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Citations de Julie Marx (19)


Je ravale le lacrymal qui monte en moi. Grégoire me tend ses lunettes noires. Si j’ai l’air d’une grenouille ? Plutôt d’une mouche. Bzz bzz… La mouche et la vitre. Par où la sortie ?
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Les couloirs de l’amour (oppressions, suite)
Pourquoi faire compliqué quand on peut faire inextricable ? C’est dans ce genre de liaison avec des spinozistes, surtout quand ils sont mariés et/ou mon médecin traitant, que je me pose la question, et qu’inlassablement je rame et je rame. Mais quand même je mouille et badaboum, je me retrouve au plumard.
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J’ai supporté ma solitude avec courage fort longtemps. Je suis restée optimiste, j’ai gardé la tête haute, avec patience et même un certain panache. J’ai appris à être plus libre, et indépendante, et encore plus libre, et sans attentes spécifiques et sans jugement, et plus ouverte et patati et patata, tu aimeras ton prochain comme toi-même, les livres de conseils m’ayant enseigné qu’il faut commencer par soi-même, j’ai montré que j’en étais capable, oui, que j’étais capable, moi aussi, vous entendez, comme tout le monde, de commencer par moi-même ! Même si ça gratte ! Même si ça pique ! Je m’auto-touche, je m’auto-masse, je m’auto-gère, je m’auto-soulage, j’auto-berce mon enfant intérieur. Que dois-je faire de plus ?! J’aimerais le savoir ! Je veux – non, j’exige – de l’amour ! Je veux – non, j’exige – un fiancé, un compagnon, appelez-le comme vous voudrez, mais ce type d’amour-là : rentrer chez moi avec un homme, non pour cocher des cases et se blesser, non pour s’essayer et se rendre au magasin, mais comme… une consolation, oui, une consolation, où est le mal ?
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-Tu m'exaspères! C'est fou ce que tu m'exaspères! Mais tu verras, tu verras quand tu seras plus grande...
-Tu me le dis toujours!
-Oui mais cette fois je t'explique. Quand tu seras plus grande, c'est-à-dire plus vieille. Au soir, à la chandelle... ça ne va pas tarder. Les hommes te désireront moins. Tes clients te désireront moins. Les choses te désireront moins. Et toi aussi tu désireras moins. Là, tu espères que tout s'arrange de soi. (...) Tu espères et tu attends, et même tu pries. Ou tu finasses avec ta théorie. (...) Quand je te vois, j'ai l'impression de me voir moi, tel que je ne peux pas me supporter, ça me rend dingue! (...) Même si je te comprends. (...)
On bricole, on reste dignes, même si parfois on flanche, ça nous arrive, on flanche, ça dure trois jours, et puis on se reprend, on se raccroche, des clients nous rappellent, des contrats nous rappellent, des mots nous rappellent, on relit des vers, des phrases, des méthodes, on aime les méthodes, on se les refile, on fait du sport. (...) Tu as la méthode, j'ai la méthode. Nos émotions vivent leur vie et nous la nôtre. On gère, ça se gère, on tient, on n'avance pas mais on continue. Jusqu'où? (...)
Moi je n'aurai pas d'enfants, pas de fils que j'aiderai à passer les caps et qui m'aidera en retour. D'ailleurs je n'ai aucun cap à passer. Ma vie est aujourd'hui la même qu'elle était il y a dix ans, sera sans doute la même dans dix ans, tout y est instable, pourtant rien ne bouge. (...) Car ainsi va la vie dans les années 10 : une vie sans perspectives, mais remplie de prospectives, ça nous maintient dans la jeunesse. (...) Une vie mono-saisonnière. Juste le temps des bourgeons. Des bourgeons éternels. Jamais éclos. Et pour toi ma chère, pour toi qui ne vois rien, qui te berces encore d'illusions, te gorges de langage et gruges le temps avec tes blagues... pour toi, tu verras : c'est pareil.
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« Les familles connaissent les saisons. Les célibataires à chagrin d’amour évoluent dans une dimension parallèle où le temps s’est arrêté. Malgré l’énorme succès des antidépresseurs, leur taux de sécrétion lacrymale a tendance à se maintenir voire à augmenter sur le marché ; c’est pourquoi les perspectives de vente auprès des cibles considérées restent bonnes, voire excellentes ; ici, l’effort doit pourtant se maintenir et la stratégie se redéployer sur le socle de valeurs fortes, telles que le recyclable et l’écologie ; non seulement l’acte d’achat se charge d’un sens citoyen (sauver la planète), mais l’univers associé au recyclable constitue une arme redoutable pour capter la population célibataire. Privée de continuum affectif, cette dernière reste hautement fragilisée par l’expérience de l’éphémère. De ce point de vue, le mouchoir jetable, surtout recyclé et/ou recyclable, aura tendance à rappeler l’utilisateur à sa propre condition, et donc à aggraver sa tristesse. Une aubaine pour ce que nous avons à vendre ! Le produit peut générer sa propre nécessité, et le cercle de l’addiction tourner rond comme le monde. CQFD. » Sa voix, je l’entendais, affectait la douceur ; elle palpitait pourtant du souffle du meurtre, l’envie du meurtre… le besoin croissant du meurtre. Quand ma Reine se retourna vers moi, je pris carrément peur. L’espace d’un instant, je vis ses narines fumer, comme celles d’un dragon roux.
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Le masque ne triche pas beaucoup après tout. Il exagère un peu, juste un peu, juste de quoi se mettre à l’abri. Camoufler la misère. Cacher la faim, la soif, l’impossible désert. Devant cette femme mi-maquerelle, mi-médecin chinois, je pourrais pleurer de honte.
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Je trouvais la devanture austère ; ma peau tout au contraire, la jugeait très à son goût. Des rideaux pourpres calfeutraient l’officine, une guirlande multicolore clignotait contre la vitre, autour d’un large poster d’anatomie chinoise – corps humain pris en coupe, piqué d’aiguilles et de noms aussi mystérieux qu’imprononçables. Rien que d’y penser, j’avais mal partout. À côté de cette planche d’acupuncture, une affiche plus petite zoomait sur le sourire extatique d’une jeune femme aux yeux mi-clos, allongée sur le ventre dans un enviable abandon, sa nudité dorée luisant jusqu’à la naissance des fesses.
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L’union fait la force ! C’est la désunion qui fait la maladie !
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Le moindre changement dans notre conscience produit des effets qui s’étendent par vagues successives à toute la toile du vivant. Ainsi, il se pourrait très bien qu’au final, ce soit moi, tu vois, moi moi et remoi, avec ma bad énergie, qui sois responsable de la crise économique mondiale ! Quelle horreur ! Je ne mérite pas de vivre !!! »
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La joie, l’enfance qui fait des bonds, le plaisir d’être ensemble, de quoi swinguer jusqu’au plafond. Alors là, tu te débarricades illico, ça va beaucoup trop vite, pour lui comme pour toi. Et te voici qui déboules hyper désirante mais hyper douloureuse aussi, à cause des épisodes qui précèdent et qui t’ont bien fait ramer.
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Les livres de bien-être nous l’enseignent : il faut nous développer, et ce, dans toutes les dimensions de notre être. Me prostituer me permettrait de contrer la carence. Avec en plus, l’argent du beurre. Quelqu’un me caresse et me paie pour ça, il me réchauffe, je le réchauffe, il me file du blé. C’est la crise à tout point de vue. Pourtant là, je gagnerais sur la totalité des tableaux. C’est assez simple au fond : il faudrait juste que j’apprenne à penser que c’est OK pour deux heures.
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Il y a des intonations qui tuent, qui peuvent vraiment vous tuer, faudrait prévenir la journaliste, moi, cette nana, elle me tue chaque fois, alles wundert, en fait, ce n’est pas tant ce qu’elle dit, ce ne sont pas tant ses phrases, mais c’est le grain de sa voix, juste le grain de sa voix, je crois qu’elle a un grain nihiliste. C’est comme ces démarcheurs téléphoniques, quand ils vous appellent, tout à coup ils vous catapultent dans ce futur pas grandiose à pressentir, quand nous serons tous des machines, même mais… dans le découragement, je m’en suis remise à un spécialiste.
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Anthropologiquement parlant, le rite en solo n’a aucun sens. Le rite est pluriel, il relie des êtres humains à d’autres êtres humains, s’adosse au groupe qu’il constitue, il ne pourra jamais tenir dans une barquette mono-portion ! Le rite explose la barquette mono-portion, c’est là sa vertu, son sens, c’est sa raison d’être ! Si tu n’y sacrifies, le rite te punira, le rite te maudira, probablement jusqu’à la cent cinquantième génération. Même si tu n’as pas d’enfant. Le rite traquera tes nièces et tes neveux et tes arrière-petits-neveux… Car telle est sa force tout autant que son vice : relier, quoi qu’il puisse leur en coûter, des êtres humains à d’autres êtres humain
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On dit que le diable se cache dans les détails, et dans nos sacs, c’est souvent ce qui s’amasse : des détails, des presque riens, aussi dérisoires qu’assassins. Comme les restes frais d’une conversation par exemple, qui s’y trouve aujourd’hui. Une conversation d’allure thérapeutique. Si je dis d’allure thérapeutique, c’est qu’elle eut lieu avec un authentique thérapeute de la santé publique. Mais qu’après cette conversation spécifique, il nous faudrait, de toute urgence, vider la besace.
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Depuis des siècles et des siècles, la notion de mieux que rien plombe l’humanité, restreint les puissances, elle est le masque culpabilisant de tous les pouvoirs. Sur le plan de la vérité, qu’on la trifouille au plus profond ou qu’on la concasse en poudre, elle ne vaut pas une cacahuète. Bavarder, boire un verre, se voir synonyme de voir des gens, on s’voit bientôt ? – autant de pratiques répandues parmi les célibataires de la ville, que Grégoire et moi, nous nous épargnons mutuellement. Depuis quelque temps, à mesure que l’esprit de sérieux ronge et serre nos cœurs, nous nous l’épargnons même scrupuleusement. Ensemble, nous avons arrêté de boire des verres. Ensemble, nous tentons d’organiser le pessimisme autrement.
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Je veux dire, quand on boit du whisky, ça fait chaud à l’intérieur, on a la tête qui tourne légèrement, ça permet de descendre en soi-même – se retrouver peut-être ? On est dans les brumes, on est dans les ombres, on voit les choses un peu différemment, alors on les regarde. On les regarde telles qu’elles font mal, mais sans avoir mal. Ou presque pas mal. Ok, d’accord : quand même un peu mal… le dosage a toujours été mon casse-tête. Mais je m’entraînais, et comme j’aime beaucoup ces vapeurs au goût malté, j’essayais moi-même d’être une brume.
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Le célibat ça m’over-atomise, ça m’ultra-narcissise, ça me fascise aussi. Telle est mon expérience et donc ma théorie. Peut-être que Margaret en arrivait aux mêmes conclusions, et qu’elle-même prenait des précautions ? Convertir le dur en doux, car sinon comment faire ? Avec ma baguette sous le bras, j’ai surtout pensé que ce contrat de l’été me fournirait une excellente excuse auprès des amis avec enfants qui ne comprennent rien à rien à ma théorie des vacances, ni ne partagent ma vision tragique de leur paradoxe.
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La peau, c’est la fragilité, c’est la vulnérabilité. Bien. Dans sa transparence on voit les veines, on voit la vie, la vie qui palpite, la vie sans prix, non quantifiable Margaret, non quantifiable ! Très probablement, ce n’est pas Dieu, mais la peau, par-delà toute morale, par-delà toute religion, c’est la peau qui nous commande Tu ne tueras point. Nous ne pouvons rester sourds à ce que nous dit la peau, Margaret, la peau nous parle…
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La pomme contient le ver, comme la virginité son leurre et sa désolation : ces maudites toiles d’araignée qui se tissent et s’accumulent dans les vagins esseulés, broussaille touffue qui nous empêche définitivement de prendre la vie du bon côté. Probablement, une approche plus historiciste du phénomène ne manquerait pas d’évoquer les points saillants de la frise récente : la chute du mur de Berlin, la première guerre du Golfe, le tournant ultralibéral des économies de marché, la fonte des glaces en Antarctique ainsi que cette étrange épidémie de tristesse aggravée. Entre lesquels il n’y a peut-être aucun rapport…
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