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Citations de Juan Gabriel Vásquez (188)


Ce petit livre est très original et très bon. Mais la partie qui est bonne n’est pas originale, et la partie qui est originale n’est pas bonne.
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Sur la table de dissection, disaient certains, la pointe de mon scalpel n'a jamais effleuré d'âme. D'autres, plus audacieux et la plupart du temps anonyme, déclaraient : "La Sainte Trinité a changé : Laplace a remplacé le Saint Esprit."
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En Colombie, personne ne l'avait regardé de la sorte: depuis son arrivée , Elaine n'avait couché qu'avec des Américains ou qu'avec des hommes qui avaient des orgasmes en anglais.

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Toutes les guerres, même petites,ont leur héros, n'est ce pas?le courage de l'acteur ne dépend pas de la taille du théâtre..
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… nous inventons des fables. Nous racontons des histoires pour maquiller les faits que nous ne connaissons, ou que nous n’acceptons pas ; nous préservons un noyau de faits réels et nous brodons une nouvelle histoire. Notre panique, notre souffrance ne sont allégées que par des récits euphorisants.
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C'est ce qui arrive aujourd'hui avec les accords de paix : la seule façon d'accéder à la paix, c'est de gratter les croûtes des blessures.
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« Tant pis si les murs croulent sous le poids ! S'exclama le vieil homme. Mao m'a tout donné. Grâce à lui, j'ai du travail et de quoi me nourrir. Mes parents ont été tués par les Japonais pendant la guerre. Il y a moins de vingt ans de cela, mais j'ai l'impression que c'était dans une autre vie. Moi, en revanche, je sais que je ne mourrai dans aucun conflit parce que maintenant la Chine est puissante. Mais si je devais mourir pour mon peuple, ce serait avec plaisir. Si Mao me demandait de mourir pour la patrie, je n'y réfléchirais pas à deux fois. Vous savez, mademoiselle, la différence est très claire : vous avez un Dieu mort dans votre pays, mais le nôtre est vivant, alors pourquoi ne pas lui parler ? »
Elle pensa qu'il avait tout à fait raison.
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Maintenant j'ai compris, papa. Je sais que rester silencieux n'est pas un trait de caractère, mais une maladie. Je me suis beaucoup tu, c'est sûr. Je me suis tu pour m'adapter à ce qu'on attendait de moi. J'ai vécu dangereusement, or je me rends bien compte que ma vie était pleine de risques que je n'ai pas pris pour moi, mais pour devenir ce qu'on attendait que je devienne, pour être ce que tu attendais de moi.
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Un cri entrecoupé ou quelque chose qui y ressemble s'élève, puis j'entends un bruit que je n'ai jamais su identifier : il n'est pas humain, il est plus qu'humain. C'est le bruit des vies qui s'éteignent, mais aussi celui d'objets qui se brisent. Le bruit des choses qui tombent, un bruit ininterrompu et par la même éternel, un bruit sans fin qui continue de retentir dans ma tête depuis ce soir-là et ne semble pas vouloir en partir.
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"Ah ,voilà comment on tue cette canaille! s'était-il exclamé en passant une main gantée sur sa redingote .Ni avec des verges ni avec un bâton, mais à la hache, c'est plus efficace ."
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Ainsi passait le temps, comme on le dit dans les romans, et la vie politique faisait des siennes à Bogotá. Le président poète auteur de l'hymne glorieux avait juste eu à tendre le doigt pour désigner son successeur : don Miguel Antonio Caro, illustre spécimen de l'Athènes sud-américaine qui faisait d'une main des traductions homériques et de l'autre des lois draconiennes. L'occupation favorite de Miguel Antonio consistait à ouvrir les classiques grecs et à fermer les quotidiens libéraux. Et aussi à exiler tous azimuts.
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Le bouleversement d'un passé qu'on pensait immuable est sans doute ce qu'il y a de plus difficile et de moins acceptable.
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"Mais d’autres personnes voient clair", me suis-je rappelé. J’ai soulevé le bocal et l’ai regardé dans la lumière. Chair, os, formol à 5% : des restes humains, certes, mais surtout des objets du passé. J’y ai toujours été sensible, voire vulnérable, et j’admets que la relation que j’entretiens avec eux est teintée de fascination ou de fétichisme, mais aussi (impossible de le nier) empreinte d’ancienne superstition : je sais qu’une part de moi les considère et les considérera toujours comme des reliques, et c’est pourquoi le culte que vouent les croyants à un éclat de la croix du Christ ou à un suaire célèbre sur lequel s’est miraculeusement imprimée l’image d’un homme ne m’a jamais semblé mystérieux et encore moins exotique.
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Je ne sentais rien, j’étais distrait : la peur me rendait distrait. Je m’imaginais le visage des assassins cachés sous leur visière : j’entendais le bruit des détonations et un sifflement continu dans mes tympans malmenés : je voyais le sang couler brusquement. Aujourd’hui encore, alors que j’écris ces lignes, je ne parviens pas à évoquer ces instants sans que cette même peur me glace tout entier. Dans le jardon présomptueux du thérapeute qui m’avait reçu quand ces problèmes étaient apparus, ma peur s’appelait « stress post-traumatique » et, selon lui, elle n’était pas sans rapport avec l’époque où les bombes dévastaient le pays, quelques années plus tôt. « Donc, ne vous alarmez pas si vous avez des problèmes dans votre vie intime » a-t-il décrété en soulignant ces mors, vis intime. Je n’ai pas répondu.
« Votre corps mène un combat très dur, a-t-il ajouté. Vous devez vous concentrer là-dessus et ne penser à rien d’autre. La libido est ce qui disparaît en premier, vous comprenez ? Alors ne vous faites pas de souci. Ces dysfonctionnements sont normaux
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Personne ne comprenait pourquoi on ne la découvrait jamais au même endroit dans l’immense maison ni pour quelle raison elle passait ses étés à vagabonder sur les trois hectares de terrain, comme un chat qui urine pour marquer son territoire.
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L'âge adulte nous donne l'illusion pernicieuse de contrôler notre vie et sans doute dépend il de ce leurre.
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- Quelqu'un ne disait-il pas qu'un homme qui a du succès est tout simplement un homme qui a réussi à dissimuler un complexe ?
[p. 96]
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- Qu'est-ce qu'elle pense de ton âge ?
- Elle trouve ça très bien. Bon, je suppose qu'elle trouve ça très bien, je ne lui ai pas demandé. Règle fondamentale de l'interrogatoire judiciaire : on ne pose pas la question si on ne veut pas entendre la réponse, méfie toi des questions boomerangs, comme disaient les anciens. Non, je ne veux pas de réponses qui me fassent le coup du lapin
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j'avais griffonné, des années auparavant, une sorte de cours express d'écriture dispensé professionnellement par mon père...
" Premièrement : Tout ce qui sonne bien à l'oreille est bon pour le texte. Deuxièmement : En cas de doute, revenir au premièrement."
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S’approcher des gens est toujours difficile. Les gens qui sont loin nous font peur, rien de plus normal
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