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Critiques de Laura Poggioli (146)
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Trois soeurs

Très auto-centré, ce qui rend le roman un peu fouillis et au final lui fait manquer de substance globale. On sent la passion de Poggioli pour la Russie, mais je ne suis pas sûre que le biais pris soit le bon. L'affaire des trois sœurs est toutefois très documenté et on ressent sans peine à quel point le sujet intéresse l'autrice. Toutefois, j'ai du mal à être convaincue par ses analyses - mais après tout c'est un roman, qui se veut en partie documentaire, c'est là que ça pêche.



Un roman sur la Russie, la violence faite aux femmes et les sévices subis par l'autrice et par les sœurs Khatchatourian.
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Trois soeurs

Bien que j'ai totalement adoré ce livre, j'avais pas spécialement prévu de le chroniquer.

Sauf que comme je le fais de temps en temps, surtout sur des livres forts, je suis allée voir les critiques et là, j'ai lu des critiques qui parfois m'ont fait hallucinées.



Contrairement à ce qu'on peut lire dans certaines critiques, Laura Poggioli n'a pas "profité" de l'affaire des 3soeurs pour parler d'elle.

Au contraire c'est son vécu, son passé difficile et son amour de la Russie, qui fait qu'elle nous parle de cette histoire.

Parce que sincèrement, qui connaissait cette histoire ?!

C'est un système qu'elle raconte, qu'elle dénonce. Une violence devenue tellement banale qu'elle ressemble presque à une coutume.



Laura Poggioli, merci pour votre livre, merci de vous être livrée, merci d'avoir parlé de ce sujet, de ces 3 Sœurs
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Trois soeurs

« Krestina, Angelina et Maria sont sœurs. Elles avaient 19,18 et 17 ans le 27 juillet 2018 quand elles ont tué leur père Mikhaïl Sergueïevitch Khatchatourian. » Ce meurtre est le résultat d’années de maltraitance, d’humiliations et de violences sexuelles. Ce terrible fait divers a beaucoup divisé la Russie sur la question de la légitime défense et des violences domestiques. Laura Poggioli, qui a vécu en Russie lorsqu’elle était étudiante, a voulu comprendre cet évènement tragique et sa résonnance dans la société russe. L’histoire des sœurs Khatchatourian lui a également tendu un miroir reflétant sa propre histoire et celle des femmes de sa famille.



« Trois sœurs » est un texte hybride qui mélange l’histoire romancée des sœurs Khatchatourian, l’analyse des violences intra-familiales en Russie et un récit plus personnel et cathartique. Les deux premiers sont très intéressants et bénéficient de la connaissance profonde de l’autrice de ce pays. Le poids du patriarcat reste très marqué en Russie. Laura Poggioli explique que les violences domestiques devaient rester dans le domaine privé et se régler en famille. « (…) si l’Etat s’en mêlait, y regardait de trop près, ça risquait de mettre en danger l’équilibre même des familles et l’existence des valeurs traditionnelles. » Ce qui est également aberrant, c’est la manière dont ces violences sont utilisées dans la rivalité avec l’Occident. Les femmes s’y expriment dorénavant, la parole s’y est libérée, elle ne peut donc pas l’être en Russie. 



Les passages concernant sont histoire personnelle, ses relations aux hommes m’ont moins intéressée et m’ont semblée superflus par rapport au reste du livre. Le récit de la vie des trois sœurs, l’analyse de la société russe, la passion de l’autrice pour ce pays forment un ensemble cohérent qui n’avait besoin qu’aucun rajout. Chaque fois qu’elle nous fait sortir de la Russie, j’ai eu l’impression de m’éloigner du véritable sujet du livre. 



Même si « Trois sœurs » s’éparpillent dans des genres différents, l’histoire des sœurs Khatchatourian et l’analyse du fait divers par Laura Poggioli sont édifiantes.
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Trois soeurs

De LAURA POGGIOLI : TROIS SOEURS.



Premier livre de cet auteure ou se mêle son histoire personnelle et celle des trois soeurs.



_Moscou un soir d'été de 2018 trois soeurs , Krestina dix neuf ans,Angelina dix huit ans et Maria dix sept ans tuent leur père.

Maltraitées par celui ci , viol et violence en tout genre elles sont passées à l'acte ultime.

_Laura Poggioli a vécu à Moscou et a tout aimé de cette ville, boire, sortir, chanter, la langue etc...

Mais elle a connu également la violence avec son ami russe....ne dit on pas de l'homme..."s'il te bat c est qu' il t aime"



La condition des femmes Russes à travers l'histoire de ces soeurs et de l'auteur nous apprend la soumission de celles-ci face a leurs conjoints que le gouvernement accepte comme une normalité.

La femme pour beaucoup d'entre ces hommes doit obeissance. Tres peu d'entre elles dénoncent ces brutalités.

La culture Russe reste encore loin de la notre et les conditions de vie y sont difficiles.



En France même si cette violence est plus souvent dénoncée ,la peur du conjoint et l'ecoute de la police n'étant pas toujours là ,il y a malgré tout chaque année des femmes qui meurent sous les coups de leurs conjoints.



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Trois soeurs

J'ai adoré adoré !

Je ne connaissais ni l'auteur ni le sujet !

J'ai foncé !!!!

J'ai envie de hurler et ça me fout en colère !!!!

Pourquoi doit-on encore se battre encore autant de nos jours ????

Cette histoire est très bien construite...

On nous parle de ce parricide qui est devenu le symbole de la violence domestique en Russie !!!

Ces 3 sœurs liés à jamais tuent leur père !!!!

Au final on se dit que rien ne changera après tout...

J'ai beaucoup l'alternance de cette histoire et l'expérience de laura en Russie !!

S'il te bat c'est qu'il t'aime... Je dis l'on non et non!!!

J'ai lu quasi d'une traite!!!!!

Je suis très contente d'avoir lu ce roman...!



📖Quand la police de Moscou est arrivée, les trois soeurs étaient assises le long du mur à côté du cadavre de leur père. Il avait le poil noir, le ventre gras, une croix dorée autour du cou. Depuis des années, il s'en prenait à elles, les insultait, les frappait, la nuit, le jour. Alors elles l'ont tué.

La Russie s'est déchirée à propos de ce crime, parce qu'il lui renvoie son image, celle d'une violence domestique impunie.

À vingt ans, Laura Poggioli a vécu à Moscou. Elle aimait tout : la sonorité de la langue, boire et sortir, chanter du rock. Elle a rencontré Mitia, son grand amour. Parfois il lui donnait des coups, mais elle pensait que c'était sa faute. " S'il te bat, c'est qu'il t'aime ", dit un proverbe russe.
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Trois soeurs

Un premier livre qui retrace plutôt correctement le calvaire que les enfants doivent subir à cause de parents qui sont incapables de se conduire correctement et de savoir ce que c'est qu'éduquer un enfant (mais comment faire si personne ne vous a donné les bons exemples? Ce n'est pas un métier, cela s'apprend sur le tas) et si en plus, le système ne se met pas en branle pour sauver ces enfants alors évidemment tout s'effondre pour que parfois, perdurent sur des générations après générations des comportements totalement abjects. Quand en plus, la Russie dépénalise la violence intra-familiale alors effectivement, il n'y a plus de limites.



Mais il n'y a pas besoin d'aller jusqu'en Russie pour voir des comportements abjects et constater que même avec des moyens et des législations, les enfants ne sont toujours pas protégés. Il suffit de regarder pas loin, en France, en 2015, et de voir ce qu'il s'est passé au sein de la cellule familiale de Betty Mannechez dont le père Denis a violé ses filles pendant 20 ans, a maltraité la famille entière, et tout cela a fini dans un bain de sang sans que la Justice n'ait correctement fait son travail.



Comme quoi, certaines horreurs ne s'arrêtent jamais...
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Trois soeurs

Un portrait saisissant de la Russie d’aujourd’hui.



Un parricide devenu symbole de la violence domestique russe Assises côte à côte dans l’entrée d’un appartement moscovite, trois jeunes filles, âgées de dix-sept, dix-huit et dix-neuf ans, attendent l’arrivée de la police, à quelques mètres du corps inerte de leur père, Mikhaïl Khatchatourian. Depuis des années, il s’en prenait à elles, les insultait, les frappait, nuit et jour. « S’il te bat, c’est qu’il t’aime », dit un proverbe russe. Alors, en juillet 2018, les trois sœurs l’ont tué. Une vague d’indignation inédite déferle, les médias s’enflamment. Deux histoires en résonnance Les visages insouciants des trois gamines, dissimulant les supplices endurés pendant des années, questionnent l’autrice. Elle se souvient de sa jeunesse moscovite où elle rencontra Marina, son amie la plus chère, et Mitia, son amour. Il lui donnait parfois des coups, mais elle pensait que c’était peut-être aussi de sa faute



. Laura Poggioli reconstitue la vie de ces trois sœurs, et son histoire personnelle ressurgit. Raconter le collectif, au-delà de l’intime Laura Poggioli nous interroge sur nos désirs, nos héritages culturels, familiaux et sur les violences systémiques.



À travers une narration intime, elle nous plonge au coeur de la Russie : son rock, ses ombres, son charme brut, et le mystère de ces hommes doux quand ils sont hors de chez eux, violents dès que la porte se referme.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Trois soeurs

Moscou, 2019 : trois soeurs sont assises le long du mur à côté du cadavre de leur père. Depuis des années, il s'en prenait à elles, les insultait, les frappait, les violait la nuit, le jour. Laura Pioggioli retrace la genèse de ce fait divers exceptionnellement médiatisé en Russie, un crime emblématique d'une violence domestique impunie. Car les lois du pays considèrent que les hommes ont le droit de faire ce qu'ils veulent à leur domicile une fois la porte fermée. Ce roman - ce n'est pas seulement la retranscription du crime mais aussi l'histoire d'une jeune française qui part vivre à Moscou et tombe amoureuse du pays, de la sonorité de la langue et de Mitia, son grand amour qui, très vite, lui donne des coups- est une immersion dans un monde gouverné par des hommes qui aiment dominer.

Les chiffres sont effroyables : 12 000 femmes russes meurent chaque année sous les coups de leur conjoint. J'ai découvert - effarée- le calvaire des sœurs Katchatourian et la situation désespérée des femmes russes victimes de violences conjugales. Glaçant.
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Trois soeurs

Un premier roman très réussi et troublant ! Laura Poggioli mélange le reportage, l’autobiographie et la fiction pour nous offrir une analyse assez fine des mécanismes des violences domestiques et de la société russe en particulier. L’autrice fait le parallèle avec sa propre expérience, alors qu’elle était jeune étudiante à Moscou, et qu’elle subissait elle-même l’emprise de son petit copain russe. Sans comparaison avec les violences subies par les trois sœurs Katchatourian, ce parallèle a le mérite de rendre cette histoire plus proche du lecteur français, effaçant les frontières et les différences de cultures quand il s’agit de parler de patriarcat et de son emprise sur les femmes. Certes en Russie, la loi et la société banalisent les violences conjugales, les cantonnent à la sphère privée, mais paradoxalement, l’autrice nous explique qu’elle n’a jamais subi de harcèlement de rue en Russie. C’est là toute la contradiction d’une société qui se construit en opposition à l’Occident, au mouvement #metoo, qui prône l’égalité entre les hommes et les femmes depuis l’URSS et qui pourtant, dépénalise les violences domestiques et où accoucher d’une fille coûte moins cher que de mettre au monde un garçon…



Laura Poggioli remonte le temps pour nous amener jusqu’à l’issue, fatale, de ce drame familial. On comprend, petit à petit, pourquoi ce parricide a été si médiatisé en Russie, et quel rôle a joué l’opinion publique dans cette affaire. Certains passages sont très durs, mais les chapitres qui se concentrent sur l’histoire des trois sœurs étaient mes préférés. L’analyse de l’autrice sur la société russe était aussi passionnante, mais j’ai été moins convaincue par l’aspect autobiographique, et la façon très intime dont Laura Poggioli explique son rapport aux hommes.
Lien : https://fildespages.wixsite...
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Trois soeurs

« La rapidité avec laquelle les médias russes ont repris le titre de la pièce de Tchekhov pour parler des trois sœurs Khatchatourian prouve que leur histoire dépasse de loin le fait divers: elle donne à voir la société russe du début du XXIe siècle, les failles de ses lois, de sa police, de son système juridique. L’affaire questionne la place des femmes et continuera, je l’espère, à la transformer. »



Trois sœurs, Laura Poggioli @laurapoggioli_ @ed_iconoclaste



Ce roman relate l’histoire vraie de ces trois sœurs russes qui ont assassiné leur père en 2018, après de trop nombreuses années de violence physique et psychologique, mais aussi d’abus sexuels…



« Dix ans de coups, quatorze ans de harcèlement… Quand il a expulsé maman, il y a trois ans, tout est devenu plus terrible encore, il nous donnait des ordres, il nous empêchait d’aller à l’école. Il prenait des comprimés psychotropes et il devenait de plus en plus agressif. Trois jours avant ce qui s’est passé, il était à l’hôpital psychiatrique, il était resté là-bas presque un mois. »



Au-delà de l’histoire terrible de ces jeunes filles, l’autrice aborde aussi son expérience personnelle à Moscou, la relation qu’elle y a vécue avec un jeune Russe lorsqu’elle était étudiante…



« Mitia me volait, me mentait, me tapait, et moi je restais. J’étais sûre qu’il allait changer, redevenir mon prince russe, mon ange blond, je ne pouvais pas m’être trompée. Ses insultes résonnaient, je les entendais, je les comprenais… »



Ce qui m’a le plus frappée, au-delà du sort tragique des trois sœurs, c’est le traitement réservé aux femmes en Russie, respectées dans la sphère publique mais trop souvent maltraitées, bafouées, asservies dans la cellule familiale!



« Dans cette Russie où j’habitais alors, la sécurité que je ressentais dans l’espace public différait en tout point de la violence que je vivais de plus en plus souvent avec le garçon que j’aimais. On ne parlait pas de ce qui se passait au sein du foyer une fois les portes de l’appartement refermées, il existait une frontière étanche entre la sphère familiale, où les violences étaient communes, et l’espace public au sein duquel les femmes n’étaient que peu agressées. »



Bien sûr les différences d’une culture peuvent nous choquer à l’aune de nos références et des normes qui sont les nôtres, mais la normalisation d’une certaine forme de violence peut nous paraître à nous, Européennes, par trop déplacée!



« En Russie, il y avait ce proverbe qui disait « Biot - znatchit lioubit - s’il te bat, c’est qu’il t’aime. » et les proverbes, c’est comme le passé: quand on ne sait plus où on va, on s’y agrippe pour se persuader qu’on est du bon côté. »



Ce roman est bouleversant, tant au niveau du récit qu’au niveau de la mise en lumière d’une culture qui doit encore faire du chemin au niveaux du respect des femmes.



« « Toutes les familles heureuses se ressemblent, mais chaque famille malheureuse l’est à sa façon. » Je connaissais la phrase liminaire d’Ana Karenine par cœur depuis l’adolescence mais j’en mesurais maintenant la portée. »

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Trois soeurs

Les 3 soeurs : certains pensent à Anton Tchekhov, bien sûr, mais moi, je vois mes tantes. 3 femmes qui ont été des petites filles, des femmes adultes, mariées, mortes maintenant pour certaines, chacune avec son caractère. Mes tantes et leur besoin viscéral d'être ensemble, mes tantes et leurs maris qui sont devenus des frères pour les deux frères qu'elles avaient. Un famille bretonne : des taiseux, des sensitifs qui ne parlent pas forcément beaucoup, mais dont on sentait l'amour circuler autour d'eux, à travers eux. Ceux qui sont partis, me manquent, ceux qui restent, souffrent de leurs absences, mais ils sont toujours plein de vie.

Voici donc à qui j'ai pensé tout au long de ce livre qui raconte la violence intra-familiale dans une famille russe cautionnée par l'Etat : ce qui se passe derrière les portes ne regarde pas la Police sauf en cas de décès, mais même là le tueur n'est pas inculpé ou emprisonné. Voici la place des femmes en Russie et elle fait écho à l'expérience de l'auteure au sein de sa famille, dans ses relations avec les hommes : non dits, silences assourdissants. 3 gamines qui se sont affranchies de la violence et y ont opposé la leur après des années de sévices paternels. Ce texte m'a permis aussi de mieux appréhender cet étrange pays qu'est la Russie où l'on peut juger les morts. et ou

VKontakte est le Facebook russe. Quelques réflexions de l'auteure (ou du moins qu'elle prête aux jeunes soeurs), m'ont interpellé, même si je les comprends dans le contexte du livre : "C'était formidable de pouvoir dire, en instantané, le désir, les émotions, les pensées" : personnellement, je pense que c'est dangereux, qu'il faut réfléchir avant de parler. "Tuer son père, c'est aussi tuer une partie de son être" : ça dépend de ce qu'on appelle un "père". La psychanalyse freudienne dit que symboliquement, on doit "tuer" le père et "violer" sa mère. Quelquefois, le meurtre n'est pas symbolique. « Embrasse-moi. » : encore une injonction, pas une demande. Quelquefois, on le souhaite, d'autrefois, non.

Un livre âpre et violent, mais aussi d'un grand respect pour ces jeunes filles qui je l'espère, vont pouvoir reprendre le cours de leur vie, devenir ce qu'elles veulent être, vivre enfin !
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Trois soeurs

A à la lumière de l’affaire des trois sœurs, elle s’interroge sur le phénomène de l’emprise, l’étrange mutisme et la collusion des autorités,et de la communauté arménienne. Trois Sœurs est avant tout un formidable document sur l’évolution de cette société, de la violence du totalitarisme jusqu’aux années Poutine.
Lien : https://www.liberation.fr/cu..
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Trois soeurs

portrait de ces trois sœurs russes.

Angelina, Maria et Krestina Khatchatourian, âgées respectivement de 17, 18 et 19 ans quand le 27 juillet 2018 elles ont tué leur père à coups de couteau et marteau avant d'appeler la police et se rendre.

Ce père monstrueux qui n'a eu de cesse de les humilier, les punir, les violer.

Leurs procès questionne sur la culpabilité : "la violence qu'elles subissaient leur avait-elle donné le droit de se soustraire aux règles, de piétiner les lois ?"

Et c'est toute la question lorsque en Russie le proverbe que chacun connaît "S'il te bat, c'est qu'il t'aime" est rentré dans les mœurs, que ce qui se passe dans l'intimité d'un foyer ne doit pas franchir le seuil de la porte d'entrée.

L'autrice, en étudiant le cas des trois sœurs, se souvient des ses années russes, de ce qu'elle y a subit, amoureuse d'un prince charmant à l'insulte et les coups efficaces, elle fait l'analyse des traces laissé en elle, comprend certainement l'acte de ces filles qui n'en pouvaient plus de la violence, du silence de tous ceux qui savaient, voyaient, se taisaient.

C'est un livre glaçant mais un bon indicateur aussi de l'esprit russe dans ce qu'il a de plus patriarcal et traditionaliste.

Un livre fort sur la violence domestique et un pays qui ne cesse d'étonner tant par sa beauté que par sa violence...

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Trois soeurs

Un roman poignant ♥️

Immersion dans un fait divers en plein cœur de la Russie, de cette Russie où la corruption et le patriarcat sont à l’honneur. Une Russie menée par des idées complotistes et un certain autocentrisme, voire un repli sur soi.

Trois sœurs : Kristina, Angelina et Maria.

27 juillet 2018, elles ont 19,18 et 17 ans.

Elles ont toutes les trois tué leur père, Mikhaïl Sergueievitch Khatchatourian.

27 juillet 2018, elles ont mis fin à des années de violences, d’humiliations, de coups, de viols… Elles ont mis fin à tous ces cris silencieux, à tous ces appels à l’aide que personne n’a voulu entendre…



Elles ont tué leur père.



Que vont-elles devenir dans ce pays où dès l’enfance, on te dit : « s’il te bat, c’est qu’il t’aime »… ?



J’ai beaucoup aimé ce roman, cette histoire aussi grave qu’émouvante, cette immersion dans la culture russe, parfois antinomique où la femme est plus en sécurité dans la rue que chez elle… Ç’aurait pu être un immense coup de cœur, mais j’ai beaucoup moins apprécié le parallèle que fait l’autrice avec sa propre vie… pour moi, l’historie des trois sœurs se suffisait à elle-même…
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Trois soeurs

Une lecture dont on ne sort pas indemne et qui reste en persistance rétinienne.



Ce livre recommandé par mon cher neveu @iamcoeurdacier, est tout à la fois, un reportage avec la reprise d'éléments de l'enquête, une fiction - l’auteure imagine la vie des trois sœurs de l'enfance jusqu'au parricide - une autobiographie (elle retrace son histoire, raconte la Russie qu'elle aime tant) et un documentaire, presque un essai.

L’affaire Khatchatourian en 2018, m’est passé au-dessus de la tête. Je la découvre avec ce livre Trois sœurs.



Le 22/07/2018, les trois sœurs Khatchatourian - Krestina 19 ans, Angelina 18 et Maria 17 - tuent leur père Mikhaïl de Trente-six coups de couteau, dix coups de marteau

Elles ont vécu l’enfer : abus verbal, physique, sexuel étaient leurs quotidiens.

Il faut un cœur bien accroché pour lire les sévices qu’elles ont subi.

En Russie, on ne parle pas de ces choses-là, elles sont supposées rester dans l’intimité familiale.



En parallèle de l’histoire des sœurs, Laura Poggioli parle de son expérience qui la renvoie à des secrets de famille. Le lourd passé de l'auteure m'a perturbée : au début je me demandais si cela était bienvenu de lier ces deux affaires, ce que son parcours personnel venait faire là. Au fil des pages, j’ai compris que son passé entrait en résonnance avec celui des millions de femmes russes qui subissent et tolèrent ces violences en excusant le vil coupable.



J’ai noté cette jolie phrase si explicite de ce que vivent ces femmes, au sujet de sa tante qui a vécu cet enfer de violences conjugales, qui après s’être reconstruite loin de son bourreau, retournait avec lui « C’était comme si elle ne savait pas quoi faire d’autre de sa peau qu’être cette femme en lambeaux. »

Les sœurs Katchatourian sont devenues le symbole des violences domestiques en Russie. « Pour beaucoup, un meurtre restait un meurtre et une victime de violences avait toujours la possibilité de partir. »En 2020, Le parquet russe réclame que les faits soient requalifiés en "légitime défense"J’ai apprécié l’étude sociologique bien documentée. J'ai aussi aimé la comparaison de la place des femmes dans la société russe et la société française.



J’y ai trouvé du transgénérationnel, de la sororité.

Un livre touchant, engagé et perturbant à lire et faire circuler.
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Trois soeurs

j'ai lu ce livre d'une traite, de plus en plus bouleversée par l'univers que je découvrais au fil des pages. Je ne connaissais le pays qu'à travers mes études, à travers son histoire, et j'avais du mal à imaginer cette politique du silence qui s'instaure dès la porte fermée. En France aussi, comme ailleurs, il y a des femmes et des filles maltraitées, en France aussi on va voir la police pour se plaindre, en France aussi les femmes ne sont pas toujours écoutées.... mais j'ai été encore plus étonnée par l'issue de l'affaire des trois soeurs, issue tout à fait inattendue dans le contexte politique du pays.
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Trois soeurs





Ce « roman » mêle deux histoires, celle de trois sœurs, donc, qui ont tué leur père, homme violent, brutal, qui leur faisait vivre l’horreur au quotidien en Russie. L’autrice imagine leur vie avant le drame, ce qui les a conduites à ce geste fatal. En même temps, elle raconte ses années en Russie, son attachement pour ce pays et son histoire d’amour pour un russe, qui l’a lui aussi malmenée.



J’ai apprécié ce livre, qui pour moi est presque un ouvrage sociologique, qui instruit sur la société russe et la condition féminine mais j’ai trouvé ma lecture difficile… j’avais besoin de faire des pauses à cause de la dureté et l’âpreté de certaines scènes.
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Trois soeurs

En empruntant ce livre à la bibliothèque, j'avoue que je m'attendais à tout sauf cette histoire. Mais bien évidemment, si je ne lis pas le résumé, je ne peux pas avoir une petite idée de l'histoire avant de la commencer.



Malgré ce début cahotique, j'ai trouvé intéressant de voir un autre aspect de cette violence domestique. En voyant le témoignage d'une victime, on comprend mieux qu'il est, des fois, difficiles de quitter cet environnement toxic.



En ce qui concerne le côté des trois soeurs, je me demande comment elles ont fais pour supporter cette violence pendant si longtemps. Je sais personnellement que je n'aurais pas su résister plus d'un jour sans pleurer de crainte d'y retourner. Mais je pense qu'il est plus compliqué de s'en sortir si on grandit toute sa vie avec.



J'ai tout de même un petit problème avec ce roman, je ne comprenais pas tout. Je ne savais plus quand j'étais dans la vie de l'autrice ou celle des filles ni où et ni même quand. J'ai fini totalement perdu dans les chapitres. Heureusement, j'ai compris le principal.
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Trois soeurs

Un presque coup de cœur ou plutôt d’effroi.

C’est le récit d’une vie de famille russe qui aux yeux de tous subit une violence sans cesse renouvelée.

Sous le couvert du respect de la « vie privée » dans une indifférence totale des proches , voisins et même des autorités policières et de justice du pays on laisse cette famille seule face aux violences physiques, psychiques et sexuelles d’un père pervers et barbare.

Seul le crime conduira à une prise de conscience de l’opinion publique.

Comme le dit un proverbe Russe  « S’il te bat , c’est qu’il t’aime » au vu du récit mieux vaut ne pas être aimée.
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Trois soeurs

Au vu de la quatrième de couverture, j’ai pensé à un livre sur les violences conjugales, mais cela va beaucoup plus loin, mêlant l’histoire de la narratrice à celle d’un fait divers qui a ébranlé la Russie sur ses fondements à propos de la famille.

Ce sont les fondements d’une Russie patriarcale qui se sont vus ébranlés, questionnés quant au bien-fondé de la réaction de la justice face à un parricide. Levée de boucliers, autant chez les conservateurs que chez les détracteurs.

Une justice toujours aussi obscure qui freine à accepter un monde contemporain, dans lequel les femmes ont une place, des droits.

Nous ne sommes pas dans ce livre un siècle plus tôt, mais bien ici et maintenant. Et si l’on fait abstraction des détails situant les faits, ce roman pourrait être transposé des décennies plus tôt. L’histoire, malheureusement, se répète. Mais des hommes et des femmes continuent à se battre en faveur de ce droit primaire qu’est le respect pour tout être humain, et dans ce cas, femme ou fille, toute personne de sexe féminin.
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