AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Juan Gabriel Vásquez (188)


Partir pour un pays où on parle autrement, je ne sais pas, il faut être bizarre pour faire un truc pareil, les gens sans racines sont capables des pires choses.
Commenter  J’apprécie          00
Les femmes ne supportent pas qu’on se lasse d’elles, et elles se vengent, comme vous.
Commenter  J’apprécie          00
Dans un monde manipulable, un monde que nous, ses démiurges, pouvions reprogrammer à tout moment, ne pouvait-on pas arranger cela immédiatement ?
Commenter  J’apprécie          00
L’homme mûr et sage, cultivé et élégant qu’elle avait connu devenait un traître, le traître d’un ami et d’une maîtresse : oui, un menteur, un manipulateur, un déloyal.
Commenter  J’apprécie          00
La vie sera meilleure dans un endroit que nous ne connaissons pas.
Commenter  J’apprécie          00
Le côté sauvage, c’est qu’on vous laisse croire que vous savez comment fonctionnent les choses. L’âge de la majorité, c’est ça. Une femme a ses règles, et quatre ou cinq ans après elle est convaincue que le temps des surprises est passé. Et c’est alors que le monde lui dit : Pas du tout, mademoiselle, vous ne savez rien de rien.
Commenter  J’apprécie          00
Nous allions avoir vingt ans tous les deux, mais nous étions encore des gamins, évidemment, à cet âge on se prend pour le rédempteur du monde, et c’est miracle qu’on survive à nos propres erreurs. Il y en a qui ne survivent pas, bien sûr, il y en a qui à seize, dix-sept ou dix-huit ans commettent la seule erreur de leur existence et qui traînent ce boulet toute leur vie. À cet âge, on découvre que tout ce qu’on nous a raconté jusqu’alors c’est du vent, que le monde est autre chose. Mais y a-t-il quelqu’un pour donner de nouvelles instructions, une mise à jour, au moins une garantie ? Tu parles ! À chacun de se débrouiller. C’est le côté sauvage du monde. La sauvagerie, c’est de naître.
Commenter  J’apprécie          00
Il rencontrait un Allemand et c’était le paradis. La plus belle chose qui puisse lui arriver. Parler couramment, avec facilité, sans lire sur les visages ses propres erreurs grammaticales, ses maladresses de conjugaison, sans croire que sa prononciation risque à tout moment de provoquer l’hilarité de l’interlocuteur, sans trouver les rr et les j plus redoutables que les voleurs, sans mourir de honte chaque fois qu’il a mis l’accent tonique sur la mauvaise syllabe.
Commenter  J’apprécie          00
On a beau faire, les immigrants sont ainsi, ils sécrètent des verrues.
Commenter  J’apprécie          00
Nous réunir pour évoquer la mémoire de notre frère, c’est aussi nous demander comment perpétuer ce qu’il a laissé en nous ; c’est mesurer l’intensité de la perte, et le réconfort de la résurrection…
Commenter  J’apprécie          00
Pour le moment, ne pas chanter victoire. Ou plutôt chanter, mais tout doucement. Je dois être très vigilant pour rester comme je suis, le régime est très strict, mais il faut s’y conformer. C’est très bien d’avoir de nouveau vingt ans.
Commenter  J’apprécie          00
La sentence est plus claire et plus directe que le meilleur inventaire d’erreurs, dont la rédaction, en fin de compte, serait aussi futile qu’épuisante.
Commenter  J’apprécie          00
L’auteur d’Une vie en exil a estimé que la simple présentation de son sujet – une femme qui échappe à Hitler quand elle est petite et finit par rester dans notre pays – suffirait à engendrer la terreur et/ou la compassion. Il a estimé, aussi, qu’un style maladroit et monocorde pourrait passer pour direct et sobre. Bref, il a compté sur l’inattention du lecteur. Parfois, il pèche par sentimentalisme : la protagoniste est une femme « faite de peurs et de silences délibérés » ; parfois, il pèche par bavardage : en Colombie, le père se sent « loin et bienvenu, accepté et étranger »
Commenter  J’apprécie          00
Se taire n’est pas agréable, se taire exige une certaine force de caractère, mais tu ne peux pas le comprendre, toi, avec cette arrogance que le monde a toujours connue chez les journalistes...
Commenter  J’apprécie          00
À cette époque, nous avions tous le pouvoir, mais nous ne savions pas tous que nous l’avions. Seuls quelques-uns l’ont utilisé. Des milliers, bien sûr : des milliers de personnes qui ont accusé, dénoncé, informé. Mais ces milliers de dénonciateurs n’étaient qu’une petite partie, une fraction infime des gens qui auraient pu informer s’ils avaient voulu le faire. Comment je le sais ? Je le sais parce que le système des listes noires donnait du pouvoir aux faibles, et que les faibles sont la majorité. Voilà ce qu’a été la vie dans ces années-là : une dictature de la faiblesse.
Commenter  J’apprécie          00
Il ne s’agissait pas seulement d’apprendre une langue. Il s’agissait d’acheter du riz et de le préparer, de connaître la marche à suivre si quelqu’un tombait malade ; d’avoir la bonne réaction si on les insultait pour que cela ne se reproduise pas, et de savoir jusqu’où eux-mêmes pouvaient insulter. Si on appelait Peter Guterman « Polonais de merde », il fallait connaître les implications de l’expression. Autrement dit, selon la formule d’un ami de la famille Guterman, « où finissait l’erreur géographique et où commençait la scatologie ».
Commenter  J’apprécie          00
Un pays va mal quand la jeunesse est un passe-partout, pour ne pas dire une vertu littéraire.
Commenter  J’apprécie          00
Tel un vautour, mon père repérait d’un coup d’œil les points faibles de l’adversaire, les vides de sa rhétorique, les insécurités de sa personne, et il s’y précipitait ; le fait nouveau, c’est qu’il avait utilisé ce talent contre moi, même si ses récriminations étaient parfois fondées.
Commenter  J’apprécie          00
Voici l’occasion rêvée. L’occasion de corriger des erreurs, de réparer des fautes, de demander pardon, car une seconde vie lui avait été accordée, et la seconde vie, tout le monde le sait, est toujours assortie de l’obligation impertinente de corriger la première.
Commenter  J’apprécie          00
Apprendre : telle était mon intention, à la fois simple et prétentieuse ; et réfléchir au passé, obliger quelqu’un à se le rappeler, était une façon d’y parvenir, un bras de fer contre l’entropie, une tentative pour que le désordre du monde, dont le seul destin est un désordre toujours plus intense, soit stoppé, mis aux fers, pour une fois vaincu.
Commenter  J’apprécie          00



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Juan Gabriel Vásquez (550)Voir plus


{* *}