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Critiques de Leonardo Padura (695)
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Ouragans tropicaux

Je ne connaissais PADURA que de réputation (Très bonne) mais je n'avais jamais lu de livre. J'avais vu Retour à Ithaque au cinéma et j'avais déjà une belle vision de son écriture, de sa vision de Cuba et de son talent.

Dans OURAGANS TROPICAUX, je découvre un super écrivain qui mêle cruauté et tendresse envers son pays et ses dirigeants.La vie intime des bourreaux et des censeurs ets très bien décite dans deux périodes de cette ile. Une qui se situe en 1910 quelques années après la révolution et la création de la république. Et l'autre période plus actuelle lors de la venur de Obama sur l'ile qui a pu faire imaginer une descrispation entre les deux pays et une levée de l'embargo.

Les deux histoires ne se croisent pas sauf à la fin mais je vous laisse découvrir et Padura se livre à une descriptionde haine, cruaté, abus peurs, désespoirs, vengeances envers ceux qui avaient le pouvoir et qui en ont abusé de manière cruelle.

Mais ce que j'ai le plus apprécie, pour moi qui suis allé plusieurs fois à LA HAVANE ce sont ces descriptions de la vie de cette ville en ces deux périodes. La description des fêtes, du caractère des cubains et cubaines et cette force de vie qui existe sur cette ile.
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Ouragans tropicaux

“Ouragans Tropicaux" de Leonardo Padura est une œuvre captivante qui nous plonge dans les méandres sombres de la société cubaine. Deux histoires se déroulent en parallèle. À travers le personnage d'Alberto Yarini, Padura explore les profondeurs complexes de l'âme humaine, tout en dressant un portrait saisissant de Cuba, à la fois envoûtante et troublée.



Padura nous offre une vision saisissante de la réalité cubaine, où la beauté et la désillusion se côtoient dans un ballet envoûtant. Conde, son deuxième personnage, avec ses questionnements et ses tourments, devient le guide parfait pour explorer les rues labyrinthiques de La Havane et les secrets enfouis de cette île envoûtante.



Comparé au travail de Philip Kerr et son détective dans l'Allemagne de l'après-Weimar, Padura offre une perspective tout aussi riche et immersive. Tout comme Kerr nous plonge dans l'atmosphère sombre et tourmentée de l'Allemagne, Padura nous transporte dans les rues animées et parfois oppressantes de La Havane.



Toutefois, là où Kerr explore les méandres de l'histoire européenne, Padura nous confronte à la réalité complexe et souvent troublante de Cuba. Les deux auteurs captivent par leur capacité à tisser des intrigues envoûtantes tout en offrant une réflexion profonde sur la condition humaine et les sociétés qui les entourent.



En conclusion, "Ouragans Tropicaux" est pour moi une œuvre magistrale qui ravira les amateurs de romans policiers historiques tout en offrant une plongée fascinante dans l'âme cubaine.
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Poussière dans le vent

Tout au long du récit, Leonardo Padura file la métaphore du titre de son roman à merveille.

Poussière dans le vent est un roman d'une grande intelligence qui nous mène de Cuba à la Floride en passant par l'Europe.

Les membres du groupe d'amis de la photo prise quelques mois avant la chute du bloc de l'Est qui aura de lourdes conséquences sur l'île sous embargo américain partiront tous dans des directions variées et à des moments différents en fonction des opportunités qui se présenteront. Mais le coup de vent qui provoquera la dispersion de ces petits grains de poussière ne sera pas le souffle du changement socio-économique.

Beaucoup quitteront donc Cuba. Certains quitteront Cuba mais essaieront aussi de quitter leur "cubanité".

Les itinéraires des différents personnages font voyager le lecteur dans des lieux extrêmement bien restitués et décrits par l'auteur.

Les personnages du roman ont une véritable épaisseur et le lecteur s'attachera facilement à chacun d'entre eux.

L'histoire est dense mais se lit relativement facilement. Poussière dans le vent est un bon compagnon littéraire dont on peut étaler la dégustation sur deux petites semaines pour mieux le savourer.
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Une enquête de Mario Conde : Hérétiques

Quelle belle découverte !

Je ne connaissais pas cet auteur mais je vais déjà me pencher sur ses autres œuvres.

Ce roman est vraiment fascinant, très bien écrit, exigent, dense et très bien construit.

Un pavé qui se mérite, si on est intéressé par Cuba d’antan, la religion juive et son histoire, les désillusions de l’immigration et des dogmes idéologiques, la notion de libre arbitre et l’art qui plus est.

Le fil conducteur de cette histoire est vraiment bien ficelé malgré les différentes temporalités du récit qui demandent de la concentration.

J’ai trouvé la plume très immersive, les personnages sont vraiment bien développés et leurs émotions et réflexions réalistes, il n’y a aucune caricature ni facilité d’écriture, c’est authentique et peaufiné.

Une toile de fond sur un sujet dramatique mais avec un tel talent de conteur Padura m’a embarqué dans son histoire avec brio.

Le genre de roman que l’on retient !
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Une enquête de Mario Conde : La transparence ..

J’ai fait la connaissance de Mario Conde dans Passé parfait ( l’histoire se déroule en 1989) . Depuis, vingt cinq ans ont passé (nous sommes en 2014) , Mario vieillit, il aborde la soixantaine avec quelques inquiétudes métaphysiques et des petits problèmes de santé. Le voilà, à nouveau, sollicité par un ami pour résoudre un problème de vol concernant, notamment, une antique vierge qui a connu bien des péripéties au cours des siècles.

La Havane s’est encore altérée, la corruption y est grande, les pauvres sont plus pauvres, les riches, souvent grâce aux trafics en tous genres, plus riches.

J'ai visionné récemment un reportage mettant en exergue cette dégradation, cette précarité qui s'accentuent faute de touristes plus importants, car désormais les États Unis refusent le visa aux visiteurs, s’ils ont, auparavant, opéré un séjour touristique à Cuba.



J’ai trouvé beaucoup de similitudes entre le personnage de Mario Condé et celui de Fabio Montale (trilogie marseillaise d’Izzo, que je viens de relire attentivement pour une conférence) : sens de l’amitié, de la fraternité, mise en exergue de la pauvreté, de la discrimination…
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Ouragans tropicaux

Cela faisait très longtemps que je n'avais pas lu de roman de Leonardo Padura et je me souvenais avoir beaucoup apprécié.



La couverture d'Ouragans tropicaux' était attrayante et si typiquement cubaine avec une voiture décapotable filant sur un front de mer alors qu'un orage ou un ouragan s'annonce dans les nuages noirs au dessus de l'océan ... 



Le début du roman fut déroutant, avec un enchaînement de chapitres sui ne se suivaient pas ... et puis le déclic : le roman était en fait composé de deux romans imbriqués : l'un contemporain se déroulant en 2016 à l'aube de l'arrivée à La Havane de Barack Obama et des Rolling Stones pour un concert exceptionnel (non, non, Obama n'a pas chanté avec les Stones !) et, un deuxième roman dont l'action se déroule en 1909 - 1910 !



En 2016, un ancien responsale de la Sécurité est retrouvé nu, émasculé dans son salon dont une partie des tableaux a disparu (œuvres de peintres dissidents ou condamnés par le régime dans les années 60-70 et astucieusement dérobées par le trucidé !). Condé, retraité de la police, multiplie les jobs alimentaires (au sens propre, il est nourri et emporte les restes) est appelé à l'aide par son ex confrère Manuel Palacios car les forces de sécurité sont débordées avec l'arrivée imminente des hôtes prestigieux. 



En 1910, alors que la Comète de Halley approche et fait frémir les habitants de La Havane, une guerre des proxénètes oppose Alberto Yarini, un bellâtre local et les prox français, qui importent à Cuba des filles plus belles les unes que les autres. Quand une jeune femme est découverte assassinée, dépecée à la machette, le lieutenant Saborit est chargé de l'enquête, et, peu à peu, noue une relation amicale avec Alberto Yarini et tombe amoureux de l'une de ses filles. 



 Le lien entre les deux époques : Condé qui vit en 2016 et écrit un roman sur l'affaire de 1910 dont il ne suppose pas les liens à travers le siècle.



Bref, un roman lent, touffu, dont on ne perçoit l'image globale qu'à la fin ... 



Mais aussi un roman savoureux, gourmand ... par la qualité des plats qui s'y dégustent !  
Lien : http://les-lectures-de-bill-..
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Poussière dans le vent

Happée par les personnages et la réalité cubaine sur fond de mystères, j’ai été embarquée dans cette histoire. Chacun est attachant, intriguant et tellement humain. L’intrigue m’a emmenée sans lassitude jusqu’au bout de ce joli pavé.

Premier padura pour moi mais sûrement pas le dernier !
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Ouragans tropicaux

J'ai beaucoup pensé à ma prof de français du lycée. Elle faisait la chasse aux phrases de plus de trois lignes en nous disant qu'on perdait le lecteur en route. Je trouvais que c'était un peu exagéré mais ça, c'était avant de lire Leonardo Padura.



J'ai tenté pourtant mais force est de constater que je resterai rebutée par ce roman. Le début fut difficile avec des phrases à rallonge pour y insérer des synonymes du même mot. Je ne sais pas si c'est pour mettre en avant la prose du personnage principal, personnage qui a donc fait une école de lettres, ou si c'est pour mettre en avant celle de l'auteur mais la réalité (ma réalité en tout cas) c'est qu'une fois de temps en temps c'est bien, tout le temps c'est chiant. Je me suis aussi dit que c'était peut être la traduction qui voulait ça, peut être qu'en langue originale ça se lit plus aisément. Mais je ne le saurais jamais. J'ai réussi à terminer le premier chapitre... Avant de me rendre compte avec horreur (et une pointe d'ébahissement) que Leonardo Padura a réussi l'exploit de nous donner une phrase de 13 lignes (TREIZE). J'ai perdu mon souffle en essayant de la lire et fut donc contrainte à abandonner.



D'autant que je trouve qu'on est pas très pris par l'histoire. Finalement, ce premier chapitre est plus pour nous mettre dans l'ambiance cubaine avec des descriptions de La Havane et du métier du personnage. Ca n'aide donc pas dans la fluidité de la lecture.

Enfin bref, un abandon pour moi et pas la moindre envie de réessayer. Finalement, ce qui m'ennuie le plus, c'est que ma prof de français avait raison.

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Une enquête de Mario Conde : La transparence ..

Loin de la carte postale ensoleillée des caraïbes, ce roman nous montre côté noir et sombre de Cuba. Conde, ancien flic, est pressé par un ancien copain de fac de retrouver une statue de Vierge qui lui a été dérobé par son dernier amant. A travers cette enquête, nous découvrons Cuba et sa société : la misère, la corruption, débrouillardise, les moeurs et ses contradictions mais également une réflexions métaphysique et et philosophique sur la foi et la religion. Un roman noir social qui lasse.
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Une enquête de Mario Conde : Electre à la Havane

Un corps vêtu d’une longue robe rouge dans le Bois de La Havane, un visage d’homme maquillé. Il s’agit de celui d’Alexis Arayán, le fils d’un diplomate, étranglé par le ruban de soie passé autour de son cou. L’affaire s’annonce délicate et le major Rangel décide de mettre fin au purgatoire de Mario Conde, sanctionné à la suite de sa précédente enquête et confiné dans des tâches administratives.

Tome 3 du cycle Les Quatre Saisons, ce roman a pris quelques rides. L’approche de la question homosexuelle dans un pays latin, et à Cuba où elle était source d’opprobre, est traitée d’une manière très conventionnelle, Conde incarnant un mâle toujours sur ses gardes confronté au milieu de la pédérastie et des invertis. Déjà le vocabulaire peut paraître désuet. Par ailleurs, de longues digressions sur le théâtre et ses missions, en regard de l’engagement sartrien ou camusien, alourdissent une intrigue qui s’étire dans une chaleur de four.

Il reste le style de Padura, la mélancolie profonde de son héros et la cuisine roborative de Josefina, la mère du Flaco.
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L'homme qui aimait les chiens

Je suppose que l'auteur s'est appuyé sur un solide travail de documentation et à ce titre le livre offre un intéressant point de vue sur le stalinisme. Cependant, des longueurs rendent sa lecture par moment un peu ennuyeuse. La construction style "poupées russes" : le narrateur raconte ce que lui a raconté quelqu'un, à qui le principal protagoniste de l'histoire l'a lui même raconté, est un peu lourde d'autant plus que chacun des narrateurs a sa propre vie dans le roman. La fin est connue, mais on se sent soulagé de la voir enfin arriver.
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L'homme qui aimait les chiens

Splendide roman qui apporte - et j’en manquais terriblement - un grand nombre d’informations sur les mouvements politiques communistes internationaux sur la période 1920 à 1940 ! Splendide roman car tout cela reste parfaitement abordable et digeste, ce qui était loin d’être gagné dans mon cas !



Ce récit nous présente trois époques grâce à trois personnages avec trois sortes de motivations, en fait trois types d’idéaux. Ce roman est ainsi riche à plusieurs niveaux !



Il est riche bien sûr par son contenu historique même si je n’ai la capacité ni même le souhait de vérifier toute la véracité de ce qui est annoncé. J’ai du tout de même pour moi régulièrement aller vérifier les dates des évènements pour leur mise en parallèle entre les différents pays présentés et comprendre les différentes ambiances nationales sur des périodes précises.



Il est riche par ses personnages. Comme toujours avec Leonardo Padura, ces personnages sont rendus consistants, emplis de contradictions et de doutes. Chacun ayant bien sa place et son histoire, ils ne font pas écraser par l’un ou par l’autre, seul est convenu qu’à un moment ils se rencontrent mais tout aura été déjà mis en place. Le lecteur a bien la possibilité de placer son empathie ou son antipathie alternativement sur l’un ou l’autre sans compétition et sans gêne. Ce sont ces trois personnages qui nous racontent, trois hommes qui aiment les chiens.



Ce que j’ai particulièrement apprécié est que le lecteur a tout de même finalement toute l’opportunité de reporter tout son dégout ou sa colère, selon ses idées mais sans jugement politiques particuliers, vers un tout autre personnage – l’ennemi ou l’idole selon où nous plaçons. Car lui, étant seulement perçu par le regard des trois héros, n’a pas sa part de doutes ou la possibilité de se matérialiser humainement. J’ai trouvé ce petit tour de passe-passe d’écriture assez fort et assez brillant pour montrer en apparence une certaine neutralité et aucun jugement direct autre que les faits et la vision de deux êtres que tout oppose.



Il est aussi riche par son écriture. Je retrouve et reconnais maintenant après plusieurs livres, cette écriture et structure particulières de Leonardo Padura. De nouveau, il y a une sorte de superposition des personnages et des périodes avec finalement toujours pour objectif de dénoncer les conditions et la répression communiste à Cuba !



Même si ce roman, n’est pas un de ceux de la série des Mario Condé, il y a quand même comme un parallèle avec ce personnage et il me semblait le retrouver un peu tout de même dans ce Trotsky de Leonardo Padura. Leonardo Padura nous livre un Trotsky non pas au moment de sa splendeur non mais pendant sa période d’exil et comme on nous le laisse supposer pendant sa plus grande période de doutes et de nostalgie.



Pour conclure, c’est un grand livre, vraiment intéressant à de multiples niveaux et, qui toute conviction politique confondue, est bien loin de laisser indifférent !

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Une enquête de Mario Conde : Hérétiques

D'abord surprise par le fait qu'il s'agissait d'une enquête de Mario Condé, je me suis laissé porter par ma lecture en essayant d'engranger toutes les informations de détail et de contexte car, à son habitude, Padura inscrit son imaginaire dans les faits historiques. C'est ainsi que j'ai appris qu'un paquebot allemand (le Saint Louis) avait quitté le port de Hambourg en 1939 pour rejoindre La Havane avec, à son bord, près d'un millier de passagers juifs qui n'ont pu débarquer et qui ont été finalement renvoyés en Allemagne dans les camps de la mort.

Puis, surprise par le fait qu'on quitte Mario Condé pour se retrouver dans l'atelier de Rembrandt au milieu du XVIIè siècle. C'est à se demander si Padura n'a pas créé toute son histoire policière pout nous faire partager ses opinions sur la création artistique le rôle de la religion, de ses injonctions et de ses intolérances que l'on trouve dans ce deuxième livre consacré à Elías à la fois modèle et apprenti du grand maître….

Le troisième livre, celui de Judith (ou Judy) nous ramène dans la Cuba du début de notre siècle pour finaliser l'enquête de Condé: c'est selon moi la moins intéressante car on peut en deviner quelques aboutissants.

Et, finalement, comme si ce n'était pas assez de trois livres avec toutes ces longueurs parfois un peu lourdes à avaler, le roman finit par une Genèse qui rappelle les massacres des populations juives lors de l'invasion de la Pologne-Lituanie entre 1654 et 1656 par les armées du tsar de Russie.

Bref, quasiment quatre romans différents dans un seul avec un certain mélange des genres, c'est pour le lecteur un défi à sa persévérance et à sa concentration; mais c'est aussi un défi pour l'écrivain qui doit maintenir le cap et l'unité de l'architecture d'ensemble. Bien que, selon moi, moins magistral que L'homme qui aimait les chiens, ce roman confirme, s'il le fallait ,le formidable talent de son auteur. À lire sans modération tant par les adeptes de romans policiers que ceux de romans historiques.

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Poussière dans le vent





Dès le lycée dans les années 80 un groupe de jeunes adolescents cubains se rapproche. Leur amitié grandit et ils se baptisent "Le Clan" et se pensent indestructibles. On les suit pendant 40 ans.



C'est une histoire d'amitié, d'amour, de passion, de déchirement, de trahison. Cuba est présente en toile de fond même lorsque les protagonistes sont en Espagne en France ou aux Etats Unis.



La vie de chacun est analysée à l'aune des évènements politiques de l'île et des évènements intimes des uns et des autres. Et cela est passionnant à plusieurs titres. La misère et les difficultés de la population à Cuba après le démantèlement de l'Union soviétique, l'impact sur la destinée de ces jeunes adultes. Ils commençaient leur vie avec l'image d'une société bien compartimentée et structurée. Le basculement des années 90 met à mal leurs évidences. C'est une étude psychologique vraiment intéressante et en même temps les révélations du pourquoi du comment nous tient en haleine jusqu'aux toutes dernières pages 



En résumé un roman passionnant à multiples facettes que je conseille aux amateurs d'histoire contemporaine et d'études psychologiques.



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Une enquête de Mario Conde : Electre à la Havane

Alexis, fils d'un diplomate cubain, est retrouvé étranglé dans un parc de La Havane. Le jeune homme, qui ne cachait pas son homosexualité, était habillé en femme, ce qui n'était pas dans ses habitudes.

Bien qu'en disgrâce auprès de ses chefs, le lieutenant Mario Conde est chargé de l'enquête, faute d'autre policier disponible.



Disons-le tout de suite, je n'ai pas adhéré à cette histoire... J'y vois deux raisons.

L'intrigue policière est noyée dans une critique plus ou moins clairement affichée du fonctionnement de la société cubaine à la fin du XXème siècle. En soi, cela ne suffit pas à expliquer mon désintérêt pour ce roman ; cela aurait pu être le contraire.

Un peu comme dans "Les misérables", l'auteur use, et abuse, de digressions pour remettre l'intrigue dans son contexte. Mais n'est pas Victor Hugo qui veut, et l'auteur égare souvent le lecteur...



C'est d'autant plus dommage que, si l'intrique est finalement assez simple, les personnages ont, eux, du caractère et de la complexité. Policiers et suspects composent une galerie de portraits que l'on suppose représentative d'une certaine intelligentsia cubaine.

L'écriture est riche (bravo aux traducteurs pour leur travail). Peut-être un peu trop, car elle ne facilite pas la lecture. Et cela devient un peu la goutte d'eau qui fait déborder le vase. Entre enquête policière, critique sociétale, digressions et écriture parfois un peu trop ampoulée, le lecteur finit par se perdre...




Lien : http://michelgiraud.fr/2024/..
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Ouragans tropicaux

Alors que Cuba s'apprête à vivre une page importante de son histoire avec la visite de Barack Obama et le concert des Stones, la police est sur les dents. Aussi, lorsque le cadavre de Reynaldo Quevedo est retrouvé dans son appartement, l'ex flic Mario Condé reconverti au beau métier de bouquiniste va apporter son concours à la résolution du mystère.

En chapitres alternés, c'est le roman qu'écrit Conde que nous propose Leonardo Padura nous plongeant ainsi dans La Havane de 1910, alors que deux factions de puissants proxénètes vont s'affronter.

J'ai eu un peu de mal à rentrer dans ce roman, dans les cent premières pages, je me suis perdue entre ces deux enquêtes policières qui se déroulent à un siècle d'intervalle. « Ouragans tropicaux » est un roman qui se mérite, il m'a déroutée, je l'ai dit, mais peu à peu, j'ai retrouvé mon chemin dans ce polar qui touche des réalités bien concrètes et la narration réussit à établir une connexion intime entre l'histoire de Cuba et la vie quotidienne de nombreux Cubains.

A travers ce foisonnant roman, c'est une magnifique découverte de la Havane que nous propose l'auteur en nous promenant dans les belles avenues et les ruelles tortueuses. On se plaît à admirer les façades au charme désuet des vieilles demeures malmenées par le temps.

Je remercie vivement les Editions Metailié qui m'ont permis ce voyage dans les Caraïbes via NetGalley.

#Ouraganstropicaux #NetGalleyFrance





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Ouragans tropicaux

Leonardo Padura retrouve dans ce dernier roman son personnage fétiche, le bouquiniste Mario Conde, ancien policier que ses collègues sollicitent pour enquêter sur l’assassinat d’un haut fonctionnaire, malheureusement connu pour avoir mis au ban de la société de nombreux artistes. Les interrogatoires de l’entourage vont amener bon nombre de révélations.

Conde doit aussi travailler le soir dans une boîte de nuit, ce qui lui laisse peu de temps pour le roman qu’il a en cours, basé sur des faits survenus en 1910, qui vont alterner avec les événements de 2016.

Comme souvent quand un roman entrelace deux époques, l’une passionne plus que l’autre, c’était encore le cas cette fois pour moi. Heureusement, le tout est prenant, et permet de passer outre quelques digressions un peu longuettes, quoique toujours sympathiques, voire humoristiques.

Au final, c’est à mon avis un bon roman, où l’équilibre se fait bien entre le côté policier et les aspects de la vie quotidienne cubaine, mais qui ne surpassera pas mes meilleurs souvenirs de l’auteur : L’automne à Cuba, Passé parfait ou L’homme qui aimait les chiens.
Lien : https://lettresexpres.wordpr..
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Une enquête de Mario Conde : Electre à la Havane

Electre à la Havane (Máscaras) est le troisième roman policier de la tétralogie dite des saisons de Leonardo Padura. Il est paru en 1997. L'intrigue policière sert surtout à dévoiler, au-delà du thème de l'homosexualité, les dessous d'une société cubaine en pleine crise idéologique et morale. Tous les personnages portent des masques. C'est aussi un roman d'apprentissage, celle d'un écrivain travesti en policier racontée par un écrivain qui se sert du roman policier pour évoquer les déviances tragiques de son pays bien aimé.



Le 6 août 1989 jour de la Transfiguration du Christ, une chaleur qui ressemble à « une peste maléfique » plombe La Havane. le lieutenant Mario Condé médite sur ses années de lycée, les ambitions détruites de ses amis. Lui aurait voulu être écrivain. Il avait écrit une nouvelle. Il est policier. Un policier suspendu. Il se sait épié, en sursis. Pourtant on l'envoie avec le sergent Palacio sur les lieux d'un crime barbare. On a retrouvé dans le bois de la Havane le cadavre d'un jeune homme vêtu d'une robe rouge vif. Il a été étranglé avec un ruban de soie rouge qu'il porte toujours autour du cou. le légiste retrouve deux pièces de monnaie dans son rectum. La victime Alexis Arayan est le fils de Faustino Arayan un diplomate respectable du régime castriste : « dernier représentant cubain à l'Unicef ". Depuis quelques temps Alexis avait quitté la belle maison familiale pour rejoindre une sombre maison délabrée. Conde y pénètre en se bouchant le nez car il n'aime pas les pédés. Au bout d'un couloir sombre et labyrinthique, il découvre Antonio Marquès (Le Marquis), un sacré personnage : vieil homosexuel maigre aux doigt crochus, ex dramaturge célèbre déchu, exilé dans son propre pays et sur lequel plane de sulfureuses rumeurs. C'est lui qui en tant que metteur en scène avait conçu la robe rouge vif. Elle était destinée au comédien jouant le personnage d'Electra Garrigo dans la pièce éponyme de Virgilio Piñera. Il ne parviendra jamais à monter la pièce. Condé malgré ses préjugés (il se présente comme un macho stalinien) admire l'écrivain qui a refusé de céder, contrairement à d'autres : son ami Miki devenu écrivain didactique à contenu idéologique et lui même devenu policier intègre certes mais payé par le régime qui ne l'est pas. Marquès n'a rien cédé et il ne s'est pas exilé non plus. Il est devenu un obscur bibliothécaire mais aussi un personnage culte dans le milieu homosexuel que Condé découvrira grâce à lui. Une complicité naît entre les deux personnages et les limites qui semblaient au premier abord si nettes entre le monde de Marqués et celui de Mario Condé commencent à s'estomper. Au coeur de leurs discussions, le mystère du travestissement ; celui de la victime bien sûr , celui de Condé, celui des faux amis ou faux collègues. A la fin de l'enquête, Condé dépoussière sa vieille Underwood et tape sa première nouvelle.
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Une enquête de Mario Conde : La transparence ..

Ernesto Padura est grand écrivain contemporain, un maître du polar social, historique, sociologique, érudit.

Un romancier qui me fait penser à Fred Vargas pour les énigmes travaillées, l’érudition et pour les personnages récurrents

Dans les romans de Padura, on retrouve avec plaisir son héros récurrent : Conde, ancien flic allergique aux armes et à la violence, amateur de romans et qui rêve d’écrire. Après avoir quitté la police, il est devenu vendeur de vieux livres, ce qui ne lui permet de boucler ses fins de mois. Il fait donc le détective quand on le lui propose. Il fonctionne en suivant ses prémonitions et son instinct. Il est entouré d’une bande de potes : El Conejo, El Flaco, Carlos… et Palacios son ancien collègue, toujours policier

Dans La transparence du temps, l’énigme tourne autour de la disparition d’une vierge noire datant de l’époque des croisées et qui est arrivée de Catalogne dans les bagages d’un catalan, fuyant la guerre d’Espagne. C’est l’occasion pour Pandura de nous intéresser avec l’histoire catalane depuis le moyen âge jusqu’à la guerre civile, mais aussi avec le marché de l’art et ses déviances possibles.

J’ai été passionné par la description du Cuba d’aujourd’hui et de La Havane, avec ses anciens beaux quartiers, et ses quartiers périphériques où vivent des misérables.

Un roman enfin qui donne faim car Conde et ses potes se régalent régulièrement de plats et de rhums qui font envie.
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L'homme qui aimait les chiens

Ce livre est un mariage admirable, passionnant, entre la grande Histoire avec une majuscule et la petite, si décisive, à l’échelle des individus. Les deux personnages centraux étant Trotski et son assassin, Ramón Mercader dont on découvre et suit la vie, depuis son enfance jusqu’à sa mort. La découverte de ce que fut la vie de Trotski persécuté par le KGB fait réfléchir. Tout le passage sur la guerre d’Espagne et le rôle terrible de l’Union soviétique qui concourt à liquider la République au nom de la doctrine du « socialisme dans un seul pays » est passionnant et glaçant. Le livre montre bien comment et on devient un assassin, et comment le criminel vit ensuite les conséquences de son acte. Un grand ouvrage, vivement recommandé.
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