AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Julie Ruocco (95)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Furies





C’est un premier roman très réussi, prenant et bien écrit même si j’ai été un peu perdue dans les trois premiers chapitres. Voilà une autre œuvre ayant pour thème la guerre en Syrie mais qui, par son propos, rejoint l’universel questionnement sur cette réalité. C’est à travers la très belle relation entre Bérénice, Assim et Taym que l’on peut vivre de l’intérieur les horreurs, bien sûr, mais aussi le courage, l’espoir, la foi en la révolution. Désir existentiel profond, nos trois personnages trouveront d’ailleurs, chacun à leur façon, une façon d’honorer la mémoire des victimes et de les faire revivre. Lu en une journée, c’est tout dire.
Commenter  J’apprécie          110
Furies

Bérénice, archéologue, est employée par "Tonton" pour récupérer et vendre des œuvres d'art glanées sur des sites archéologiques. Au cours d'une de ses expéditions à la frontière turco syrienne, elle découvre la guerre syrienne et prend en charge une petite fille que lui confie sa mère, réfugiée dans un camp. La petite est muette, traumatisée, et Bérénice se sait que faire de cette enfant qu'elle ne peut abandonner. Les voici en Turquie, sur la trace d'un ancien pompier syrien qui pourrait leur fournir de faux papiers pour rentrer en Europe. Bérénice fait ainsi la connaissance d'Asim, que la guerre et la douleur de la perte de sa sœur ont conduit ici, et qui ressuscite la mémoire des morts en donnant leurs noms aux opposants au régime d'El Assad.



Plongée au cœur d'une guerre dont les Occidentaux que nous sommes ignorent tout, ou presque. Julie Ruocco nous raconte les attentats, les bombardements, les camps de réfugiés, l'opposition muselée, les femmes sous le joug d'une conception médiévale ; à travers le combat de Taym, la sœur d'Asim, sont dénoncés la barbarie et les exactions du régime djihadiste, les exécutions et les tortures que la jeune femme consigne sur une clé USB que va découvrir Bérénice. Pour elle, c'est une prise de conscience progressive de la réalité qui l'entoure, et d'une nouvelle mission qu'elle va devoir remplir : "Eclairer les contours du monstre, délimiter son empire mouvant pour le priver de l'ombre qui le nourrit", comme l'a écrit Taym au-dessus des retranscriptions d'entretiens figurant sur la clé. Devenir une Furie à son tour, et sans repos poursuivre les criminels et défendre les siens. Face à elle, Asim, qui a fouillé des charniers, s'efforce de garder intact le souvenir des morts étouffés dans les ruines pour les donner à ceux qui fuient. Cette transmission qu'il fait, cet hommage qu'il rend, jusqu'au dernier nom, le plus précieux, qu'il va donner à la petite fille, sont à mon sens la partie la plus touchante de ce récit dont la plume très travaillée met cependant le lecteur un peu à distance.



Roman lu dans le cadre des 68 premières fois
Lien : http://usine-a-paroles.fr/le..
Commenter  J’apprécie          101
Furies

Le cœur arraché au corps, les cris qui résonnent dans le silence abyssal des bombes, des destins qui se croisent, des noms fantomatiques qui s’enflamment. La fureur de vivre de résister, les balles qui n’ont rien à foutre des vies, la rage bouillonnante, les regards perdus, les pas hantant la poussière mortifère. Des ralliements soufflant l’espoir, les fugues salvatrices, le déchirement de la terre, l’abandon de l’identité. Les yeux emplis d’un passé lumineux, tournés vers le futur aveugle.





Écriture tranchante, poésie envoûtante, mots éprouvants, images éternelles de la folie humaine, de la déshumanisation.





Plume lumineuse, ensorcelante, fendant l’obscurité, l’obscurantisme.





Un premier roman magistral d’une puissance titanesque, Julie Ruocco nous plonge au cœur de deux vies qui se percutent dans la noirceur la plus totale. Deux âmes qui s’apprivoisent, pansent les blessures sanguinolentes. Deux âmes éternellement liés à l’histoire tragique d’une pays décousu, violé. Deux âmes puisant leur force au cœur de l’horreur. Roman intransigeant, portant la parole des oubliées, des nantis, hurlant leurs maux, mots, au milieu du chaos, de la désolation.





Ce roman a su m’emprisonner, me porter, me faire souffrir. L’histoire de la Syrie n’a rien de passionnant pour celui qui n’y s’intéresse pas. Berceau culturel, berceau d’un passé riche évanouit à coup de mortiers, La Syrie n’est plus que rien.





Un roman coup de cœur, coup de poing. Je vous conseille également de lire 19 FEMMES de Samar Yazbek.
Lien : https://misschocolatinebouqu..
Commenter  J’apprécie          100
Furies

Doucement mais sûrement j'avance dans ma découverte de la sélection 2022 proposée par l'association des 68 premières fois.



Cette troisième lecture m'a assez décontenancée, je le reconnais. Et pour le coup, m'a fait sortir complètement de ma zone de confort littéraire habituelle. Par son titre, "Furies"; par sa couv très sombre et par l'entrée même dans l'histoire. Vraiment ce premier roman de Julie Ruocco m'a troublée, interpelée, dérangée parfois, pour finalement m'émouvoir et me transporter.



Nous faisons connaissance avec Bérénice, jeune archéologue, qui a trouvé une des trois Erinyes grecques (gouttes de sang versées par la déesse Gaia) sur un chantier de fouilles en Thessalonique. Subjuguée par la beauté de la pierre également nommée "Furie", la jeune archéologue l'a subtilisée et la porte maintenant en pendentif. Un "vol" qu'elle assume d'autant mieux que, révoltée par la destruction des monuments de Palmyre, Bérénice a rejoint clandestinement un réseau de trafic d'oeuvres d'art. L'histoire s'emballe lorsque la jeune femme est appelée à rejoindre son père au Moyen Orient, plus exactement dans la petite ville de Kilis en Turquie, à quelques kilomètres à peine de la Syrie, et recueille une fillette dont la mère, réfugiée, lui confie la sécurité.



En parallèle, on suit Asim, infirmier syrien, qui lutte pour retrouver la paix et la liberté dans son pays et dévoiler, avec sa soeur Taym, les exactions commises avant d'être contraint de fuir pour sauver sa vie.



C'est à Kilis que les deux jeunes gens se rencontrent et que leurs destins se nouent. La fuite avec la fillette recueillie par Bérénice prend alors toute sa dimension dans la peur, l'exaltation et la force de vie.



Je vous l'ai dit en introduction, cette lecture m'a terriblement impressionnée. Plus qu'un témoignage, c'est un parcours, un défi, une lutte et un terrible besoin de justice et de reconnaissance. Une grande leçon d'Histoire sous les mots de Julie Ruocco. Une écriture vive, alerte, sensible, à fleur de peau et terriblement poétique dans ses descriptions.



Aux éditions Actes Sud
Commenter  J’apprécie          100
Furies

Difficile à croire que Julie Ruocco signe ici son premier roman.

Le sujet est puissant, maitrisé, l’histoire est marquante, émouvante, les personnages sont attachants. Nul doute que l’autrice entre sur la scène littéraire en se plaçant directement du côté des écrivains que l’on oubliera pas.



📖 Bérénice n’a pas terminé ses études d’archéologie. Ce n’était pas vraiment ce à quoi elle s’attendait. Elle, elle voulait dépoussiérer la terre, chercher, trouver des trésors. Mais déjà, elle avait une âme de voleuse lorsqu’elle garde pour elle la découverte d’une pierre représentant une Furie lors de ses dernières recherches. Elle est maintenant devenue « trafiquante ». Elle est envoyé aux quatre coins de la planète pour piller.

On pense donc parcourir dans ce roman une histoire de trafiquants d’oeuvres d’arts. Et puis pas du tout !

La vie de notre héroïne prend un tournant lorsque, envoyée à Palmyre, elle assiste à un attentat. Alors quelle cherche un moyen de rentrer en France, une petite réfugiée lui est confié.

En parallèle, nous rencontrons Asim, pompier syrien devenu fossoyeur puis faussaire de passeport.

Bien sûr, les deux personnages vont se rencontrer. Mais nous sommes loin d’imaginer une grande histoire d’amour. Le sujet n’est pas là.



Le sujet, c’est la guerre, c’est la faim, c’est la pauvreté, c’est la survie d’un peuple qui en a assez d’être à genoux, c’est les règles de notre monde.

𝗖’𝗲𝘀𝘁 𝘂𝗻𝗲 𝗳𝗿𝗮𝗻𝗰̧𝗮𝗶𝘀𝗲, 𝘂𝗻 𝘀𝘆𝗿𝗶𝗲𝗻, 𝗱𝗲𝘂𝘅 𝗵𝗶𝘀𝘁𝗼𝗶𝗿𝗲𝘀 𝗾𝘂𝗶 𝘃𝗼𝗻𝘁 𝘀𝗲 𝗺𝗲́𝗹𝗮𝗻𝗴𝗲𝗿 𝗲𝘁 𝗾𝘂𝗶 𝘀’𝗲́𝗰𝗿𝗶𝘃𝗲𝗻𝘁 𝗮𝘃𝗲𝗰 𝗹𝗲 𝘀𝗮𝗻𝗴 𝗱’𝘂𝗻𝗲 𝗺𝗲̂𝗺𝗲 𝗵𝘂𝗺𝗮𝗻𝗶𝘁𝗲́.



Alors que nous avons assidûment appris nos leçons d’Histoire, les médias actuels et Julie Ruocco dans cet ouvrage, nous prouve que le temps s’efface rien. Que l’histoire se répète malgré les apprentissages. Que nous n’apprenons rien !



Et surtout, notre autrice laisse une place méritée aux combattantes. Aux femmes qui sont les grandes oubliées. Nous parlons des batailles, des hommes au front, des noms masculins comme grands vainqueurs. Mais qu’en est-il des femmes ? De leur aide ? De leur chagrin ? De leur recherche d’un mari parti, d’un frère, d’un fils ?



“𝗖’𝗲𝘀𝘁 𝗳𝗮𝘂𝘅 𝗱𝗲 𝗽𝗲𝗻𝘀𝗲𝗿 𝗾𝘂𝗲 𝗹𝗮 𝗴𝘂𝗲𝗿𝗿𝗲 𝗲𝘀𝘁 𝘂𝗻 𝗺𝗼𝗺𝗲𝗻𝘁 𝗾𝘂𝗲 𝗹’𝗼𝗻 𝗽𝗲𝘂𝘁 𝘀𝗮𝗶𝘀𝗶𝗿 𝗲𝗻𝘁𝗿𝗲 𝗱𝗲𝘂𝘅 𝗱𝗮𝘁𝗲𝘀 𝗲𝘁 𝗱𝗲́𝗳𝗮𝗶𝗿𝗲 𝗽𝗮𝗿 𝘂𝗻 𝘁𝗿𝗮𝗶𝘁𝗲́. 𝗘𝗻 𝘁𝗮𝗻𝘁 𝗾𝘂𝗲 𝗳𝗲𝗺𝗺𝗲𝘀, 𝗻𝗼𝘂𝘀 𝘀𝗼𝗺𝗺𝗲𝘀 𝗯𝗶𝗲𝗻 𝗽𝗹𝗮𝗰𝗲́𝗲𝘀 𝗽𝗼𝘂𝗿 𝘀𝗮𝘃𝗼𝗶𝗿 𝗾𝘂’𝗲𝗹𝗹𝗲 𝗻’𝗮 𝗷𝗮𝗺𝗮𝗶𝘀 𝗰𝗲𝘀𝘀𝗲́. »



Bravo ! Ce roman mérite d’être mis en lumière parce qu’à travers les mots, nous ressentons l’épuisement des peuples, la colère de l’autrice, son engagement. Nous sentons la sueur du dur labeur.

J’espère qu’il vous marquera autant qu’il le souhaite.

Commenter  J’apprécie          90
Furies

Bérénice part en Turquie pour un commerce peu recommandable , un « attentat "modifie ses plans.

Elle croise le chemin du "pompier syrien » que des drames familiaux et politiques lui ont fait fuir son pays et se spécialiser dans le fabrique de faux passeports.

Une fillette recueillie les rassemble.

Un nouveau roman dramatique sur conflit toujours d’actualité.

Lecture nécessaire !

#68premieresfois

#unefemmequilitenvautdeux
Commenter  J’apprécie          90
Furies

Bérénice, jeune archéologue, est aussi trafiquante d'antiquités.

Asim, lui, est pompier syrien devenu fossoyeur .

Tous les deux doivent faire face à la guerre et leurs destins vont se croiser.



À travers ces deux personnages, Julie Ruocco nous montre également un peuple qui a voulu se révolter contre son chef et qui se retrouve au centre d'une guerre qui ne le concerne plus.

Certes, le texte est magnifique, très bien écrit. Mais je n'ai hélas pas forcément su m'attacher à ces deux protagonistes. J'en attendais peut-être un peu trop, suite à toutes les chroniques dithyrambiques que j'ai lu sur ce roman dans de nombreux sites.

J'en garderai quand même le souvenir d'une très belle histoire et d'un bel hommage au peuple syrien, notamment aux femmes.
Commenter  J’apprécie          90
Furies

Archéologue, Bérénice est une voleuse. Elle part à la frontière turque pour ramener des antiquités. Pompier, Asim est syrien mais avec la guerre qui sévit il est plus fossoyeur que pompier.

J'ai lu ce livre en quelques heures. L'auteure ne fait pas dans la dentelle : elle raconte la guerre et les images que les mots renvoient sont très violentes. On sait pourtant que les premiers à pâtir d'une guerre sont les civils mais ce qu'il se dégage de ce livre est effroyable : les morts par centaine, les tortures, le combat des femmes dans l'ombre, la privation de liberté, le mouvement des populations qui cherchent un refuge, l'aide internationale qui ne répond pas…

J'ai été surprise de la jeunesse de l'auteure, cela explique peut-être le style un peu (trop) dense de l'écriture.
Commenter  J’apprécie          90
Furies

Je suis toujours sidérée de constater avec quelle urgence, quelle justesse et quelle originalité certains primo-romancier s’attaquent à des sujets ancrés dans une sombre et douloureuse actualité, aux antipodes de leur quotidien et de leur nombril, laissant derrière eux, à peine sortis de l’ombre, une traînée d’étincelles et de solides effluves de « revenez-y ». Avec ses « Furies » pleines de noblesse, Julie Ruocco est de leurs rangs. Nous entraînant à la suite des pérégrinations de Bénédicte, jeune archéologue ayant succombé aux sirènes des trafiquants d’antiquités internationaux, elle mettra sur sa route, comme sur nos chemins de lecture, des personnages à l’âme belle, transparente ou blessée pour toujours. Asim, pompier syrien devenu fossoyeur, Taym, sa sœur, flamme révolutionnaire trop vite soufflée par un vent mauvais, et une petite fille en quête d’identité et de paix, perdue dans les ruines d’une guerre trop grande pour elle.

Si la plume de Julie Ruocco peine un peu, en début de roman, à trouver une voix qui lui soit propre, elle gagne, au fil des pages, en assurance et en personnalité, se délestant peu à peu de facilités d’écriture pour laisser affluer l’émotion et la grâce. C’est, pour finir, un texte d’une très grande force et d’une beauté toute singulière qu’elle nous offre, entre vestiges exhumés de l’Histoire des dieux et restes d’histoires humaines inhumés, de magnifiques rencontres à la frontière de la mort, sur une terre de douleur et de mémoire.


Lien : https://magali.bertrand@neuf..
Commenter  J’apprécie          90
Furies



De la guerre civile en Syrie avec pour conséquences la poussée de l'Etat Islamique et la volonté d'indépendance des Kurdes, l'auteure aurait pu écrire un long article ou un documentaire mais elle a pris le parti d'incarner ce moment que nous Occidentaux avons observé avec une forme de détachement indifférent.

Bérénice, une jeune archéologue orpheline d'un père dont elle ne connaît pas les origines et qui lui a donné ce prénom par amour pour Racine, est dépêchée en Turquie, à la frontière de la Syrie, pour piller des œuvres d'art.

Assim, un pompier syrien se reconvertit en fossoyeur pour honorer le souvenir de sa sœur, la courageuse Taym qui défia les liberticides, et célébrer les anonymes massacrés. Alors que l'une déterre, l'autre enterre. Pourtant, ces deux-là vont se rencontrer, oeuvrer pour la mémoire des disparus, témoigner pour l'histoire et tout faire pour que justice soit rendue.

Peut-être à cause d'une écriture trop léchée, trop parfaite, un brin didactique et qui en dit trop, j'ai eu du mal à adhérer à ce premier roman.

Merci à Babelio et à Actes Sud pour cette lecture.
Lien : http://papivore.net/litterat..
Commenter  J’apprécie          90
Furies

Si c’était un film, ce serait un documentaire. Mais c’est bel et bien un livre de fiction, une histoire dans l’Histoire. Julie Ruocco dit avoir voulu donner des visages, des voix, de la chair aux événements de la Syrie, et « Furies », est le récit de ce que vivent des personnes dont le chemin a été porté dans la Syrie de Bassar el Assad et de l’Etat Islamique.

Engagé sur un mode proche du polar (Bérénice, l’un des personnages essentiels, est archéologue dévoyée dans le trafic de bijoux ce Palmyre ; Asim, l’autre personnage essentiel, pompier devenu fossoyeur par la force des choses, fabrique de faux passeports à partir de l’identité des morts qu’il enterre), le récit devient vite une tragédie terrible et pourtant tellement pleine d’amour autour du « sauvetage », d’une jeune enfant qui devient pour les deux protagonistes la grande raison de vivre et d’espérer.

Remarquablement documenté, le livre est porteur de la passion de transmettre, de faire savoir. Mais le récit va beaucoup plus loin en donnant la parole à ces femmes du Rojava dont la devise « Femme, vie, liberté », désigne une expérience de véritable démocratie qui a tout simplement le pouvoir de faire exister une conviction de vie.

Un très beau roman, pas toujours facile à lire tant il dit des choses qui bousculent, mais tellement plein de lucidité et du refus de quelque défaitisme que ce soit.



Julie Ruocco sera avec Furies, aux Correspondances de Manosque le 25 septtembre 2021 à 15 heures. On peut l'écouter dans une interview donnée à La Maison de la Poésie : https://youtu.be/ze_la16k7fg







Commenter  J’apprécie          90
Furies

L’auteur nous emmène par étapes au cœur du conflit Syrien et dans le cœur d’êtres forts et fragiles pris dans la spirale de la guerre. Toute la complexité de la situation est décrite avec finesse et sensibilité grâce à un style plein de nuances et beaucoup de travail de recherche sur le sujet.
Commenter  J’apprécie          80
Furies

A la mort de son père, Bérénice, archéologue, opte pour le trafic d'oeuvres d'art. A son cou, un pendentif fait avec une oeuvre qu'elle a subtilisé sur un chantier de fouilles et qu'elle porte tel un talisman. Elle se rend donc en Turquie pour récupérer de nouvelles pièces, mais lors de l'échange, un explosion a lieu tuant son contact. Elle réussit à se sauver sans oublier ce qu'elle était venu chercher.  



Son organisation va organiser sa fuite et la rapatrier, fuite qui sera chamboulée quand une mère refugiée lui confie sa fille. N'ayant pas de papier pour l'enfant, elle ne peut rentrer en France. Elle va donc se dissimuler en attendant son retour. Lors de son attente elle fera la connaissance d'Asim, un syrien pompier devenu fossoyeur par nécessité et qui a fui son pays pour la Turquie. Là, il aide ceux qui veulent fuir vers l'occident.



Mais la police turque et des amateurs d'oeuvres d'art la traque, Bérénice, Asim et la petite fille n'ont d'autres choix que de fuir et qui dit fuite dit retour en Syrie et plus précisément dans l'Etat autonome du Rojava ou Kurdistan Occidental dit pays des deux rivières.



Ce roman plutôt noir donne la parole à trois personnages clés : Bérénice, Asim et sa soeur Taym. Chacun a leur façon va nous raconter la vie, la guerre en Syrie sous Bachar El Assad, le retour des djihadistes, les problèmes entre la Turquie et le Kurdistan occidental. Il va nous expliquer aussi comment Bérénice va mûrir, grandir avec ce qu'elle va être amener à vivre et comment elle envisage son avenir. 



J'ai beaucoup aimé le rythme de ce roman, les questionnements de Bérénice, la douceur fataliste d'Asim, la volonté des combattants du Rojava, la volonté de soulager le quotidien avec les "moyens du bord".



Je déplore juste l'absence d'interrogations, de remise en cause quant à le responsabilité des occidentaux dans ce désordre de cette partie du monde. Néanmoins c'est un roman bien documenté.



Lu dans le cadre des 68 premières fois 2022.
Commenter  J’apprécie          70
Furies

Il y a des lectures auxquelles on n'est pas préparé. Furies est de celle-là, je ne suis pas parvenue à rentrer dans cette histoire qui m'a tenue à distance du fait de son écriture, sa construction. Ce roman n'est pas parvenu à me faire vibrer. Et si je ne vibre pas, je ne ressens pas. Une question de moment, de disponibilité, de contexte. Dommage.



(Lu grâce aux 68 premières fois)
Commenter  J’apprécie          70
Furies

Lu dans le cadre des 68 première fois

Bérénice le prénom du personnage principal nous plonge de suite dans la tragédie. Bérénice donc est une archéologue désenchantée qui trempe dans des trafics de pièces.

Une commande la propulse en Syrie toujours accompagnée de son pendentif fétiche, qu’elle a trouvé sur un site de fouilles et où est représenté une furie.

Alors qu’elle va réaliser l’échange dans un café, une bombe explose et elle va être propulsée malgré elle au cœur de la guerre.

En parallèle, Asim vit avec sa sœur dans une ville syrienne comme beaucoup d’autres. La jeune femme, plus alertée que son frère sur ce qui se passe dans son pays, collecte le plus d’information possible pour transmettre montrer l’horreur au monde. Au décès de cette sœur adorée Asim, fou de douleur va comprendre son combat et tenter de la poursuivre en devenant faussaire pour délivrer des passeports à ceux qui fuient l’enfer.

C’est à ce stade de leur histoire que Bérénice et Asim vont se rencontrer.

Loin des clichés de l’histoire d’amour au cœur de l’effondrement du monde, l’histoire de cet homme et de cette femme, bouleversée par les éléments est absolument bluffante.

Un récit qui retourne, un premier roman d’une immense maitrise empreint de tous les codes de la mythologie.

Commenter  J’apprécie          70
Furies

Peut être parce que je connais le milieu de l'archéologie, peut-être parce que j'ai suivi les événements en Syrie, mais j'ai trouvé que quelque chose dans ce livre était artificiel. L'idée de nouer les destins de personnages a priori éloignés les uns des autres est bonne mais la sauce ne m'a pas convaincue. L'écriture non plus.

Commenter  J’apprécie          70
Furies

Je commence ce petit billet par ce qui, d'habitude, en constitue la fin: j'ai fini cette lecture avec un soupir de soulagement et j'ai laissé à leur sort Bérénice et Asim. Bref, je me suis ennuyée.

Maintenant, me reste la tâche difficile de m'expliquer: pourquoi ce désintérêt absolu pour cette lecture alors qu'elle semblait avoir tout pour me plaire et qu'elle bénéficie de nombreuses critiques élogieuses et de qualité ?

Je pense en avoir trouvé la raison principale: la voilà dans toute sa simplicité. Si bon écrivain soit-on, peut-on espérer intéresser le lecteur en seulement 280 pages à une histoire où se côtoient, simultanément, de longues descriptions d'un pays en guerre depuis 11 ans et une intrigue entraînant les 2 principaux personnages parmi ce peuple en grande souffrance, des villes en ruines de Syrie jusqu'aux camps de réfugiés de Turquie, en passant par les territoires kurdes peshmergas en lutte pour leur liberté.

Donc, selon moi, les longues descriptions et explications sur cette guerre civile et ses conséquences multiples et abominables ont trop mis à distance le côté romanesque: Bérénice et Asim ne sont restés que des ombres, au mieux des personnages désincarnés qui m'ont laissé indifférente. Quant à l'écriture, trop appliquée et plate, elle n'a pas pu corriger le péché originel du roman.

Dommage… Julie Ruocco a écrit là son premier roman. Mais le sujet choisi voulant faire cohabiter une belle histoire humaine et tous les problèmes du Moyen Orient aurait demandé sans doute beaucoup plus de pages et une grande maîtrise de sa construction. .

J'attends néanmoins son prochain roman car, malgré ma déception, j'ai quand même trouvé des qualités prometteuses à certains passages de "Furies".

Commenter  J’apprécie          70
Furies

Premier roman de cette jeune journaliste dont on sent l'expérience !

Cette œuvre nous plonge dans l'actualité brûlante de la frontière entre la Syrie et la Turquie, et les horreurs qui y sévissent actuellement.

Suivez le destin de ces âmes meurtries, à travers deux voix atypiques.
Commenter  J’apprécie          70
Furies

J’ai tendance à penser que je suis assez éclectique dans mes choix de lecture. Et pourtant, lorsque j’ai eu Furies de Julie Ruocco entre les mains, je n’étais pas très emballée. Le résumé me promettait une histoire se déroulant à la frontière syrienne et après avoir lu quelques romans un peu plombants, je m’attendais à une histoire assez horrible et dure, alors que je rêvais de douceur. Alors, j’ai commencé ma lecture un peu tendue. Pourtant…



Bérénice est archéologue. A la mort de son père, elle rencontre un ami de ce dernier et bascule dans le trafic d’antiquités. Elle arrive en Turquie, à la frontière syrienne, pour récupérer quelques pièces à ramener en France. Asim, lui, est un pompier syrien qui fabrique de faux papiers. Et c’est ainsi que Bérénice et lui vont se rencontrer.



Bérénice est un personnage solitaire. Jusqu’à ce qu’une réfugiée lui confie sa petite fille. Elle va alors tout faire pour quitter le pays avec elle et pour cela, il va lui falloir obtenir des papiers pour la petite. C’est là qu’elle va rencontrer Asim. En arrivant en Turquie, il a été recueilli par un vieil homme qui faisait de faux papiers et lui a enseigné son savoir-faire. Asim a quitté son pays après un drame épouvantable qui l’a complètement brisé. Il porte dans son âme les victimes syriennes.



Je ne vais pas vous mentir, Furies n’est pas un livre facile à lire. Furies n’est pas un livre facile à oublier non plus. L’histoire d’Asim risque de vous accompagner un bon moment si vous vous plongez dans ce roman. On s’attache très vite à lui. Ce qu’il décrit de la Syrie est éprouvant. Les restrictions, les interdictions, la violence, la mort, les charniers. Et lui au milieu de tout cela qui tente d’offrir des sépultures décentes aux victimes et recueille leurs noms pour ne pas qu’on les oublie.



La rencontre entre Bérénice, la petite et Asim apparaît comme une petite bulle de normalité, pourtant fragile.



Ce premier roman de Julie Ruocco, attachée parlementaire européenne à Bruxelles, a été écrit de chez elle, durant le confinement, après des jours et des jours de recherches sur internet. Cela semble incroyable car Furies nous projette vraiment à la frontière syrienne, au milieu de la détresse humaine et du désespoir.



L’écriture est belle et l’histoire aussi, malgré la dureté, malgré l’horreur. Cela tient à l’histoire d’Asim, triste et empreinte d’humanité. Ce que vivent les Syriens est un véritable cauchemar et on ne peut s’empêcher de ressentir une grande empathie et une grande tristesse pour ces gens qui ont tout perdu et, pour certains, tentent de fuir coûte que coûte pour rester en vie.



J’ai trouvé ce roman d’une grande sensibilité, et d’une grande beauté. Et je ne regrette pas d’être sortie de mes lectures habituelles pour découvrir Furies. C’est une histoire qui va m’accompagner longtemps.



Je regrette de ne pas pouvoir en parler mieux, de ne pas pouvoir en faire une véritable analyse, de ne pas trouver les mots justes pour vous donner envie.



La seule chose que je peux finalement dire, c’est que c’est beau et triste. Et lumineux. Oui, c’est cela, lumineux.
Lien : http://mademoisellemaeve.wor..
Commenter  J’apprécie          70
Furies

Une archéologue française.

Un pompier syrien, devenu fossoyeur.

Une enfant sans Histoire.

Un pays livré au chaos, détruit à petit feu.

Un conflit ignoré des nations.

Voila les principaux éléments du livre. Pas besoin d'en savoir plus.



❤ Une très belle histoire, mais toutefois difficile à lire de par son sujet, et marquante aussi.

Les personnages sont bien écrits et touchants surtout Asim, le personnage masculin qui m'a beaucoup émue.

L'ecriture, au premier abord m'a parue assez froide et factuelle. Cependant au bout de quelques chapitres je suis totalement entrée dans l'histoire et j'ai aussi adhéré à cette écriture directe, ciselée et sans fioritures.

Une plume exigeante, certes mais tellement belle à lire, qui associe le mystique, le poétique, aux horreurs de la guerre.



L'auteure nous livre des réflexions très intéressantes qui amènent le lecteur à se questionner durant la lecture.

L'auteure rend aussi hommage à ces femmes qui luttent au cœur du chaos, pour la protection des hommes et des femmes victimes de la guerre. Des combattantes dont personne ne connait le nom, qui œuvrent et sacrifient leur vie dans l'ombre.



Un roman beau et touchant, empreint d'une grande sensibilité. Je l'ai lu quasiment d'une traite, en apnée.

Un cri du cœur bouleversant contre l'obscurantisme, qui résonne malheureusement dans l'actualité.



Pour un premier roman, la maîtrise est impressionnante. Je suivrai sans nul doute cette auteure fort prometteuse.

Je ne m'attendais pas à apprécier autant cette lecture. Je ne l'ai pas beaucoup vu passer ici, et cest dommage car ce livre mérite d'être lu par le plus grand nombre. Alors foncez !
Commenter  J’apprécie          70




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Julie Ruocco (357)Voir plus

Quiz Voir plus

Cœur college

Qui est la fille la plus populaire du collège

Garance
Linon
Enjoy
Charlie

5 questions
1 lecteurs ont répondu
Créer un quiz sur cet auteur

{* *}