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Citations de Léopold Sédar Senghor (143)


Léopold Sédar Senghor
L'orgueil d'être différent ne doit pas empêcher le bonheur d'être ensemble.

(Cité par Souleymane Bachir Diagne dans un entretien publié dans Le Monde le 2 avril 2022.)
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Léopold Sédar Senghor
Je ne sais en quel temps c'était, je confonds toujours l'enfance et l'Éden. Comme je mêle la Mort et la Vie -‐ un pont de douceur les relie.
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Léopold Sédar Senghor
La parole se fait spontanée, rythme,
dès que l'homme est ému,rendu à lui - même ,
à son authenticité .Oui,la parole se fait poème.
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Dans la vie, ceux qui ont doivent donner à ceux qui n'ont pas ; ceux qui peuvent doivent faire pour ceux qui ne peuvent pas, et ceux qui savent doivent enseigner à ceux qui ne savent pas.
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Je suis seul

Je suis seul dans la plaine
Et dans la nuit
Avec les arbres recroquevillés de froid
Qui, coudes au corps, se serrent les uns tout contre les autres.

Je suis seul dans la plaine
Et dans la nuit
Avec des gestes de désespoir pathétique des arbres
Que leurs feuilles ont quittés pour des îles d’élection.

Je suis seul dans la plaine
Et dans la nuit.
Je suis la solitude des poteaux électriques
Le long des routes
Désertes.
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POEME LIMINAIRE.
Vous Tirailleurs Sénégalais mes frères noirs à la main chaude sous la glace et la mort
Qui pourra vous chanter si ce n'est votre frère d'armes, votre frère de sang ?

Je ne laisserai pas la parole aux ministres, et pas aux généraux,
Je ne laisserai pas - non ! - les louanges de mépris vous enterrer furtivement.
Vous n'êtes pas des pauvres aux poches vides sans honneur
Mais je déchirerai les rires banania de tous les murs de France
[...]
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Ah ! Là-bas l'orage soudain, c'est l'incendie des côtes blanches de la blanche paix de l'Afrique mienne.
Et dans la nuit où tonnent les grandes déchirures de métal
Entends, plus près de nous, sur trois cent kilomètres,
tous les hurlements des chacals sans lune et les miaulements félins des balles
Entends les rugissements brefs des des canons et les barrissements des pachidermes de cent tonnes.
Est ce l'Afrique encore cette côte mouvante, cet ordre de bataille, cette longue ligne rectiligne, cette ligne d'acier et de feu ?...
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Devant moi le silence humide
et seul le froissement soyeux des vagues.
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Tu parles

Tu parles de ton âge, de tes fils de soie blanche.
Regarde tes mains pétales de laurier-rose, ton cou le
seul pli de la grâce.
J’aime les cendres sur tes cils tes paupières, et tes yeux
d’or mat et tes yeux
Soleil sur la rosée d’or vert, sur le gazon du matin
Tes yeux en Novembre comme la mer d’aurore autour
du Castel de Gorée.
Que de forces en leurs fonds, fortunes des caravelles,
jetées au dieu d’ébène !

J’aime tes jeunes rides, ces ombres que colore d’un
vieux rose
Ton sourire de Septembre, ces fleurs commissures de
tes yeux de ta bouche.
Tes yeux et ton sourire, les baumes de tes mains le
velours la fourrure de ton corps
Qu’ils me charment longtemps au jardin de l’Eden
Femme ambiguë, toute fureur toute douceur.

Mais au cœur de la saison froide
Quand les courbes de ton visage plus pures se
présenteront
Tes joues plus creuses, ton regard plus distant, ma
Dame
Quand de sillons seront striés, comme les champs
l’hiver, ta peau ton cou ton corps sous les fatigues
Tes mains minces diaphane, j’atteindrai le trésor de
ma quête rythmique
Et le soleil derrière la longue nuit d’angoisse
La cascade et la même mélopée, les murmures des
sources de ton âme.

Viens, la nuit coule sur les terrasses blanches, et tu
viendras
La lune caresse la mer de sa lumière de cendres
transparentes.
Au loin, reposent des étoiles sur les abîmes de la nuit
marine
L’Île s’allonge comme une voie lactée.
Mais écoute, entends-tu? les chapelets d’aboiements
qui montent du cap Manuel
Et monte du restaurant du wharf et de l’anse
Quelle musique inouïe, suave comme un rêve

Chère !….
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Léopold Sédar Senghor
Si nous sommes saisis, ainsi, par l'émotion, c'est que cette émotion, le peintre l'a éprouvée et a voulu la communiquer.
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Léopold Sédar Senghor
NUIT DE SINE

Femme, pose sur mon front tes mains balsamiques, tes mains douces plus que fourrure.
Là-haut les palmes balancées qui bruissent dans la haute brise nocturne
À peine. Pas même la chanson de nourrice.
Qu’il nous berce, le silence rythmé.
Écoutons son chant, écoutons battre notre sang sombre, écoutons
Battre le pouls profond de l’Afrique dans la brume des villages perdus.

Voici que décline la lune lasse vers son lit de mer étale
Voici que s’assoupissent les éclats de rire, que les conteurs eux-mêmes
Dodelinent de la tête comme l’enfant sur le dos de sa mère
Voici que les pieds des danseurs s’alourdissent, que s’alourdit la langue des choeurs alternés.

C’est l’heure des étoiles et de la Nuit qui songe
S’accoude à cette colline de nuages, drapée dans son long pagne de lait.
Les toits des cases luisent tendrement. Que disent-ils, si confidentiels, aux étoiles ?
Dedans, le foyer s’éteint dans l’intimité d’odeurs âcres et douces.

Femme, allume la lampe au beurre clair, que causent autour les Ancêtres comme les parents, les enfants au lit.
Écoutons la voix des Anciens d’Elissa. Comme nous exilés
Ils n’ont pas voulu mourir, que se perdît par les sables leur torrent séminal.
Que j’écoute, dans la case enfumée que visite un reflet d’âmes propices
Ma tête sur ton sein chaud comme un dang au sortir du feu et fumant
Que je respire l’odeur de nos Morts, que je recueille et redise leur voix vivante, que j’apprenne à
Vivre avant de descendre, au-delà du plongeur, dans les hautes profondeurs du sommeil.

Nuit de Sine
Léopold Sédar SENGHOR
Recueil : "Chants d'ombre"
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Que nous répondions présents à la renaissance du monde, tel le levain nécessaire à la farine blanche.

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Ta lettre sur le drap

Ta lettre sur le drap, sous la lampe odorante
Bleue comme la chemise neuve que lisse le jeune homme
En chantonnant, comme le ciel et la mer et mon rêve
Ta lettre. Et la mer a son sel, et l’air le lait le pain le riz, je dis son sel
La vie contient sa sève, et la terre son sens
Le sens de Dieu et son mouvement
Ta lettre sans quoi la vie ne serait pas vie
Tes lèvres mon sel mon soleil, mon air frais et ma neige.
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Divers de traits de costume de coutumes de langue; mais au fond des yeux la même mélopée de souffrances à l'ombre des longs cils fiévreux.

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Léopold Sédar Senghor
L’ouragan

L’ouragan arrache tout autour de moi
Et l’ouragan arrache en moi feuilles et paroles futiles.
Des tourbillons de passion sifflent en silence
Mais paix sur la tornade sèche, sur la fuite de l’hivernage!
Toi Vent ardent Vent pur, Vent-de-belle-saison, brûle toute fleur toute pensée vaine
Quand retombe le sable sur les dunes dit cœur.
Servante, suspends ton geste de statue et vous enfants, vos jeux et vos rires d’ivoire.
Toi, qu’elle consume ta voix avec ton corps, qu’elle sèche parfum de ta chair
La flamme qui illumine ma nuit, comme une colonne et comme une palme.
Embrase mes lèvres de sang, Esprit, souffle sur les cordes de ma kôra
Que s’élève mon chant, aussi pur que l’or de Galam.
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Ah ! ne dites pas que je n'aime pas la France - je ne sais pas la France, je le sais -
Je sais que ce peuple de feu, chaque fois qu'il a libéré ses mains
A écrit la fraternité sur la première page de ses monuments
Qu'il a distribué la faim de l'esprit comme de la liberté
[...]
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POÈME À MON FRÈRE BLANC


«  Cher frère blanc ,
Quand je suis né, j’étais noir,
Quand j’ai grandi , j’étais noir,
Quand je suis au soleil , je suis noir,
Quand je suis malade , je suis noir,
Quand je mourrai , je serai noir.


Tandis que toi, homme blanc ,
Quand tu es né, tu étais rose,
Quand tu as grandi , tu étais blanc,
Quand tu vas au soleil , tu es rouge,
Quand tu as froid, tu es bleu ,
Quand tu as peur, tu es vert,
Quand tu es malade, tu es jaune,
Quand tu mourras , tu seras gris.


Alors de nous deux,
Qui est l’homme de couleur ? » .
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Comment dormir ce soir sous ton ciel qui se ferme ? Mon cœur est un tam-tam détendu et sans lune.
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En Afrique noire, il est explication et connaissance du monde, c'est-à-dire participation sensible à la réalité qui sous-tend l'univers, à la surréalité, plus exactement aux forces vitales qui animent l'univers.

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Lune.

Sur la paume des papayers, à l'aisselle nue des bancouliers, pèse la fluence de la lune, et les grands arbres noirs ordonnancent l'ombre au flanc des routes de l'avenir. Un concile de moustiques hallucinés, irritant les buissons hantés de brume très lucide, émet incessamment ses ordres de recettes, et tremble le reflet d'argent au fond du ciel palustre, à cette indiscrète présence... Et mon cœur convulsif, trahi par tout ce mercure pâle coulant au centre de cette Afrique, dirai-je aujourd'hui même mes grandes souffrances d'ailleurs ? Le frémissement d'angoisse bleue qui fréquentait mon sein à cette transparence d'yeux où je couvrais l'absence ; l'intensité, la vanité de ma créance où tu lassas ta force espoir, et cette solitude par après, nul ne les a connus - nul - ni elle...
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