Ces heures où l'on a envie de lire quelque chose d'absolument beau. Le regard fait le tour de la bibliothèque, et il n'y a rien. Puis on se décide à prendre n'importe quel livre, et c'est plein de belles choses.
Tout malheur qui ne m'atteint pas n'est qu'un rêve.
J’ai une mémoire admirable: j’oublie tout! C’est d’un commode !...C’est comme si le monde se renouvelait pour moi à chaque instant !
J'ai connu le bonheur mais ce n'est pas ce qui m'a rendu le plus heureux.
La vie est courte , mais l'ennui l'allonge .
Paresse: habitude prise de se reposer avant la fatigue.
Chacun trouve son plaisir où il le prend.
Quand je pense à tous les livres qu'il me reste à lire, j'ai la certitude d'être encore heureux.
Libre penseur - Penseur suffirait.
Le but, c'est d'être heureux. On n'y arrive que lentement. Il y faut une application quotidienne. Quand on l'est, il reste beaucoup à faire : consoler les autres.
"Lettres choisies"
De Poil de Carotte à M. Lepic
- Mon cher papa,
J'apprends que tu dois aller à Paris. Je partage la joie que tu auras en visitant la capitale que je voudrais connaître et où je serai de coeur avec toi. Je conçois que mes travaux scolaires m'interdisent ce voyage, mais je profite de l'occasion pour te demander si tu ne pourrais pas m'acheter un ou deux livres. Au fond, ils se valent. Toutefois, je désire spécialement la "Henriade", par François-Marie-Arouet dit Voltaire et la "Nouvelle Héloïse" par Jean-Jacques Rousseau. Si tu me les rapportes (les livres ne coûtent rien à Paris), je te jure que le maître d'étude ne me les confisquera jamais.
Réponse de M. Lepic
-Mon cher Poil de Carotte,
Les écrivains dont tu me parles étaient des hommes comme toi et moi. Ce qu'ils ont fait, tu peux le faire. Ecris des livres, tu les liras ensuite.
La plus extraordinaire femme qu’on ait jamais rencontrée est celle qu’on vient de quitter.
Hier, M. Lepic lui conseillait d'apprendre à réfléchir:
- Qui ça , on? Lui disait-il. On n'existe pas. Tout le monde, ce n'est personne. Tu récites trop ce que tu écoutes. Tâche de penser un peu par toi-même. Exprime des idées personnelles, n'en aurais-tu qu'une pour commencer.
La première qu'il risque étant mal accueillie, Poil de Carotte [...] se retire dans la chambre [...] Et, dans le lit, [...] il continue de développer ses idées personnelles, ainsi nommées parce qu'il faut les garder pour soi.
Penser, c'est chercher des clairières dans une forêt.
Les cils, ces pistils de la fleur des yeux.
En France, le deuil des convictions se porte en rouge et à la boutonnière.
L'ironie est surtout un jeu d'esprit.L'humour serait plutôt un jeu du coeur, un jeu de sensibilité.
Les absents ont toujours tort de revenir.
La modestie va bien aux grands hommes. C'est de n'être rien et d'être quand même modeste qui est difficile.
Je sais pourquoi je déteste le dimanche : c'est parce que des gens, occupés à rien, se permettent d'être oisifs comme moi.
Il faut avoir le courage de préférer l'homme intelligent à l'homme très gentil.
Il nous vient souvent l'envie de changer notre famille naturelle contre une famille littéraire de notre choix, afin de pouvoir dire à tel auteur d'une page touchante : "frère".