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Critiques de Kentaro Miura (408)
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Gigantomachia

Des pièges mortels dans un désert interminable parcouru par des héros solitaires, voilà qui me rappelle les quelques très anciennes pages d'Arzack et des insectes géants chevauchés, les couvertures des premiers Métal Hurlant signées elles aussi par Moëbius/Jean Giraud ; l'un comme l'autre, finalement, le bon vieux temps. Même le style du graphisme hachuré. A se demander s'il ne s'agit pas, tout simplement, d'un hommage au maître disparu... Pour le reste, les autres critiques disponibles sur la page de ce manga vraiment très soigné explorent et décrivent tout ce qui en fait l'intérêt à tous les niveaux.



Un must incontournable.

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Japan

Pour une critique poussée de ce one shot, je vous conseille de lire l'excellent retour d'Alfaric qui remet l'histoire dans le contexte socio-culturel du Japon mais également en lien avec la carrière du scénariste et du dessinateur.

Pour ma part, je m'en tiendrai à mes impressions de lecture de babeliote néophyte dans le domaine du manga.

J'ai beaucoup ri en lisant cette histoire, sorte de Mad Max revisité à la sauce Yakuza gonflé de testostérone. Les héros virils éclatent musculairement parlant (il y a même des petits onomatopées pour accentuer l'effet musculaire, c'est à mourir de rire), les nanas oscillent entre bimbos carrossées réduites au rang de petites choses à protéger et présences un peu plus incarnées (mais ça reste léger).

L'histoire démarre à Barcelone où un Yakusa éperdument amoureux d'une jeune journaliste venue couvrir les JO espagnols se retrouvent tous deux coincés dans un mausolée dédié aux Carthaginois face à une sorcière proférant une malédiction contre les ambitions dévorantes du Japon. Bam, voilà les deux héros et des accolytes (bras droit du Yakusa et une bande d'étudiants mal dégrossis) balancés dans un futur post apo où le monde a plongé suite à une crise écologique cataclysmique et où les Japonais, réfugiés en Europe, sont réduits en esclavage. Ambiance désert, grosses machines et courses poursuites, corps à corps, exécution, menace de viol. C'est assez barré et le récit oscille entre action, violence, passage romantique (en décalage total par moment mais c'est drôle) et le lecteur croise même une sorte de Jésus 2.0 avec un appel au pacifisme (on est à deux doigts de la vie de Brian des Monty Python).

Bref je ne dirai pas que c'est le manga de l'année, mais j'ai bien rigolé face à cette sorte de nanard et je n'ai pas boudé mon plaisir !

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Japan

"Japan" est un manga en un seul tome écrit par le célèbre Buronson ("Hokuto no Ken") et dessiné par le célèbre Kentaro Miura, ("Berserk") qui ici signe sa première œuvre en tant qu’auteur car il était auparavant l’assistant de Tetsuo Hara (qui a toujours été fan de Buichi Terasawa, ce qui explique les nombreux clins d’œils aux côtés héroïques et horrifiques de la série Cobra).

Dans tous les cas il ne faut pas s’attendre à un chef-d’œuvre avec ce stand-alone. Buronson fait un « Mad Max redux » en reprenant pas mal d’éléments de sa série phare (notamment un ersatz de Toki), et pour que tout tienne une 1 tome on utilise tous les trucs et astuces du genre isekai (la Portal Fantasy du pauvre). Le yakuza Katsuji Yashima accompagné par son frère est venu à Barcelone faire sa déclaration d’amour à la journaliste Yuka Katsuragi, mais après un tremblement de terre ils tombent sur une caverne transformée en mausolée antique. Une vieille sorcière leur explique que la puissance économique et commerciale peut se faire balayer par la puissance militaire, et que si Carthage a été balayée par Rome (avec quelques planche peplum de toute beauté), le Japon peut se faire balayer par l’Occident avant de les envoyer dans le futur vérifier sa théorie…

Plus proche de Guts que de Kenshiro, Katsuji prend la tête des naufragés temporels qui découvre un monde détruit où tout le monde est en guerre contre tout le monde (c’est déjà le cas aujourd’hui : on appelle cela « la loi du marché ») à cause des bouleversements climatiques et de la raréfaction des ressources (c’est déjà la cas aujourd’hui : ce sont les conséquences du cancer productiviste consubstantiel à la vérole capitaliste). On se demandera bien pourquoi les Japonais se sont réfugiés en Europe et pas en Sibérie, en Australie, en Afrique ou en Amérique, mais ils sont devenus des boucs-émissaires se bouffant le nez les uns des autres des Occidentaux dirigés par des politiciens ressemblant aux Melnibonéens de Michael Moorcock (décidément son influence sur la SFFF japonaise est incommensurable) et des militaires ressemblant au très fasciste M. Bison de "Street Fighter II". Buronson a toujours été partisan valeurs très virilistes, et sans surprise les hommes agissent plutôt que parler, pour protéger des femmes faibles et fragiles à part 1 ou 2 héroïnes davantage muses inspiratrices que personnages agissant dans le récit. Donc le but de Katsuji est de rassembler tous les réfugiés japonais y compris collabos pour refonder une nation qu’il nomme « Japan »… (Quelque part il assez proche des personnages de Frank Miller persuadé que seuls les individus les plus violents et les plus barbares sont capables de protéger la société et la civilisation)



On ne va pas se mentir entre un dessinateur en début de carrière et un scénariste davantage préoccupé par son message que par son histoire ce n’est pas un bon manga, mais c’est un manga qui témoigne de l’état du Japon à l’époque où il est sorti. Paru en 1992 juste après l’explosion cataclysmique d’une gigantesque bulle spéculative, la crise frappe le Japon de plein fouet stoppant net une très longue période de très haute croissance : Buronson qu’on peut placer très à droite sur l’échiquier politique s’interroge sur les réformes à mener dans son pays pour remédier aux problèmes et revenir aux « Trente Glorieuses ». Quelque part il veut rejouer la révolution culturelle de 1968 en revenant à des valeurs plus traditionnelles et plus nationalistes (voire en renouant avec le racisme et la xénophobie du Japon Impérial). Je serais très curieux de savoir ce qu’il pense de toute cela aujourd’hui car après 25 ans de reagano-thathéro-macronisme la croissance n’est toujours pas revenue et la précarité et la pauvreté augmentent systématiquement année après année (ce dont les classes aisées se moquent éperdument : on fait tourner la planque à billet pour renflouer les caisses de l’État, des banques et des entreprises donc des rentiers, mais on laisse tomber la population qui est sommée en même temps de consommer, d’épargner, de se serrer la ceinture, et surtout de fermer sa gueule pour que les CSP+/++/+++ puisse déguster tranquillement leurs sushis et leurs sakés préférés).
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Oh-Roh, tome 1

Une fantasy uchronique à l'époque de Gengis Khan. Une œuvre que j'ai attaqué en pensant que je ne verrai jamais le tome 2 disponible à un prix abordable (je crois que Glénat vient de le rendre de nouveau disponible) je vais devoir attendre pour la suite, ça va être long... Mais bon, ça reste sympa à lire, surtout qu'il est scenarisé par un monstre du manga, Bronson et, à l'époque, un tout jeune mangaka, Kentaro Miura, futur créateur de Berserk. On sent d'ailleurs que Miura est en train de développer son style dans ses personnages (coucou Guts et Casca) ainsi que dans l'action et le découpage.
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Oh-Roh, tome 1

Kengo Iba est historien, archéologue et champion de kendo (qu'on pourrait appeler Guts ^^)... Il n'est pas revenu de son voyage d'étude quelque part sur la route de la soie, et sa fiancée Kyoko (qu'on pourrait appeler Casca ^^) ne croit ni à sa mort ni à sa disparition : partie à sa recherche, elle est victime du même phénomène surnaturel qui lui et disparaît du XXe pour apparaître au XIIe siècle. Et elle découvre que son fiancé est devenu un survivant combattant dans les arènes du sadique général Yang, un chien enragé qui pourtant refuse de tuer... Pour sauver Kyoko de ses griffes, Kengo va pourtant devoir apprendre à donner la mort !

C'est là que le scénariste bascule de la Portal Fantasy historique à l'uchronie nationaliste...

Kengo et Kyoko parviennent à se débarrasser du général félon, pour être repérés par le Khan des Khans qui s'avère être un compatriote : le samouraï Yoshitsune Minamoto et le sôhei Benkai, héros légendaires de la Guerre Gempei, ne se sont pas suicidés le 15 juin 1189, mais sont passés sur le continent pour unifier les tribus mongoles et partir à la conquête du monde ! C'est une version de la légende répandue parmi les Japonais, qui n'ont jamais accepté que le plus grand empire de l'Histoire n'ait pas été fondé par eux (les tentations impériales venant d'une civilisation isolationniste, c'est cocasse ^^)





Buronson a rencontré la célébrité avec la cultissime saga post-apo "Hokuto no Ken", mais il est aussi connu pour ses polars et ses séries historiques (même qu'il a commencé sa carrière par des titres relevant de la Science-Fiction ^^). J'ai toujours pensé que de la barbarie du Moyen-Âge à la barbarie post-apo il n'y avait qu'un pas vite franchi, et ce titre ne me contredit pas du tout... du coup on retrouve pas mal de gimmicks de son oeuvre phare transposés du post-apo au Moyen-Âge, avec un héros badass affrontant des barbares punks, et on se retrouve avec un récit brut de décoffrage, à la fois viriliste et nationaliste, le tout à la sauce Heavy Metal ! (et je demande si l'auteur a lu "Voici l'Homme" de Michael Moorcock, tant les points communs sont nombreux entre les deux œuvres et leurs mécanismes communs au sujet des paradoxes temporels)

Et le scénariste Buronson à la carrière déjà bien établie donne ici sa chance au dessinateur Kentaro Miura en tout début de carrière... Alors oui, il n'est ici pas dans le nec plus ultra qui ensuite le caractérisera, mais bon sang ne saurait mentir : les graphismes sont ambitieux, le découpage est minutieux, les personnages sont badass, les visages hyper-expressifs, et les bastons dantesques nous emmènent au cœur de la folie... Bref, le souffle épique est déjà là !!!
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Oh-Roh, tome 1

Ce diptyque était plutôt plaisant à lire bien qu'il partait d'un postulat un peu biaisé et surtout improbable. Le voyage dans le temps surgit de nulle part passe encore ! Cependant, les origines japonaises du grand Gengis Khan, j'avoue avoir eu beaucoup de mal. Il est vrai que c'est un mythe nationaliste qui existe réellement alors pourquoi pas ? Passons !



Je dois admettre que ce titre regorge de pas mal de défauts mais il se laisse lire plutôt agréablement. Il faut dire également que le graphisme est parfois somptueux avec un coup de crayon sobre et efficace. Les scènes de bataille sont impressionnantes de réalisme.



Au niveau de mes critiques, le personnage féminin est relégué au niveau d'une simple potiche. Il est dommage également que la seconde partie du second livre divague complètement. C'est dommage pour la logique et la cohérence du scénario finalement pas très maîtrisée.
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Oh-Roh-Den

Suite du manga Oh-Roh, nous continuons à suivre les pas de notre héros devenu Gengis Khan. C'est assez intéressant puisqu'il connaît tous les événements à l'avance et prend donc ses décisions en fonction de ça. Gengis Khan a un fils, Qubilai, et il va tenter d'en faire le futur empereur que l'histoire connaît. 2 tomes donc très sympa à lire.
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Oh-Roh-Den

Dans cette suite d'"Oh-Roh", nous suivons le destin de Kengo Iba désormais schizophrène puisqu'il ne fait plus la différence entre sa vie et celle de celui qu'il a remplacé pour ne pas perturber le cours de l'Histoire... Il connaît à l'avance l'heure de sa mort (ou plutôt celle de celui dont il joue le rôle), et son objectif est de former son fils pour qu'il puisse après lui assurer la bonne marche de l'Histoire... Et être l'héritier du Khan des Khans est tout sauf une sinécure, car pour le père comme pour le fils le moindre signe de faiblesse peut rapidement être synonyme de mort violente !

On suit donc le récit d'apprentissage de Qubilaï (oui on confond Tolui et Qubilaï, mais après tout nous somme dans une fiction et non une reconstitution) qui doit constamment faire ses preuves, surtout à la tête des Loups Rouges ouïghours qui n'en font qu'à leurs têtes... Qubilaï a soif de reconnaissance de la part de son père, et trouve consolation avec le vieux Benkei, l'honneur personnifié, et le jeune Rissho, le génie, la générosité et la sincérité personnifiés (un personnage historique édifiant, véritable mutant ayant appris à lire avant l'âge d'un an !). Quand l'échéance de la mort de Gengis Khan approche, des mutins de l'armée chinoise débarquent du XXe siècle avec des mitrailleuses et des chars d'assauts : le Loup Bleu a fort à faire tant avec ses subordonnés qui ne jurent que par la loi du plus fort, qu'avec ses nouveaux ennemis trans-temporels qui se torchent le cul des paradoxes temporels... Qubilaï, Benkei et Rissho parviendront-ils à sauver la vie de leur suzerain qui a décidé de se sacrifier pour une juste cause ???





Buronson a rencontré la célébrité avec la cultissime saga post-apo "Hokuto no Ken", mais il est aussi connu pour ses polars et ses séries historiques (même qu'il a commencé sa carrière par des titres relevant de la Science-Fiction ^^). J'ai toujours pensé que de la barbarie du Moyen-Âge à la barbarie post-apo il n'y avait qu'un pas vite franchi, et ce titre ne me contredit pas du tout... du coup on retrouve pas mal de gimmicks de son oeuvre phare transposés du post-apo au Moyen-Âge, avec un héros badass affrontant des barbares punks, et on se retrouve avec un récit brut de décoffrage, à la fois viriliste et nationaliste, le tout à la sauce Heavy Metal ! (et je demande si l'auteur a lu "Voici l'Homme" de Michael Moorcock, tant les points communs sont nombreux entre les deux oeuvres et leurs mécanismes communs au sujet des paradoxes temporels)

Et le scénariste Buronson à la carrière déjà bien établie donne ici sa chance au dessinateur Kentaro Miura en tout début de carrière... Alors oui, il n'est ici pas dans le nec plus ultra qui ensuite le caractérisera, mais bon sang ne saurait mentir : les graphismes sont ambitieux, le découpage est minutieux, les personnages sont badass, les visages hyper-expressifs, et les bastons dantesques nous emmènent au coeur de la folie... Bref, le souffle épique est déjà là !!!
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