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Citations de Louise L. Lambrichs (25)


Chacun porte sa mère en soi. Qu’elle soit morte ou qu’elle ait fui, elle pèse toujours, fût-ce de son absence.
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Eh bien, pour la plupart des gens de ma génération, Handke est un écrivain de talent. ils ont aimé ce qu'il écrivait il y a vingt ans ou trente ans et quand il s'est engagé, ils sont considéré qu'il avait... disjoncté, comme on dit aujourd'hui. Or, moi, je prétends qu'au fondement son œuvre comme de son engament, c'est la même logique qui fonctionne. Il s'agit bien de la même personne, non ? Donc, ce qui parle, ce qui écrit et ce qui agit chez lui procède de la même question, comme chez n'importe qui. Je pars de deux postulats : primo, qu'il est comme tout un chacun déterminé par son histoire; secundo, que ce qu'il écrit, sous la forme où il l'écrit, est absolument nécessaire, même si l'origine de cette nécessité lui échappe en partie.
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J'essaie de comprendre ce qui pousse Handke. Parce qu'il me met très en colère. Extrêmement en colère, même. Il me met tellement en colère que je relis quasiment toute son oeuvre.
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Vukovar ? Oui, en avril 1996 j'y étais. Ou plutôt dans le champ de pierres qui portait ce nom avant que les milices serbes d'Arkan, soutenues par Milosevic, ne la rebaptisent BYKOVAP. Mais je n'ai pas vu Vukovar. Je ne verrai jamais Vukovar. J'ai vu ses ruines et je mourrai avec ce souvenir. Le souvenir aussi, de notre lâcheté.
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J’ai retrouvé dans la banlieue de Bruxelles cette petite place plantée de tilleuls autour de laquelle les maisons basses aux toits d’ardoise, aux façades de brique rouge, ressemblent à des ouvriers rougeauds coiffés de bérets venus partager un repas dominical.
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Avec l’âge, j’étais devenue fière, le monde dans lequel nous vivions l’exigeait, les tendres ne survivent guère ou alors, barricadés.
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Nous devrions nous méfier des peuples martyrs et surtout nous garder d'en fabriquer, ils ne servent que d'alibis à la haine et alimentent le cercle vicieux de l'histoire en permettant aux vivants de rejeter la responsabilité de leurs crimes sur les ancêtres de leurs ennemis.
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Je singe mon enthousiasme et ma joie d'autrefois, la vie sociale l'exige, et je passe aux yeux des autres pour quelqu'un d'heureux. Rien de plus facile, d'ailleurs : les yeux des autres ne voient que ce qui les arrange.
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Comment va-t-on mourir?
Je ne parle pas bien sûr de cette question abstraite qui vous traverse parfois, comme un vain questionnement du destin, mais de cette question terriblement concrète, à laquelle à un moment ou à un autre il faut bien faire face si l'on veut rester humain : va-t-on décider du moment ou bien laisser faire? va-t-on prendre les devants ou la laisser venir? admettre que son heure sera la tienne?

Je sais qu'il n'existe pas de réponse absolue, que chacun a soi-même à inventer la sienne, et que chaque réponse est à respecter.
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Les livres nous apprennent ce que l'on ignore encore un peu, mais que l'on sait assez pour être capable de l'entendre. La vie achève l'apprentissage. Ceux qui lisent ont ce privilège de vivre deux fois : d'abord par la lecture, puis par l'expérience directe. Qui ne lit pas ignore ce qui l'attend, et quand ça lui arrive, il n'a pas le temps de le comprendre.
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Pour tout dire et sans me l’avouer encore, j’erre déjà dans cette sorte de flou mental qui ne me quittera plus, dont j’ai depuis tout tenté (mais en vain) pour m’extraire, et dont j’espère alors, à tort sans doute, que Madeleine pourra me tirer ; un flou mental qui pourrait se définir comme l’incapacité croissante et semble-t-il définitive, d’instaurer dans ma vie quelque équilibre que ce soit, de mettre de l’ordre non seulement dans ce qu’elle fut et par conséquent dans ce qu’elle pourrait être, mais aussi dans ce qui y a présidé
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Jamais l’idée d’un avenir possible, quel qu’il soit, ne m’a paru plus dérisoire
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Comme Gilberte se dirige vers l’escalier de pierre je la regarde s’éloigner, l’écho de son aveu me revient, et sa justification, « une vie qui n’avait pas de sens ». Peut-on jamais décider à la place d’autrui ? Qui sait si pour cet enfant, la vie n’avait pas de sens ? Qui sait si les visites régulière de sa mère ne lui donnaient pas tout son sens, et suffisamment pour désirer prolonger quelque temps encore son séjour parmi nous, fût-ce de façon différente ? Quel sens ma vie à moi a-t-elle aux yeux des autres, et ce sens-là, s’il existe, compte-t-il pour moi ?
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On ne cherche pas le bonheur : on le trouve.
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Il faut pour s’aventurer sans peur dans la nuit n’avoir jamais connu ces frayeurs nocturnes qui, donnant à chaque ombre figure vivante et inhumaine, vous rendent sensible chaque millimètre carré de peau et transforment le corps en une immense caisse de résonances où le cœur semble avoir chassé tous les autres organes pour battre plus à son aise et s’enivrer jusqu’à l’épuisement de son propre écho ; il faut, pour aimer l’obscurité et contempler paisiblement le ciel étoilé, n’avoir jamais pensé, enfant, que d’un arbre aux formes sinistres, d’un massif d’épineux ou simplement de la nuit pouvait surgir la mort en armes. Je continue pour ma part de penser que le souvenir de ces frayeurs tôt éprouvées reste gravé non pas dans quelque mémoire psychique impalpable mais bel et bien dans le corps, dans certaines cellules qui, à l’instar de celles qui tôt dans une enfance trop nourries forment le lit de cette graisse indésirable qu’on appelle cellulite, se développent une fois pour toutes à la faveur de ces terreurs prématurées si bien qu’elles reprennent, si j’ose dire, du poil de la bête dès que se présente la moindre occasion extérieure, autrement dit dès que l’on se trouve à nouveau cerné de ténèbres et de solitude.

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Au cours du repas une douce euphorie s'empare de notre assemblée, à intervalles réguliers mon regard rencontre celui de Marie, assise en face de moi, chaque échange m'apparaît comme un point de tricot tissant entre nous une complicité nouvelle et bientôt plus rien ne compte pour moi que ce regard qui aspire le mien, très vite je comprends qu'il en va de même pour elle et si nous écoutons les conversations qui roulent bon train, si nos corps vont jusqu'à mimer l'attention voire l'intérêt pour les propos échangés, j'ai la certitude qu'il s'agit là d'un jeu destiné à masquer notre désir, à l'attiser peut-être, en attendant de le mettre à l'épreuve.
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J'aime en Marie cette capacité d'accueillir les autres tels qu'ils sont, sans jamais leur demander d'être conformes à l'idée qu'elle se fait d'eux, autrefois déjà j'avais décelé en elle cette qualité rare. "Pourquoi veux-tu que j'aie une idée des autres ? disait-elle. Ce qui compte, c'est l'idée qu'ils se font d'eux-mêmes. Et c'est cette idée-là que je cherche à saisir, à comprendre. Mes idées sur les autres ne m'intéressent pas. Ce sont des parasites".
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Quel amour impossible, quel deuil brutal, quelle fatale désillusion a brisé cet être que j'aimais et que je ne connais plus? Car je l'avais aimée, oui, à ma façon, comme on aime à vingt ans, de cet amour qui se confond avec la joie de vivre et l'enthousiasme de la découverte. J'avais aimé son rire, son pas léger, son franc parler et ses fausses coquetteries, j'avais aimé l'éclat de ses yeux avides quand elle évoquait ses projets d'avenir, sa façon gourmande de se lécher les lèvres, en bateau, murmurant dans un sourire "hmm, c'est salé !" tout en s'essuyant d'un revers de main les embruns qui éclaboussaient son visage, j'avais aimé aussi qu'elle m'échappe, avec cette assurance qu'ont parfois les filles de cet âge, me taquinant d'un : "Mais non voyons, tu es trop jeune !" qui rassurait mon indécision. Pourquoi, ensuite, nous étions-nous perdus de vue? Ma lâcheté sans doute. Mon incorruptible lâcheté.
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J'ai mon passé devant moi comme d'autres ont leur avenir derrière eux.
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Il me demandait en réalité d'accomplir le même chemin que lui...
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