte car l'histoire est truffée d'allusions ou de sous-entendus ironiques faisant références à des évènements réels de l'Angleterre de l'époque. Mais le texte peut largement être compris sans eux, mais sans sa profondeur historique.



Au passage, j'en profite pour préciser que je souhaiterais que les éditions GF améliorent le confort de lecture de ses ouvrages en aérant davantage le texte (interlignes plus importantes, caractères plus gros, et conversion des notes de fin d'ouvrage en notes de bas de page).



Si j'ai bien compris l'intérêt de l'auteur, il s'agissait de faire croire à de réels voyages malgré le peu de crédibilité des faits racontés. Swift a utilisé tout un stratagème pour laisser penser à un vrai voyageur qui ferait publier ses écrits auprès d'un éditeur en passant par un cousin...(je vous laisse lire la présentation pour les détails). Il s'agissait d'une ruse pour critiquer durement la société d'où il vient sans (trop) en subir les conséquences (un peu comme la Fontaine avec ses fables animalières).



Absurdité, cynisme, ironie, raillerie...voici les 4 ingrédients principaux de ce texte avec lequel j'ai passé de bons moments. Je regrette que Swift n'ait pas écrit d'autres voyages, comme suite de cet ouvrage.



Alors que feriez vous si vous étiez...

- un géant parmi les liliputiens ?

- un nain parmi des géants ?

- sur une île volante ?

- parmi des fantômes de personnages historiques célèbres ?

- immortel

- dans une société où les chevaux sont civilisés et les humains ne le sont pas (Pierre Boule, avec la planète des singes reprendra cette idée plus tard)

- dans un pays où le mensonge n'existe pas ?

- ...

Gulliver lui l'a vécu, alors embarquez avec lui pour y voir ce qu'il en retourne !
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Voyages de Gulliver

J'ai bien aimé
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Voyages de Gulliver

Personellement j'ai vu dans les voyages de gulliver, en particulier dans le voyages à Laputa, une certaine "pré-SF", en effet contrairement aux aventures du baron de Münchausen ou encore des voyages de cyrano de bergerac, Swift tente de donner des explications scientifiques au fait que la cité vole. Biensûr cela demeure trés rudimentaire (aimant, météorite) mais il y a bien un mécanisme d'horlogerie. Il construit ici un véritable univers où les relations entre les habitants de laputa et le reste de la population sont dépeintes de manière cohérante. De plus la figure du scientifique (dont gulliver lui même fait partie) est assez présente dans l'ensemble du récit.
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