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Critiques de Léon Frapié (28)
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La liseuse

La plus ancienne (et unique) édition de ce texte que l'on trouve dans le catalogue de la BNF date de 1911 (La liseuse [Texte imprimé] / Léon Frapié. - Paris : C. Lévy, (1911). - 292 p. ; in-18. Notice n° : FRBNF30461646).

L'édition que j'en possède n'est pas datée; un cahier de format magasine édité par E. Flammarion dans une collection à 1 franc 25, "Le roman d'aujourd'hui". Le texte est ramassé sur deux colonnes dans ce cahier de 71 pages. Deux bois de H. Gazan illustrent les première et quatrième pages de couverture.



Étonnant roman faisant la promotion de la lecture; les livres - en particulier les romans - sont pour l'âme ce que les miroirs sont au visage; ils vous révèlent à vous même et vous transforment la bourgeoise désœuvrée en sainte sociale toujours prête à secourir les pauvres gens. A la façon de Mille et une nuits ou du Don Quichotte, plusieurs petits récits tous aussi intéressants et édifiants les uns que les autres sont insérés dans le récit principal. Celui-ci vous fait vivre la transformation d'Aline (la liseuse) puis la transformation de son couple grâce à la lecture des romans.

Un des éléments les plus singuliers et cocasse de ce roman est l'exposition d'un l'antagonisme moral au sein des fonctionnaires mâles de la fonction publique d'alors; les "béchistes" qui considèrent que toutes les caresses sont permises dans les ébats conjugaux et les anti-béchistes, qui considèrent qu'il importe de modérer l'activité érotique avec leurs épouses afin que celles-ci ne prennent pas goût à des sensations qui pourraient dévoyer leur vertu conjugale (quitte pour l'homme à devoir libérer ses ardeurs en sollicitant les amours tarifées)
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La maternelle

La Maternelle



Prix Goncourt 1904, ce petit roman décrit la vie d'une jeune fille de bonne famille, mais réduite par les circonstances à exercer une profession, dans les locaux d'une école maternelle parisienne en qualité de ce que nous appellerions aujourd'hui ... ma foi, je ne sais pas trop mais disons, pour que tout le monde comprenne, femme de service. A elle de faire le ménage, d'allumer les poêles, de veiller à ce que les petits, voire les tout petits, livrés à eux-mêmes dès que leur mère a tourné les talons - enfin, quand leur mère se déplace pour les mener à l'école, bien sûr - soient propres et ne fassent pas trop de bêtises, à ce qu'ils ne se retrouvent pas, non plus, en but aux méchancetés et aux abus des plus âges, voire à ce qu'on n'appelait pas encore le racket pur et simple.



Frapié est certainement allé sur place pour étudier la question. Il décrit des scènes bourrées de détails authentiques, dans la ligne stricte de ce qu'on appelait à l'époque la littérature populiste sans que cet adjectif revêtît cette connotation péjorative que certains pseudo-intellos de notre époque, si sinistre sur tant de plans, ont cru bon de lui associer . Entremêlant à tout cela, pour les bienfaits de la vente, une romance entre la femme de service (qui est jeune et jolie, bien entendu ) et un inspecteur scolaire (qui est jeune, élégant et ne manque pas de déceler immédiatement en elle une nature d'élite ), Frapié nous décrit une école qui, sous l'énorme et bienveillant parapluie de la IIIème République, s'acharne à vouloir faire de ses citoyens les plus jeunes et les moins intéressés par la chose "de bons Français."



Le rêve des Hussards Noirs mais replacé dans le contexte parisien, avec des élèves qui sont encore des "titis" et qui, malgré leur jeune âge, manifestent tous plus ou moins une personnalité appelée à évoluer en bien pour certains, en pire pour les autres - quand ce n'est pas pour s'achever dans la Seine comme nous le montre le désolant final.



Est-ce un grand roman et méritait-il le Prix Goncourt ? Ma foi, pas plus que certaines publications bien plus modernes mais tout autant, sinon plus dans certains cas - non, je ne dénoncerai personne, inutile d'insister . C'est en tous cas un roman simple, sans prétention, un tantinet moralisateur mais "à la laïque", quand ce mot avait encore tout son sens et quand les gouvernants français croyaient, dur comme fer, à cette laïcité. Un excellent exemple de la vertu éducative, sur le plan social et bien sûr (je n'aurai garde d'oublier ici de saluer M. Valls, Mme Belkacem & C° ), sur les effets hautement bénéfiques qu'elle peut avoir concernant la grave question du "vivre-ensemble", de l'école laïque et républicaine, bien comprise et menée d'une main d'acier dans un gant de velours afin de former UNE nation et non une société COMMUNAUTARISTE - synonyme parfait de ce que tant de gens ont nommé et nomment encore, sans comprendre que ses disparités trop grandes le vouent à l'échec, le multiculturalisme .



Un petit roman, je le répète. Mais qu'on découvre non sans attendrissement et qui, au-delà du contexte, nous incite à réfléchir et à croire aux vertus de l'évolution et non à celles, que nous tonitruent chaque jour les medias, de la régression la plus écoeurante. Un roman aussi qui prouve, s'il en était encore besoin, que l'école, ce peut être bien plus que les programmes honteusement traficotés par les Trissotin de l'Education nationale actuelle et qu'elle a une place primordiale dans le façonnement du citoyen responsable, sous réserve cependant que les gouvernants se réveillent et passent enfin aux actes. ;o)
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La maternelle

Au début du 20ème siècle, avant la Grande Guerre, à Paris, une jeune fille ruinée se débat contre la misère en devenant femme de service dans une maternelle d'un quartier misérable (on dirait aujourd'hui: défavorisé, ou on dirait juste: un quartier…)Cet ouvrage, écrit par un homme du sérail (Instruction publique), est surprenant à plus d'un titre. D'abord, sa modernité (nous sommes tout de même au début des années 1900!) car il traite de la misère ordinaire à Ménilmontant, la faim, l'alcoolisme, la maltraitance telle qu'elle peut être occultée pour ne pas dire ignorée par le personnage idéal de "la Maîtresse". Cette dernière, sûrement bonne pédagogue, semble négliger le fait qu'elle donne des cours de morale sur l'hygiène et la propreté à des enfants sans mère et qui ne mangent qu'un jour sur deux… Le décalage entre les idéaux de l'Ecole IIIème république et la misère ambiante n'est pas sans rappeler certaines impasses contemporaines.

Surprenante aussi la sensibilité féminine manifestée par cet inspecteur de l'instruction publique décrivant les affres et les espoirs de Rose , la demoiselle de bonne famille qui a eu des malheurs. Ne serait-ce l'espèce de fatuité bien masculine de la fin elliptique et romantique,( Rose est sauvée parce qu'un homme a été séduit par sa personne) on pourrait se demander si ce n'est pas une main féminine et féministe qui a guidé la plume de Léon Frapié. Un peu à l'eau de rose (c'est le cas de le dire), ce roman est à la fois sympathique et touchant et parfois il prend une ampleur de dénonciation . Il souligne la position des femmes de l'époque, complêtement dépendantes de leur situation familiale (fille fortunée, dotée, mariée, ou ouvrière se débattant dans la pauvreté ou la prostitution),éternelles mineures dont la problématique est très comparable à celle des enfants auxquels Rose va, de par sa sensibilité personnelle et sa propre condition, complêtement s'identifier, au point de s'excuser de les trahir lorsqu'elle répond aux avances de son beau médecin- inspecteur. Une fin en partie heureuse qui satisfait les esprits fleur bleue, mais pas les féministes qui préfèrent peut-être la sèche "Mademoiselle", les études à l'Ecole Normale constituant une relative émancipation pour les femmes de l'époque. Au détriment, souvent, de leur vie affective et familiale.

Or je trouve le personnage central bien plus consistant que la bluette romanesque le laissait craindre au départ. Une sorte de Claudine qui ne serait pas égocentrique, qui aurait lu Vallès et écouté les discours deJaurès.En témoigne le discours de la mère Gras, qui clôt le livre,chef d'oeuvre d'éloquence populaire (et non populiste) et dont les accents sont proches du Forgeron de Rimbaud.Un livre à plusieurs entrées, donc, avec une authenticité et un désir de donner la parole aux faibles et aux oubliés, sans se contenter de les "victimiser"en quelque sorte.L'évocation du sort des enfants entraînés dans le désespoir de leur mère est dans sa pudeur une illustration de l'injustice sociale.Rappel d'une époque antérieure à la mise en place d'un maillage d'aides sociales et de filets de sauvetage pour l'enfance.



Les personnes (ATSEM , AVS) qui gravitent aujourd'hui dans cet univers de l'école, trouveront peut-être dans cette pépite littéraire à peine surannée des éléments de leur expérience vécue.
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La maternelle

N'eut été le challenge de A TOUT PRIX, je n'aurais certainement pas lu ce livre, La Maternelle, le titre est vraiment repoussant...mais quelle merveille une fois qu'on ait entamé la première page, d'entre de jeu, on voit une Marie Antoinette, à qui on demande de se faire passer pour une marchande ambulance, quel exercice énorme. Il est facile de grimper un échelon mais descendre d'échelon, c'est de la mer à boire. En effet, Rosa, la narratrice, après la mort de son père, se voit contrainte de foutre ses diplômes de Baccalauréat et de licence en lettres au fond de sa malle afin se faire embaucher comme femme de service dans une école de la maternelle, à défaut de ne pouvoir devenir institutrice parce qu'elle n'a pas de certificat. C'est une nouvelle école qui commence pour Rose, c'est comme si elle aussi, comme les mômes de la maternelle, repartait à l'école maternelle de la vie. C'est cet univers des mômes, dans lequel Rose va se faire plus petite, que nous découvrons dans un récit captivant...

Une belle découverte!!!
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La maternelle

"La Maternelle", de Léon Frapié, est un ouvrage qui présente une étude sociologique approfondie du milieu pauvre de Paris au début du 20ème siècle. Le livre, bien que parfois lourd à lire, offre des observations brillantes et amusantes, mais reste plus descriptif qu'émotionnel.



Frapié décrit la condition d'une narratrice surqualifiée pour son poste en maternelle, contrainte de dissimuler ses diplômes pour être acceptée. Cette situation souligne le décalage entre l'éducation et la réalité sociale. Le livre critique vivement le rôle de l'école dans la société, suggérant qu'elle inculque davantage l'obéissance et la résignation que l'élévation des enfants. La narratrice pose la question : « Je me demande si l’école n’a pas pour principal effet de rendre convenable, polie, résignée, la misère physique et morale? »



La narration se penche sur l'éducation normative dispensée par les "normaliennes", décrites comme déconnectées de la réalité pratique : « Les normaliennes sont des demoiselles qui ne savent ni raccommoder, ni enlever une tache, ni mettre le couvert ; jamais elles n’ont touché un balai, un torchon, un fer à repasser ». Cette observation critique le système éducatif pour son incapacité à préparer les individus à la vie réelle.



Frapié aborde aussi la manière dont l'éducation peut servir à exploiter les pauvres, en décourageant l'ambition et la réussite sociale : « Je dénonce la tromperie malfaisante de cet enseignement, puisque l'argent est le sang vital des sociétés actuelles. Déplorez le fait, si vous voulez mais ne faussez pas la réalité. »



Le livre dépeint également la misère et la violence de l'époque avec une acuité remarquable, comme illustré par le récit poignant d'une enfant confrontée à un drame familial : « Eh bien, gens ordinaires, gens « d'un autre quartier », quand vous aurez vu arriver à l'école une enfant de cinq ans dont la mère a été assassinée pendant la nuit... »



Enfin, Frapié souligne les séquelles physiques et émotionnelles durables des enfants maltraités : « J’en compte ça et là une quantité, filles, garçons, grands, petits, moyens, qui, sans erreur possible, - le visage modelé par les coups... »



"La Maternelle" offre un regard critique sur l'éducation et la société de l'époque, dépeignant la dure réalité des classes défavorisées avec une perspective sociologique riche et parfois troublante.
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La maternelle

Un bouquin passionnant pour son aspect documentaire, qui nous fait vivre l'année scolaire d'une l'école maternelle de Ménilmontant au début du 20e siècle, mais dont l'intrigue et le style m'ont beaucoup moins plu. Cette histoire de jeune femme lettrée volontairement déclassée est peu crédible, et les contradictions de l'héroïne sont souvent agaçantes. J'ai découvert avec amusement que l'éducation positive aujourd'hui si controversée était déjà officiellement préconisée il y a plus d'un siècle, et que l'opposition radicale des visions de l'école, entre éducation émancipatrice et dressage des classes populaires, est présente dès l'origine. En refermant le bouquin, je ressens une immense admiration pour ces institutrices (la féminisation du métier est manifestement, elle aussi, une réalité ancienne) qui tenaient d'une main ferme, exigeante et éducative ces classes de soixante marmots dépenaillés.
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La maternelle

Prix Goncourt 1904.



Rose, trop diplômée pour trouver un travail, décide de devenir femme de service dans une maternelle. Elle décide de tenir quotidiennement un journal relatant ce qu'elle y fait et ses relations avec les enfants, les parents et les maîtresses. Mais très vite, ses observations deviennent de véritables analyses du système éducatif et en fait ressortir ses défauts. On la suit tout long d'une année scolaire jusqu'au vacances d'été où elle décide de continuer ce métier, ayant choisi d'apporter sa pierre à l'édifice éducatif en donnant de l'amour à ces enfants.



A travers ce roman et plus principalement par Rose, Léon Frapié critique les défauts d'un système scolaire pas tout à fait adapté à l'ensemble des enfants envoyés à la Maternelle. Mais plus qu'une critique, c'est une réflexion cohérente qui peut amener des solutions aux lacunes du système.

Et quand on sait que ce roman date de 1904, on constate que des problèmes restent récurrents un siècle plus tard.
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La maternelle

Retour à la maternelle avec ce Goncourt 1904. Notre héroïne se destinait à être au moins institutrice, mais faute de places et surtout de relations, elle est embauchée comme aide ménagère dans une école maternelle. Dans un premier temps, l'histoire est gentillette, moyennement intéressante sauf si vous avez un faible pour les tout-petits ; quelques réflexions intéressantes sur le fonctionnement éducatif. La seconde partie est bien meilleure, quand enfin notre héroïne sort de sa léthargie ambiante. Roman qui a certainement servi à critiquer les "normaliennes", ces institutrices qu'on abreuvait de savoir, mais pas de savoir-faire. Elles avaient les connaissances mais ne savaient pas gérer l'humain - à croire que la question redevient contemporaine. Qui aussi, a pour objectif de dire que l'éducation scolaire est un croupissement des plus pauvres et l'apprentissage de l'obéissance dès le plus jeune age. Une vraie photographie réussie des bas quartiers. Seul vrai intérêt : un vocabulaire varié d'une époque où l'on savait écrire. D'où peut-être le Prix littéraire.
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La maternelle

Voici un roman social, mis à l'honneur à l'occasion du deuxième prix Goncourt en 1904. Ce livre nous plonge dans les quartiers pauvres de Paris au contact de cette population qui vit dans la misère au début du XXème siècle. C'est par l'intermédiaire des enfants, qui fréquentent cette école maternelle, que l'on découvre toute cette misère sociale. C'est poignant, attachant et il est bien dommage que ce livre soit tombé dans l'oubli. Il reste la mémoire de ce et ces quartiers qui ont bien changés aujourd'hui !
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La maternelle

Ce n'est pas l'école Montessoris puisque le livre a été écrit en 1904

Non c'est l'ancienne école avec des enfants mal habillé qui ont faim froid... et qui se prennent des claques...

Et qui ressemble (de très loin, mais plus que les maternelles actuelles ) à ce que nous avons vécu

On était protégés encore qu'à la maternelle il y avait des fessées, le coin, le bonnet d'âne...

Pas pour les petite filles modèles ! Toujours au tableau d'honneur !

(Je n'en faisais pas partie)

Mais on imagine bien ce qu'à du endurer nos parents.

Ca forme le caractère ! comme pour mémé !

Que la vie est dure !
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La maternelle

J'ai lu ce roman pour son prix de Goncourt 1904.

Il nous dépeint la société du début du vingtième siècle, et me permet de comparer cette école maternelle avec celle qui m'accueillie près d'un siècle plus tard.

Mon constat est simple: j'ai été très chanceux!!!

Un roman court, facile à lire et qui donne un aperçu de la société d'un quartier de Paris, pauvre et aviné...

Une lecture agréable et qui donne à réflexion
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La maternelle

Je l"ai lu il y a longtemps cela m'avait beaucoup touché.
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La maternelle

Quelle claque!

Récompensé par le Prix Goncourt 1904 ce roman de Léon Frapié s'inscrit dans la veine naturaliste de Zola mais en diffère profondément par sa critique acerbe du monde de l'enseignement et de ses valeurs qu'il qualifie de résignation, obéissance et servilité...

Rose est une jeune fille de bonne famille instruite et diplômée, une rareté pour les femmes de l'époque, que la mort de son père a laissée sans ressources, dont le fiancé a disparu faute de dot . Recueillie par un oncle grincheux et misogyne elle préfère accepter un poste de femme de service dans une école pour gagner de quoi survivre!

Après de nombreuses recherches elle atterrit dans une maternelle rue des Plâtriers à Montmartre, commune rattachée depuis peu à Paris ... Le monde qui s'offre à elle est celui d'une misère noire .

Inspiré par les souvenirs d'enseignante de son épouse Léon Frapié brosse un portrait vivant et réaliste de ce petit peuple. Une page d'histoire à découvrir

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La maternelle

Très belle découverte d'un auteur que j'ai envie de qualifiée de féministe. Léon Frapié est un réaliste qui décrit parfaitement la situation professionnelle des femmes à la fin du 19ème siècle dans une école maternelle.

"La maternelle", qui a obtenu le prix Goncourt en 1904, est présenté comme un journal, un récit de l'année scolaire d'une femme de service. Il utilise les souvenirs de son épouse Léonie Mouillefert pour raconter à la première personne du singulier l'expérience de déclassement de Rose une jeune femme de vingt-trois ans. Parce qu'il s'agit d'abord de cela, de l'immersion involontaire dans un milieu social qui n'est pas le sien.

La jeune femme est diplômée, issue d'un milieu bourgeois et fiancée mais à la mort accidentelle de ses parents, elle se retrouve seule sans dot et doit trouver un travail pour subvenir à ses besoins. Elle trouve donc un emploi dans le quartier pauvre des plâtriers à Ménilmontant où elle doit s'occuper du ménage, de l'hygiène des petits et toutes tâches subalternes avec sa collègue Mme Paulin.

Elle se familiarise avec l'école et son observation "d'abord superficielle et chercheuse d'ensemble s'habilite aux individus". Car si elle s'interroge sur le rôle de l'école pour aider ces enfants à sortir de la pauvreté, elle s'attache à eux et connait les deux cent petits des trois classes, la grande classe de la normalienne, la classe des moyens de Mme Galant et la classe des tout-petits de Mademoiselle, la directrice.

Il n'y aura pas sur la photo de fin d'année les enfants miséreux morts de leurs conditions ou d'avoir été trop souvent battus mais resterons Adam, Bonvalot, Berthe ou encore Irma Guépin à qui Rose met des rubans dans les cheveux. Elle les aime ces petits qui s’accrochent à ses jupons et ne veut plus les quitter.

Ce qui est intéressant ce sont ses réflexions sur la pédagogie de l'époque et l'importance de la centrer sur l'intérêt des enfants. Sur ce point, elle semble être d'accord avec le timide délégué cantonal Monsieur Libois qui la regarde souvent.

J'ai trouvé les idées, les inquiétudes et interrogations de Rose très modernes (la relation avec les parents par exemple). D'ailleurs, ce livre m'a fait penser à celui de Florence Aubenas "Le quai de Ouistreham" où l'autrice devient témoin du dévouement de certaines personnes malgré des conditions de travail difficiles en se plongeant dans un milieu professionnel qui n’est pas le sien.





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La maternelle

Paris, au début du XIX-ième siècle.

Ayant perdu ses parents, à vingt-trois ans à peine, Rose se trouve à devoir trouver un travail pour subvenir.

Elle se fait engager comme fille de salle dans l'Ecole maternelle de Ménilmontant, quartier de Paris très pauvre en ces temps là.

Dans ce roman, elle nous raconte tous les soir ce qui s'est passé durant sa journée.

On en apprend sur la grande misère de cette époque, les enfants pauvres, mal vêtus, mal élevés, affamés, souvent issus de familles nombreuses, de parents alcooliques, belliqueux.
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La maternelle

Malheureusement je n'ai pas bien compris la fin de l'histoire... Je remercie à qui puisse me l'expliquer. Merci!
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La maternelle

Je n'ai longtemps connu de ce livre, que son titre . Je me leurrais donc sur son contenu, avant que je n'en entame la lecture!

Quelle beigne!

Le titre ne révèle pas la noirceur de cette description d'une école enfantine des quartiers pauvres de Paris, au début du vingtième siècle.

L' écriture est moderne, directe, et le propos ne s' embarasse pas d'enjolivures ni d'eau de rose (sans jeu de mot)

Un prix Goncourt amplement mérité, pour un livre somme toute assez méconnu.

A lire, pour ceux qui ne l'ont pas lu.
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La maternelle

Rose, jeune fille ruinée et délaissée par son fiancé, devient femme de service dans une école maternelle des quartiers pauvres de Paris. Elle doit laisser de côté sa bonne éducation pour se fondre dans un univers sordide. Léon Frapié pose un regard presque féministe sur les femmes au travail en ce début de 20ème siècle. Sa description de la pauvreté est poignante. Les rapports de tendresse que Rose entretient avec les jeunes élèves sont touchants. Et l'on découvre que les préoccupations éducatives de l'époque ne sont pas si éloignées des autres. La violence et les discriminations sont déjà bien présentes dans les cours de récréation.
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La maternelle



Une école maternelle au début du xxeme siècle dans un quartier pauvre de Paris

L institutrice maternelle Rose, qui adore les petits...



Extraits

Reflechissons à cet enseignement si intransigeant sur le chapitre special de la famille. Vous devez écouter et obéir à vos parents.Ils sont vos exemples.

Que signifie cette infaillibilite des parents?.A quoi tend ce dogme à voie unique? On ne se contente pas de dire" Vous devez écouter les bons conseils de tranquillité, de propreté, de sobriété " .......... Jusqu'à présent les leçons de docilité adressées à des enfants des enfants de 2 à 7 ans m'avaient paru indispensables

Si l exemple des parents est bon pour une chose, il est bon pour toutes disent les enfants. "Leur logique est impénétrable à tout raisonnement contradictoire et distingueur" ;elle se confond avec le sentiment de justice égale lequel prédomine étant dérive de l instinct de conservation.



Rose se pose la question: les enfants vont-ils suivre nos injonctions ou l exemple des parents?

L'année passé et le doute s'installe. Le "comportement " des touts petits est-il le même à l'école et à la maison. Les "tirons nous vers le haut"?

Elle espère que les mamans vont l encourager à rester l an prochain mais...



Extrait p.201:

Elle (la mère)se mit à me parler dans la figure.

-non elle n'ira plus à vot'ecole ce n'est pas la peine, pour apprendre qu 'il faut rester dans la debine comme père et mère et se tenir bien tranquille, en crevant de faim et surtout ne pas oublier de dire merci...Et qu'est-ce que t'avais l'air de rigoler avec ton intérêt moral?L' intérêt c'est de bouffer...J'y ai été moi à l'école, est-ce que ça m'a empêchée de crever la misère?..........



Rose est bien dépitée et même désespérée. Elle se rendcompte que ses espoirs sont dérisoires. Comment sortir ces enfants de la misère quand la famille à 10, 12 enfants, qu 'ils vivent dans 2 places et que le père n'arrive même pas à nourrir, vêtir et encore moins soigner ses enfants....



Cela se passe au tout début du xxeme siècle mais la question peut-on "monter" d'une classe sociale ou la plupart du temps la naissance nous condamne-t-elle à rester où nous sommes, cette question est je pense toujours d'actualité



En ces temps troublés, le "declassement" est certainement plus facile...hélas!

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La maternelle

Il s'agit du second Prix Goncourt. C'est très clairement un livre du XIX°. La phraséologie et le style ont des senteurs de Balzac, de Stendhal mais surtout de Zola. Le thème n'est pas sans rappeler certains ouvrages de la série des Rougon.



La narratrice est issus d'une petite bourgeoisie et - fun fact - a reçu une éducation académique supérieure. Alors que le décès de son père va faire échouer une promesse de mariage, elle se retrouve surqualifiée pour obtenir un emploi réservé à l'époque aux femmes. Grâce à son oncle, elle finit par obtenir un emploi de femme de service dans une école maternelle dans un quartier très populaire.



Pour conserver cet emploi et pour s'intégrer elle doit apprendre à faire "peuple". Pour occuper sa solitude elle tient un journal qui sera le roman.Au delà des difficultés à descendre les échelons sociaux, elle décrit la misère économique mais aussi sociale et culturelle dans un registre qui fait penser à Germinal ou à la Terre. Elle finit par trouver de l'intérêt à son activité en se rapprochant des enfants de l'école.



Elle conduit aussi une analyse sur le rôle de l'école et principalement dans sa fonction de reproduction sociale. Elle reproche à l'enseignement dispensé d'enfermer les enfants dans un déterminisme social qui ne leur permettra jamais de sortir de leur condition.



Un roman qui sent bien le siècle qui vient de se terminer lors de sa parution avec une accumulation de clichés et de préjugés de l'époque mais une ébauche de réflexion sur le rôle de l'éducation nationale.



Se lit facilement et rapidement.
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