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Citations de Kathleen Dean Moore (54)


Comme le disait Dostoïevski, « il faut aimer la vie plutôt que le sens de la vie « . Il nous faut aimer la vie par- dessus tout, et de cet amour naîtra peut-être un sens. Mais «  si cet amour de la vie disparaît, rien ne peut nous consoler « .
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Si l’amour tient tout entier dans les souvenirs, et si les souvenirs s’ancrent dans des lieux, alors l’amour s’enracine dans ces paysages.
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Ces lieux secrets et sûrs qui ont un sens pour nous : un chemin usé par nos pas au bord de la rivière, un bosquet de roses trémières auquel s'attachent le pollen et l'essaim d'abeilles.
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La tristesse est un lieu sacré.
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La vie éternelle, si elle existe, ne consiste pas à prolonger indéfiniment la durée de notre existence, mais sa profondeur.
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Sur l'étagère, quelques recueils - le livre des fougères, le livre des lichens, le Guide des rivières et des étangs - me viennent de ma mère. C'était une femme qui s'émerveillait d'observer la nature et saluait les grenouilles comme de vieilles connaissances, toujours ravie de rencontrer en pleine forêt ce qu'elle ne connaissait que comme une image dans un livre. La toute première pomme de mai, un aperçu de Scorpion dans le ciel au-dessus des montagnes assombries par la nuit, la première rencontre avec une moucherolle vermillon… tous ces phénomènes éveillaient en elle ce que Joseph Wood Krutch nomme "la joie qui ne se laisse pas penser". "Songe donc, s'exclamait-elle, que nous habitons le même univers que le tyran à longue queue". Songe donc. C'était comme si ces mots ouvraient grand leurs bras. Un passerin non pareil. Un scinque des prairies. Des pédiculaires du Groenland, dont les fleurs ressemblent à de petites têtes d'éléphants placées tout le long de leur tige, dans les prés de haute montagne. Des marais remplis de tabac du diable, des choux qui sentent la citronnade. Si ces créatures existent, rien n'est impossible. "Tout simplement fabuleux !" disait ma mère.
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La gratitude est une sorte de vision, la prise de conscience de l'immensité du cadeau qu'est cette terre. Voir le monde avec gratitude, c'est être à jamais surpris par le simple fait de son existence, de sa beauté, de sa puissance et de son immortalité. La gratitude, c'est être attentif. (...) La gratitude est une sorte de réjouissance. Même si elle ne l'a peut-être pas toujours été et ne l'est peut-être pas encore, la terre est réjouissante. Prendre soudainement conscience du cadeau peut nous remplir de joie, un bien-être qui arrive comme la marée haute, qui nous remonte le moral, élargit notre perception du possible, et se déploie, calme et brillant, aux horizons de nos vies.
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Parfois le monde naturel vous fait un don si précieux, si merveilleux, qu'il ne reste plus qu'à demeurer là, en larmes.
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L’exultation ressentie devant l’orage n’est peut-être qu’une façon de rendre grâce d’être encore vivant, saint et sauf, d’avoir encore un chez-soi.
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Parfois, je me dis que j'assiste à un miracle, et je me rends compte que c'est juste le travail quotidien du monde. L'air humide et chaud rencontre l'air froid et se transforme en tessons de glace. Les faces cristallines renvoient la lumière. Des cygnes siffleurs arrivent pour se nourrir. Des oies criaillent. Le ciel se reflète dans le lac. Voilà le vrai miracle : ce n'est pas du tout un miracle, c'est juste la Terre, voguant dans la nuit.
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Peut-être que l'émerveillement se tait. Peut-être que l'émerveillement, c'est juste ça : le silence d'un être humain, se trouvant, à la fin de sa vie, en tête à tête avec un monde de mystère et de beauté indescriptibles. L'étonnement au-delà des mots. La gratitude au-delà de l'expression. Et quelle pourrait être la musique de l'émerveillement pour un homme sur le point de mourir, excepté le son de ce torrent d'organismes vivants ? C'est comme ça que mon père l'appelait - le torrent des organismes vivants.
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Comme le disait Dostoïevski : « Il nous faut aimer la vie, plutôt que le sens de la vie. »
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La frontière qui sépare la création de la destruction est ténue, et je ne devrais pas être surprise de découvrir la joie si proche de la crainte.
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Le monde est-il conforme aux capacités de notre esprit, ou notre esprit limité borne-t-il notre connaissance du monde ? Peut-être l’intelligence fait-elle de son mieux en captant ce qui est lent, lésé, ordinaire, tout en laissant échapper le meilleur. À l’idée qu’il y a un au-delà de la perception humaine, j’enrage de frustration, comme un chien qui fait les cent pas devant une porte close, gratte et renifle l’air qui filtre. Que peut-être cet élément lointain, invisible, qui ne correspond à aucune de nos catégories ? Au-delà du spectre visible, de la gamme sonore, des nomenclatures, quel est cet élément si radieux qu’il nous aveuglerait, ferait exploser nos sens et nous précipiterait au sol ?
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Le contraire de la « beauté » n’est pas la « laideur ». Le contraire de la « beauté », c’est le « sublime », cette prise de conscience, comme un coup dans les tripes, de la présence de forces chaotiques libérées et incontrôlées, la terreur – et finalement le respect sacré. Éprouver le sublime, c’est comprendre, avec une intuition si farouche et si soudaine qu’elle vous fait courber l’échine, qu’il y a dans l’univers une puissance et un potentiel supérieur à tout ce qu’on peut imaginer. Le sublime fait éclater les frontières de l’expérience humaine. N’est-ce pas à cela, en fin de compte, que nous aspirons ardemment ?
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Que nous disent-ils, ces instants semblables à un prisme braqué sur l’existence, que disent ce marais, cette humidité, ce vacarme écumant, cet assaut de volonté parmi les saules, cette scène criarde, ces couleurs, ces plumages, ces effort, ce bruit, cette complexité, tout ce qui ne laisse ni note ni explication ?
Rien, me semble-t-il, si ce n’est qu’il faut continuer.
C’est la leçon du marais. La vie concentre toutes ses puissances sur un seul but : continuer à exister. Un marais au crépuscule, c’est la vie qui exprime son amour de la vie. Rien de plus. Mais rien de moins, et nous serions stupides de nous dire que c’est là une leçon sans importance.
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Il nous faut aimer la vie plutôt que le sens de la vie.
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Il neige, ce matin. Une mésange surgit devant la mangeoire, attrape une graine de tournesol et repart à tire-d’aile. Un écureuil roux, tapi sur une branche, jacasse à tue-tête, tout son corps vibre de détresse. L’écureuil cachera des poignées de pommes de pin et de graines de tournesol pour avoir de quoi se nourrir tout l’hiver. La mésange, elle, dissimulera ses graines une à une - derrière une parcelle d’écorce sur un pin blanc, au creux d’une branche, ou dans une brèche laissée par un rameau après sa chute. Un millier de graines, cachées à un millier d’endroits sur son territoire hivernal.
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Mais par un de ces revers ironiques qui raillent l'entreprise humaine, plus les hommes s'efforcent de contrôler la nature - en asséchant les zones humides, en brûlant les forêts, en rasant les montagnes, en bâtissant sur les prairies -, plus le climat se fait incontrôlable. A présent, si les hommes veulent des espaces sauvages, ils n'ont qu'à lever les yeux vers le ciel.
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Ce lac est un chaos sonore, un orchestre de fous décidé à faire ses vocalises. Toute la nuit se passera en huées et jacasseries, soupirs et couinements. Un grèbe à cou noir surgit brusquement près du canoë. Il nous contemple d’un œil rougeoyant. Une aigrette de plumes dorées jaillit, étincelante, de part et d’autre de son front. Soudain, l’oiseau baisse la tête et lève un peu les ailes, menaçant. Veut-il prendre d’assaut le canoë ? Il nous observe à nouveau, baisse le bec, fait une galipette dans l’eau et s’enfuit. Une douzaine de harles battent l’eau de leurs ailes avant de s’envoler dans la nuit. Le ciel perd ses dernières lueurs jaunes. Enfin, le marais s’apaise.
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