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Critiques de Karl Marx (93)
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Propriété et expropriations : Des coopératives ..

Remettre en cause le sacro-saint principe de la propriété patronale



« Au cœur même de cette longue crise du capitalisme, une volonté de « prendre ses affaires en mains » se manifeste face aux licenciements, aux fermetures d’entreprises et aux destructions multiples. Ici et là, un peu partout dans le monde, des travailleuses et des travailleuses occupent leurs entreprises, se saisissent de l’outil de travail et remettent en marche la production. Vieux de quarante ans, le slogan de Lips, « On fabrique, on vend, on se paie », semble donner le la d’une réponse offensive des citoyen.nes et des salarié.es à la situation qui leur est faite », des réalités, sous-estimées, mais soulignées par Pierre Cours-Salies et Pierre Zarka dans leur introduction : « Marx et Engels et la coopération ».



« … création de coopératives, réquisitions des biens vacants, expropriations, récupérations d’entreprises, grèves actives avec reprise de la production, contre-plans « ouvriers », contrôle ouvrier et populaire, autogestion, etc. Les « expériences de mise en commun pour développer des activités socialement utiles ponctuent la lutte des classes et sont l’embryon, le banc d’essai de la réponse de la société des citoyen.nes associé.es pour faire face à la guerre capitaliste »



Je choisis de mettre l’accent sur l’actualité de l’action produite par des individu-e-s actifs/actives ensemble, de la coopération, des coopératives, de l’association des producteurs/productrices, de l’autogestion. Les auteurs nous rappellent « le caractère social du travail », que « l’individu ne se développe que dans un collectif qui lui permet de jouer son rôle et réciproquement, le collectif devient de plus en plus collectif d’individualités et non une masse indifférencié ».



La radicalité de Karl Marx s’exprime à la fois sur la nécessaire auto-organisation des dominé-e-s, leur association en collectifs, y compris dans la sphère de la production et dans le combat contre les structures de l’État. Il ne s’agit ni de s’en remettre aux forces institutionnelles, ni à l’État qui ne peut être considéré comme neutre dans les rapports sociaux.



Les auteurs développent aussi sur les gratuités, les droits sociaux, les patrimoines communs, le fétichisme de la marchandise, les conventions collectives, la domination réelle et la domination formelle, les expériences collectives cristallisées dans les organisations syndicales, les bouleversements du travail, l’automation, le « general intellect », le bilan des nationalisations en France et en Urss, l’internationalisme, l’inter-complémentarité, la démocratie…



Les coopératives, les formes collectives d’actions ne peuvent être cependant appréhendées « hors de la capacité d’intégration du système capitaliste ». D’où la question du pouvoir d’État, la nécessité d’une « réorganisation socialement majeure » de la production, de l’organisation sociale et politique.



J’ai été particulièrement intéressé par le chapitre sur « Le temps et les possibles au présent ». Les auteurs y soulignent, entre autres, « la place et la portée historique des coopérations multiformes qui peuplent la pratique politique et sociale : coopératives de production, exigences d’appropriation sociale des grandes entreprises et des services publics, remise en cause pratiques des transports, de l’agriculture et de la production d’énergie à partir de critères écologiques, critiques de la spéculation financière, des gaspillages mondialisés et des atteintes à l’environnement ». Face à l’ordre désordonné du monde, « les rapports de coopération et d’égalité, loin de se cantonner à des résistances, portent en effet des dynamiques de transformation révolutionnaire ».



Pierre Cours-Salies et Pierre Zarka reviennent aussi sur certaines expériences actuelles : Céralep, imprimerie Hélio-Corbeil, aciéries de Ploërmel, SET ou Fralib… ; et à l’international : le printemps de Prague, l’Argentine, la Grèce ou l’Espagne… « Même si l’actualité d’une organisation de la production collective et maîtrisée démocratiquement a pu être négligée, voire parfois combattue par certains courants du mouvement ouvrier, elle s’affirme et revient sans cesse, dès que l’occasion se présente et que quelques forces s’y attellent pour résister et éventuellement contre-attaquer ».



Pourquoi accepter la rationalité irrationnelle de la planification privée pour le profit ? Pourquoi ne pas y opposer la production socialisée, non réductible à la caricature des nationalisations ? Il convient donc d’opposer les expropriations et la gestion collective à la propriété lucrative ; de répondre à « quelle est la limite des « biens communs », auxquels toute personne a droit ou devrait avoir droit ? », de s’appuyer sur les pratiques collectives, sur le « déjà là » (« La prise en compte des possibles au présent nous impose d’être attentifs aux aspects contradictoires de la réalité sociale mondialisée ») pour poser les questions du pouvoir, social, économique et politique.



D’autres débats sont soulevés par Pierre Cours-Salies et Pierre Zarka, d’autres éléments d’analyses et de réponses sont présents dans les textes de Karl Marx et de Friedrich Engels. Parmi ceux-ci, je trouve peu satisfaisant ceux sur la notion de « communisme » et sur la « destruction de l’État », sans oublier les silences (mais ce n’était pas l’objet du livre) sur les contradictions entre les différents niveaux de contrôle ou d’autogestion, tant au niveau régional, national, continental ou international..



Un livre incitation à relire Marx, non comme des talmudistes, mais comme une source de réflexion combinant analyses, théorisations, pratiques, histoire et inventions…
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Le Manifeste du parti communiste (1847) / L..

Vraiment un livre qu'il faut lire que l'on soit de droite ou de gauche. La clairvoyance de Marx fait froid ds le dos. Tout compris, tout anticipé.Les explications sont d'une simplicité et d'un évidence incroyable. Si je pouvais je l'appelerais et je lui dirais " mais oui !! tu as raison !!! "

On y est .....Ou pas loin

Et alors ????

ben rien .....

A moins que ....peut être .....

Car il faudra bien que ça change
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Lettres d'amour et de combat

Karl et Jenny Marx se sont tant aimés qu’ils n’ont échangé que très peu de lettres. Des lettres délicieuses, entre la jeune aristocrate qui a fui son milieu et le philosophe de la révolution, émouvantes, pleines de tendresse et de solidarité.
Lien : http://rss.feedsportal.com/c..
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Manifeste du Parti communiste

Ouvrage facile à lire pour les personnes qui voudraient s'initier à Marx.
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Le 18 Brumaire de Louis Bonaparte

Il n’y a aucun doute, si la doctrine matérialiste de Marx ne peut être appliquée partout sans susciter quelques doutes, sa puissance heuristique s’impose lorsqu’il est question d’expliquer les variations dans la qualité de son écriture. En effet, alors que ses analyses faites en France font état d’un esprit dialectique très fin et à l’ironie fertile, celles qu’il produira dans la misère à Londres montrent toujours une intelligence exceptionnelle, mais leur style est désormais d’une lourdeur assommante, complètement dénuée de finesse et d’ironie, présentant des analyses non plus sur le mode hypothétique, mais comme des vérités absolues.

Engels y trouve tout de même, dans la préface, l’utilisation d’une « loi » : cette fameuse « grande loi du mouvement historique, loi selon laquelle toutes les luttes historiques…ne sont, en fait, que l’expression plus ou moins nette des luttes des classes sociales » (p.64). Mais c’est vraiment à ce Marx au meilleur de sa forme que nous avons affaire ici, puisque Marx traite plutôt ici la lutte des classes sociales comme une hypothèse théorique puisqu’il la met à l’épreuve. (p.65)

Bref, pour en arriver au fait, Marx développe ici un embryon de pensée que l’on pourrait qualifier de manière anachronique, de « structuralisme social » puisqu’il décrit la manière dont une « superstructure d’impressions, d’illusions, de façons de penser et de conceptions philosophiques » (p.104) résultant d’une condition particulière est intégrée par les individus comme des acquis personnels.

Pour prendre quelques exemples particuliers, Marx parle ainsi des membres de la bourgeoisie de la manière suivante : « leur cerveau ne peut dépasser les limites que le petit-bourgeois ne dépasse pas … dans sa vie, …ils sont théoriquement poussés aux … problèmes et aux … solutions auxquels son intérêt matériel et sa situation sociale [les] poussent » (p.105). L’individualisme est également un trait caractéristique de la classe bourgeoise selon Marx qui, lorsqu’il se trouve suffisamment marqué, peut entraîner certains de ses membres à l’aliénation de classe (p.150-151). Marx décrit aussi merveilleusement l’aliénation de la classe des royalistes, qui, croyant défendre leurs intérêts, ferment « opiniâtrement à leurs rois bannis les portes par lesquelles ils pouvaient rentrer » (p.159).

Et cette structure de valeur permet à une société de se couper complètement des univers des autres classes, comme on le voit dans la description que Marx donne des intérêts non égoïstes de la petite bourgeoisie française qui se croit vraiment la mieux placée pour connaître les intérêts de la France entière (p.107-108).

Ainsi, Marx ne se limite pas au clivage existant entre le capital et le prolétariat, mais doit avoir recours à d’autres clivages comme ceux entre la campagne et la ville par exemple (p.92). Il expose aussi qu’une classe peut parfois se fondre en une autre par sa description de l’embourgeoisement de l’aristocratie (p.105).

D’autre part, Marx montre très clairement l’influence des circonstances commerciales sur la mobilisation politique. Lorsque l’économie va bien, personne ne veut agir, lorsque ça va mal, il est préférable que la politique se produise sans heurt, sinon, on y cherchera un coupable avec suffisamment d’angoisse pour s’en inventer un.

Enfin, comme Tocqueville, Marx décrit la dépendance grandissante envers l’appareil d’État (p.121), décrivant l’appareil d’État comme un « effroyable corps parasite…dont le travail est divisé et centralisé comme dans une usine » (p.186-187) qui « anéantit les échelons aristocratiques intermédiaires placés entre la masse du peuple et le pouvoir d’État » (p. 194). Et c’est cet État, par l’impôt très lourd qu’il entraîne nécessairement, qui détruit les liens entre la paysannerie et Bonaparte (p.196).

Ceci étant dit, c’est avec optimisme que Marx décrit cette centralisation mécanique de l’État de manière si apocalyptique puisqu’il juge qu’il s’agit d’un passage obligé pour « dégager à l’état pur l’opposition du pouvoir d’État vis-à-vis de la société » (p.196). Évidemment, il n’avait pu prévoir qu’on ferait de cet État un ersatz de la providence...
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Manifeste du Parti communiste

J'avais toujours imaginé un énorme texte à l'image du Capital alors qu'en fait, c'est un tout petit ouvrage. Il y a presque plus de préface de différents auteurs que de manifeste dans la version que j'ai !

Le texte est découpé en différentes partie plus ou moins intéressante. par exemple la troisième partie sur "littérature socialiste et communiste" ne n'a pas du tout intéressé. Par contre les deux premières sont les plus intéressantes et replace quelques vérités (contre les stéréotypes du communisme) et avec des explications historique et social.



Un ouvrage à lire, qu'on soit communiste ou non, simplement pour la culture G pour ceux qui ne se reconnaisse pas dans les idées de Marx.
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Manifeste du Parti communiste

Tant d'agitation ...
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Une révolution inachevée : Sécession, guerre civi..

Après avoir chroniqué, la longue préface de Robin Blackburn, je ne reviendrais que sur certains points.

Premièrement, la place de la politique, de l’intervention publique. Par deux fois, l’Association internationale des travailleurs (Première internationale) adresse une lettre au président des États-Unis, d’abord Abraham Lincoln, puis Andrew Johnson. Dans la première lettre, les signataires écrivent : « Tant que les travailleurs, la véritable puissance politique du Nord, permettaient à l’esclavage de souiller leur propre République, tant que, face au Nègre acheté et vendu contre son gré – ils s’enorgueillissaient du privilège majeur réservé au travailleur à peau blanche d’être libre de se vendre lui-même et choisir son propre maître, ils furent incapables d’œuvrer à l’authentique émancipation du travail et de soutenir leurs camarades européens dans leur lutte pour l’émancipation ». Au delà du combat contre l’esclavage, Karl Marx et les autres membres de l’internationale soulignaient le poids du « privilège blanc », entravant la potentielle force d’émancipation du prolétariat. Sur ce point, il convient aussi de relire les écrits de Léon Trotski, regroupés chez le même éditeur, et remarquablement préfacés par Danièle Obono et Patrick Silberstein : Question juive, question noire (Editions Syllepse, Paris 2011)

Karl Marx, écrit sur ce sujet dans le Capital (Livre 1, 3ème section, chapitre 10) « Aux États-Unis, tout mouvement ouvrier indépendant resta paralysé, tant que l’esclavage souillait une partie de la République. L’ouvrier blanc ne saurait s’émanciper là où l’ouvrier noir est stigmatisé. »



Le second point est la place de la réduction du temps de travail, particulièrement bien traité dans la préface de Robin Blackburn « La limitation de la journée de travail est une condition préalable, sans laquelle toutes les nouvelles tentatives d’amélioration et d’émancipation seront vouées à l’échec. »



Au delà de ces éléments, la lecture des articles de Karl Marx, ses analyses des processus économiques et des rapports sociaux, dont la place du coton dans l’économie anglaise et étasunienne, montrent l’importance de ne pas isoler les questions militaires des domaines politiques. « La morale de tout cela est à mon avis que des guerres de ce genre doivent être conduites de façon révolutionnaire, et que les Yankees ont essayé jusqu’ici de la mener constitutionnellement. »
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Manifeste du Parti communiste

À lire pour comprendre la philosophie marxiste et ses applications à travers les époques.



Les auteurs énoncent des faits, des idée. Le lecteur a la responsabilité de compléter le travail.
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Manifeste du Parti communiste

Que peut-on conserver de la pensée communiste après l'échec plus qu'évident des régimes politiques et économiques qui ont tenté de l'incarner ? Pas grand chose. La lutte des classes, qui est le fondement de la description de la société par Marx et Engels, a abouti à la dictature du prolétariat, parce qu'elle est un appel haineux à la destruction violente d'une partie de la population. Si forcément la bourgeoisie et le prolétariat sont en lutte, alors le goulag est inévitable. Néanmoins, la description de la société capitaliste du dix-neuvième siècle par les marxiste est assez juste, et l'on se dit à plusieurs reprises en cours de lecture qu'elle demeure juste au vingt-et-unième siècle. Les moyens proposés pour lutter contre l'exploitation des petits par les grands (une révolution violente qui donne le pouvoir au prolétariat, et qui abolit la propriété privée) ne fonctionne pas du tout : si je n'ai aucun intérêt privé à travailler pour mon propre compte, je vais préférer ne pas faire grand chose. C'est ce qui s'est passé. Encore une petite remarque. La pensée marxiste suppose un schéma historique toujours identique : la bourgeoisie renverse les systèmes féodaux anciens et seulement ensuite, le prolétariat renverse la bourgeoisie. Or, ce sont dans des pays où il n'y avait pas vraiment eu de révolution bourgeoise que le communisme a réussi à s'implanter, prouvant paradoxalement que le théorie communiste de l'histoire est fausse. Bref, il faut inventer autre chose que le communiste si l'on créer pour demain des lendemains qui chantent.

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Manuscrits de 1844 (Critique de l'économie po..

Ce livre nous permet de comprendre la naissance de la notion de travail chez Marx, qui apparaît pour la première fois comme un concept anthropologique, et comme l'activité qui peut permettre l'émancipation du sujet alors que dans le Capital, le travail sera avant tout compris comme rapport et lien social.
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Le Capital, tome 1 : Sections I à IV

Je n'aurais pas l'audace ou l'outrecuidance de critiquer Das Kapital. Disons que l'ouvrage est capital.
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Le Capital, tome 1 : Sections I à IV

tres bon
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