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Critiques de Jules Renard (246)
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Comédies : le plaisir de rompre, le pain de m..

Dans la pièce de Poil de carotte on découvre que le père Leplic est bien plus malheureux que son fils qu'il appellerait pour la première fois par François.



En effet, Poil de Carotte est adolescent, il est au collège, il vient passer tant bien que mal ses vacances auprès de ses parents. Il aurait voulu rester au collège, il a aussi d'autre projets, il mijote de quitter définitivement la maison parentale et oublier à tout jamais madame Leplic qui lui est toujours aigrie. Annette, une nouvelle servante, arrive, elle emmène un autre vent. Elle voudrait Poil de carotte fasse un front à madame leplic. Le plus surprenant pour Poil de carotte est d'avoir une première longue conversation avec son père. Il découvre que son mère encore bien plus malheureux que lui. Ils ont enfin l'occasion de se livrer à l'intimité, de se confier des secrets, quant à son envie de quitter la famille, il n'en a plus. Il s'est maintenant fait un allié avec qui, ensemble, ils feront face à la méchanceté de mère Léplic.

Une pièce très agréable à lire!
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Coquecigrues

J'ai beaucoup aimé certaines nouvelles comme "le planteur modèle", "il faut qu'une porte soit fermée", ou "le bateau à vapeur" et … mais d'autres m'ont laissé très indifférente.
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Crime de village

Recueil de huit nouvelles où il est question de meurtre, de promesse de mariage ou de femme infidèle, mais surtout d’argent et de ruse. Crime de village - Flirtage - La meule – Le retour - A la Belle étoile – Une passionnette - Héboutioux – A la pipée. Certaines sont à chute comme Héboutioux, d’autres paraissent de simples tableaux tel le Retour.

On retrouve l’univers de Maupassant, mais généralement avec un moindre talent. J’ai cependant particulièrement apprécié La meule qui laisse percer une ambiguïté sur le geste intentionnel ou non du paysan. Crime de village dans laquelle un meurtre involontaire permet une bonne affaire pour l’acheteur, Flirtage et Héboutioux avec son mélange de ruse et de brutalité ont également retenu mon attention.



Challenge 19ème siècle

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Crime de village

Ce pourrait être une farce normande si chère à Maupassant, mais cette histoire se déroule dans le Nivernais.



Cette nouvelle parue en 1888, dans un volume édité à compte d’auteur, était incluse dans un recueil où figuraient sept autres textes, et aurait très bien pu être écrite par le célèbre conteur normand, tant l’ironie et le décor peuvent induire le lecteur en erreur. Pourtant il s’agit de l’un des premiers contes rédigés par l’auteur de Poil de Carotte et de l’Ecornifleur.



Les palabres durent en longueur entre Rollet, le vendeur d’un veau et Collard, l’acheteur potentiel. Ils ne sont pas d’accord sur le prix et le marchandage est âpre. L’un veut six cents francs, l’autre n’est prêt à débourser que cinq cents. La mère Rollet incite toutefois son mari à céder quelque peu. Mais l’homme en bon paysan fort de son droit n’accepte pas de tergiverser.



Collard arrive à la ferme en compagnie de sa femme courtaude et bavarde, affublée d’un grand cabas. La discussion s’engage entre les deux hommes qui parlent de tout et de rien, avant d’entrer dans le vif du sujet. Chacun reste campé sur ses positions. Mais au moins, ils parviennent à un consensus : celui de régler leurs affaires devant une chopine dans le bistro du village.



Les chopines se vident et pendant ce temps, les deux femmes discutent, causent, bavardent, et en fin de compte elles se couchent dans le même lit, madame Collard préférant se glisser dans la ruelle, ramenant la couette sur elle, s’amusant de la farce. Dans la nuit la mère Rollet pense être la proie d’un ectoplasme ou du moins de quelque entité malfaisante tirant le drap à elle. Faut dire que la conversation sur la fin naviguait sur les revenants. Elle attrape un chandelier posé non loin d’elle, et vas-y que je cogne sur cette chose indéfinissable.



Et quand les hommes reviennent, l’air quelque peu embrumé par leurs libations, ils ne peuvent que constater les dégâts des os.







Cette nouvelle rurale, jouant sur la superstition et la ladrerie des deux hommes roublards, incapables de s’entendre sur un prix, n’aurait point déméritée, comme précisé ci-dessus, sous la plume de Guy de Maupassant.



Et les autres nouvelles qui complètent le recueil originel, c’est-à-dire Flirtage, La meule, Le retour, A la belle étoile, Une passionnette, Héboutioux, A la pipée, sont toutes ancrées dans ce domaine pastoral et bucolique. L’humour noir y règne, principalement dans La meule, mais souvent il existe un antagonisme, un désir de vengeance, entre les personnages, comme dans A la belle étoile. Antagonisme porté à son comble à cause d’une chopine de trop. Sans oublier les amourettes, la jalousie, et autres joyeusetés qui tournent en drame une farce féroce, cruelle. Mais pas toujours heureusement.
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Crime de village

8 nouvelles de Jules Renard. L'écriture est ancienne. Il faut presque se concentrer lors de la lecture.

Ce recueil est pour moi sans grand intérêt. Je n'ai trouvé aucun attrait ni dans les histoires, ni dans l'écriture.

Ouf, 8 nouvelles regroupées dans un petit livre de moins de 100 pages. C'est amplement suffisant en ce qui me concerne.
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Crime de village

Jules Renard fait dans ce Crime de village, les gammes de son singulier talent littéraire.

Ce n'est pas Maupassant, et heureusement! Le style en est plus brut et moins onctueux, mais les personnages sont là.

Des histoires à lire, donc, sans déplaisir mais sans admiration excessive.
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Histoires naturelles

Un petit recueil avec toutes sortes de textes consacrés aux animaux, qu'ils soient familiers, domestiques, sauvages ou même exotiques, ainsi qu’aux petites bêtes. Il fait la part belle aux oiseaux en tout genre (du pinson à la perdrix en passant par la poule et le perroquet). Les textes sont disparates, allant d’une phrase à plusieurs pages. Le lecteur y rencontre de jolies trouvailles, de petits tableaux succincts, souvent poétiques, une série de portraits façon bestiaire, parfois en une ligne ou deux, presque des haïkus (Le papillon : « Ce billet doux plié en deux cherche une adresse de fleur. » ), parfois un court texte, presque une fable. D’autres fois on n’est vraiment pas très loin de poésie en prose, ailleurs c’est plutôt une nouvelle. La proximité de l’auteur avec la nature est toujours remarquablement perceptible, il a un sens aigu de l’observation qui lui permet de saisir le détail juste, de croquer la posture d’un animal en une métaphore parlante (en parlant des canards : « Devant la porte fermée, ils dorment tous les deux, joints et posés à plat, comme la paire de sabots d’une voisine chez un malade. »). Mais c’est un peu disparate et ce livre ne se lit pas d’une seule traite, d’ailleurs rien n’oblige à le lire dans l’ordre des textes, une fois passé le premier texte, « Le chasseur d’images », qui sert de présentation à l’ensemble. L’avant-dernier texte, « Une famille d’arbres », est d’une grande modernité (il m’a fait penser à L’arbre-monde). Par contre, j’ai eu beaucoup plus de mal avec les textes plus longs, en particulier ceux liés à la chasse même si la plume est belle (sans jeu de mots bien que les textes en question portent surtout sur des oiseaux) et si cela fleure bon la France rurale d’antan (avant la première guerre mondiale). Je ne suis pas sûre que l’étiquette « littérature jeunesse » soit très bien adaptée. A découvrir et à lire un peu comme on lit un recueil de poèmes.
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Histoires naturelles

Des histoires très très courtes, même pas des nouvelles, je ne sais pas quel nom il faudrait y accoler, toujours sur le thème de la nature, les animaux surtout, les plantes ne font que passer.

Bon, les plus courts ne retiennent pas l'attention, mais les amateurs d'une jolie plume appréciant le coup d'oeil incisif, et les beautés de la nature, vont très certainement se laisser prendre aux plus longs. Le texte sur les perdrix, je crois que j'en aurai pleuré, il y avait décidément bien du talent Jules Renard!
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Histoires naturelles

Jules Renard a quelque chose d’un entomologiste : il étudie la vie des petites bêtes, à la loupe, avec une méticulosité et un sens du détail infinis. De la même façon que dans ses romans et ses pièces de théâtre (sans parler de son « Journal ») il disséquait l’âme humaine en mettant à jour ses plus intimes contradictions, il se penche sur la vie animale avec des « sourires pincés » (titre d’un autre de ses ouvrages), pleins de malice et de fantaisie.

« Histoires naturelles » (1894) constitue un bestiaire insolite, constitué d’une réunion de portraits poétiques, cocasses ou facétieux, très réalistes, et comme on dit « frappés au coin du bon sens » : cet anthropomorphisme (qui n’est pas sans rappeler La Fontaine) donne à ces portraits une dimension qui dépasse la simple description :

L’ÉCUREUIL



I

Du panache ! du panache ! oui, sans doute ; mais, mon petit ami, ce n’est pas là que ça se met.



II

Leste allumeur de l’automne, il passe et repasse sous les feuilles la petite torche de sa queue.



LE CORBEAU



I

L’accent grave sur le sillon.



II

— Quoi ? Quoi ? Quoi ?

— Rien.



LE VER LUISANT



I

Que se passe-t-il ? Neuf heures du soir et il y a encore de la lumière chez lui.



II

Cette goutte de lune dans l’herbe !



Ces petites vignettes, poétiques, malicieuses, et tellement criantes de vérité, pourraient servir de légendes à ces imagiers de notre enfance (ou celle de nos enfants, ou celle de nos-petits-enfants, au-delà c’est plus aléatoire car les animaux évoqués n’existeront peut-être plus).

Jules Renard : il ne faut pas le réduire à « Poil de carotte » et au « Journal », il est véritablement un très grand écrivain (et son théâtre, drôle et cruel, est à redécouvrir) !







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Histoires naturelles

En 1896 naissent, sous la plume de Jules Renard, les très belles Histoires Naturelles, qui seront mises en musique par Maurice Ravel. En quelques lignes, ou dans une courte narration, l'auteur trace le portrait vivant et sensible de la faune sauvage ou domestique qui évolue sous ses yeux. Un rare sens du détail et de l'observation, une langue précise et élégante, donnent à chaque sujet une présence vibrante d'émotion. Le noble cerf comme le répugnant crapaud accèdent à la même dignité, que leur confère le talent de l'auteur. Son imagination fertile, capable de transformer des gouttes de pluie en « perles d'eau », s'apparente à la poésie qui se glisse parfois dans les mots d'enfants, empreints d'humour et de fraîcheur créative, maîtrisée par l'art de l'écrivain.







Un regard attentif, capable de saisir l'infime et précieuse pulsation de la vie dans chaque être, est ce qui caractérise cette œuvre. Un regard capable de se défaire des préjugés communs, grâce auquel l'écrivain se fait l'avocat des espèces calomniées (cochon, crapaud, chauve-souris...) et interroge le rôle convenu que l'humain s'attribue face aux animaux (celui de l'éleveur, du chasseur, du pêcheur...). Il est sans doute important de considérer que le monde dont parle Jules Renard n'avait pas encore connu les mutations survenues dans le nôtre après « la grande boucherie » de 1914-1918, les exterminations massives de 1939-1945, la mécanisation de l'agriculture, le remembrement, l'urbanisation et l'expansion démographique, qui ont forcément changé notre approche de la vie, et de la mort. L'auteur possède une proximité avec la nature que nombre d'entre nous ont perdu et que certains tentent de reconquérir, sur la base de relations nouvelles. Jules Renard, s'adonnant lui-même, non sans quelques scrupules, à la chasse et à la pêche, trace quelques pistes de réflexion, lorsqu'il parle du chagrin causé par la mort d'un animal. Suivons les derrière lui, l'esprit aux aguets : Dédèche, le petit chien euthanasié, l'a été, non parce qu'il souffrait, mais parce qu'il causait du désagrément à ses maîtres. Brunette la vache meurt, entourée de la sollicitude et des regrets de toute une famille (qui la destinait, n'est-ce pas, à l'abattoir ?). Le chasseur tire le lièvre au gîte, et reconnaît, un peu tard, sa lâcheté. Monsieur Vernet, affligé par la souffrance du gibier, puis des poissons, cesse la pêche après avoir cessé la chasse : préserver la vie annoncerait donc la « sagesse » comme une « perte du goût de vivre » ? Une prometteuse amorce de débat philosophique sur un sujet qui intriguera les jeunes lecteurs.




Lien : http://libr.animo.over-blog...
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Histoires naturelles

Ce recueil fait partie de ces livres sans prétention qui laissent dans votre mémoire une jolie trace et qu'on a envie de rouvrir juste pour le plaisir d'une belle phrase, d'une comparaison poétique ou d'un détail remarquablement décrit. Ces "récits animaliers" sont pleins de fraîcheur et devraient faire partie de ces textes qui se transmettent de génération en génération, en une culture commune
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Histoires naturelles

Jules Renard, l’illustre auteur de Poil de Carotte était un fin observateur de la nature. Passionné, fasciné et intrigué par cette grande dame de la faune et la flore, il écrit, à la fin du 19 ème siècle, Histoires Naturelles. Nullement un ouvrage scientifique, l’auteur nous livre plutôt une galerie de portraits d’animaux, une sorte de bestiaire, du cerf au chat, de l’escargot à l’écureuil, en passant par le crapaud, les goujons et autres fourmis… sous forme de petites aventures, pas très éloignées des fables. Jules Renard pose un regard tour à tour lucide, tendre, amusé et ironique sur les animaux, leurs comportements et leurs liens avec l’homme.



De facture classique, les textes sont tout à fait accessibles aux plus jeunes lecteurs ; le vocabulaire est simple, les phrases sont courtes, les nombreux dialogues donnent du rythme aux histoires, l’équilibre entre les descriptions et la poésie est maîtrisée, l’usage régulier du présent de l’indicatif favorise l’immersion et l’empathie. Quant à la moquerie envers les chasseurs, elle est savoureuse.



Jean-François Martin, l’heureux illustrateur de ces Histoires Naturelles, a dû suivre le principe de cette nouvelle collection : proposer des dessins avec une contrainte de taille puisqu’il n’avait qu’une semaine pour réaliser son travail en utilisant pas plus de quatre couleurs.



Réunir la littérature classique et le dessin contemporain, spontané de surcroît, est une réussite. L’illustrateur a apporté sa vision propre, de la modernité et un côté joueur indéniable – j’ai beaucoup aimé la manière qu’avaient certains animaux de nous regarder nous lecteurs droit dans les yeux semblant chercher le fond de notre pensée, et puis évidemment le clin d’oeil à l’affiche du Chat noir (cabaret de Montmartre) peint par Théopĥile-Alexandre Steinlen en 1896, seulement trois ans avant le livre de Jules Renard -.



Et puis, quelle belle et judicieuse idée de clore ces extraits par La cage sans oiseaux… une ode à la liberté. Des histoires qui trouveront naturellement leur place sous le sapin!
Lien : https://lesmotsdelafin.wordp..
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Histoires naturelles

[Livre audio lu par Camille Fournier]



Ce livre aurait mérité un enrobage audio plus travaillé. L’enregistrement est basique sans trompettes ni tambour. Camille Fournier s’applique, n’est pas désagréable sans vraiment mettre le texte en valeur. Il faut dire que ce dernier ne se prête pas vraiment à une lecture linéaire. Jules Renard jette des phrases, des notes, parfois seulement quelques mots sur le papier. J’aurai bien vu une interprétation à plusieurs voix avec des jeux musicaux. Un objet sonore ludique composé de percussions qui se répondent, voire de cris d’animaux.



Jules Renard a de jolies formules. La poule qui va pieds nus, l’escargot qui ne sait marcher que sur sa langue m’ont fait sourire. Petits tableaux succincts, poétiques, nostalgiques, dramatiques voire simplement descriptifs. On pioche, on picore, on grignote, parfois on est piqué par une image, d’autres fois on s’ennuie. Cependant c’est si court qu’on ne s’ennuie pas très longtemps. La dernière partie est consacrée à des histoires de chasses qui m’ont laissée perplexe. Je n’ai pas bien compris l’intention de l’auteur. Il semble adopter un ton ironique, se moquer de lui-même. Il exprime du remords, de la compassion, tout en ne boudant pas son plaisir. Ambigu.
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Histoires naturelles

Jules Renard observe, et cette observation se teinte tour à tour de bienveillance, d’ironie, de cruauté parfois, de bonté toujours.
Lien : http://www.ricochet-jeunes.o..
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Histoires naturelles

Jules Renard, dans son journal, se montre souvent d'une férocité implacable envers les humains, y compris contre ses collègues écrivains.

Le 14 novembre 1907, il accueille Victor Ségalen qui avec "Les Immémoriaux "publié sous le nom de Max Anély espère être goncourable. Voici ce que Renard écrit:

"Reçu la visite de Max Anély, auteur des "Immémoriaux". Pas trente ans, je crois, Médecin de marine. A fait son tour du monde. L'air jeune, souffreteux, pâle, rongé, trop frisé, la bouche pleine de l'or qu'il aurait rapporté de là-bas avec la tuberculose. Situation médiocre et suffisante.

Voudrait le prix Goncourt, non pour de l'argent, mais pour écrire un autre livre."

Toute l'attention, toute l'empathie de Jules Renard se reportent sur les animaux, la nature qui l'entoure.

Dans sa préface intitulée "Le chasseur d'images" il révèle son extrême sensibilité:

"Il entre au bois. Il ne se savait pas doué de sens si délicats. Vite imprégné de parfums, il ne perd aucune sourde rumeur, et, pour qu'il communique avec les arbres, ses nerfs se lient aux nervures des feuilles.

Bientôt, vibrant jusqu'au malaise, il perçoit trop, il a peur, quitte le bois et suit de loin les paysans mouleurs regagnant le village. "

Le titre "Le chasseur d'images"m'a fait penser au recueil qui me tient le plus à cœur , dans la poésie contemporaine:"Les Chasseurs", d'André Hardellet.

Ce dernier, proche des surréalistes, présente ainsi son ouvrage:

"Depuis mon jardin d'enfance, à Vincennes, je n'ai jamais interrompu ma chasse. Ce que les mots laissent parfois échapper malgré eux, les scènes qui se jouent pour un public inconnu derrière le complot des apparences--voilà mon gibier.

J'ai choisi quelques exemples où ils se rejoignent;. H pour Hardellet . R pour Renard:

Les Fourmis

H: Sable noir d'un sablier horizontal



R: Chacune d'elle ressemble au chiffre 3. Et il y en a !

Il y en a 333333333333...jusqu'à l'infini.



La Libellule

H: Suspendue à un fil invisible, vibre la libellule électrique qui surveille et inquiète les roseaux. A peine la croyez-vous partie qu'elle se reforme, insistante, à la même place - ou peu s'en faut.



R: [la Demoiselle] Elle soigne son ophtalmie.

D'un bord à l'autre de la rivière, elle ne fait que tremper dans l'eau fraîche ses yeux gonflés.

Et elle grésille comme si elle volait à l'électricité.



Le Loriot

H: Le Loriot et "Le temps des cerises", s'entendaient au fond de l'été - parfaitement d'accord.



R: Je lui dis:

-Rends-moi cette cerise, tout de suite.

- Bien, répond le loriot.

Il rend la cerise et, avec la cerise, les trois cent mille larves d'insectes nuisibles qu'il avale chaque année.
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Histoires naturelles

Jules Renard publie ses « Histoires naturelles » alors que la France était encore un pays essentiellement rural, que l'auteur parisien venait se mettre au vert dans sa Nièvre ancestrale.

Il s’agit d’un abrégé, une sélection d’observations, une leçon de choses de l’auteur sur les animaux de la campagne notamment, domestiques (vache, moutons…), sauvages (Serpent, grenouille, lézard…) ou sur les plantes alentour (la vigne, les coquelicots…) souvent sous forme de prose poétique et méditative dont cette magnifique envolée (si je puis dire) sur le papillon :



« Ce billet doux plié en deux cherche une adresse de fleur. »



Mais aussi avec une bonne dose d’humour et de clins d’œil, ainsi sur la couleuvre :



« De quel ventre est-elle tombée, cette colique? »



Ou le serpent : « Trop long. » et bien sûr le dialogue du chien de berger et des moutons, facétie qu’on ressert à l’envi sans savoir d’où elle vient vraiment :

« LES MOUTONS –. Mée…Mée… Mée…

LE CHIEN DE BERGER -.Il n’y a pas de mais ! »



Parfois en un récit de quelques pages ou en deux mots comme ici, l’auteur fait du Buffon poétique et se pose en « Chasseur d’images », observateur émérite et minutieux de sa campagne et de ses habitants.

Que dire d’autre sur ces « histoires naturelles » qui n’ait été dit. L’ouvrage se prête assez peu au résumé et à la chronique, étant chronique lui-même, on sombre vite dans la paraphrase. Que dire sinon que ces textes furent longtemps utilisés pour les dictées à cause du choix de leurs mots simples, que cela sent bon le verbe d’antan et la France rurale d’avant la première guerre, qu’on retrouve dans les descriptions bucoliques de Colette plus tard et que ça se lit comme on boit un vin doux avec je ne sais quel bonheur retrouvé.

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Histoires naturelles

Un vrai bonheur !

Tout est vrai, on y est. On les voit, tous ces animaux décrits ici. Toutes ces scènes liées à la nature sont tellement expressives, que l'on n'a qu'un seul regret : Pourquoi ne pas y avoir pensé aussi ?

Mais Jules Renard, au nom prédestiné, est passé par là, avec son immense talent. J'ai souvent passé d'excellents moments avec Jules Renard (Son journal), mais là, avec une écriture simple, imagée, il nous enchante.

A lire, à faire connaître, ou à lire avec vos enfants, pour éveiller leur capacité à imaginer notre monde, en dehors des villes.
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Histoires naturelles

J'avais lu les histoires naturelles de Jules Renard et les avais trouvé savoureuses. J'ai ensuite découvert cet album jeunesse qui magnifie les textes de Jules Renard ; les illustrations de Maurizio A.C. Quarello sont sublimes. Le lecteur observateur appréciera les clins d'oeil.
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Histoires naturelles

Un chef-d'oeuvre de bestiaire. La finesse de l'observation n'a d'égale que la finesse de l'ècriture... Un livre que l'on n'a jamais fini de lire. Il suffit d'ouvrir une page au hasard et se laisser emporter par la poésie ou la cocasserie des scènes rapportées.

Aujourd'hui me voilà à essayer de me faire adopter, comme l'auteur par "une famille d'arbres"; Epoustouflant!
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Histoires naturelles

Voici un facétieux recueil, où Jules Renard fait plusieurs portraits très drôles, tous reliés à l’environnement naturel. Nous sommes à la campagne, au bois, au zoo, le long d’une rivière, dans un potager, … et nous observons les animaux. Tout est saisissant de justesse. Il élabore des parallèles entre le monde des animaux, des plantes, et celui des hommes. L’écriture s’appuye sur de belles métaphores poétiques. L’intention de l’auteur est d’observer les hommes derrière les masques de ces animaux, qu’ils soient volatiles, gibiers ou poissons. Ce rapprochement entre animalité et humanité ne peut que nous toucher et nous rappeler à nous-même. J’ai passé un moment magique, et relire certains passages a été aussi très agréable. Pour moi, une découverte heureuse, et Poil de Carotte est en projet.
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