Le printemps arabe, le printemps des révolutions arabes… on se souvient de cette vague de liberté déferlant sur le monde. Mais aujourd’hui qu’en reste-t-il ? Que sont devenues toutes ces femmes qui rêvaient d’un pays libre ? Aujourd’hui, il reste des pays meurtris où la guerre s’est installée, où les fous de Dieu ont pris le pouvoir, où les dictateurs en place ont exterminé leur peuple…
La Syrie, un pays en feu, un pays entre pouvoir corrompu, sanguinaire et Daech, avec sa noirceur, sa cruauté et son obsession du corps féminin qu’il veut cacher jusqu’à l’annihiler… La beauté du pays noyée dans la férocité des hommes.
Bérénice est à la recherche d’objets d’art du passé, Asim ensevelit les morts et distribue leurs noms à ceux qui peuvent les faire revivre dans un ailleurs plus humain. Ils ne se rencontrent pas tout de suite, et l’on commence par les suivre chacun dans leur pays, chacun dans leur famille…
C’est un premier roman mais tellement maitrisé dans la narration, dans l’art de conter une histoire tragique, qu’on a l’impression qu’il a été écrit par une auteure expérimentée.
J’ai ressenti à la lecture de ce texte une multiplicité d’émotions. De l’horreur à la tendresse, de la révolte à la compréhension, de l’envie de tuer à l’envie d’embrasser… Et notre impuissance, à nous qui avons eu la chance de naître sur le bon continent…
Les mots de Julie Ruocco sont justes, elle allie la poésie au réalisme cru, elle mêle réflexion et romanesque. C’est un roman à mettre entre toutes les mains…
Un combat contre l’obscurantisme… une voix s’élève, écoutons-la…
C’est un roman qui ne nous laisse pas en repos, il s’y passe toujours quelque chose, et l’on craint pour les personnages, on les accompagne en fermant les yeux de crainte qu’ils ne tombent dans la nasse des tueurs, des égorgeurs. C’est un roman qui fait vibrer.
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