La chronique de Gérard Collard - Refaire le monde
Si vous aimez lire, si vous êtes gourmet, si vous êtes gourmand... le livre que Gérard Collard vous présente aujourd'hui dans sa chronique, est pour vous!!! le libraire de Saint-Maur-des Fossé a choisi de vous parler du livre de Julia Glass "Refaire le monde" aux éditions J'ai Lu. Un roman qui se dévore... Regardez... La présentation du livre "Refaire le monde" par l'éditeur : Pâtissière à Greenwich Village, Greenie se consacre tout entière à son jeune fils et à son métier, tandis que son mari plonge dans la mélancolie. Lorsque le truculent gouverneur du Nouveau-Mexique, conquis par un gâteau à la noix de coco, lui propose de devenir chef cuisinière de sa résidence, elle accepte, par ambition autant que par désespoir, et part vers l'Ouest, bouleversant ainsi la vie de toute la famille... Vous pouvez commander "Refaire le monde" sur le site de la librairie en ligne www.lagriffenoire.com
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Tout le monde a un tiroir mental contenant des jours précis qu’il a mis de côté pour les revivre, les reconstituer, les regretter peut-être, d’une manière irrépressible, avec tous les détails.
Ce que j'aime dans les livres, c'est ce qu'il renferment ; ils contiennent du savoir comme un pichet contient de l'eau, comme une robe contient le mystère d'un corps de femme exquis.
« Il m’a dit qu’il n’avait jamais auparavant compris comme il était possible de tomber amoureux d’une personne si mentalement déséquilibrée ; peut-être que cela arrivait quand on se persuadait que le déséquilibre était simplement un genre d’équilibre qu’on n’avait jamais vu avant. »
- Pensez à toutes les insomnies qui n’existeraient pas si les gens n’avaient pas d’enfants.
Poliment, papa rit.
- Un monde sans enfants ? Non merci.
« CB: Pourquoi maintenant?
ML: J’écris pour les enfants, et si mon histoire est réussie, je suis à moitié un enfant. Ou un enfant tout entier, Dieu seul le sait ! Les gens prétendent que les auteurs de livres pour enfants sont des gosses qui ne savent toujours pas ce qu’ils veulent faire plus tard. Mais cela signifie que j’agis plus par instinct que vous, alors que vous avez peut-être la moitié de mon âge. Quelque chose, je l’appelle mon petit diable interne, me dit qu’il est temps de révéler cette histoire. Il se trouve que vous en êtes le receveur, tout ça parce que vous, ou vos chefs, avez décidé que c’était le moment de publier un article flatteur sur Mort Lear. Pas sûr que vous teniez l’article flatteur, hein?
CB: Eh bien, non. À mon avis, il ne l’est certainement pas.
ML: Quoi qu’il en soit, tout est une question de timing. En amour. À la guerre. Quand on raconte son histoire. »
- L'ennui, déclara-t-elle, est un tunnel. Débrouille-toi pour qu'il te conduise quelque part.
" - oh, au risque d'être cruel, je vous dirai que tout le monde meurt seul, quelque soit le nombre de personnes présentes dans la pièce."
(...) Mais vous savez, ça m'étonnerait que la plupart des artistes se rappellent avec précision quand ils ont prévu de s'épanouir dans ce genre de vie- à moins peut-être d'avoir eu des parents artistes. Parce qu'elle n'est pas réelle, cette vie.On ne peut pas l'imaginer de l'extérieur, ce n'est pas comme être médecin ou chauffeur de bus ou banquier, les métiers des adultes qu'un enfant voit au cours d'une journée ordinaire. Pour la majorité des enfants, l'art n'est pas une activité de grandes personnes; c'est un luxe, un moyen de s'échapper.
( p.30)
Ce que j'aime dans les livres, c'est ce qu'ils renferment ; ils contiennent du savoir comme un pichet contient de l'eau, comme une robe contient le mystère d'un corps de femme exquis. Leur matérialité est importante - ne me parlez pas de conserver les livres sous forme d'octets ! - mais ils ne doivent pas inspirer un culte fétichiste.
Je m’aperçus que la librairie était un paradis pour les désœuvrés ou les hésitants, un endroit idéal pour passer l'heure du déjeuner à rêver, un lieu de rencontre pour les amants coupables, une oasis pour les époux malheureux qui voulaient retarder le moment des querelles vespérales. Nous avions aussi une poignée d'âmes solitaires, ni toquées ni désagréables, qu'attirait moins l'atmosphère du magasin que le fait que je sois toujours disponible.