Citations de Léa Perrin (130)
Je culpabilise de lui survivre. De vivre tout simplement. Vivre, c’est ressentir. Vivre, c’est « être comme avant » et plus rien ne sera jamais comme avant.
C’est l’orgueil, tranché-je, dans sa plus pure expression ! L’étalage de pouvoir, le désir de tout contrôler, l’envie de se prouver qu’il n’y a aucune limite à ce que la fortune peut offrir, le souhait de pouvoir réaliser ses fantasmes les plus sombres aussi parfois… Tout ça, ça excite les hommes comme vous !
Courir. Le plus vite, le plus loin possible. Parce que fuir n'est pas seulement un verbe que je conjugue au passé. Il trace aussi mon présent, tout en sculptant mon avenir.
Ce livre, c'est la vie, tout simplement. Dans ce qu'elle a de plus beau et de plus réaliste à la fois. Car le monde est peuplé de Lucas, d'Even et de Nelya.
Peut-il exister un amour si intense qu'il parvienne à éclore même lorsqu'on lutte de toutes ses forces ?
Celui qui a dit "Loin des yeux, loin du cœur" connaissait-il le véritable amour ?
L'amour désigne un sentiment d'affection et d'attachement envers un être, qui pousse ceux qui le ressentent à rechercher une proximité physique, sexuelle, spirituelle ou même imaginaire avec l'objet de cet amour.
Ce petit bout de femme doit être habitué. D’un geste vif et assuré, ses bras sous les miens, elle donne une impulsion pour m’aider à retrouver la sécurité du matelas. Mes jambes refusent encore de me porter.
Mon corps, mon esprit semblent vouloir se dissocier de la réalité. Des bouffées de chaleur m’envahissent, un étrange flottement m’accueille dans ses bras. Pourtant, je sens toujours cette douleur aiguë dans mon abdomen. Elle aimerait se propager. La pièce tourne autour de moi. Des soubresauts. Puis le noir complet. Le néant m’emporte.
Ni l’un ni l’autre n’avons faim, mais nous n’avons pas le cœur à refuser face à son sourire. Seulement, quelques minutes après la fin du repas, mon petit frère est de nouveau au plus mal. Aux maux de tête et douleurs intestinales s’ajoutent des vertiges.
Je dois être patient, lui laisser le temps de digérer. La harceler ne servira à rien. Je dois simplement lui montrer que je suis là, que je n’abandonnerai pas. Que ce qu’il y a entre nous est bien trop précieux à mes yeux pour que je baisse les bras. Même si, pour le moment, elle me rejette. J’aurais préféré qu’elle découvre mon identité autrement. Mais au moins, elle sait tout, désormais. Je sens au fond de moi qu’elle finira par me pardonner. Il le faut, je ne vis plus que pour ça…
Je n’ai jamais aimé avant Hannah. Ces sentiments sont tellement inconnus pour moi. Est-ce normal de me sentir perdu ? Elle m’a rendu aussi fort que vulnérable. Elle a su me redonner le courage que je n’avais plus pour affronter cette vie. L’instant d’après, elle m’a tout repris. Je ne peux pas, je ne veux pas, je ne veux plus me laisser envahir par mes peurs.
Il est vrai que si les symptômes se faisaient nettement moins ressentir chez moi, depuis ce matin, j’avoue avoir passé un cap. À la fatigue et aux maux de tête que je mettais sur le compte du manque de sommeil, s’ajoutent des nausées et des douleurs abdominales de plus en plus vives.
Depuis plusieurs jours, je me sens mal. Psychologiquement, je suis au fond du gouffre, c’est une certitude. Mais j’ai aussi l’impression que cette crève que Max et moi avons chopée est sacrément coriace.
Tout ce qui transpire de son être m’est à présent familier. Indispensable. Vital. Comme l’oxygène que je respire. Chaque frôlement entre nos deux peaux est désormais irrémédiablement gravé dans mes chairs. Mon corps ne veut plus se passer du sien.
De réminiscences olfactives en souvenirs tactiles, je lutte pour ne pas céder à ce besoin de lui qui pourrait prendre le contrôle. Le manque me percute. Mais je dois parvenir à rester maîtresse de mes réactions autant que de mes émotions.
Le bonheur des autres me semble tout à coup aveuglant quand je ne suis qu’un cœur triste. Mon âme erre sans but…
Ne vois-tu pas cette autre qui hurle, te supplie de revenir vers elle ? Elle est tout aussi perdue que toi. Ensemble, vous étiez si forts…
Le manque de sommeil a sans doute raison de moi. Ma carapace se fissure. Mes amies ne cessent de s’enquérir du pourquoi de ma tristesse. Je ne parviens plus à la cacher, ni à la déguiser sous un voile de mauvaise humeur.
Son teint livide m’inquiète, ses joues semblent s’être creusées en l’espace de quelques jours. Se laisse-t-il aussi dépérir tout comme je le fais ? Alan paraît aussi las que je le suis…
En cours, ma concentration vrille. Mon cœur prend les commandes. Je finis par me retourner sans même le réaliser. Évidemment, ses iris m’attendaient. J’aimerais engager un bras de fer entre nos regards. Son âme m’appelle au secours.
Et j’ai beau marcher tête baissée, mes yeux rivés au sol pour ne pas croiser son regard, je sais qu’il est là. Lorsque je passe la porte et qu’on m’agrippe le bras pour me retenir, mon cœur s’arrête, ma respiration se coupe. Je sais déjà que c’est lui. Mon corps le reconnaît. Cette électricité qui me parcourt de la tête aux pieds alors que sa main se pose simplement sur mon blouson me jette au visage le manque que j’aimerais étouffer.
Me retenir de pleurer ne peut se faire qu’en faisant appel à la colère que je ressens contre lui. Je ne cherche pas à l’enfouir, elle est ma seule arme pour ne pas me laisser écraser sous le poids de la tristesse. Le trou béant dans ma poitrine pourrait clairement m’aspirer.
Le souvenir de son corps contre le mien brûle encore chaque parcelle de mon épiderme. Je ne peux ignorer cette connexion entre nous. La réaction de ma peau à la moindre de ses caresses. Il pénétrait déjà mon esprit avant que je l’autorise à poser ses mains sur moi. Au point que je ne pensais plus qu’à le laisser me toucher.