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Critiques de Lize Spit (268)
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Débâcle

Une histoire très intéressante moderne avec une auteur dont l'âge se lit à mesure des mots. Malgré un style trop peu marqué à mon goût, et un nombre de pages qui auraient pu être un peu restreint, on s'y glisse facilement.

Des personnages dépeints avec brio dans une campagne étouffante où on vit et voit à travers les yeux de l'héroïne. La douleur qu'elle crie du plus profond de ses tripes et qu'on voudrait qu'elle en cloue les responsables, mais rien ne se passe comme on le veut, ou comme dans la plupart des livres, la vie c'est ça. Se murer, se faire plus de mal dans la tête que la souffrance physique qu'on a pu percevoir un moment où un autre, et voir les bourreaux continuer leur vie et la sienne se détruire.

Un beau livre qui montre que la résilience est un état bien plus difficile à atteindre qu'à le dire.
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Débâcle

L'écriture, qualifiée d'hyperréaliste, ne laisse aucune place à l'imagination du lecteur. Tout est décrit dans les moindres détails : les jeux de ce groupe de jeunes, la découverte de leur corps et leur intérêt croissant pour les filles et la sexualité, sans parler des tocs de Tessie, la soeur d'Eva, qui sont détaillés à l'extrême.



L'ambiance générale est malsaine et glauque. Débâcle dégage une sensation de malaise permanent, nous laissant dans l'attente de la catastrophe annoncée.



Et il en faut de la patience pour avoir le droit de connaitre les événements traumatisants de l'été 2002 puisqu'ils n'apparaissent vraiment qu'après la page 300!



C'est lent, long et trop détaillé à mon goût, l'écriture est très linéaire et le suspense inexistant. Finalement, j'étais tellement anesthésiée par tous ces détails que l’événement ne m'a pas vraiment surpris. La seule chose qui m'a fait tenir jusqu'au bout tient bêtement dans le fait que les critiques d'autres blogueurs annonçaient une fin particulièrement marquante, qu'il ne fallait pas rater.
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Débâcle



Je viens de me prendre une grosse claque littéraire, ce roman m'a envouté, impossible pour moi de le lâcher jusqu'à la fin.

Il restera gravé dans mon esprit pendant un certain temps, il me faudra du temps pour le digérer.

En refermant ce livre j'avais des larmes aux yeux et j'ai ressentie une émotion indescriptible.

Je remercie ceux qui me l'ont conseillé et surtout ceux qui ont critiqué la couverture, c'est grâce à eux que j'ai découvert ce chef d’œuvre.

Mon esprit indiscipliné et mon côté " J'en ai rien à foutre" me font découvrir des joyaux, car pour choisir un livre j'écoute souvent mon instinct, pour le moment, il ne m'a pas souvent déçu.

Ce livre est tellement beau et bien écrit, je me suis attachée aux personnages abimés par leur quotidien, une famille usée par l'alcoolisme des parents, une situation qui les mènent au bord d'un précipice.

"L'alcool détruit tout sur son passage et fait souvent exploser les familles par des drames

violant qui traumatisent à vie. "

Une ambiance parfois glauque dans ce petit village où les gens parfois préfèrent cacher les vérités.

La violence de l'adolescence qui fait découvrir la vie d'une façon terrifiante.

Dramatique, l'histoire des trois Mousquetaires m'a vraiment déchirée le cœur, parfois il y a des moments tellement insoutenables que vous devrez lever les yeux de votre lecture pour respirer.



Je vous conseille donc de lire ce roman choc, il est excellent, c'est beau et dur mais surtout il m'a coupé le souffle, bravo à Lize Spit, quel talent.


Lien : https://sabineremy.blogspot...
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Débâcle

Eva est invitée à la fois pour commémorer le trentième anniversaire que ne fêtera jamais Jan, le frère d'un de ses amis, et pour l'inauguration d'un "site de production laitière ,presque entièrement automatisé." Doublon bizarre qui donne d'emblée le ton de ce roman où les sentiments s'expriment de manière quasi souterraine, dans un microcosme, celui d'un village flamand ,où elle a passé toute son enfance.

L'occasion pour la jeune femme de revivre deux été qui auront décidé de son existence et du fait qu'elle se rende à cette invitation munie d'un gros bloc de glace...

Eva, Pim et Laurens, une fille deux garçons, les seuls enfants nés en 1988, coïncidence qui les unira façon trois mousquetaires, même si leurs origines sociales sont bien différentes.Un triangle dont les relations s'effilocheront et deviendront de plus en plus troubles.

La tension ne cesse de monter, et même si parfois, on se perd un peu dans ces retours en arrière, rien de grave : on est tenu en haleine par ces familles dysfonctionnelles chacune à leur manière , où le drame se cache dans les détails qu'Eva scrute avec une acuité sans pareille et sème comme autant de petits cailloux blancs qui, rétrospectivement prennent toute leur valeur.

J'ai été bluffée par ce premier roman qui distille une atmosphère à la fois lumineuse et trouble, qu'on ne lâche pas et qu'on termine quasi exsangue.
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Débâcle

Un roman étrange et dérangeant dans lequel l'écriture faussement légère va révéler une cruauté adolescente à la limite du supportable. Ames sensibles et nouveaux ruraux qui trouvez que la campagne est un lieu paisible où l'on voudrait bien s'installer parce que "c'est chouette pour les enfants qu'on aura", passez votre chemin!
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Débâcle

Les trois mousquetaires : Pim, Laurens et Eva, trois garçons et une fille nés en 1988 dans une petite communauté belge. C'est Eva qui raconte une dizaine années plus tard l'étrange amitié qui les reliait, un peu forcée, car ils n'étaient qu'eux seuls du même âge dans le village. Leurs jeux d'enfants, pas si innocents, les relations familiales, la sienne surtout. De la négligence de ses parents, de ses relations avec sa fratrie, Jolan, l'aîné protecteur et la benjamine, Tessie, aux troubles obsessionnels compulsifs. Avec le recul, Eva tisse la trame sur les événements passés, particulièrement sur ceux de la fin de l'été 2002 qui bouleverseront le reste de sa vie et celle de sa famille. La voix distanciée du personnage principal et l'écriture précise et tranchante de l'auteure font de ce roman une des plus troublantes confessions jamais lues à ce jour. Et la finale n'en n'est que plus éprouvante.
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Débâcle

Bien évidemment, la couverture, l’idée et la construction du livre en trois parties sont originales. Mais je n’ai pas du tout aimé. La perversité des adolescents est bien réelle surtout en groupe mais ce n’est pas cela qui me déplaît. Ce livre m’a profondément ennuyé à cause de la somme de détails inintéressants, des nombreuses répétitions et du manque d’action. Le roman devient un peu plus prenant à partir de la page 350 c’est dire ! Seul le suspense lié aux questions sur la mort de Jan, le bloc de glace et l’énigme m’a fait terminer le livre.

Ce que je déplore surtout est d’avoir l’impression de lire une histoire des années 60 alors que l’auteur situe les faits bien plus tard. De plus, je vois mal toutes ces adolescentes complexées du village faire ce genre de choses. L’auteur ne parle pas de la psychologie de Pim, le meneur, celui qui détient le pouvoir. Pourquoi Eva ne voit plus ses parents, son frère et sa sœur ? La vengeance sur la charcuterie est dérisoire, petite ? Pourquoi ne pas porter plainte, pourquoi ne pas se venger de Pim ? Non vraiment c’est un livre ennuyeux avec quelques pages tristes et violentes. Et puis je n’aime pas ces romans ou j’ai la sensation de mariner tout du long.

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Débâcle

Het smelt (le titre du livre) signifie "ça fond"...Peut-être que ça aurait été plus approprié au vu de la conclusion de ce drôle de premier roman, un peu noir, mais auquel j'ai trouvé plein de défauts.

Si le style, assez incisif, m'a plu, je me suis désolée de trouver tant de longueurs à ce livre ! Ça traînasse, ça discutaille, ça se remémore de lointains souvenirs d'enfance qui tous n'interviendront pas dans la conclusion du roman. Il y a sûrement 150 pages en trop !

Pourtant, les personnages sont intéressants : de la narratrice, Eva, à ses amis adolescents, de Tessie, anorexique et bourrée de tics, aux adultes, parents alcooliques, institutrice lesbienne, tous sont intéressants, finement détaillés dans leurs caractères et leurs habitudes.

Leurs interactions distillent peu à peu une ambiance sordide, qui épaissit à mesure que se tournent les pages. On plonge dans le monde tourmenté de l'adolescence, des expériences un peu "limite" voire franchement glauques, juste sur le fil. Il offre également une vision assez saisissante de la vie dans les villages flamands à l'aube de l'an 2000.

Mais, si j'ai lu ce roman jusqu'au bout pour connaître la solution de l'énigme proposée par les "trois mousquetaires" aux filles choisies pour exalter leur libido, si la punition infligée à Eva m'a interloquée, je n'ai pas du tout aimé la fin !

Il m'a clairement manqué quelque chose de plus fort, de plus "cruel" et ça m'a donné (sans rien révéler de la scène finale) un certain goût d'inachevé et d'injustice...
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Débâcle

On m'avait prévenu, c'est cru!

Donc oui, ça l'est. Et pourtant j'ai beaucoup aimé lire cette histoire, si on peut considérer que "aimer" puisse s'appliquer à être mis en constant déséquilibre, à la limite de la nausée et de l'effacement. Ces mots peuvent néanmoins réparer celleux qui ont vécu ce glissement familial: s'occuper de son parent, ne pas être vu, correspondre à ce qui est demandé... Et se retrouver invisible à tous, y compris à soi-même. Et pour ceux qui considèrent qu'avant internet, c'était mieux, qu'ils vivent l'enfermement rural belge - si près de tout, et pourtant si isolé.

Trigger warning:
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Je ne suis pas là

Ce second roman de Lize Spit, il me tarde de le lire depuis que j'ai achevé son premier, "Débâcle" - qui m'avait beaucoup plu mais aussi profondément secouée. Autant dire que j'étais impatiente d'assister à la rencontre prévue avec l'auteure, lors de L'Intime Festival de Namur, le 20 août dernier, rencontre consacrée à "Je ne suis pas là". J'en ai entamé la lecture immédiatement après et, dès les premières pages, j'ai su que ce dernier allait me toucher, et me marquer, encore plus que "Débâcle".



Comme présenté en 4ème de couverture, le récit décrit les onze minutes d'une course folle visant à empêcher l'irréparable. Ce compte à rebours, revenant à intervalles réguliers, rythme le roman et lui donne des allures de thriller.

Mais ce roman est plus que ça... c'est une véritable plongée, en apnée, au cœur du quotidien des personnages principaux, Léo et Simon. Lize Spit a cette capacité de nous entraîner avec eux dans le tourbillon de la folie, qui s'immisce peu à peu entre eux, et surtout entre eux et le reste du monde.



L'auteure a choisi de raconter cette histoire en la divisant en trois temporalités - les souvenirs d'enfance de Léo et Simon jusqu'à leur rencontre et de leurs moments heureux ensemble, la longue descente aux enfers du couple de mai 2018 à février 2019, et enfin ces fameuses onze minutes du 22 février 2019 - selon le point de vue de Léo, exclusivement.



Je me suis rapidement prise d'affection pour cette héroïne touchante, et identifiée à elle au point que je me suis souvent demandé,durant la lecture, comment j'agirais à sa place.



La description psychologique de ces personnages complexes et attachants est impeccable, précise et juste. Lize Spit a en effet une écriture parfaite, encore plus aboutie que dans "Débâcle", soignée mais pas trop "apprêtée", parfois crue mais toujours sincère, avec quelques touches d'humour. Le résultat est une intrigue authentique, tout à fait crédible.



Le suspense est présent tout au long du livre, encourageant le lecteur à ne pas le lâcher. Toutefois, la qualité de l'écriture nous amène à ne pas le dévorer d'une traite, mais à profiter jusqu’au bout de cette passionnante et poignante lecture, jusqu'à une fin inattendue et une dernière phrase percutante.



Lire un roman de Lize Spit n'est pas anecdotique.

Cela génère une multitude d'émotions, au fil des pages. Avec "Je ne suis pas là", j'ai ressenti de l'angoisse jusqu'à la nausée parfois, beaucoup de tristesse et d'empathie, de l'amour aussi, le tout en l'espace de quelques instants. J'ai dû faire quelques pauses également, pour "digérer" un peu - je ne suis pas hypersensible pour rien.

Cela laisse des traces aussi - ce sera notamment le cas dans ma façon de voir la maladie mentale.

Et surtout, cela donne une envie irrépressible de lire le suivant, tant son talent est époustouflant...
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Je ne suis pas là

Après son formidable "débâcle" j'attendais son nouvel opus et je ne suis pas déçu ! Une écriture plus douce pour mieux nous asséner l'irrémédiable. Elle est tellement précise et ne lâche jamais son héroïne (et nous avec !) d'une seconde. On partage sa descente dans les enfers de son homme marche par marche.. vers sa désolation. C'est aussi la limite de cet exercice, une sensation parfois de ne guère avancer, sans redondance pourtant. En tout cas, toutes les promesses sont tenues et dire qu'il va falloir attendre pour le prochain, car rare sont les auteurs qui tiennent les promesse d'un premier roman... Bravo !
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Débâcle

Noir. Tragique. Famille. Nausée. Enfance. Amitié. Violences. Alcool. Adolescence. Jeu. Malaise. Dérives. Glauque. Mal-être. Âge adulte. Solitude. Gouffre. Réminiscences. Souffrance. Silence. Vengeance.



Mille ans plus tard, j'ai enfin lu #Débâcle, premier roman de l'autrice belge #LizeSpit. Un titre qu'on ne présente plus, véritable coup de tonnerre dans le paysage littéraire belge et néerlandais lors de sa sortie.



Un pavé qui, à peine entamé, nous plonge dans une atmosphère dérangeante sans qu'on ne puisse deviner d'où surgira le drame. À la manière d'un thriller, il faudra attendre les dernières pages pour comprendre toute son obscurité.



Un livre percutant sur les ravages des non-dits qu'on hisse sur le podium des très bonnes lectures qu'on oubliera pas de sitôt.
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Débâcle

J’ai pour la première fois depuis longtemps abandonné la lecture d’un livre … de ce livre après plus de 200 pages (la moitié pourtant). Mais que s’est-il passé ?

Je n’ai pas réussi à entrer dans l’histoire …. pourtant je me suis attachée au personnage principal mais j’ai l’impression que rien n’avance … après la moitié du livre j’arrive à peine à ce que raconte la quatrième de couverture. Je ne ressens pas d’émotion (le style d’écriture ?), bien sûr on n’est pas obligé de ressentir quoi que ce soit mais je ne comprend pas où je vais. Je me perd entre le passé et le présent.

Je sens un fort côté malsain et une historie sombre qui va arriver mais je ne trouve pas de moteur qui m’emmène pour la découvrir.

Je suis peut être passée à côté de quelque chose … une autre fois peut etre ?
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Débâcle

De plein gré s’enfoncer dans le lisier.

Ce livre m’attend depuis sa sortie il y a quatre ans. Il a tellement fait parler que j’ai choisi un autre moment pour le lire.

Evidemment la couverture joue sur attraction-répulsion, une vision troublante.

Dans un petit village de Flandres, en 1988 trois enfants sont nés : Laurens, Pim et Eva. Ils vont vite être inséparables.

La narratrice Eva, qui est partie de ce village depuis neuf ans, reçoit une invitation pour le 30 décembre, lui rappelant que Jan aurait eu trente ans. Jan est le frère de Pim et il est mort en 2001.

Quelques mois plus tard en juillet 2002, le lecteur sent que c’est l’été de tous les dangers, ces trois adolescents se traînent dans ce village surchauffé par la canicule, livrés à eux-mêmes, et qu’ils vont inventer n’importe quoi pour faire passer le temps et pimenter leurs jeux.

Le roman alternera entre chapitres qui nous décrivent ce 30 décembre où Eva prend la route, heure par heure, et juillet 2002.

C’est un fil narratif en haute tension.

Un fait intriguant : Eva a mis dans son coffre un bloc de glace, pourquoi ?

Eva n’a pas fait un trait sur le passé et elle montre combien son estime d’elle-même n’est pas restaurée, et ce dès les premières pages, elle a une attitude qui en révèle beaucoup.

Le trio va devenir le trio infernal gouverné par une curiosité sexuelle qui vire à la cruauté de s’asservissement, une surenchère qui ne peut que mal finir.

J’ai eu l’impression que ce village était posé sur un marécage.

L’enfant Eva ne peut que fuir sa famille, son frère ainé part dans la campagne dès l’aube, sa sœur Lizzie est en proie à des troubles alimentaires profonds, elle s’efface de ce décor, elle a des troubles obsessionnels-compulsifs que seule Eva semble prendre en considération. Visiblement les parents sont noyés dans l’alcool et des obsessions totalement absurdes… Eva se sent exister seulement quand elle est avec Pim et Laurens. Mais jusqu’où cela peut-il aller ?

« A la maison, on avait cinq poules. De toute évidence, maman aussi était au courant du fait que les poules ne pondent qu’un œuf par jour, tôt le matin. Pourtant, plusieurs fois dans la journée, elle retournait voir s’il y avait de nouvelles pontes et revenait systématiquement avec un œuf de plus, un seul. Les douzaines qu’elle avait achetées en secret devaient être camouflées quelque part dans le poulailler, près de la caisse à vin. »

Cette impression de marécage dans lequel on s’enfonce me suit de chapitre en chapitre, c’est plus que noir, glauque jusqu’au malaise.

L’auteur dépeint une fresque sociale, de ces coins oubliés du monde, là c’est un village flamand mais cela rappelle aussi la France décrite par Edouard Louis dans En finir avec Eddy Bellegueule.

Un monde fantôme car ce sont des exclus du système, ceux qui seront toujours en lisière, une noirceur qui colle à la semelle quoi que l’on fasse où que l’on aille…

Il y a une désespérance que rien ne semble pouvoir effacer.

Désespérance qui a une musique instillée par la narration, Lize Spit distille les informations au compte-goutte, et notre lecture fait penser au bruit obsédant d’un robinet qui goutte. Enervant au plus haut point, une avancée implacable.

J’ai été envahie par le silence, la non-communication dans ces familles, le seul bruit serait celui des jeux des enfants, mais vu le choix de leurs activités, eux aussi ils ont intérêts à faire silence.

Quelques éclairs de tendresse ceux d’Eva pour sa petite sœur Lizzie malgré son impuissance et l’impression grandissante qu’Eva doit sauver sa peau.

Mais c’est un autre problème.

Eva nous raconte par le menu, jusqu’à la nausée, ce qu’est une vie sans base solide, sans affection, une vie qui doit pousser sur le néant.

Le lecteur assiste impuissant à cet enlisement qui sent le purin de l’humanité à n’en pas douter.

L’auteur est habile à nous faire ressentir cet enfer et notre impuissance nous qui en lisant regardons la lie sans intervenir.

C’est ce double effet qui renforce le malaise profond qui nous habite jusqu’au dernier mot.

©Chantal Lafon


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Débâcle

Un livre et une histoire bouleversants.

L'écriture peut déstabiliser, assez clinique, et peu adéquat à une enfant.

Ce qui rend d'autant plus tragique les évènements que l'on sent arriver, que l'on devine sousjacents. L'horreur, la pauvreté, des pré ado délaissés, négligés, ça ne peut que déboucher sur un drame, forcément.

Marquant, dérangeant, et très triste, en définitive.
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Débâcle

Difficile de savoir où va l' auteure... Plus de la moitié du livre me laisse perplexe mais je décide de continuer. Je me prends dans l' histoire même, si, par moments, je trouve le fil du roman long, sans intérêt, presqu' à la limite de laisser tomber mais... Survient cette journée qui va tout décider, laisser des marques indélébiles, détruire sans reconstruire. Et la fin arrive et là, c'est un coup de poing à l' estomac, on lit sans trop croire à ce que l' on lit, on fait petit à petit le lien avec tout ce qui nous a un peu ennuyé auparavant. Le puzzle s' emboîte, tous les éléments trouvent leur place et on se rend compte qu' on a fait comme les acteurs du livre, on savait mais on n' a rien fait, on se voilait la face mais l' horreur revient avec fracas ! Cette noirceur nous laisse un vrai sentiment de malaise, de mal-être et on referme le livre avec encore en tête ces mots et ces descriptions du dernier jour à en faire frémir plus d'un. Oui un vrai coup de poing mais sensible s'abstenir...

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Débâcle

Un roman coup de poing que je n'oublierai pas de sitôt. Il y a énormément de douleur dans ce livre ; j'ai d'ailleurs eu beaucoup de mal à faire le point sur ma lecture.

C’est à la fois un coup de cœur et un coup de poing dans le ventre. C’est là tout le paradoxe de ce genre de roman, je ne peux pas dire avoir pris du plaisir à le lire mais il m’a totalement bouleversée, et mise physiquement mal à l’aise. J’avais d’ailleurs eu la même sensation en lisant Aquarium de David Vann.

Eva, une jeune femme de 27 ans, revient dans son village, 13 années après un été qui a marqué sa vie. Au début du roman, tout n'est que mystère et progressivement, le voile se lève sur la mort de Jan, le sort de Tessie, ce que prépare Eva et les événements de l'été 2002 et dont on comprend dès le départ qu'ils sont le cœur de toute l'histoire

La narration alterne entre trois périodes : une journée en 2015 où Eva se rend à une fête pour retrouver ses anciens camarades, avec une idée derrière la tête ; l’été 2002 ; et la période précédant 2002, l’enfance d’Eva.

Des 13 dernières années de la vie de celle-ci, nous ne saurons rien ou bien très peu, comme si celle-ci n’avait vécu que de 1988 à 2002…

Ce type de narration à plusieurs niveaux temporels est maîtrisée, elle fait monter la tension et ancre le lecteur dans le récit.

Les personnages croisés dans le roman sont tous plus ou moins abimés, chacun a ses cicatrices : la mort d’un frère aîné, d’un enfant, un mal-être dont on ne peut se défaire qu’en se donnant la mort. Mais le summum du malaise revient à la famille d’Eva : parents alcooliques, démissionnaires, désintéressés de leurs enfants, incapables de leur donner de l’affection, un frère qui fugue dès l'âge de 10 ans et qui revient car personne ne l'a recherché, une petite sœur complètement démolie.

Au fil de la lecture, on sent qu'Eva s'achemine vers un sort terrible, elle le sent également mais elle y va quand même. L’empathie avec le personnage est totale.
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Débâcle

Lorsque la méchanceté rencontre l’adolescence.

Quand les répercussions résonnent chez l’adulte que nous devenons.

Lize Spit signe un roman où le souffle nous manque parfois.

Entre le «simple» jeu pour faire passer l’été et la perversité qui laisse son estampe sur les cœurs et les corps... et cette humiliation qui suinte de cette saison... Laissez cette écrivaine vous transporter au sein de la gravité qui délave un mois d’août, il y a treize ans, jusqu’à sa pleine efflorescence aujourd’hui.







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Je ne suis pas là

Lize Spit nous propose un deuxième roman haletant, passionnant. Durant 510 pages - qui se lisent très rapidement - nous allons vivre un compte à rebours de 11 minutes.



En effet, le décor est planté tout au départ, comparé à un scénario, Lize Spit nous donne, je cite :



"Un personnage absorbé par sa tâche, ignorant le malheur qui va s'abattre sur lui : il ne faut pas plus pour faire monter le suspense, c'est l'un des tout premiers principes d'écritures qu'on nous ait appris à l'école du cinéma..."



C'est un véritable scénario de film, la tension s'amplifiera au fil du récit.



Léo travaille dans une boutique pour femmes enceintes, rue Dansaert à Bruxelles, avec sa collègue et amie Lotte qui vient d'avoir une petite fille Léontine.



Elle vit depuis 11 ans avec Simon, graphiste chez Think Out Loud. Il y travaille avec son ami Koen, le mari de Lotte.



Léo et Simon sont un couple fusionnel, ils ont tous les deux perdus leurs parents trop tôt.



Au tout début du roman, on apprend qu'il reste 11 minutes pour éviter une catastrophe. Laquelle ? Vous le saurez à la fin du roman. Durant ce laps de temps, une course à vélo dans les rues de Bruxelles, Léo se remémore sa vie avec Simon, l'événement déclencheur le 05/05/2018 lorsque Simon est revenu tard du travail avec un tatouage derrière l'oreille et la volonté de quitter son travail et de créer sa propre entreprise de conception de tatouages... Son comportement qui a changé, achats compulsifs, excitation, comportement étrange, sentiment de paranoia.



Léo repense à sa solitude, son sentiment d'impuissance, ses efforts d'écoute, son amour pour lui, tous ses souvenirs heureux.



Lize Spit nous capte d'emblée avec une construction magistrale de son roman, une structure très maîtrisée qui apporte du rythme, du suspense, un réel souci de mise en scène, très cinématographique. Elle égrene le temps avec brio.



Son écriture est parfaite, empreinte d'empathie, d'humour, de réalisme. Elle ose dire les choses sans pathos, ni vulgarité. C'est une véritable analyse psychologique de la maladie décrite de manière précise mais aussi de ce que vit le conjoint coincé dans une certaine solitude, obligé de garder pour lui sa détresse et ses émotions.



Chapeau pour l'écriture mais aussi à Emmanuelle Tardif pour cette belle traduction.



Coup de coeur


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Je ne suis pas là

Comme Débâcle avant lui, Je ne suis pas là de Lize Spit a tout de la machine infernale.

Quelques pages et nous voilà pris dans les mailles du filet.

L'étau se resserre, nous le savons: il faudra aller jusqu'au bout.

Coûte que coûte.



J'ai eu peur pourtant, 150 pages durant, de ne pas retrouver dans Je ne suis pas là la magie qui semblait avoir été déversée sur l'exceptionnel Débâcle.

Je trouvais le début du roman trop touffu, trop pleins de détails et d'adjectifs, de remarques étranges et d'annotations superflues.

Petit à petit cependant, j'ai compris ce que Lize Spit avait voulu faire,

à quel point ces détails avaient de l'importance,

et comment ils servaient l'implacabilité de ce récit.



Ça y est, j'étais prise dans le tourbillon de l'intrigue, la folie de l'histoire.



Avec la maestria qui la caractérise, Lize Spit donne à voir l'irruption de la maladie mentale dans un couple, un foyer, un cercle d'ami.e.s, une vie.

L'autrice n'illustre pas. Elle donne à sentir:

le déni s'installer, le malaise suivre. Et puis la chute, inéluctable.

L'hospitalisation, la perte, et la lutte.

L'espoir renaît mais ont le sait,

la descente n'en sera que plus brutale.



Je ne suis pas là est un livre cru, fin, intelligent et sensible, qui interroge ce que la société a de plus tabou, de plus difficile à comprendre parfois.

C'est un formidable pavé que l'on dévore le coeur au bord des lèvres et l'esprit en ébullition.
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