Laurent Maréchaux

Robin des Bois, François Villon, Henri David Thoreau, Calamity Jane, Arthur Rimbaud, Lawrence d'Arabie, Bonnie and Clyde, Mesrine... et beaucoup d'autres qui m'étaient jusque là inconnus, tous sont liés par ce besoin irrépressible, presque vital pour certains, d'échapper à la société, à ses chaînes et ses lois.

Ce peut être pour vivre libre et sans entraves ou par esprit de révolte contre les inégalités sociales. Ou encore pour se venger de ses tortionnaires, et pour certains, même, à cause d'un incident de parcours, une enfance difficile, un caractère particulier. Pour tous, c'est la première balle, le premier mort qui fait basculer le révolté dans la criminalité. Au bout: les tortures, la guillotine, la chaise électrique, l'emprisonnement à vie. Il faut se battre, se cacher, finir sa vie dans la clandestinité.

En six parties, Laurent Maréchaux nous présente, de manière inégale, ces fortes têtes exceptionnelles qui sont entrés dans la légende. Les portraits sont brefs par nécessité - une cinquantaine! - mais suffisamment développés pour que l'on s'y intéresse. J'ai apprécié la mise en contexte historique et politique et ces personnalités hors norme dont on a tiré films et romans.

Laurent Maréchaux a clairement ses chouchous, au risque de bâcler deux ou trois biographies qui auraient tout aussi bien pu ne pas apparaître dans le livre, mais à travers son écriture on ressent la passion qu'il a pu éprouver en écrivant ce livre.

Personnellement, c'est la partie "La voile noire et l'évasion du grand large", avec ses corsaires, flibustiers, pirates et boucaniers rêvant d'attaquer l'Espagne aux Caraïbes qui m'a le plus intéressée parce que coup de bol et hasard total, je viens de finir La Coupe d'Or de John Steinbeck .



Et puis je vais finir sur une question ouverte: qui sont les héros hors-la-loi d'aujourd'hui, les Robins des Bois du XXIème siècle? Peut-être les lanceurs d'alerte?



Merci à Babelio et les éditions Arthaud pour cette agréable découverte.

Un superbe livre dont le sommaire ressemble à une liste Babelio ( Slocum, Loti, Stevenson, Conrad, David-Néel, Segalen, Kavvadias, Thesiger, Moitessier, Bouvier, Kipling, London, Mac Orlan, Cendrars, Kessel, Simenon, Gary, Kerouac, Chatwin). Le choix des écrivains, et le récit romanesque de leurs vies pleines de tous les excès, illustrées de superbes photos d'archives en noir et blanc du bout du monde, fait rêver. Mais ils sont tous morts et on se demande avec nostalgie si de telles vies aventureuses sont encore possible dans notre monde moderne. Tout à sa nostalgie, l'auteur n'est guère convaincu par les écrivains voyageurs du 21 ème siècle, terminant par "En attendant de dénicher de nouvelles perles rares, le lecteur peut toujours patienter en se replongeant dans Stevenson, Conrad, London ou Mac Orlan. Ceux qui ne demandent qu'à rêver doivent s'armer de patience et garder espoir ; des lointains finiront bien par surgir d'autres récits épiques couchés sur du beau papier". Si j'ai été touché par ces vies, je reste frustré par la dureté du verdict de l'auteur s'agissant de nos contemporains, mais avoue avoir du mal à trouver dans mes dernières lectures de grands écrivains voyageurs pour le contredire. Heureusement, je n'ai pas encore lu tous les auteurs de ce livre et ne suis pas à court d'idées de lectures.

" Je voyage pour vérifier mes rêves " de Gérard de Nerval .

Dans ce roman Laurent Maréchaux nous emportent avec "ces vagabonds qui disent le monde"..

Il distingue d'une part : les voyageurs qui devinrent écrivains et, d'autre part : les écrivains qui devinrent voyageurs !

Dans la première catégorie : il y a les passionnés de la mer, des déserts, des steppes, du Bouddhisme, de l'Himalaya ou de la route...de toutes nationalités et de tout genre qui eurent souvent des fins tragiques !

Des noms connus de nous tous, avec des parcours d'exception !

Joshua Slocum : le circumnavigateur solitaire.

Pierre Loti : le magicien de l'évasion, officier de marine, solitaire et fantasque.

Robert Louis Stevenson : l'amoureux des îles, passionné par les trésors, les pirates, les mers bleu " corail".

Joseph Conrad : l'aventurier de la lucidité, capitaine dans la Marine marchande, ce polonais, français de coeur qui devint finalement britannique !

Alexandra David-Nèel : la chanteuse clandestine qui avait réussi en entrer au Tibet et au Potala !

Victor Segalen : le voyageur mélancolique, médecin, poète, neurasthénique et passionné d'archéologie.

Nikos Kavvadias : le radio du bout du monde, grec né en Mandchourie avec 3 passions : les femmes, les ports et le large !

Wilfred Thesiger : l'arpenteur des zones blanches, amoureux de l'Abyssinie et proche du Négus.

Bernard Moitessier : un français qui a fait le tour du monde : du Cap de Bonne Espérance au Cap Horn.

Nicolas Bouvier : l'usager du monde qui a rejoint le grand Nord.

Puis les écrivains qui se firent voyageurs : ceux qui ont raconté des histoires, ont crée des personnages et, qui étaient partis pour écrire !

Rudyard Kippling : le nostalgique de l'Empire des Indes*Jack London : l'utopiste désespéré *Pierre Mac Orlan avec son imagination, sa sensibilité et sa fantaisie*Blaise Cendrars qui perdit une main au combat*Joseph Kessel : le lion de l'écriture, amateur de femmes de jeu, de vodka et d'opium ! * Georges Simenon : le romancier vagabond, taxé de littérateur vulgaire ! *Romain Gary : tzigane, slave, juif et aviateur qui s'est engagé aux cotés de général De Gaulle, a obtenu 2 prix Goncourt ! *Jack Kerouac : l'accro de la route et* Bruce Chatwin : l'esthète nomade, dandy et raffiné !

Enfin, Laurent Maréchaux pour conclure son tour d'horizon des grands, s'inquiète sur la qualité, l'authenticité des écrivains voyageurs du XXI ième siècle !

J'ai un regret pour son oubli d'Henri de Monfreid, qui a fait le trafic des perles, des armes, du haschich, de la morphine et, qui a été suspecté d'avoir fait la traite des Noirs..



L.C Thématique de Juin 2021 : moins de100 lecteurs sur babelio.

Petit livre, grandes découvertes



Voir le monde à travers les récits de baroudeurs est un vrai bonheur. Laurent Maréchaux nous enchante en suivant la vie de dix neuf écrivains qui ont parcouru le monde. Rien qu’évoquer leur nom résonne comme un appel du large : Kessel, Loti, Conrad, Kerouac David-Néel…



Comme dans tout voyage où il y a une part de découverte : voici d’autres écrivains qu’il faut découvrir de toute urgence (ou mieux connaître) comme Joshua Slocum, Nikkos Kavvadias, Thesiger.



Tous ces hommes qui ont vécu l’itinérance par obligation ou par choix ont pris la plume et à leur manière se sont remis en cause.



Individus barrés, ils ont pour boussole la quête d’une vie plus intense. Tout cela se trouve dans leurs livres : le Quart, le Désert des déserts, Tamata et l’alliance, la Folie Almayer, Pécheur d’Islande, la Route, Vagabond des mers du Sud, En Patagonie…



Il y a aussi la surprise de découvrir dans cette liste d’illustres aventuriers Georges Simenon, voyageur qui aspirait tant à être lu pour autre chose que les enquêtes du Commissaire Maigret. Admirateur de Conrad et London, il écrira plus de soixante dix romans policiers mais échouera dans cette quête d’absolu.



Qu’ils soient d’écrivains voyageurs ou de voyageurs écrivant, que leurs portraits vous apportent autant de plaisir que j’en ai eu à les parcourir durant les froides soirées d’hiver sous la tempête.
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Je ne sais pas vous, mais moi, j’avoue avoir un faible pour les histoires de Pirates, de Hors-la-loi ou d’Aventuriers-Révolutionnaires. Ces personnages de toutes les époques, exercent sur moi une forme de fascination, que j’essaie néanmoins de raisonner. Laurent Maréchaux propose dans ce bouquin de nous faire le portrait d’une quarantaine d’entre eux, des portraits un peu caricaturaux car trop succincts. Une liste exhaustive donc, mais encore trop hétéroclite à mon goût. Car que viennent faire dans ce recueil : L’Agence Pinkerton – Cette sorte de police privée qui, au contraire, combattit tous les pistoleros du far-west et qui tua Butch Cassidy – ou Renaud de Châtillon, un croisé du 12ème siècle, personnage historique certes, mais comme il y en a eu d’autres et pas franchement sympathique ? De la sympathie, le lecteur, le citoyen lambda, en a pour ces bandits de grands chemins, ces pilleurs de banques ou ces anarchistes, mais jusqu'à un certain point ; Celui de l’assassinat, du meurtre d’innocent(e)(s) ;-(

La violence des injustices sociales et les philosophies libertaires qui en résultent sont souvent à l’origine du passage à l’acte de ces illégalistes. Soit ils sont des individualistes forcenés : Edward Teach dit Barbe Noire, Calamity Jane, Albert Spaggiari ... Soit ce sont des utopistes qui croient agir pour changer le monde mais hélas, se mettent le doigt dans l’œil : Olivier Misson, le Pirate Philosophe ou Phoolan Devi « la Reine des Bandits ». Quelques-uns deviennent des monstres enragés, acculés qu’ils sont par les pouvoirs en place : François l’Olonnais ou Pierrot le Fou, et finissent souvent criblés de balles comme Jacques Mesrine ... Comme il se doit mes goûts vont vers des écrivains : François Villon ou H. David Thoreau, plutôt que des politiques (E. von Salomon (qui fut plus un nationaliste qu’un aventurier) ou Bobby Sands (qui ressemble plus à un martyre qu’a un hors-la-loi)).

D’ailleurs ce livre vaut surtout pour sa Bibliographie (pour un babéliote c’est déjà beaucoup), car certains ont écrit (T.E. Lawrence) et d’autres ont inspirés des romans (L. Mandrin) ou intéressés des biographes (Jules Bonnot & sa bande), voire les deux (Billy the Kid). Leurs destins hors du commun sont devenus légendaires (Bonny & Clyde) et certains sont entrés dans l’Histoire (Sir Francis Drake). Sur ce sujet, vous pouvez aussi voir sur Babélio l’excellente liste de Pécosa sur l’anarchiste espagnol Buenaventura Durruti. Et pour finir mes deux préférés : Henry de Monfreid, pirate et trafiquant (de choses et d’autres) qui commença à raconter toutes ses aventures après les avoir vécues, et Arthur Rimbaud qui avait fini d’écrire l’essentiel de son œuvre quand il partit se perdre, dans les mêmes parages, pour y vivre son aventure à lui ... Allez salut.

Ancien du GIGN, Philippe est l’un des permanents qui assure la continuité de l’Etat à l’Elysée alors que tout le monde est parti se coucher. Au plein cœur de la nuit, une amie personnelle du président appelle au secours, elle s’apprête à se suicider.

Dans un immense jeu de flash-back qui retrace l’histoire de Philippe pour mieux comprendre ses ressorts intimes, le roman se construit aussi autour de ces quelques heures durant lesquelles il fera parler la femme pour la ramener à la vie. La vie, la mort, l’attraction du pouvoir, l’adrénaline provoquée par l’action et les regrets d’une existence sont au cœur d’une promesse pas totalement tenue.

Maladroit dans le style, trop scolaire dans sa construction, le roman finit par être trop artificiel et conventionnel pour pouvoir totalement convaincre son lecteur.

l'exploration rime avec littérature grâce aux Ecrivains voyageurs : ces vagabonds qui disent le monde, paru aux éditions Arthaud l'an passé. Où l'on découvre que le voyageur n'est pas un touriste et que l'écrivain se construit loin des salons...



Un vrai coup de cœur à ne pas rater pour qui a soif de belles lettres et d'ailleurs.

L'auteur et son immense culture nous emmène visiter les grands esprits qui ont contribué à la connaissance de notre planète et accessoirement au-delà. Il met l'accent sur le génie de ces gens qui ont dû combattre les “véritésˮ issues des croyances religieuses, combattre “l'évidenceˮ pour, pas à pas, avec des erreurs, des trébuchements, des culs-de sac, brique après brique dessiner, tracer, les continents, les mers, les fleuves… Un travail que l'on ne saurait qualifier de “bénédictin mais presque ! Les géographes bénéficient dans la mémoire universelle de marqueurs indélébiles : courant de Humboldt, satellite Hipparcos, comète Cassini, projection Mercator, cartes Vidal de la Blache (de nos écoles d'autrefois)… et les grands, même si leurs idées sont devenues obsolètes, ils ont eux-aussi contribué au savoir universel : Aristote, Strabon, Ptolémée… Les voyageurs reconnaissants !

Du VIIIème siècle à nos jours, Laurent Maréchaux dresse les portraits d’une cinquantaine d’hommes et de femmes qui ont défié l’ordre établi. L’auteur nous plonge dans l’épopée de ces irréductibles gangsters, illégalistes et révoltés à travers les siècles et les continents : Robin des Bois et Mandrin, Calamity jane, Jesse James, Butch Cassidy, Bonnie Parker… et d’autres moins connus. L’iconographie y est particulièrement soignée.

Marceline

Conrad, London, Kessel, Kipling, Victor Segalen ou Romain Gary… En tout, dix-neuf vies accompagnées d’illustrations, photos, cartes ou dessins, redessinent un atlas littéraire rythmé par l’infinie lenteur des chemins de fer ou des pirogues.
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Un bel ouvrage et très instructif sur l'évolution de la connaissance du monde. La géographie à travers les âges mais aussi et surtout à travers les géographes, voilà un ouvrage à feuilleter pour comprendre ce passé mais aussi et surtout pour comprendre comment notre façon de voir le monde a pu influer sur nos décisions au fil des siècles ....A lire

Ce livre est en fait une présentation, une sorte de résumé, de la contribution d'un personnage à l'évolution de la conception du monde. En une dizaine de pages cette personne est portraiturée, avec quelques explications sur sa pensée ou ses inventions.



Voici la liste des penseurs, inventeurs ou explorateurs, liste qui montre par la diversité des choix opérés la pluralité des disciplines impliquées : Al-Idrîsî, Ibn Battûta, Zheng He, Martin Behaim, Martin Waldseemüller, Gerardus Mercator, Michel de Montaigne, César-François Cassini, Louis-Antoine de Bougainville, Alexandre de Humboldt, Élisée Reclus, Alexandra David-Neel, Roald Amundsen, Auguste Piccard, Jacques-Yves Cousteau, Roger D. Revelle et Charles D. Keeling.



Au-delà de l'aspect géographique et scientifique, il est démontré que la conception du monde exige également de s'intéresser aux hommes qui le peuplent, les cultures qui s'y développent et l'impact des sociétés sur la nature. Il y a beaucoup de cartes et d'illustrations, ce qui permet de visualiser les avancées cartographiques.



Pour ceux qui veulent vraiment creuser le sujet, je pense que ce livre laissera sur la faim, mais pour une initiation, c'est un bon ouvrage.

Les “Ecrivains voyageursˮconstituent une sacré brochette des personnages. Il ne saurait en être autrement, il faut avoir une personnalité hors du commun et/ou une histoire personnelle hors normes pour se lancer dans de telles aventures, pour des raisons et motifs aussi variés que leurs auteurs. Quand on a un peu voyagé (à une autre époque et dans des conditions sans communes mesures, ne nous leurrons pas !) on les a tous peu prou côtoyés, avant ou après le voyage, par leurs écrits toujours passionnants. Le lecteur peut se dire “quelle chance d’une telle vie ils ont eueˮ, il ne s’agit pas de chance. La chance, ils se la sont donnée, tout se mérite, il n’y a pas de hasard dans ce domaine. A lire de toute urgence en cette époque où l’on nous garde en prison… pour notre bien, évidemment. Tous ces aventuriers ignoraient le “principe de précautionˮ que l’empire “du bienˮ (Murray) impose à nos concitoyens… dont certains en redemandent. Triste époque !

Ce magnifique livre aborde les différents voyageurs écrivains qui ont parcouru le monde en quête de sensations d'émerveillements ou pour fuir leur sociétés étriquées.

Avec en support des photos en noir et blanc leurs biographies succinctes nous emportent dans des contrées où alternent aventures ,épreuves, fatigue mais aucun ne se décourage devant l' adversité qu'elle soit la nature ou les hommes.

Des leçons de courage , de ténacité, le crayon toujours à la main a permis à nous les sédentaires de voir le monde sous les yeux d'aventuriers en soif d’authenticité.

Un beau livre à parcourir qui permet de découvrir les oeuvres des auteurs et de les lire dans les prochains jours si l'envie nous démange de partager leurs aventures.

Laurent Maréchaux excelle à décrire les manœuvres sur les navires, les actions des marins, le mouvement balancé des navires sur la mer aux humeurs légendaires. Quelque chose de ce vertige marin se communique au lecteur qui, tel un passager abandonnant sa confiance à l'équipage, se laisse aller à admirer la maîtrise virtuose du vocabulaire marin de l'auteur du Fils du Dragon.

Quant à ses personnages, le romancier donne l'impression de les manœuvrer à la façon tranquille d'un marin d'eau douce sur le lac artificiel d'un parc à thème.

Si je vous parle d’une histoire de famille couvrant trois générations en plein 20ème siècle, vous allez naturellement vous dire qu’il s’agit là d’une immense saga, d’un bon gros pavé où action, secrets et trahisons tiennent le haut du pavé autour de personnages hauts en couleurs. Ce en quoi vous n’avez pas tout à fait tort, hormis qu’il s’agit en fait d’un roman assez court, ce que l’absence de 3D ne vous permet pas de constater ici. Ce qui est surprenant, néanmoins, c’est que parvenu à son terme, l’impression d’avoir brassé l’Histoire, traversé la première guerre mondiale, puis la seconde, celle d’Indochine, d’Algérie tout en faisant en sorte que l’on connaisse chacun des personnages, qu’ils n’aient presque aucun secret pour le lecteur, cette impression, donc, est assez confondante.



La vie des Ivanov demeurerait une succession de malentendus, pavés de bonnes intentions.



C’est en fait sur les hommes de cette famille que se porte toute l’attention. Sur Sacha d’abord, quittant sa Russie natale avec son meilleur ami pour la France afin d’y accomplir ses études, pour finir emporté par le courant de l’Histoire dans laquelle il aura un rôle important à jouer. Tout comme ce sera le cas ensuite pour Igor puis pour Léo. Tous portent en eux les stigmates de cette « malédiction des bijoux de famille », qui consiste à ne pas pouvoir rester en place, qu’il s’agisse de céder aux appels de l’Aventure ou aux charmes des femmes, qu’ils aspirent d’une certaine manière à aimer toutes. Tous, sans exception, sont soumis à la reproduction du schéma paternel, plus que familial, sans parvenir à s’en défaire : la création du lien indéfectible de l’amitié, la participation marquante dans la marche de l’Histoire, la tromperie, donc, et ce fichu orgueil qui les empêche de venir les uns à la rencontre des autres. Seul Léo cherche à reconstituer le puzzle familial, à se démarquer de cette malédiction – sans préméditation ou bravade d’aucune sorte, il est le premier à lire Libération quand les autres pliaient et repliaient le Figaro – qui le ronge, encore et toujours dans ce qu’elle a d’inéluctable et de destructeur.



On pourrait penser, à la lecture de ces quelques lignes ,que les femmes sont écartées de cette histoire. Qu’on se détrompe – même si j’entends déjà Calamity Jane sortir tromblons et colts au traitement qui leur est réservé dans ce livre –, elles aussi, à leur manière, favorisent la continuité de la malédiction et s’affirment sur l’échiquier de l’Histoire.



Avec l’air de ne pas y toucher avec une histoire où l’humour est omniprésent, Laurent Maréchaux s'attaque en fait à des sujets sensibles avec une réelle émotion. Et le moins que l’on puisse dire c’est que ça fait mouche, avec ou sans gros pavé.
Lien : http://bibliomanu.blogspot.com

Imaginez-les comme les doigts de la main, une paire d’yeux, deux facettes d’une unique pierre, ce tandem héroïque de Bijoux de famille. L’un c’est Ivanov, Sacha; l’autre Bornstein, Victor. Russes tous deux, blancs par destin, ils se taillent à même le XXe siècle deux belles parts de lion qu’ils engouffrent en boulimiques de la vie : révolution rouge d’Octobre qui les coupe de la Mère Patrie, Grande Guerre faite au front d’Orient dans la légion, années folles vécues follement, exil, Résistance, déportation. L’un sauve l’autre; ils vendangent ensemble femmes et souffrances, espoirs et pentes rudes : deux poumons, un même souffle. Et le fils de ressembler à son père : Igor, rejeton de Sacha, espagnol de mère, militaire, militaire, mutin de l’Algérie française. Troisième temps de la valse : Léo, fils d’Igor, petit-fils de Sacha. Même trempe avec ceci qu’il effectue un retour aux sources russes, hanté par les racines familiales, avant de globe-trotter partout dans le monde, journaliste. L’arbre des Ivanov, bondé de sève, tresse ses branches à la folie, mêlant ses racines et ses ramures, mères, amantes, père, fils, petit-fils : « Il n’y a pas de hasard, rien que des enchaînements maudits. » Puis, peu à peu, le temps raye les hommes, comme les hommes rayent les jours : d’un trait patient. Meurent les Ivanov, un à un. L’œil avide, Maréchaux et ses troupes descendent le XXe à cheval sur la rampe, dans un grand sifflement heureux; les bagages suivront plus tard.

Un livre d’histoire de la géographie, ou plus précisément des représentations du monde et des grands hommes (et, non, aucune femme n'est ici mise à l'honneur) qui en sont à l’origine. Dans l'ordre chronologique, des philosophes de l'antiquité aux recherches rigoureuses en géographie physique, humaine ou militaire des deux derniers siècles, et de Homère à Paul Vidal de la Blache en passant par Ptolémée, Mercator ou Cassini, on découvre 18 philosophes, scientifiques et surtout géographes, qui ont représenté la Terre, l'ont mesurée, analysée et explorée.



Chacun bénéficie d’un article de 6 à 12 pages mêlant éléments biographiques et apports (nouvelles idées, nouveaux outils) à la connaissance du monde, dans des textes agréables à lire et très compréhensibles dans l’ensemble, à l’exception de quelques notions plus scientifiques.



Ces articles sont surtout magnifiquement illustrés, de cartes et documents historiques, souvent avec des documents cartographiques pleine page (voire double page).



Un seul reproche finalement : les 354 notes en fin d'ouvrage : beaucoup sont des références bibliographiques mais certaines précisions ou définitions y sont également présentes, obligeant à s'y reporter souvent alors que les quelques dizaines de notes "utiles" auraient pu figurer directement sur les pages concernées.

Un livre un peu trouvé par hasard. Une belle couverture cartonnée, des pages épaisses, de magnifiques dessins et cartes qui parsèment un texte finalement assez court (215 pages avec illustrations) qui raconte comment l'être humain a appris à appréhender le monde au fil des siècles, dans le voyage, la rencontre des autres peuples, la navigation, l'évolution des sciences,... Malgré la concision du propos, on en apprend beaucoup à travers les portraits de géographes et voyageurs qui sans cesse étendent les frontières du monde et le sens que l'on lui donne. Un chouette tour d'horizon qui donne envie d'en savoir plus. Les explications sur l'évolution des outils et des techniques de mesures sont par contre plus difficiles à comprendre.



Il semblerait cela dit, selon la seule critique de l'ouvrage que j'ai pu lire, que celui-ci se soit très largement inspiré de "les défricheurs du monde" de Laurent Maréchaux. À considérer, donc...

Livre magnifique, très richement illustré. Les reproductions de cartes anciennes sont très belles, souvent en pleine page. On sent l'érudition de l'auteur qui réussit pourtant à se mettre au niveau e son public, la lecture reste facile. Bref ce livre est un vrai plaisir.



J'ai enlevé une étoile car j'aurais aimé une vision un peu moins européanocentrée, les cartographes arabes et chinois sont expédiés dans un chapitre d'une dizaine de pages...