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Critiques de Lize Spit (272)
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Débâcle

J'ai acheté ce livre car la couverture m'intriguait et rendait une impression de malaise...



Malaise que l'on retrouve au fur et à mesure de la lecture, et qui ne fait que s'accroître.

L'histoire se déroule en trois séquences qui se superposent, au présent, avec Eva, notre héroïne principale, et au passé dans les années 1990 avec ses deux amis d'enfance, durant deux périodes distinctes. Il y a un "avant" et un "après", mais de quoi ?



J'aime beaucoup les livres où tout prend un sens à la fin de l'histoire et où le dénouement est totalement inattendu. La tension est palpable du début à la fin de ce livre et l'auteure nous emporte ici avec elle.



Bien que les critiques soient partagées, je vous conseille de vous faire votre propre opinion afin d'être convaincu ou non.
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Débâcle

La lecture de ce roman me laisse un peu nauséeuse, je l'avoue.

De ces trois enfants très unis devenus des adolescents plutôt pervers, je ne garde pas un très beau souvenir. Il m'a été difficile, voir impossible, de m'attacher à ce trio infernal.

Bon, des circonstances atténuantes, ils en ont: La mère d'Eva est alcoolique et son père suicidaire, les parents de Pim ont une ferme dans laquelle le grand frère trouvera la mort, et Laurens est le fils unique et gâté des bouchers du village... Mais est-ce vraiment tout ce qui les pousse à aller , à la découverte de leur sexualité, jusqu'à la cruauté?

L'écriture est agréable, de courts chapitres se succèdent, entre le présent et les souvenirs, mais j'ai trouvé cette lecture interminable.
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Débâcle

A peine plus de dix pages sont nécessaires au lecteur pour comprendre qu'il se trame quelque chose de grave. de très grave. Quelque chose d'indicible même, puisque, malgré les stigmates essaimés tout au long de l'ouvrage, ce n'est que dans les dernières pages que se révèle le bouleversant dessein de la narratrice. Cet épais roman, au scénario puissant, est de loin ce que j'ai lu de plus dérangeant, de plus déroutant, de plus troublant de ces derniers mois. J'ai d'abord été littéralement happée par la couverture de l'ouvrage. Actes Sud a fait le choix d'une photographie terriblement significative. Une image qui ne peut que vous inviter à pénétrer dans cet univers étouffant, dans les profondeurs de cette bande-son malsaine ; à vous plonger dans l'histoire d'Eva, une histoire née de trois fils entrelacés, qui tout au long de l'histoire s'alternent et résonnent d'une funeste musique.



On rencontre d'abord Eva adulte : la jeune femme est professeur d'arts plastiques à Bruxelles et retourne, pour la première fois depuis neuf ans, à Bovenmeer, son village natal.



On la retrouve ensuite à l'été 2002, été moite et caniculaire, durant lequel la jeune Eva, alors âgée de 14 ans, voit son monde s'effondrer, son amitié s'émietter pour disparaitre dans d'abjectes tourments. Laurens, Pim et Eva, les trois seuls enfants du village nés en 1988, sont inséparables. Insidieusement cependant, alors que l'adolescence s'empare d'eux, leurs rapports se fissurent. Décidés à troubler leurs suffocants après-midis d'ennui, les deux garçons conçoivent un plan auquel Eva doit prendre part si elle veut conserver leur amitié : faire se déshabiller devant eux, et plus si possible, les plus jolies filles du village. Pour cela, ils imaginent un stratagème : chaque fille devra résoudre l'énigme proposée par Eva. A chaque erreur, il lui faudra ôter un vêtement. Ce petit jeu, on le devine très vite, n'a rien d'un jeu innocent d'adolescents en recherche. Il se révèlera funeste, et terriblement violent.



Et puis il y ces bribes de l'enfance d'Eva, venues éclairer avec force et douleur cette tragique narration. Une enfance bercée par une devise familiale tristement vécue et insidieusement inculquée : « être là juste pour ne pas faire défaut ». Une enfance dans une famille terrassée par le mal-être de parents pathétiques, noyés dans l'alcool, le désir de suicide et les antidépresseurs. Un cocon inexistant et pourtant trop pesant. Un cocon dont Eva cherche à s'échapper à tout prix en misant tout sur son amitié avec Laurens et Pim ; une famille que Jolan, son grand frère, s'applique à fuir en se passionnant pour les insectes ; une tribu dont sa petite soeur Tessie finit par s'échapper en développant des troubles obsessionnels compulsifs chaque jours plus envahissants et une anorexie ravageuse.



Si le tableau est sombre, l'écriture est radicale, hyperréaliste, glauque, sans fioriture, délicieusement subtile. le roman est mené d'une main de maître, avec force de panache, guidé par un rythme haletant, un suspens indéniable, des personnages excessivement attachants et une impeccable maîtrise des ressorts de la fiction. Comment ne pas être touché par la douce Tessie? Celle qui tous les matins se redresse dans son lit, secoue la boule à neige posée sur sa table de nuit, se rallonge et attend que toutes les paillettes soient tombées ; une Tessie pour laquelle cette boule, c'est sa touche « réveil différé » ? Tessie, c'est de la magie à l'état pur, un personnage comme on en trouve rarement dans les romans, puissante et éthérée, fragile et sage. La fratrie de Wolfe nous entraine, petit plaisir sucré dans ce monde âcre. Elle nous touche, nous émerveille par sa puissance, sa luminosité, son inventivité. Mais la blessure est trop grande. Elle est béante même pour Eva à qui il faudra neuf ans pour se libérer de ce poids.



Ce roman est une véritable claque. Une claque soigneusement administrée sur votre coeur qui saigne face à tant de noirceur et sur vos yeux qui ne peuvent s'empêcher de se relever tantôt à la recherche d'un souffle plus doucereux. Mais qu'importe, parce que c'est beau, c'est juste, c'est puissant. La Débâcle est présenté partout comme un véritable « coup de tonnerre » dans le paysage littéraire des Pays-Bas et de la Belgique, une déflagration. Il y a tout dans ce roman, il a l'adolescence destructrice livrée à elle-même, l'exclusion sociale, la vie quotidienne étriquée dans un village dans lequel tout n'existe qu'en une version, mais il y a aussi l'ironie, l'insouciance ainsi que de jolies petites lumières dans la nuit. Et il y a surtout une grande joie, celle de savourer un roman superbement mené.
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Débâcle

Je ne sais pas du tout comment écrire cette critique. Tout ce dont j’ai envie de parler serait malheureusement un spolier pour celui qui veut lire le livre. Toutes les choses importantes qui s’y passent, tous les détails, les ressentis, tout est trop.

D’abord la couverture… Elle attire l’oeil, c’est évident. Une enfant, les yeux tournés vers le sol, tient nonchalamment une cigarette en main, est-ce l’idée que l’on se fait de la débâcle? Oui, c’est clair. Chronique d’une catastrophe annoncée, l’histoire commence dans un petit village de Flandres, le temps semble s’y être arrêté, les gens sont ancrés dans leurs habitudes et leur mentalité, limitée et sans fantaisie. La vie y est triste et malsaine. Tous sont engoncés dans un esprit étriqué, une routine déprimante et une inaction lancinante qui nous englue dès le début de la lecture.

De là, je ne peux en dire plus…

J’aimerais ne pas avoir lu ce livre, l’ambiance malsaine me colle à la peau, j’aime les thrillers et les écritures un peu glauques mais celle-ci me dérange tellement. Subir la violence ordinaire (et m^me domestique) sans réelle méchanceté, juste par désoeuvrement, tel est le destin d’Eva (et des siens, en particulier sa soeur Tessie). Pas de quoi banaliser ni trouver des excuses, mais juste assister à ce spectacle navrant.

Les détails de l’époque me font parfois sourire (les seules fois) : les années 90 et leur musique, leur mode (mais qui se souvenait des tototes ? Ces petites tétines que l’on collectionnait et qui se portaient autour du cou).

pour le reste, j’ai besoin d’un peu de douceur maintenant… de douceur et de bienveillance.

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Débâcle

Débâcle est le premier roman de Lize Spit, née, elle aussi comme Eva de Wolf l'héroïne de son roman en 1988 dans la région d'Anvers.



Eva est professeur d'arts plastiques à Bruxelles, elle reçoit une invitation de la part de Pim qui a repris l'exploitation agricole pour commémorer la mémoire de son frère Jan qui aurait eu 30 ans ce 30 décembre 2015.



Eva quitte Bruxelles pour rejoindre son village natal Bovenmeer, où elle n'a plus remis les pieds depuis 13 ans emportant avec elle un immense bloc de glace dans le coffre de la voiture !



Eva est née en 1988, la même année que Pim (fils de fermier) et de Laurens (fils du boucher du village), ils étaient inséparables étant enfants, on les surnommait les trois mousquetaires. Ils étaient inséparables jusqu'à l'été 2002 qui scella la fin de leur amitié.



Habilement Lize Spit va nous raconter ce qui pousse Eva à revenir à Bovenmeer, ce par le biais de trois périodes successives.



Elle décrit heure par heure la journée du 30 décembre 2015, jour après jour l'été 2002 et enfin parsème le tout d'anecdotes, d'événements familiaux, de souvenirs d'enfance.



C'est lent, très visuel, de manière presque cinématographique, on s'imprègne de l'ambiance, on voit défiler les images.



On découvre la famille d'Eva, son frère Jolan passionné d'insectes, on ressent l'ombre de Tess sa soeur prédécédée, sa soeur Tessie l'anorexique remplie de Toc, ses parents , une mère alcoolique, un père peu impliqué, une famille dysfonctionnelle.



La vie du village est bien décrite, la mère de Laurens à la boucherie qui aime colporter les ragots et petites histoires du village, tout le monde s'observe, tout se sait. Il n'y a pas grand chose à faire pour tromper l'ennui.



L'été 2002 est chaud, lourd, poisseux comme l'atmosphère du roman. Nos trois mousquetaires ados ont élaboré un jeu cruel où Tessie participe malgré elle, de crainte de perdre l'amitié de Pim et Laurens qui découvrent la sexualité, faut dire que les hormones travaillent un max, les corps des filles les émoustillent.



Eva est chargée d'inventer une énigme, devinette qui sera au coeur de l'intrigue. Les filles invitées par les garçons devront la résoudre et perdront un vêtement à chaque mauvaise réponse.



Cette cruauté entre eux tournera au drame.



Ce livre est noir, très glauque mais reflète bien je pense la vie de ce petit village campagnard et ce milieu social où il n'y a rien à faire pour braver l'ennui.



Lize Spit a une écriture extrêmement réaliste. La construction et le suspense sont magnifiquement maîtrisés. C'est glauque, malsain, collant, poisseux, cruel. Elle décrit à merveille la cruauté des adolescents.



Quelle claque ! Quelle imagination, un livre qui secoue, qui bouleverse, certaines scènes me poursuivent encore quelques semaines après la lecture. C'est lent, mais au fur et à mesure de la lecture, la tension monte, le mystère reste entier, on veut savoir ce qui est arrivé à Jan, le frère de Pim, savoir ce qu'Eva a vécu, quelle sera la vengeance d'Eva. Petit à petit les choses se mettent en place, l'écriture nous porte, une prouesse.



La couverture du livre est dérangeante, surprenante, elle n'a rien à voir avec l'histoire mais correspond bien à l'atmosphère du roman.



Une plume à suivre et à découvrir de toute urgence.



Ma note : un coup de ♥
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Débâcle

Débâcle. Nom féminin. Si la couverture de ce roman vous évoque sa troisième définition du Larousse (soûlerie, désordre, perdition, dévergondage, lubricité) la débâcle signifie avant tout le dégel, la décongélation, ou la rupture subite d’une couche de glace.



Mais pour comprendre tout cela, il vous faudra résoudre l’énigme d’Eva; si vous échouez, car tout le monde échoue dans ce roman, vous devrez obéir à ses amis, Laurens et Pim, et enlever tous vos vêtements.



A Bovenmeer, un peut village de Flandres où tout le monde se connaît, ils n’étaient que 3 bébés à naître en 1988. Fusionnels depuis l’enfance, le cruel été 2002 marquera la fin de leur amitié.



Trente ans plus tard, Eva habite Bruxelles, lorsqu’elle reçoit une invitation à une fête au village, organisée par l’un de ses anciens comparses.



C’est l’occasion pour elle de revenir sur les traces d’un passé qu’elle n’a pas digéré. Dans sa voiture, elle emporte un bloc de glace : le temps de la débâcle sera celui de sa propre histoire.



Prenez une famille, deux parents, trois enfants, mettez-là à table. Ils ne disent rien. Et pourtant. Parmi eux, une boit en cachette dans le poulailler, un autre explique comment s’y prendre pour se pendre sans se rater, une autre a perdu sa culotte, l’un fugue sans arrêt pendant que la dernière passe ses journées à taper sur un clavier d’ordinateur débranché.



Mais n’allez pas croire que l’herbe est plus verte dans la famille d’à côté. A la boucherie et à la laiterie, chez les parents de Laurens et Pim, ce n’est guère mieux.



Est ce la faute du village, ces habitants de la terre et leurs enfants qui ne partent pas de l’été ? Ou est-ce la faute des traumatismes que l’on enfouit derrière des prénoms ou dans la fosse à purin, et qui finissent par vous rendre dingues ?



Débâcle est un roman belge coup de poing, sur l’emprise des siens, sur l’enfermement du milieu rural et leur malheur consanguin.



Mon avis

Un roman saisissant! Cruauté et violence de vie sont servies par une écriture légère, en inadéquation totale avec la teneur des propos, donnant à l’ensemble un caractère encore plus acide que prévu. La construction est parfaite, le rythme impeccable, les ingrédients du suspense et de la description fraîchement dosés. J’approuve ce succès belge et je vous le recommande !


Lien : https://agathethebook.com/20..
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Débâcle

Eva est invitée à une fête dans la ferme d'un des amis d'enfance. Elle décide de s'y rendre même si elle ne l'a pas vu depuis des années. Pour cela, elle se munit d'un bloc de glace alors qu'on est en plein hiver. En parallèle de cette journée, Eva nous raconte son enfance entourée de son frère aînée et de sa sœur malade et de ses parents alcooliques et ce fameux été 2002 où tout a basculé. Une chronique sur la campagne flamande où comme dans beaucoup de campagnes l'alcoolisme et l'effet de bande font beaucoup de dégâts.
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L'Honorable collectionneur

L'honorable collectionneur n'a pas l'intensité ni le savoir-faire démoniaque des deux premiers romans de Lize Spit, les mémorables Débâcle (son adaptation cinématographique n'était pas à la hauteur) et Je ne suis pas là. La première raison tient sans doute à sa longueur, qui rapproche plutôt le récit d'une novella. D'autre part, le lecteur peut se poser deux questions essentielles à son sujet : primo, est-ce que la narration, autour de l'amitié d'un garçon belge et d'un jeune réfugié kosovar soumise à un défi dangereux, et se positionnant à hauteur d'enfant, se révèle crédible et captivante ? La réponse est oui, en partie, la patte de l'autrice étant cependant reconnaissable sans altérer la fraîcheur de l'ensemble. Et, secundo, est-ce que l'atténuation de la noirceur habituelle des écrits de la romancière flamande diminue son intérêt ? En l'occurrence, la réponse pourrait bien être positive, dans le sens où il est plus difficile de retenir l'attention dans une histoire où des valeurs telles que la confiance, la générosité ou la bienveillance parcourent le livre, qui se révèle a priori moins trouble que les ouvrages précédents de Lize Spit. Sauf qu'il y a tout de même un peu de perversité dans la progression dramatique de L'honorable collectionneur, pour un dénouement pour le moins ambigu. Le livre doit donc être pris pour ce qu'il est : une sorte de parenthèse, douce-amère, avant de revenir à quelque chose de plus dense et vertigineux, comme le sera vraisemblablement le prochain opus de la romancière belge.
Lien : https://cinephile-m-etait-co..
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Je ne suis pas là

Leo et Simon vivent ensemble depuis des années. Il est créateur de logos, de pubs talentueux dans son travail. Elle est vendeuse en vêtements pour jeunes mamans après des études de cinéma. Tout va bien pour eux jusqu'au jour où Simon dérape mentalement après s'être fait tatouer derrière son oreille. Il est persuadé qu'on lui a implanté une puce.

Excellent roman sur la bipolarité où un teasing est mis en place dès les premières pages pour amener le lecteur jusqu'aux dernières de ce livre de 510 pages.
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Je ne suis pas là

Après le très bon "Débâcle" , voici Liz Spit qui nous embarque dans l'histoire d'un couple qui va être confronter à la maladie mentale.



Le roman décrit les 11 minutes d'une course à vélo de Léo , dans Bruxelles, pour empêcher l'irréparable en ce 22 février 2019. Léo vit une histoire d'amour très intense avec Simon et un jour tout bascule pour Simon. Il revient avec un curieux tatouage, son comportement devient de plus en plus étrange au fil des jours. Entre les chapitres consacrés aux 11 minutes, d'autres sont consacrés au "comment ils en sont arrivés là" : on remonte donc de quelques mois.



C'est un beau pavé où l'auteur prend son temps pour mettre tout en place, n'est pas avare en descriptions. C'est un livre qui m'a pris aux tripes, qui m'a mis mal à l'aise par moment mais qui m'a hyppé aussi et qui est un véritable page-turner.



Je me suis mise beaucoup à la place de Léo mais aussi de Simon qui m'ont beaucoup touchés. Léo est d'une force incroyable et totalement éprise de Simon, c'est l'amour avec un grand A. Elle essaye de maintenir le bâteau à flot, essaye d'aider Simon, de le comprendre. J'avais peur de tourner en rond, mais non. Et c'est ça la grande force aussi de ce roman.



La maladie mentale est absolument bien décrite, bien abordée et Liz Spit est toujours dans un réalisme saisissant, un quotidien presque "banal". Le comportement du malade mais aussi de l'entourage qui ne comprend pas toujours même si il a connaissance de la maladie.



Ce roman va vous secouer, vous ne pouvez pas rester indemne après cette lecture.



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Je ne suis pas là

C'est un roman très singulier que celui-ci. L'héroïne, Leo, vit depuis 10 ans avec Simon. Tous les deux ont eu une enfance difficile, mais forment un couple plutôt solide, jusqu'au moment où Simon bascule dans une psychose. Leo tente de s'adapter et de le protéger, mais les symptômes s'aggravent, et leur existence entière en est sens dessus dessous.



Le récit alterne entre les 10 minutes qui suivent un appel affolé de la meilleure amie de Leo et les souvenirs de la formation de leur couple et de la descente dans les troubles mentaux de Simon.



C'est un récit terriblement réaliste, très bien narré, même s'il y a quelques longueurs, à mon sens. Et c'est terriblement triste et anxiogène, je trouve, en dépit de notes d'humour de ci de là.



Mais je suis contente d'avoir découvert la plume d'une jeune autrice néerlandophone. Et ce roman restera probablement un long moment dans mes souvenirs.
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Je ne suis pas là

Ce roman passionnant est presque un documentaire sur le trouble bipolaire, sa gravite et ses conséquences pour le malade et son entourage.

Nous voyons les choses par les yeux de Léo, compagne de Simon, victime de cette maladie, dont les phases maniaques font de sa vie un enfer. Malgré tout elle lui reste attachée avec une loyauté admirable.

Un double récit alterné entremêle l'évolution de la maladie de Simon, qui, dans son cas, se complique d'une paranoïa aiguë dans ses phases maniaques, et les minutes infiniment étirées du final où la tension dramatique est intense

La description de la maladie est très fine, et là, je dois en dire un peu plus, sans vouloir spoiler: après un premier épisode délirant, Simon est interné dans un état grave; il ressort de la clinique muni d'un traitement efficace, qui le maintient cependant dans un état d'apathie. Un nouveau psychiatre trop bien intentionné veut remédier en partie à cette apathie en "bricolant" le traitement: un peu moins de Machinol, on supprime la Truquine et on la remplace par du Bidulazépam. le résultat ne tarde pas, Simon rechute, et ...et je ne vais pas raconter la fin

En même temps, l'intrigue est crédible et bien menée, et les personnages attachants

Un seul bémol: j'ai regretté que l'auteur nous donne des détails superflus sur certains détails intimes de la vie sexuelle de Léo et de Simon, que j'ai trouvés un peu répugnants
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Débâcle

Un conte cruel et ordinaire dans la veine hyperréaliste flamande. Bouleversant, désagréable, éprouvant, glauque, violent. Fascinant de désespoir et de noirceur. Long et rebutant. Un chaud et lourd été 2002 retranscrit jour après jour, une famille dysfonctionnelle, un trio d'adolescents qui s'éveille à la sexualité dans l'indifférence des adultes, l'ennui d'un petit village de la région d'Anvers où tout le monde se connait, s'épie et ne voit rien (ou ne veut rien voir) du drame qui se joue. Description heure par heure de la journée du 30 décembre 2015, par où commence et s'achève le roman, avec des retours vers cet été poisseux et glaçant où l'existence d'une adolescente a basculé dans l'horreur. Une claque, cruelle et implacable certes, mais quelle claque ! L'histoire est extrêmement bien construite, la tension est tenue en haleine tout du long, malgré la lenteur avec laquelle les scènes et les décors sont minutieusement rendus, le style est précis, juste, réaliste (trop ?). Certains passages restent longtemps en tête après la lecture. Je pense au film Rundskop (Tête de boeuf en Belgique francophone) de Michaël R. Roskam, avec Matthias Schoenaerts, sorti en 2011. C'est la même ambiance, la même façon de faire monter la tension, la même violence, le même milieu. Nous sommes les témoins muets d'un drame insoutenable et ordinaire mais nous ne pouvons pas détourner le regard. A ne pas mettre en toutes les mains...
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Débâcle

Il y a longtemps que ce roman traînait sur l'étagère où se trouve ma PAL. Mais après avoir lu certaines critiques, j'en reportais toujours la lecture. Il me faisait peur finalement.

Pourtant les critiques et les articles de J.C. Vantroyen (responsable des livres du Journal le Soir - Belgique) qui n'incitent à lire un roman ou pas ne m'avaient que rarement trompée sur la "marchandise".

https://plus.lesoir.be/149801/article/2018-04-06/lize-spit-chaque-etre-humain-doit-etre-engage

Me voilà donc bien assise entre 2 chaises, d'autant que 2020 ne fut pas une année très heureuse. Me fallait-il en rajouter une couche ?

Je me suis enfin décidée en ce début d'année.



Les ambiances de la littérature flamande m'apparaissent souvent sombres. Je me réfère aux auteurs que j'ai dû lire (en néerlandais) pendant mes études : Cyriel Buysse ,Hendrik Conscience, Ward Ruyslinck, Johan Daisne, Guido Gezelle, Hubert Lampo, Gerard Walschap et plus récemment par envie personnelle (traduits en français) : Hugo Claus et Tom Lanoye.

La majorité d'entre eux ont été inspirés par la société dans laquelle ils vivent/vivaient, les événements (guerres) de leur époque.

Lize Spit m'apparaît d'emblée dans la même ligne. Au fil de la lecture m'est apparu aussi un sentiment malsain de cruauté , de violence... que je n'ai jamais ressenti chez les autres. Par exemple, chez Tom Lanoye (auteur contemporain) il y a dans ses écrits malgré tout de la douceur, de l'espoir.



Voilà le côté négatif que je vois dans ce roman : noirceur, violence, cruauté



J'y ai trouvé quand même du positif : pas de phrases ampoulées, elles sont directes (c'est aussi un peu le style du néerlandais qui est beaucoup plus cash que le français). Et surtout, ce que j'ai apprécié, c'est la manière de nous amener à la fin du récit. Lise Spit dissèque le caractère de ses personnages au scalpel et sème petit à petit des indices qui nous feront comprendre le dénouement final. Pour cela, elle entremêle présent et passé au fil des chapitres.



Pour le présent, le titre nous donne l'heure (donc se passe sur une seule journée)

Pour le passé, le titre nous donne une date (toutes pendant les vacances scolaires d'été de 2002).

C'est aussi dans les chapitres relatifs à 2002 qu'elle plante le décor et les personnages de l'histoire : village, familles, école,...

Avec tous ces "ingrédients", elle va faire monter la tension, la violence jusqu'au bout. Et même si je déteste la violence et que j'ai abandonné d'autres bouquins à cause de cela, ici , je suis allée jusqu'à la fin rien qu'à cause (ou grâce ?) à son écriture, à son style . Je voulais connaître la fin !



Je ne résumerai pas une fois encore le contenu ; beaucoup d'entre vous l'ont fait avant moi et je n'y trouve rien à rajouter.



Au final, ce livre m'a secouée. J'y pensais parfois en-dehors de la lecture même. Il ne peut laisser indifférent. Je ne regrette pas de l'avoir lu pour pouvoir poser mon propre jugement mais je pense bien que je ne le relirai pas comme je le fais régulièrement. On est à une époque où les langues se délient sur beaucoup de choses (viols, inceste, etc) mais ne surfe-t-on pas aussi sur la vague du voyeurisme , de la banalisation de la violence ? Cela me pose question en tout cas.
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Débâcle

Très déçu. J'attendais sans doute trop de ce roman. J'imaginais la dureté d'Une fille comme les autres de Jack Ketchum, la noirceur des romans de Patrick Sénécal, ... mais pas que j'allais autant m'ennuyer. En effet, j'ai tenu 350 pages en me disant que tout ferait sens à la fin et qu'un final bien troussé me ferait oublier voire pardonner cette laborieuse lecture. Malheureusement, je n'ai pas trouvé le dénouement très surprenant et j'irai même jusqu'à dire que Lize Spit a versé dans la facilité. De plus, j'aurai aimé connaître la destinée de certains personnages du roman (Elisa et Pim entre autre) mais l'auteur ne nous en dit rien d'où ce désagréable goût d'inachevé qui me reste après avoir tourné la dernière page. Je suis certainement très (trop ?) dur avec ce 1er roman mais ma déception est à la hauteur de mon attente. Mais au final, qu'on aime ou pas, on ne peut pas dire que l'auteur ait fait dans le consensuel et je dois reconnaître que c'est tout à son honneur.
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Débâcle

Voilà un roman qui détonne et qui intrigue. Une couverture qu'on n'oublie pas et un récit qui ne laisse pas tout à fait indemne.

Impossible pour moi de résumer le titre de la jeune flamande. Je préfère vous en parler comme d'un orage du plat pays. le roman commence, la brise souffle mais il ne fait pas froid mais soudain on frissonne. Une odeur de fer vous monte au nez. Au loin des nuages qui se rejoignent, s'assombrissent et deviennent plus noirs que la nuit. le vent se déchaine et la pluie fait vibrer tout votre être!

Lize Spit vous propose un voyage sombre et fort dans la campagne flamande à la fin des années nonantes. À ne manquer sous aucun prétexte.
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Débâcle

Lorsque le livre débute, Eva s'apprête à retourner dans la ville de son enfance. À partir de là, le lecteur va voyager à travers ses souvenirs, au début des années 2000.



Au début, nous découvrons juste une petite ville et ses habitants. Il ne se passe pas grand chose et pourtant, l'ambiance est lourde et assez dérangeante. Nous le sentons dans l'écriture et dans la manière de penser du personnage principal qui, si elle est "innocente" est déjà chargée de ce qui va suivre.



C'est plutôt bien écrit et bien mené toutefois, j'ai quelques réserves sur le travail des personnages et du cadre. En effet, on a vraiment l'impression que les adolescents de ce village sont livrés à eux-même (parents agriculteurs ou alcooliques). Ils ont 14 ans et paraissent parfois beaucoup plus jeunes ou beaucoup plus vieux. En effet, le jeu mis en place est à la fois très pervers pour des enfants de cet âge et très puéril dans sa mise en place. Je suis également restée assez dubitative sur la raison d'accepter des autres jeunes filles. Stupidité provinciale (cliché) ou légèreté de mœurs ?



En conclusion, j'ai passé un très bon moment de lecture mais il est loin d'être inoubliable.

Dans l'idée, je préfère de loin « Une fille comme les autres » de Ketchum.
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Je ne suis pas là

Crac. C’est le bruit que fait l’arrête de son nez.

Crac. C’est le bruit que fait son cerveau qui déraille.

Crac. C’est l’engrenage infernal.

Crac. Crac. Crac.



Tout a démarré quand Simon s’est fait un tatouage derrière l’oreille. Ses oreilles qu’il n’aimait pas. Ses oreilles qui avaient été recollées.



Il quitte son boulot, décide de lancer son entreprise, re agence l’appartement, commande des choses inutiles, se méfie des ses amis, devient paranoïaque.



Comment appelle-t-on cette phase déjà ?



Crac.



Il reste 11 minutes à Léo pour atteindre l’appartement et empêcher l’abominable.



11 minutes qui semblent une éternité.

11 minutes pendant lesquelles Léo revient sur les dates qui ont mené à ce jour.

11 minutes qui tiennent le lecteur en alerte.



Crac…



L’entendez-vous ce crac insupportable ? Vous noue-t-il l’estomac ? Bienvenue dans l’univers de Lize Spit, dans cette machine infernale qui joue avec vos nerfs.



Pendant plus de 500 pages, elle nous tient en alerte. Qu’est il arrivé à Simon ? Comment tient Léo ?



Avec ce second roman, Lize Spit démontre toute son agilité pour entretenir la tension du lecteur mais aussi pour disséquer les relations humaines. Que deviennent nos relations quand l’un perd pied ? Que faire quand l’autre, celui qu’on n’aimait tant, celui que nous connaissons, n’est plus là ?



Alors, allez-vous craquer ?
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Débâcle

Pour moi, un bon livre c'est comme une belle peinture, une belle sculpture : il illumine le temps passé à le lire et continue à nous éclairer après. Il enchante notre quotidien à travers l'histoire, le message que l'auteur veut faire passer, la beauté des mots employés, la justesse des phrases, ces paragraphes que l'on prend plaisir à relire tant ils sont bien écrits.

Rien de tout cela dans cet ouvrage.

J'ai lutté sur presque la moitié du livre pour ne pas l'abandonner. L'histoire est dérangeante, glauque. A aucun moment une part de rêve ne semble pointer un début de rêve. C'est un cauchemar ...

Pourtant je dois lui trouver quelques qualités : il faut bien que je (me) justifie de cette lecture jusqu'à la dernière page ! L'envie de savoir s'il y a un début de quelque chose qui me tiendrait en haleine ? Un phrasé inhabituel ? Quelques tournures joliment trouvées ? Cette sensation d'être envahie par ces expériences de jeunes ados à peine sortis de l'enfance et qui se créent déjà un monde noir?

Non ... réellement je n'ai pas aimé, même si je reconnais qu'il y a un style, une histoire hors du commun.
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Débâcle

Avouez que cette couverture est démente. Choquante. Dérangeante. Elle prend au ventre. Débâcle de Lize Spit, c’est un roman de l’enfance mais c’est tout sauf innocent. J’ai adoré suivre les moments tragi-comiques d’Eva la narratrice.



Débâcle se déroule sur 2 époques (en gros) mais c’est clairement celle de l’enfance (12 ans) qu’est le coeur du roman. Lize Spit raconte, avec une langue crue, les angoisses, les affres mais aussi les bonheurs. On rit et on frissonne. Car la jeunesse que l’autrice décrit n’est pas tendre. La violence y est omniprésente, physique comme psychologique. La solitude derrière les amitiés.



Lize Spit signe un 1er roman perturbant. Très bien construit, Débâcle maintient une tension sourde tout du long. On sent que tout y est possible. Certaines scènes peuvent choquer, j’en conviens mais ce n’est pas une raison pour éviter de lire Débâcle.



Je n’ai pas du tout eu l’enfance que décrit Lize Spit et je me fait l’effet d’être un enfant de choeur car si ce que raconte l’autrice peut arriver ou lui est arrivé, j’ai mal à la jeunesse. En tous cas, le ton que donne Lize Spit à ce roman à travers la vision de sa narratrice ne plombe pas du tout l’histoire et l’équilibre est parfaitement trouvé entre le fond et le ton. On est porté par cet âge des possibles, cette période d’insouciance où le drame tutoie les crises de rires.
Lien : http://livrepoche.fr/debacle..
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