Le nouveau roman de Karine Giebel est enfin arrivé, et s’il surprend et divise, il ne laisse pas indifférent.
Ce récit est une immersion dans l'horreur et le réalisme brut des zones de conflit à travers les yeux de Grégory, infirmier pour le Comité international de la Croix-Rouge. Il voyage à travers les régions en guerre, soignant les blessés, vaccinant les enfants, et apportant un peu de réconfort. Lors d'une mission en Tchétchénie, il croise le chemin de Zina et de son fils Anton. Après un drame personnel qui le marquera à jamais, il tombe amoureux de Zina et la ramène en France avec son fils.
L'auteure réussit à capturer avec une précision troublante la barbarie de la guerre et les conséquences psychologiques dévastatrices sur les victimes, qu’elles soient collatérales ou non.
Au fil de l'histoire, Grégory évolue dans un monde où la mort et la souffrance sont omniprésentes, où chaque geste de compassion est un acte de résistance face à l'inhumanité. Son parcours est un témoignage bouleversant du courage et de la détermination des travailleurs humanitaires qui consacrent leur vie à soulager les souffrances des autres, souvent au péril de la leur.
Ce roman sombre explore des émotions puissantes qui ébranlent tout le monde, y compris le lecteur. L'auteure brosse un tableau complet de la brutalité humaine, des Balkans à l'Afghanistan en passant par l'Afrique.
J'ai apprécié l’hommage au Dr Mukwege, héros qui lutte contre les mutilations génitales en RDC.
Grégory porte en lui une souffrance palpable, cherchant dans chaque mission un sens à sa propre tragédie. Chaque mission laisse sa marque, s’ajoutant aux cicatrices précédentes. Chaque page est captivante par sa brutalité authentique.
Le 1er tome de cette série distille une tension qui monte crescendo, laissant planer le mystère, et appelant la lecture de la suite prévue pour l'automne 2024.
Blast, tels les dommages créés par l’onde de choc d’une explosion dévastant tout sur son passage. Invisibles mais bien réels, les stigmates des horreurs vécues entrainent Grégory vers la folie, le faisant à chaque conflit « mourir un peu ».
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