J’ai beaucoup aimé l’univers mis en place par l’auteur. Grâce aux descriptions (et aux versions illustrées du conte que nous avons eu l’occasion de lire durant notre enfance), le lecteur peut aisément se représenter le décor dans lequel évolue la jeune Alice. L’auteur a inventé un certain nombre de créatures, comme le Chat du Cheshire. Il y a aussi un grand nombre d’animaux existant réellement, qui sont ici doté de la parole : le lapin blanc, la chenille, le lièvre de mars, la souris…
Ainsi, Lewis Caroll a su ajouter de la fantaisie et des phénomènes magiques à des éléments de la vie de tous les jours pour créer un univers riche, un appel à l’imagination. Après lecture, il ne me paraît pas surprenant que tant d’artistes aient voulu travailler à partir de cet univers pour créer des films, des albums illustrés, des tableaux…
La plupart des évènements et des dialogues de cette histoire n’ont aucun sens, ce livre fait une part importante à l’absurde. Si j’ai été un peu perdue au départ, j’ai finalement été séduite et j’ai beaucoup apprécié les divers jeux de mots, calembours, les dialogues de sourd entre les personnages. L’auteur s’amuse notamment à parodier de célèbres poèmes qu’apprennent les écoliers anglais. Malheureusement, il aurait fallu que j’en connaisse la version originale pour pouvoir apprécier cet exercice à sa juste valeur. Lewis Caroll se moque ainsi des connaissances scolaires, considérant sans doute qu’elles enfermement les enfants dans un carcan d’idées préconçues.
Je ne peux pas dire que je me sois particulièrement attachée à Alice qui ne réfléchit pas beaucoup avant de parler et qui m’a semblé se croire un peu trop maligne. Néanmoins, l’essentiel n’est pas là. En rendant Alice maladroite et impolie, l’auteur se moque des conventions sociales de son époque. En la faisant sans cesse grandir et rapetisser, il nous montre la difficulté d’évoluer dans la société lorsqu’on est différent des autres. Elle montre tout de même un certain nombre de qualités, notamment la curiosité qui la pousse à s’intéresser à tout, ainsi que la patience…
L’auteur nous raconte cette histoire à la manière d’un conteur, et j’ai été assez facilement happée. Il alterne efficacement la description, les dialogues, les poèmes et les chansons. Lewis Caroll est à l’aise avec la langue, ce qui lui permet de s’amuser avec elle et de créer les jeux de mots ou les parodies que j’ai déjà évoquées.
Ainsi, j’ai été séduite par cette lecture pleine de fantaisie, qui m’a évadée dans un tout autre monde. J’ai également apprécié la manière dont, au travers du conte, l’auteur dénonce les travers de la société de son époque. Il peut être difficile d’entrer dans ce monde de non-sens, mais c’est une lecture que je conseillerais à tous ceux qui ont gardé une âme d’enfant, la capacité de s’émerveiller, et qui n’ont pas besoin de tout comprendre pour apprécier un livre.
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