Une école maternelle au début du xxeme siècle dans un quartier pauvre de Paris
L institutrice maternelle Rose, qui adore les petits...
Extraits
Reflechissons à cet enseignement si intransigeant sur le chapitre special de la famille. Vous devez écouter et obéir à vos parents.Ils sont vos exemples.
Que signifie cette infaillibilite des parents?.A quoi tend ce dogme à voie unique? On ne se contente pas de dire" Vous devez écouter les bons conseils de tranquillité, de propreté, de sobriété " .......... Jusqu'à présent les leçons de docilité adressées à des enfants des enfants de 2 à 7 ans m'avaient paru indispensables
Si l exemple des parents est bon pour une chose, il est bon pour toutes disent les enfants. "Leur logique est impénétrable à tout raisonnement contradictoire et distingueur" ;elle se confond avec le sentiment de justice égale lequel prédomine étant dérive de l instinct de conservation.
Rose se pose la question: les enfants vont-ils suivre nos injonctions ou l exemple des parents?
L'année passé et le doute s'installe. Le "comportement " des touts petits est-il le même à l'école et à la maison. Les "tirons nous vers le haut"?
Elle espère que les mamans vont l encourager à rester l an prochain mais...
Extrait p.201:
Elle (la mère)se mit à me parler dans la figure.
-non elle n'ira plus à vot'ecole ce n'est pas la peine, pour apprendre qu 'il faut rester dans la debine comme père et mère et se tenir bien tranquille, en crevant de faim et surtout ne pas oublier de dire merci...Et qu'est-ce que t'avais l'air de rigoler avec ton intérêt moral?L' intérêt c'est de bouffer...J'y ai été moi à l'école, est-ce que ça m'a empêchée de crever la misère?..........
Rose est bien dépitée et même désespérée. Elle se rendcompte que ses espoirs sont dérisoires. Comment sortir ces enfants de la misère quand la famille à 10, 12 enfants, qu 'ils vivent dans 2 places et que le père n'arrive même pas à nourrir, vêtir et encore moins soigner ses enfants....
Cela se passe au tout début du xxeme siècle mais la question peut-on "monter" d'une classe sociale ou la plupart du temps la naissance nous condamne-t-elle à rester où nous sommes, cette question est je pense toujours d'actualité
En ces temps troublés, le "declassement" est certainement plus facile...hélas!
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Énorme claque que cette lecture et sa réflexion autour de l’école et de l’éducation, ce qui devait quand même détonné à l’époque de sa publication. Je suis totalement d’accord avec ce que pense l’auteur. J’ai aussi eu une pensée émue pour la dame chargée de s’occuper des élèves à l’époque où j’étais en maternelle.
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L'ouvrage de Léon Frapié La maternelle s'intéresse au sort d'une dame de service dans une école des années 1900, près de Paris. L'auteur développe des vues sur le système d'éducation pré-élémentaire.
C'est l'histoire de Rose, une jeune femme courageuse qui a reçu de l'instruction, abandonnée " du jour au lendemain " par son fiancé, qui a perdu son père et sa mère, méprisée par son oncle ; et qui doit se débrouiller dans la vie.
Il ne lui reste plus qu'à cacher ses diplômes pour se faire embaucher, ce qu'elle parvient à faire. Elle doit renoncer à ses rêves pour exercer un emploi subalterne dans l'école d'un quartier pauvre.
Rose tient dès lors son journal et raconte les coulisses de sa maternelle. Elle note ce qu'il s'y passe, ses réflexions, ses découvertes, les drames auxquels elle assiste.
Avec une plume aiguisée, l'auteur en profite pour formuler des critiques contre la pauvreté, les barrières sociales, certaines règles dans le monde du travail, l'esprit d'obéissance et de soumission qui peuvent parfois régner.
Un livre percutant, en même temps l'ironie est très présente dans le journal de Rose si bien que si le sujet abordé est difficile, la fin plutôt cruelle, l'humour delivre le lecteur d'une forme de complaisance dans le chagrin.
Et surtout l'ensemble en appelle au discernement. Un beau livre à redécouvrir avec une belle préface de Didier Decoin dans la collection Le meilleur du prix Goncourt de Le Figaro. (Couverture cartonnée + illustrations) Je n'ai trouvé qu'une seule coquille dans l'édition présente.
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"La Maternelle", de Léon Frapié, est un ouvrage qui présente une étude sociologique approfondie du milieu pauvre de Paris au début du 20ème siècle. Le livre, bien que parfois lourd à lire, offre des observations brillantes et amusantes, mais reste plus descriptif qu'émotionnel.
Frapié décrit la condition d'une narratrice surqualifiée pour son poste en maternelle, contrainte de dissimuler ses diplômes pour être acceptée. Cette situation souligne le décalage entre l'éducation et la réalité sociale. Le livre critique vivement le rôle de l'école dans la société, suggérant qu'elle inculque davantage l'obéissance et la résignation que l'élévation des enfants. La narratrice pose la question : « Je me demande si l’école n’a pas pour principal effet de rendre convenable, polie, résignée, la misère physique et morale? »
La narration se penche sur l'éducation normative dispensée par les "normaliennes", décrites comme déconnectées de la réalité pratique : « Les normaliennes sont des demoiselles qui ne savent ni raccommoder, ni enlever une tache, ni mettre le couvert ; jamais elles n’ont touché un balai, un torchon, un fer à repasser ». Cette observation critique le système éducatif pour son incapacité à préparer les individus à la vie réelle.
Frapié aborde aussi la manière dont l'éducation peut servir à exploiter les pauvres, en décourageant l'ambition et la réussite sociale : « Je dénonce la tromperie malfaisante de cet enseignement, puisque l'argent est le sang vital des sociétés actuelles. Déplorez le fait, si vous voulez mais ne faussez pas la réalité. »
Le livre dépeint également la misère et la violence de l'époque avec une acuité remarquable, comme illustré par le récit poignant d'une enfant confrontée à un drame familial : « Eh bien, gens ordinaires, gens « d'un autre quartier », quand vous aurez vu arriver à l'école une enfant de cinq ans dont la mère a été assassinée pendant la nuit... »
Enfin, Frapié souligne les séquelles physiques et émotionnelles durables des enfants maltraités : « J’en compte ça et là une quantité, filles, garçons, grands, petits, moyens, qui, sans erreur possible, - le visage modelé par les coups... »
"La Maternelle" offre un regard critique sur l'éducation et la société de l'époque, dépeignant la dure réalité des classes défavorisées avec une perspective sociologique riche et parfois troublante.
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Retour à la maternelle avec ce Goncourt 1904. Notre héroïne se destinait à être au moins institutrice, mais faute de places et surtout de relations, elle est embauchée comme aide ménagère dans une école maternelle. Dans un premier temps, l'histoire est gentillette, moyennement intéressante sauf si vous avez un faible pour les tout-petits ; quelques réflexions intéressantes sur le fonctionnement éducatif. La seconde partie est bien meilleure, quand enfin notre héroïne sort de sa léthargie ambiante. Roman qui a certainement servi à critiquer les "normaliennes", ces institutrices qu'on abreuvait de savoir, mais pas de savoir-faire. Elles avaient les connaissances mais ne savaient pas gérer l'humain - à croire que la question redevient contemporaine. Qui aussi, a pour objectif de dire que l'éducation scolaire est un croupissement des plus pauvres et l'apprentissage de l'obéissance dès le plus jeune age. Une vraie photographie réussie des bas quartiers. Seul vrai intérêt : un vocabulaire varié d'une époque où l'on savait écrire. D'où peut-être le Prix littéraire.
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Rose, jeune fille ruinée et délaissée par son fiancé, devient femme de service dans une école maternelle des quartiers pauvres de Paris. Elle doit laisser de côté sa bonne éducation pour se fondre dans un univers sordide. Léon Frapié pose un regard presque féministe sur les femmes au travail en ce début de 20ème siècle. Sa description de la pauvreté est poignante. Les rapports de tendresse que Rose entretient avec les jeunes élèves sont touchants. Et l'on découvre que les préoccupations éducatives de l'époque ne sont pas si éloignées des autres. La violence et les discriminations sont déjà bien présentes dans les cours de récréation.
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Malheureusement je n'ai pas bien compris la fin de l'histoire... Je remercie à qui puisse me l'expliquer. Merci!
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Je n'ai longtemps connu de ce livre, que son titre . Je me leurrais donc sur son contenu, avant que je n'en entame la lecture!
Quelle beigne!
Le titre ne révèle pas la noirceur de cette description d'une école enfantine des quartiers pauvres de Paris, au début du vingtième siècle.
L' écriture est moderne, directe, et le propos ne s' embarasse pas d'enjolivures ni d'eau de rose (sans jeu de mot)
Un prix Goncourt amplement mérité, pour un livre somme toute assez méconnu.
A lire, pour ceux qui ne l'ont pas lu.
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