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Citations de Louis Lachenal (16)


Cette marche au sommet n'était pas une affaire de prestige national. C'était une affaire de cordée.
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Enfin nous y sommes. Une arête de neige ourlée de trois corniches avec trois sommets, l’un plus haut que les autres. C’est le sommet de l’Annapurna.
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Louis Lachenal
Si je devais y laisser mes pieds, l'Annapurna, je m'en moquais. Je ne devais pas mes pieds à la jeunesse française.
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L'alpiniste peut éprouver le sentiment d'être un surhomme lorsqu'il se promène à grande allure sur des parois verticales, descend des couloirs vertigineux en courant, des faces Nord en glissant. C'est déjà une ivresse. Lachenal ne s'arrêtait pas à ces demi-satisfactions. Il voulait dépasser ce qui est normal, ce qui est logique, ce qui est possible. Il était la proie d'une obsession : prouver que les lois naturelles n'existent que dans la mesure où on les accepte.
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À travers le Congo, nous rencontrons successivement les plus petits hommes de la terre, les Pygmées, dont les colosses atteignent un mètre trente et qui dansent bien curieusement et les plus grands hommes qui soient, les Watuzzi dont le chef mesure deux mètres dix et saute deux mètres trente en hauteur.
Nous nous sentons horriblement moyens !
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[Portrait de Jean-Claude Lachenal, fils de Louis, enfant terrible]
Il s'échappe sans cesse, manque se tuer vingt fois le jour, entretient un fracas perpétuel et manifeste une vitalité citée en exemple dans la vallée entière. Ses parents en viennent à l'attacher comme un petit animal possédé. Louis prélève sur son matériel de montage un piton à rocher, le fiche dans le mur extérieur de la maison, dans un arbre ou un piquet, y fixe une corde, confectionne un nœud de chaise qu'il dispose solidement autour des reins de son digne fils. Parfois Adèle le promène mais toujours ligoté au bout d'une laisse. Ces moyens extrêmes ne manquent pas de scandaliser les vieilles gens du village, mais les camarades, Terray en particulier, s'en amusent et se réjouissent de pouvoir prendre le chemin de la maison Lachenal sans appréhension.
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Ils s'apprêtent à remonter la mince arrête lorsque, brutalement, une obscurité totale s'établit. C'est donc sur la neige qu'ils passeront la nuit. Cela ne les réjouit guère. Ils savent le prix d'un bivouac sur la neige à près de 4 000 mètres d'altitude. Désespérés par l'idée d'être de nouvelles victimes du froid en montagne, ils creusent la glace comme ils peuvent et parviennent à desceller une pierre de quarante centimètres sur trente qu'ils disposent à grand-peine contre un petit piton rocheux émergeant de la neige. Ils enfilent leur veste en duvet, leur cagoule imperméable, recouvrent les chaussures d'une paire de chaussettes et enfouissent leurs pieds dans les sacs. Ils s'installent avec précaution sur leur siège minuscule lorsqu'un violent orage éclate. D'énormes grêlons manquent les assommer et ils cherchent en vain à se protéger la tête. Le calibre diminue bientôt, mais la grêle tombe sans répit, crépitant sur les rochers alentours et coulant en avalanche dans le couloir. Des pierres de toute taille, entraînées par cette masse, commencent à le sillonner et leur sifflement, le fracas qu'elles produisent en éclatant sur le rocher, se mêlent au tonnerre qui se déchaine. Désemparés par cet effrayant concert, les deux hommes, serrés l'un contre l'autre, immobiles, assourdis, attendent l'éclat de pierre qui les blessera ou le bloc qui, par ricochet, viendra les tuer et les précipiter dans le vide.
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Pour en finir avec l'Annapurna, Lachenal écrit quelques pages de «Commentaires». C'est un condensé de sa conception de l'alpinisme: «Nous étions tous éprouvés par l'altitude, c'était normal. Herzog le note pour lui-même. Plus encore, il était illuminé. Marchant vers le sommet, il avait l'impression de remplir une mission, et je veux bien croire qu'il pensait à sainte Thérèse d'Avila au sommet. Moi, je voulais avant tout redescendre, et c'est justement pourquoi je crois avoir conservé la tête sur les épaules. (...) Je savais que mes pieds gelaient, que le sommet allait me les coûter. Pour moi cette course était une course comme les autres, plus haute que dans les Alpes, mais sans rien de plus. (...) Pour moi, je voulais donc redescendre. J'ai posé à Maurice la question de savoir ce qu'il ferait dans ce cas. Il m'a dit qu'il continuerait. Je n'avais pas à juger de ses raisons; l'alpinisme est une chose trop personnelle. Mais j'estimais que, s'il continuait seul, il ne reviendrait pas. C'est pour lui et pour lui seul que je n'ai pas fait demi-tour. Cette marche au sommet n'était pas une affaire de prestige national. C'était une affaire de cordée.»
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Le gouvernement de Berne interdit en 1937 l'ascension de l'Eigerwand. Cela commençait à nuire au tourisme, ces drames inutiles. Seuls, quelques névrosés suivaient à la lorgnette depuis l'hôtellerie, au pied de la paroi, les péripéties des tentatives toujours tragiques.
En 1938, enfin, tout surpris d'être en vie, les Austro-Allemands Heckmair, Voerg, Harrer, Kasparek parviennent au sommet après une incroyable odyssée de trois jours dans la face. Adolph Hitler, étonné lui-même par un tel fait d'armes, organise une cérémonie en leur honneur et décore Heckmair. Mussolini, quelques jours plus tard, décore Cassin, le vainqueur de la Walker.
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Je souffre, c’est quelque chose d’horrible. Mais après tout, tant mieux. Le souvenir n’est-il pas proportionnel à la souffrance ?
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Si je devais y laisser mes pieds, l'Annapurna, je m'en moquais. Je ne devais pas mes pieds à la jeunesse française.
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... entre les gares, je défais les pansements. Aux arrêts, car le train tangue beaucoup, Oudot s'empare de ses ciseaux et de ses pinces. Ainsi pour moi, à la gare avant Gorakpur, deux de mes orteils tombent au pied droit ; à l'arrêt de Gorakpur, trois au pied gauche. [...] C'est alors qu'il est en train de me couper un doigt de pied dans la viande toute vivante et que je retire mon pied qu'il me demande "d'être complaisant". je me le rappellerai toujours. Je termine mes pansements et Lionel m'emporte sur son dos. Je souffre, c'est quelque chose d'horrible. Mais après tout, tant mieux. Le souvenir n'est-il pas proportionnel à la souffrance?
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Médusé, Terray lui place son index sous le nez.
-vois-tu ceci? lui dit-il d'un ton pénétré. Regarde bien. Il ne bouge plus. Je suis un infirme.
-Bien, bien, Lionel. je conçois que tu sois ennuyé. Mais ça ne te tente pas d'être le premier infirme qui réussisse l'Eiger?
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[...] Depuis le début de notre course, nous n'avons eu aucune hésitation sur l'itinéraire à suivre ; maintenant celui-ci est plus incertain. Un système de vires très exposées s'offre à notre droite. Terray voudrait s'y engager. de mon côté, j'estime que ce n'est pas la voie et qu'il faut chercher dans l'axe du couloir qui prolonge la rampe. Je suis de nouveau en tête. Tiens, un piton ! ceci me donne momentanément et malheureusement raison et nous encourage à continuer. Trois longueurs de corde sont filées rive gauche du couloir dans une paroi en très mauvais rocher. Lionel a repris la tête. Il s'épuise en efforts surhumains et n'a pas très envie de continuer, le passage qu'il préconisait lui paraissant plus logique. Je m'obstine. Là, juste au-dessus, il doit y avoir une zone de vires faciles. J'essaie. Impossible. C'est la fin de la journée, les bras ne rendent plus, les crampes commencent à se faire sentir. [...]. Les nuages de tout à l'heure que nous interprétions comme les habituelles brumes de l'après-midi ne se dissipent pas. Au loin l'orage gronde. A l'Ouest, le ciel s'empourpre. A chaque décharge électrique, d'immenses éclairs scient les nuages. [...]
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Il y a bientôt deux mois que nous avons quitté la France. Il y a pour moi plus de deux mois que j'ai quitté mes enfants, c'est très long. Aujourd'hui, Lionel et deux sherpas doivent monter du matériel au camp II et, peut-être demain, continuer en direction du camp III. La victoire semble acquise. J'y vois personnellement trois obstacles principaux : le soleil qui nous brûle, la neige poudreuse dans laquelle nous nous épuisons, le mauvais temps avec chute de neige qui vient régulièrement tous les jours entre midi et 2 heures.
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J'aperçois le camp II, auquel je fais des signaux et des appels. Momo, qui est resté dans la crevasse le dernier, sort presque complètement tiré par Lionel. Il a enfin trouvé mes chaussures. Nous fendons mes souliers au couteau pour pouvoir les enfiler. Tout à coup, nous entendons des cris assez près de nous. Au début, nous n'en croyons pas nos oreilles. Les cris se font de plus en plus nets, et soudain apparaît Schatz qui vient du camp IV, qui est à 200 mètres de nous. Sans plus attendre, laissant nos affaires, nous commençons la descente. En passant près de la tente du camp IV, Lionel s'y arrête pour s'y reposer un moment.
(...)
Sur le cul, nous déclenchons une énorme avalanche qui va recouvrir complètement les quatre tentes du camp IV inférieur avec les quatre sherpas. Nous y arrivons. Ils s'occupent à dégager les tentes, dont une a été emportée.
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