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Citations de Jules Verne (2116)


Le ballon s'éleva lentement, mais j'éprouvai une commotion qui me renversa au fond de la nacelle.
Quand je me relevai, je me trouvai face à face avec un voyageur imprévu, le jeune homme pâle.
« Monsieur, je vous salue bien ! me dit-il avec le plus grand flegme.
— De quel droit… ?
— Suis-je ici ?… Du droit que me donne l'impossibilité où vous êtes de me renvoyer ! »
J'étais abasourdi ! Cet aplomb me décontenançait, et je n'avais rien à répondre.
Je regardais cet intrus, mais il ne prenait aucune garde à mon étonnement.
« Mon poids dérange votre équilibre, monsieur ? dit-il. Vous permettez… »
Et, sans attendre mon assentiment, il délesta le ballon de deux sacs qu'il jeta dans l'espace.

(Un Drame dans les airs)
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Midi sonna. C'était l'instant. Mes compagnons de voyage ne paraissaient pas.
J'envoyai au domicile de chacun d'eux, et j'appris que l'un était parti pour Hambourg, l'autre pour Vienne et le troisième pour Londres. Le cœur leur avait failli au moment d'entreprendre une de ces excursions qui, grâce à l'habileté des aéronautes actuels, sont dépourvues de tout danger. Comme ils faisaient, en quelque sorte, partie du programme de la fête, la crainte les avait pris qu'on ne les obligeât à l'exécuter fidèlement, et ils avaient fui loin du théâtre à l'instant où la toile se levait.
Leur courage était évidemment en raison inverse du carré de leur vitesse … à déguerpir.

(Un drame dans les airs)
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Le projectile, ainsi éclairé, apparut comme une chambre confortable, capitonnée à ses parois, meublée de divans circulaires, et dont la voûte s’arrondissait en forme de dôme.
Les objets qu’elle renfermait, armes, instruments, ustensiles, solidement saisis et maintenus contre les rondeurs du capiton, devaient supporter impunément le choc du départ.
Toutes les précautions humainement possibles avaient été prises pour mener à bonne fin une si téméraire tentative.
Michel Ardan examina tout et se déclara fort satisfait de son installation.
« C’est une prison, dit-il, mais une prison qui voyage, et avec le droit de mettre le nez à la fenêtre, je ferais bien un bail de cent ans ! Tu souris Barbicane ? As-tu donc une arrière pensée ? Te dis-tu que cette prison pourrait être notre tombeau ? Tombeau, soit, mais je ne le changerais pas pour celui de Mahomet qui flotte dans l’espace et ne marche pas ! »

(Autour de la Lune)
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tâchons d’y voir un peu plus clair. Que diable ! le gaz n’a pas été inventé pour les taupes.

(Autour de la Lune)
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. Lorsqu’un savant annonce au public une découverte purement spéculative, il ne saurait agir avec assez de prudence. Personne n’est forcé de découvrir ni une planète, ni une comète, ni un satellite, et qui se trompe en
pareil cas, s’expose justement aux quolibets de la foule.

(Autour de la Lune)
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– Rire d’un Américain ! s’écria J.-T. Maston, mais voilà un casus belli !...
– Rassurez-vous, mon digne ami. Les Français, avant d’en rire, avaient été parfaitement dupes de notre compatriote. Pour terminer ce rapide historique, j’ajouterai qu’un certain Hans Pfaal de Rotterdam, s’élançant dans un ballon
rempli d’un gaz tiré de l’azote, et trente-sept fois plus léger que l’hydrogène, atteignit la Lune après dix-neuf jours de traversée. Ce voyage, comme les tentatives précédentes, était simplement imaginaire, mais ce fut l’œuvre d’un
écrivain populaire en Amérique, d’un génie étrange et contemplatif. J’ai nommé Poe !

(De la terre à la lune)
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C'était imprudent, car des traces récentes d'animaux féroces se montraient sur le sol. Louis Cornbutte ne voulut cependant pas revenir sans rapporter quelque viande fraîche, et il continua sa route ; mais il éprouvait alors un sentiment singulier, qui lui tournait la tête.
C'était ce qu'on appelle «le vertige du blanc».
En effet, la réflexion des monticules de glaces et de la plaine le saisissait de la tête aux pieds, et il lui semblait que cette couleur le pénétrait et lui causait un affadissement irrésistible. Son œil en était imprégné, son regard dévié. Il crut qu'il allait devenir fou de blancheur. Sans se rendre compte de cet effet terrible, il continua sa marche et ne tarda pas à faire lever un ptarmigan, qu'il poursuivit avec ardeur. L'oiseau tomba bientôt, et pour aller le prendre, Louis
Cornbutte, sautant d'un glaçon sur la plaine, tomba lourdement, car il avait fait un saut de dix pieds, lorsque la réfraction lui faisait croire qu'il n'en avait que deux à franchir. Le vertige le saisit alors, et, sans savoir pourquoi, il se mit à appeler au secours pendant quelques minutes, bien qu'il ne se fût rien brisé dans sa chute. Le froid commençant à l'envahir, il revint au sentiment de sa conservation et se releva péniblement.
(Un Hivernage dans les Glaces)
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– Tout cela est bien dit, monsieur Starr, répliqua Jack Ryan, mais, s’il est
vrai que Nichol Jarvie resta suspendu par le fond de sa culotte, que devient notre proverbe : « Bien malin celui qui pourra jamais prendre la culotte d’un Écossais » ?
– Ma foi, Jack, tu as raison, répondit en riant James Starr, et cela prouve tout simplement que, ce jour-là, notre bailli n’était pas vêtu à la mode de ses ancêtres !
(Les Indes noires)
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– Eh bien, Harry, je ne t’en demande pas plus. En route donc, car j’ai hâte de causer avec Simon Ford. À propos, où demeure-t-il ?
– Dans la mine.
– Quoi ! Dans la fosse Dochart ?
– Oui, monsieur Starr, répondit Harry Ford.
– Comment ! ta famille n’a pas quitté la vieille mine depuis la cessation des travaux ?
– Pas un jour, monsieur Starr. Vous connaissez le père. C’est là qu’il est né, c’est là qu’il veut mourir !
– Je comprends cela, Harry... Je comprends cela ! Sa houillère natale ! Il n’a pas voulu l’abandonner ! Et vous vous plaisez là ?...
(Les Indes Noires)
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Ainsi donc, l’origine des houillères, en quelque point du globe qu’on les ait découvertes, est celle-ci : engloutissement dans la croûte terrestre des grandes forêts de l’époque géologique, puis, minéralisation des végétaux obtenue avec le temps, sous l’influence de la pression et de la chaleur, et sous l’action de l’acide carbonique.
Cependant, la nature, si prodigue d’ordinaire, n’a pas enfoui assez de forêts pour une consommation qui comprendrait quelques milliers d’années. La houille manquera un jour – cela est certain. Un chômage forcé s’imposera donc aux machines du monde entier, si quelque nouveau combustible ne remplace pas le charbon.
(Les Indes Noires)
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Au milieu de l’obscurité, la mer mugit sous mes yeux. De grandes nappes d’écume, livides plutôt que blanches, passent entre les mâts, auxquels le roulis imprime de larges oscillations. Deux ombres noires, à l’arrière du navire, tranchent sur la couleur blanchâtre de la mer. Ces ombres sont le capitaine Kurtis et le bosseman. Leurs voix, peu distinctes au milieu du fracas des flots et des sifflements de la brise, n’arrivent à mon oreille que comme un gémissement.
En ce moment, un des marins qui est monté dans la hune pour amarrer une manoeuvre passe près de moi.
– Qu’y a-t-il donc ? lui ai-je demandé.
– Le vent a changé...
Le matelot ajoute ensuite quelques mots que je n’ai pu entendre clairement. Cependant, il me semble qu’il a dit « cap pour cap ».
Cap pour cap ! Mais alors le vent aurait sauté du nord-est au sud-ouest, et, maintenant, il nous repousserait au large ! Mes pressentiments ne m’ont donc pas trompé !
(Le Chancellor)
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« L'incident le plus inattendu, le plus extraordinaire, le plus incroyable, le plus invraisemblable vint fanatiser à nouveau les esprits haletants et rejeter le monde entier sous le coup d'une poignante surexcitation. Un jour, le 30 septembre, à trois heures quarante-sept minutes du soir, un télégramme, transmis par le câble immergé entre Valentia (Irlande), Terre-Neuve et la côte américaine, arriva à l'adresse du président Barbicane.
Le président Barbicane rompit l'enveloppe, lut la dépêche, et, quel que fût son pouvoir sur lui-même, ses lèvres pâlirent, ses yeux se troublèrent à la lecture des vingt mots de ce télégramme.
Voici le texte de cette dépêche, qui figure maintenant aux archives du Gun-Club:
FRANCE, PARIS. _30 septembre, 4 h matin.
Barbicane, Tampa, Floride, États-Unis.
Remplacez obus sphérique par projectile cylindro-conique. Partirai dedans. Arriverai par steamer_ Atlanta. » (p135/136)

(De la Terre à la Lune)
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- Quelle heure est-il ? Se dit le jeune homme.
- Six heures, lui répondit l'horloge de l'hôpital Saint-Louis.
- Une horloge qui ne sert qu'à mesurer des souffrances, pensa-t-il.
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Il n'appartenait enfin à aucune des nombreuses sociétés qui pullulent dans la capitale de l'Angleterre, depuis la Société de l'Armonica jusqu'à la Société entomologique, fondée principalement dans le but de détruire les insectes nuisibles.
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Et pourtant, – on ne saurait trop le répéter, – créer une île artificielle, une île qui se déplace à la surface des mers, n’est-ce pas dépasser les limites assignées au génie humain, et n’est-il pas défendu à l’homme, qui ne dispose ni des vents ni des flots, d’usurper si témérairement sur le Créateur ?… (p226)
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Au lever de l’aube, voici ce qu’aurait aperçu un observateur, s’il eût dominé ces parages de quelques centaines de pieds : trois fragments de Standard-Island, mesurant de deux à trois hectares chacun, flottent sur ces parages, une douzaine de moindre grandeur surnagent à la distance d’une dizaine d’encablures les uns des autres.

La décroissance du cyclone a commencé aux premières lueurs du jour. Avec la rapidité spéciale à ces grands troubles atmosphériques, son centre s’est déplacé d’une trentaine de milles vers l’est. Cependant la mer, si effroyablement secouée, est toujours monstrueuse, et ces épaves, grandes ou petites, roulent et tanguent comme des navires sur un océan en fureur.

La partie de Standard-Island qui a le plus souffert est celle qui servait de base à Milliard-City. Elle a totalement sombré sous le poids de ses édifices. En vain chercherait-on quelque vestige des monuments, des hôtels qui bordaient les principales avenues des deux sections ! Jamais la séparation des Bâbordais et des Tribordais n’a été plus complète, et ils ne la rêvaient pas telle assurément !

Le nombre des victimes est-il considérable ?… Il y a lieu de le craindre, bien que la population se fût réfugiée à temps au milieu de la campagne, où le sol offrait plus de résistance au démembrement.

Eh bien ! sont-ils satisfaits, ces Coverley, ces Tankerdon, des résultats dus à leur coupable rivalité !… Ce n’est pas l’un d’eux qui gouvernera à l’exclusion de l’autre !… Engloutie, Mil-liard-City, et avec elle l’énorme prix dont ils l’ont payée !… Mais que l’on ne s’apitoie pas sur leur sort ! Il leur reste encore assez de millions dans les coffres des banques américaines et européennes pour que le pain quotidien soit assuré à leurs vieux jours !

Le fragment de la plus grande dimension comprend cette portion de la campagne qui s’étendait entre l’observatoire et la batterie de l’Éperon. Sa superficie est d’environ trois hectares, sur lesquels les naufragés – ne peut-on leur donner ce nom ? – sont entassés au nombre de trois mille. Le deuxième morceau, de dimension un peu moindre, a conservé certaines bâtisses qui étaient voisines de Bâbord-Harbour, le port avec plusieurs ma-gasins d’approvisionnements et l’une des citernes d’eau douce. Quant à la fabrique d’énergie électrique, aux bâtiments renfer-mant la machinerie et la chaufferie, ils ont disparu dans l’explosion des chaudières. C’est ce deuxième fragment qui sert de refuge à deux mille habitants. Peut-être pourront-ils établir une communication avec la première épave, si toutes les embar-cations de Bâbord-Harbour n’ont pas péri. En ce qui concerne Tribord-Harbour, on n’a pas oublié que cette partie de Stan-dard-Island s’est violemment détachée vers trois heures après minuit. Elle a sans doute sombré, car si loin que les regards puissent atteindre, on n’en peut rien apercevoir. Avec les deux premiers fragments, en surnage un troisième, d’une superficie de quatre à cinq hectares, comprenant cette portion de la campagne qui confinait à la batterie de la Poupe, et sur laquelle se trouvent environ quatre mille naufragés. Enfin, une douzaine de morceaux, mesurant chacun quelques centaines de mètres carrés, donnent asile au reste de la population sauvée du désastre.

Voilà tout ce qui reste de ce qui fut le Joyau du Pacifique !

Il convient donc d’évaluer à plusieurs centaines les victimes de cette catastrophe.

Et que le ciel soit remercié de ce que Standard-Island n’ait pas été engloutie en entier sous les eaux du Pacifique !

Mais, si elles sont éloignées de toute terre, comment ces fractions pourront-elles atteindre quelque littoral du Pacifique ?… Ces naufragés ne sont-ils pas destinés à périr par famine ?… Et survivra-t-il un seul témoin de ce sinistre, sans précédent dans la nécrologie maritime ?…

[ ... ]

(p213/214/...)
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Sous les coups redoublés du cyclone, alors à son summum de violence, Standard-Island est ballottée comme une épave… Sa coque achève de se disloquer… Les compartiments se séparent, et quelques-uns, sous la surcharge de la mer, disparaissent dans les profondeurs de l’Océan.
____________
« Après le crack de la Compagnie, le crac de l’île à hélice ! » s’écrie Pinchinat.

Et ce mot résume la situation.

À présent, de la merveilleuse Standard-Island, il ne reste plus que des morceaux épars, semblables aux fragments sporadiques d’une comète brisée, qui flottent, non dans l’espace, mais à la surface de l’immense Pacifique ! (p212)
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Quant aux courants de ces mers, le commodore Simcoë va les étudier avec le plus grand soin. Mais qu’arrivera-t-il, s’ils ne se modifient pas, s’il ne se rencontre pas des courants opposés, s’il se déchaîne une de ces formidables tempêtes si fréquentes dans les régions circumpolaires ?…
Ces nouvelles sont bien propres à provoquer l’épouvante. Les esprits se montent de plus en plus contre les auteurs du mal, ces malfaisants nababs de Milliard-City, qui sont responsables de la situation. (p203)
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Les cadavres des Malais et des indigènes ont été jetés à la mer, il ne doit pas en être ainsi des citoyens morts pour la défense de l’île à hélice. Leurs corps, pieusement recueillis, conduits au temple et à la cathédrale, y reçoivent de justes honneurs. Le gouverneur Cyrus Bikerstaff, comme les plus humbles, sont l’objet de la même prière et de la même douleur.
Puis ce funèbre chargement est confié à l’un des rapides steamers de Standard-Island, et le navire part pour Madeleine-bay, emportant ces précieuses dépouilles vers une terre chrétienne. (p176/177)
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Standard-Island n’avait cessé de dériver vers cette île Sandwich, où, on ne l’a point oublié, résidait une colonie française en voie de prospérité. Or, dès que les colons eurent vent de l’attaque opérée par le capitaine Sarol, ils résolurent, avec l’aide du millier d’indigènes soumis à leur influence, de venir au se-cours de l’île à hélice. (p174)
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