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Citations de Louis-Ferdinand Céline (2891)


Pour la première fois un être humain s'intéressait à moi, du dedans si j'ose dire, à mon égoïsme, se mettait à ma place à moi et pas seulement me jugeait de la sienne, comme tous les autres.
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J'avais beau essayer de me perdre pour ne plus me retrouver devant ma vie, je la retrouvais partout simplement. Je revenais sur moi-même.
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Il faisait l’inventaire, le grand malheureux, dans sa conscience… S’ils avaient pas changé un peu les hommes, en mieux, pendant qu’il avait vécu lui, s’il avait pas été des fois injuste sans le vouloir envers eux… Mais il n’y avait que moi, bien moi, moi tout seul, à côté de lui, un Ferdinand bien véritable auquel il manquait ce qui ferait un homme plus grand que sa simple vie, l’amour de la vie des autres. De ça, j’en avais pas, ou vraiment si peu que c’était pas la peine de le montrer. J’étais pas grand comme la mort moi. J’étais bien plus petit. J’avais pas la grande idée humaine moi.
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"Vous êtes qu'une vieille noix, que je lui ai dit ... Vous êtes encore plus con que la mère Henrouille! ... Si vous aviez connu un peu plus de gens et des pays comme j'en ai connu moi, vous iriez pas si vite à donner des conseils à tout le monde et c'est toujours pas en ramassant vos bouts de suif dans le coin de votre dégueulasse d'église que vous l'apprendrez jamais la vie! Sortez donc un peu aussi vous, ça vous fera du bien ! Allez donc vous promener un peu vieille ordure ! Ça vous rafraîchira ! Vous aurez moins de temps pour faire des prières, vous sentirez moins la vache ! "
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Il n'y a de terrible en nous et sur la terre et dans le ciel peut-être que ce qui n'a pas encore été dit. On ne sera tranquille que lorsque tout aura été dit, une bonne fois pour toutes, alors enfin on fera silence et on n'aura plus peur de se taire. Ça y sera.
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Dans les très vieilles chroniques on appelle les guerres autrement : voyages des peuples... terme encore parfaitement exact, ainsi prenons juin 40 peuple et les armées françaises ne firent qu'un voyage de Berg-op-Zoom aux Pyrénées... les lerrières bien en cacas, peuple et armées... aux Pyrénées se rejoignirent, tous!... Fritz et François!... ne se battirent, burent, firent sisite, s'endormirent... voyage terminé!...
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Allons Céline!... vos lecteurs ont un petit peu le droit que vous cessiez de faire le pitre...
vous aussi! vos histoires de Chinois à Brest peuvent amuser un moment.. pas plus! toutes vos Eglises, métigiseuses, antiblanches, hum! hum! facéties vraiment douteuses!... votre public veut autre chose!... vous ne le savez pas?...
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. Semmelweis est un génie bizarre. Il fait une découverte essentielle, l'asepsie, mais il veut l'imp0ser de façon maladroite.
Il a une intuition fulgurante, mais il est caracté- riel et brutal. Skoda savait manier les hommes, Semmelweis voulait les briser. On ne brise per- sonne. A Vienne, il braque ses supérieurs, surtout Klin, un imbécile, mais justennent, pour cette raison, «grand auxiliaire de la mort», «à jamais criminel ridicule devant la postérité».
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C’est cela l’exile, l’étranger, cette inexorable observation de l’existence telle qu’elle est vraiment pendant ces quelques heures lucides, exceptionnelles dans la trame du temps humain, où les habitudes du pays précédent vous abandonnent, sans que les autres, les nouvelles, vous aient encore suffisamment abruti.
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Les vivants qu’on égare dans les cryptes du temps dorment si bien avec les morts qu’une même ombre les confond déjà.
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La guerre en somme c'était tout ce qu'on ne comprenait pas. Ça ne pouvait pas continuer.

Il s'était donc passé dans ces gens-là quelque chose d'extraordinaire ? Que je ne ressentais, moi, pas du tout. J'avais pas dû m'en apercevoir...

Mes sentiments toujours n'avaient pas changé à leur égard. J'avais comme envie malgré tout d'essayer de comprendre leur brutalité, mais plus encore j'avais envie de m'en aller, énormément, absolument, tellement tout cela m'apparaissait soudain comme l'effet d'une formidable erreur.

« Dans une histoire pareille, il n'y a rien à faire, il n'y a qu'à foutre le camp », que je me disais, après tout...

Au-dessus de nos têtes, à deux millimètres, à un millimètre peut-être des tempes, venaient vibrer l'un derrière l'autre ces longs fils d'acier tentants que tracent les balles qui veulent vous tuer, dans l'air chaud d'été.

Jamais je ne m'étais senti aussi inutile parmi toutes ces balles et les lumières de ce soleil. Une immense, universelle moquerie.
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La peine en ce temps-là on en parlait pas. C'est en somme que beaucoup plus tard qu'on a commencé à se rendre compte que c'était chiant d'être travailleurs. On avait seulement des indices.
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Les Aztèques éventraient couramment, qu’on raconte, dans leurs temples du soleil, quatre-vingt mille croyants par semaine, les offrant ainsi au Dieu des nuages, afin qu’il leur envoie la pluie. C’est des choses qu’on a du mal à croire avant d’aller en guerre. Mais quand on y est, tout s’explique, et les Aztèques et leur mépris du corps d’autrui, c’est le même que devait avoir pour mes humbles tripes notre général Céladon des Entrayes, plus haut nommé, devenu par l’effet des avancements une sorte de dieu précis, lui aussi, une sorte de petit soleil atrocement exigeant.
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Destinée je l'ai jamais revue par le fait J'ai jamais même eu de ses nouvelles. C'est drôle, il y a des êtres comme ça ils sont chargés, ils arrivent de l'infini, viennent apporter devant vous leur grand barda de sentiments comme au marché. Ils se méfient pas , ils déballent n'importe comment leur marchandise. Ils savent pas comment présenter bien les choses. On n'a pas le temps de fouiller dans leurs affaires forcément , on passe, on se retourne pas, on est pressé soi-même. Ca doit leur faire du chagrin. Ils remballent peut-être ? Ils gaspillent ? On n'en sait rien du tout. Ils repartent peut-être jusqu'à ce qu'il leur en reste plus ? Et alors où qu'ils vont ? C'est énorme la vie quand même. On se perd partout.
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Mais à partir d’octobre ce fut bien fini ces petites accalmies, la grêle devint de plus en plus épaisse, plus dense, mieux truffée, farcie d’obus et de balles. Bientôt on serait en plein orage et ce qu’on cherchait à ne pas voir serait alors en plein devant soi et on ne pourrait plus voir qu’elle : sa propre mort.
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Le colonel n’avait jamais eu d’imagination lui. Tout son malheur à cet homme était venu de là, le nôtre sur tout. Étais-je donc le seul à avoir l’imagination de la mort dans ce régiment ? Je préférais la mienne de mort, tardive... Dans vingt ans... Trente ans... Peut-être davantage, à celle qu’on me voulait de suite, à bouffer de la boue des Flandres, à pleine bouche, plus que la bouche même, fendue jusqu’aux oreilles, par un éclat. On a bien le droit d’avoir une opinion sur sa propre mort.
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Etre seul, c'est s'entraîner à la mort.
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Louis Destouches est revenu du front mutilé dans sa chair et dans son esprit et, comme tous les anciens combattants de la Grande Guerre, imprégné de l’idée du « plus jamais ça » et de l’espérance qu’il s’agissait bien de la « der des der ». C’est pour tenter d’éviter le retour de semblables horreurs que Céline a écrit Voyage au bout de la nuit, mais ce ne sont malheureusement pas les écrivains, si talentueux soient-ils, qui changeront le monde.
.../...
Ça ne servait à rien de se révolter. C’est la première fois dans cette mélasse pleine d’obus qui passaient en sifflant que j’ai dormi, dans tout le bruit qu’on a voulu, sans tout à fait perdre conscience, c’est-à-dire dans l’horreur en somme. Sauf pendant les heures où on m’a opéré, j’ai plus jamais perdu tout à fait conscience. J’ai toujours dormi ainsi dans le bruit atroce depuis décembre 14. J’ai attrapé la guerre dans ma tête. Elle est enfermée dans ma tête.
.../...
C’est des fatigues qui n’ont pas de nom, celles qu’on tient de l’angoisse. On sait bien ce qu’il faudrait faire dormir pour redevenir un homme comme les autres. On est trop fatigué aussi pour avoir l’élan de se tuer. Tout est fatigue.
.../...
J’aurais pu refuser. J’ai pas refusé. Top, que j’ai dit, le vent souffle Ferdinand, pare ta galère, laisse les cons dans la merde, laisse-toi pousser, croye plus à rien. T’es cassé plus qu’aux deux tiers mais avec le bout qui reste tu vas encore bien te marrer, laisse-toi souffler debout par l’aquilon favorable. Dors ou dors pas, titube, trombone, chancelle, dégueule, écume, pustule, fébrile, écrase, trahis, ne te gêne guère, c’est une question de vent qui souffle, tu ne seras jamais aussi atroce et déconneur que le monde entier. Avance, c’est tout ce qu’on te demande, t’as la médaille, t’es beau. Dans la bataille des cons de la gueule t’es enfin en train de gagner très haut, t’as ta fanfare particulière dans la tête, t’as la gangrène qu’à moitié, t’es pourri c’est entendu, mais t’as vu les champs de bataille où qu’on décore pas la charogne et toi t’es décoré, ne l’oublie pas ou t’es que l’ingrat, le vomi déconfit, la raclure de cul baveux, tu vaux plus le papier qu’on te torche.
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Louis-Ferdinand Céline
Le bonheur c'est
d' échapoer au pire.
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Invoquer sa postérité, c'est faire un discours aux asticots.
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