AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Lucie Baratte (36)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Le chien noir

Ce livre nous plonge dans un conte oppressant et très dark. J'ai beaucoup aimé retrouver cette natation typique du conte et me laisser bercer par la magie impossible et improbable qui se trouve à chaque page.

La lecture est fluide et efficace. L'autrice nous plonge facilement dans son monde et l'oppression de celui-ci se fait parfaitement ressentir. Comme beaucoup de conte, j'ai trouvé le dénouement un peu trop simple.
Commenter  J’apprécie          00
Le chien noir

Grande amatrice de contes, j'ai beaucoup apprécié cette réécriture de Barbe Bleue.

L'écriture est fluide et très agréable à lire. J'ai beaucoup aimé les nombreux clins d'oeil aux contes traditionnels qui ponctuent le récit (en particulier au début de chaque chapitre). Lucie Baratte respecte tous les codes des contes de fées, les détourne et les adapte à son récit. C'est vraiment intéressant.

Au fil des pages, l'autrice nous invite à partager les pensées, les rêves, les envies, les désillusions, les peurs et les espoirs de son héroïne. Elle nous propose donc un récit intimiste et émouvant.

J'ai passé un moment très agréable en compagnie de ces rois, reines et autres animaux fantastiques.

Une belle lecture.
Commenter  J’apprécie          10
Le chien noir

C’est un conte à ne pas mettre entre toutes les mains, car on y lit des viols conjugaux et de la zoophilie, ainsi que tout un tas d’horreurs innommables.

Je trouve le personnage d’Eugénie très passif et de fait pas très attachant. A la fin, bien sûr, elle aura un sursaut, car il faut qu’elle se libère par elle-même, mais, de fait, ça fait surfait, peu crédible.

Le « personnage » du chien noir Chasseur crée une présence mystérieuse et intéressante.

Barbiche est parfaitement ignoble et en même temps tellement caricatural que, là encore, je n’ai pas réussi à éprouver un sentiment, en l’occurrence de la détestation ou de la haine vu le bonhomme.

Je reconnais que l’autrice a su créer une ambiance sombre et des descriptions qui marient toutes les nuances de noir.

Au final, je n’ai pas été convaincue par ce récit.
Commenter  J’apprécie          50
Le chien noir

Premier roman français pour les éditions du Typhon qui flirtent généralement avec de vieux anglo-saxons, et qui toujours font mouche. Avec leur collection Les Hallucinés, nous sommes davantage à la lisière du conte, de la poésie noire, langoureuse, inquiétante, magnifique. Ici Lucie Baratte nous invite à entrer dans l’univers d’un Barbe bleue revisité, mêlant essences classiques et contemporaines, finesse littéraire, angoisse macabre oppressante et obsessionnelles.



Il était une fois une jeune fille donc, à la tache sombre sur le visage, fille du roi cruel enfermée dans sa tour et ne trouvant l’échappatoire qu’en se mariant à l’énigmatique Barbiche. L’homme a des manières prévenantes et déroutantes. Il dévoile aussi rapidement des goûts et moeurs pour le moins putrides, dans ce château sombre et intimidant. Reste ce « chasseur », avec lequel elle tisse une histoire épaisse, frémissante, qui pour ma part laissée impatiente, avide, et bluffée.



Le chien noir s’impose sans trembler dans la veine de la littérature gothique, enveloppante et délicieusement flippante, porté par une écriture minutieuse et léchée. Un conte noir, qui puise à la fois ses richesses dans les traditions passées tout en raisonnant de façon sidérante avec le monde d’aujourd’hui. La force du genre de fait, de dire, par détournements. On avance silencieusement, presque en apnée dans les pas de cette jeune fille avec qui l’on progresse au fil des pages, où la menace guette, fine et tranchante.



Laissez-vous porter par cette sombre histoire, qui se savoure d’une traite, et vous tient au corps longtemps.
Lien : http://casentlebook.fr/le-ch..
Commenter  J’apprécie          30
Le chien noir

Annoncé comme une relecture de Barbe Bleue aux accents féministes, ce récit nous entraîne dans les noirceurs de l'âme. C'est une plongée en plein cœur du malaise, mais dont on attend avec impatience le chapitre suivant qui comment toujours par "il était une fois".



Coeurs sensibles vous allez souffrir mais quelle magnifique lecture pour halloween .



Je tiens à insister sur la qualité du livre, sa couverture, son papier, ses rabats... c'est un bien bel objet qui nous plonge dans la lecture. Une pépite à découvrir pour tous les fans de ce genre.
Lien : https://www.instagram.com/p/..
Commenter  J’apprécie          50
Le chien noir

« Il était une fois un conte né des profondeurs caverneuses de l'humanité… A travers le labyrinthe du temps, une formule enchantée, plus légère qu'un flocon de poussière, se frayait un chemin jusqu'à l'oreille » du lecteur.

L'incipit donne le ton. Une écriture élégante, sombre et cruelle.



*

Il était une fois un père violent, dominateur et insensible qui veut se débarrasser de sa fille en la mariant de force.

Il était une fois Eugénie, une princesse belle comme le jour, généreuse mais tellement naïve.

Il était une fois un roi fortuné nommé Barbiche qui demande la jeune femme en mariage, un gentilhomme charmeur, aux manières raffinées, mais les apparences sont bien trompeuses.

Il était une fois un jeune chien noir, blessé et tout crotté, au beau pelage bouclé, ramassé au bord du chemin qui mène notre délicate héroïne vers sa nouvelle demeure et son destin.

Il était une fois un château lugubre, maléfique et labyrinthique, de style néogothique construit en granit noir, se dressant sur une île isolée battue par des flots agités.

Il était une fois une petite clé faite d'or ouvrant une pièce mystérieuse et interdite. Notre princesse malade d'ennui va-t-elle succomber à la curiosité et braver l'interdit ? Ne dit-on pas que la curiosité est un très vilain défaut ?



*

Mais vous l'aurez bien compris, ce roman est une jolie réécriture du célèbre conte de « Barbe Bleue », écrit en 1697 par Charles Perrault qui s'est inspiré d'un personnage non moins connu : le roi d'Angleterre Henri VIII. Marié six fois, le souverain britannique a fait décapiter deux de ses épouses !

Je vous laisse le plaisir de découvrir la suite imaginée par l'auteure, différente de la version originale du conte.



*

Mais attention, ce conte-ci ne s'adresse pas à un jeune public, certains passages pourraient heurter leur sensibilité, avec en particulier, des scènes de viol, de meurtres et de tortures. Mais il n'y a aucun voyeurisme dans l'écriture de l'auteure qui ne s'attache pas à dépeindre les scènes avec des détails sordides ou scabreux, ce que j'ai apprécié, je ne vous le cache pas.



*

De nombreux clins d'oeil aux contes de notre enfance, la Belle et la Bête notamment, mais aussi Cendrillon, l'oiseau Bleu, Peau d'Âne, Blanche-Neige jalonnent cette histoire. le roman s'ancre ainsi dans le passé, mais aussi dans le présent (références au jeu Monopoly, à la chanteuse Kate Bush, ou à la crème Coldcream, le thé tchaï) pour nous rappeler que les contes traversent le Temps.



*

Premier roman de Lucie Baratte, l'auteure rend hommage à la conteuse Mme d'Aulnoy (1651-1705), auteure de « La Belle et la Bête » ou de « La chatte Blanche », et à Angela Carter (1940-1992), auteure de « la compagnie des loups » de magnifique façon.



Elle nous plonge dans une abime de noirceur avec ce conte gothique qui met en scène une jeune femme innocente et pure qui, voulant échapper à la domination d'un père cruel, se jette dans les bras d'un homme dominateur, malsain et meurtrier. Un roman très féministe pour un sujet très actuel.

Cette réécriture est suivie d'une postface très intéressante d'Elisabeth Lemirre, spécialiste du conte littéraire français, qui analyse pour nous « le chien noir » et nous donne toutes les clés pour comprendre ce genre littéraire.



*

Une belle surprise, une réécriture originale, un roman envoutant qui donne aussi quelques frissons, un genre littéraire que l'on a perdu l'habitude de lire et qui mérite une percée dans le monde littéraire. Une jeune auteure talentueuse à suivre.
Commenter  J’apprécie          240
Le chien noir

Les contes pour enfants étaient là pour les éduquer. A travers des histoires, des messages étaient passés. Parfois, ces histoires étaient cruelles mais comme ce n'étaient que des histoires, cela pouvait être entendu et accepté. Mais les histoires ne sont pas toujours juste des histoires.



Eugénie, belle princesse née avec une tâche sur le visage, est la fille du roi Cruel. Seul la richesse, les batailles et la peur qu'il inspire ont d'importance pour lui. Quand le roi Barbiche se présente à son château pour demander la main de sa fille en échange d'une fortune colossale, le roi Cruel n'hésite pas un seul instant. Ainsi, si la vie d'Eugénie n'était déjà pas tendre, elle sombrera cette fois dans la noirceur. Le château, la forêt, le personnel et les amis de Barbiche sont tous à son image. Mais en arrivant, Eugénie trouvera malgré tout un chien noir, mal en point, qu'elle soignera et adoptera. Elle l'appellera Chasseur. La nouvelle reine tiendra-t-elle le coup?



Il semblerait que ce soit une réécriture de Barbe bleu. Je fais confiance, car je ne l'ai jamais lu. Ici, je vois une princesse qui s'oppose à son père dès qu'elle le peut sans pour autant dépasser une limite. Malheureusement pour elle, à son époque, une époque qui a bien existé, elle doit être sous la tutelle d'un homme. De fille, elle passe à épouse forcée. Il est évident qu'elle n'a pas choisi ce mari. A travers ce conte, c'est l'histoire de milliers de femmes qui est retranscrit. Ne pensez pas qu'il s'agit d'une histoire révolue, là pour un devoir de mémoire. C'est une histoire encore d'actualité. Trop. Beaucoup trop.



Sous une plume douce et acérée à la fois, qui reprend les codes des contes d'antan, Lucie Baratte raconte sans fioriture l'histoire d'Eugénie, mais elle pourrait être n'importe qui d'autre.



Certain(e)s pourraient reconnaitre leur grand-mère, leur mère, une soeur, une amie, une voisine, une femme croisée par hasard dans la rue, en cette reine. Enfin, je vous invite à la prudence, car des passages de violences physique et psychologique sont présentes. La beauté n'a jamais empêché la cruauté après tout.



Acheté après un @vleel_ , il se trouve que ce roman a été pré-sélectionné par @leplib2021. Découvrez-le.
Lien : https://www.instagram.com/p/..
Commenter  J’apprécie          20
Le chien noir

Roi Barbiche (ou Barbe-bleue), dans son château lugubre, aux pièces froides et murs suintants, mène son épouse, choisie discrète et fragile, qualifiée de sotte et trouillarde avec laquelle il joue. Apeure. Contrôle. Maltraite et mate. Voici le conte. Que de noir, comme le chien aux pieds d’Eugénie, aussi sombre que l’ébène, doux et violent, dans ses bras, son ombre, ses pas.

Si le château est obscur, les âmes le sont davantage.

Ce court roman – conte gothique aux pages redoutables, histoire universelle de la violence faite aux femmes, ne peut laisser indemne. Le noir est noir, empli de haine, de corps disloqués, de cauchemars, de sévices, jusqu’à l’écœurement. On abuse. On écrase. Et nous, lecteurs, frissonnons, voyeurs de l’abomination, impuissants dans nos fauteuils, de ce qui se passe parfois juste à côté.

L’écrit percute sur l’air de rien d’un conte connu et reconnu, aménagé pour l’heur, juste pour (re)dire, avec ses phrases de ton classique, ses mots chantants, l’inacceptable.

Une belle découverte.


Lien : https://aufildeslivresbloget..
Commenter  J’apprécie          110
Le chien noir

Mais parce que les princesses d’aujourd’hui ont beaucoup appris de leurs aînées, notre héroïne ne restera pas passive face à son destin !
Lien : https://actualitte.com/artic..
Commenter  J’apprécie          20
Le chien noir

Ouvrir ce livre à l'instar d'un cadeau rare. Etonnant, passionnant, il bouscule les diktats littéraires. Accorde une chance à un genre, l'Imaginaire et le Fantastique. Original et précieux tant sa beauté gonfle les lignes dans le sombre d'un antre hors de l'espace et du temps. « Le chien noir » est captivant. Les pages tournent à allure folle. On veut savoir, de suite, vite, dans cette impatience enthousiaste ce qui advient de l'intrigue. On traverse cette haute littérature dans un labyrinthe où le charme se situe dans la magistrale écriture de Lucie Baratte. Malgré les courants d'air glacé cette impression majeure d'être au coeur d'un conte qui casse les codes. Une plongée dans l'ancestral d'un gothique confirmé. « Il était une fois un conte obscurci, englouti par un océan de ténèbres qui gisait tout au fond du foyer des histoires, étouffé en secret sous le gris de la cendre. » Le style doux, ciselé, aérien chuchote cette histoire qui tel le fil d'Ariane emmène le lecteur bien au-delà de la visibilité. Ce conte de choralité vêtue est un aimant. On écoute Lucie Baratte. Et là, la nuit surpasse le jour. Mais on est bien. « Eugénie » est une jeune princesse vivant dans un château avec son père « Cruel ». Un homme vil, autoritaire qui emblématise certaines têtes connues. Il broie ses sujets à l'instar d'un rideau baissé à la vue de la liberté pour « Eugénie ». Jeune fille aimant un Page et dont « Cruel » le fera décapiter. (Suivez mon regard). N'ayez pas de crainte. Cette litanie est d'une couleur qui enrobe et apaise. Les sons de l'histoire sont de loin les plus belles attentes. La lecture est envoûtante. Que va-t-il se passer dans cette traversée du miroir ? « Eugénie » va être soumise à un homme. Pas n'importe lequel. Se marier de force avec « lui » « le roi Barbiche ». Nous sommes nos choix. Pas elle. Et pourtant, « Eugénie » cherche à percer les mystères sombres de sa vie. « Ecoutez moi attentivement, vous n'avez rien à craindre… Voyez-vous, en dépit de mon apparence de robuste quadragénaire, j'aurai bientôt mille ans d'âge… » Cette voix qui attire « Eugénie », lui annonce les prémices d'une vie douce. Est-elle sincère ? Le conte ouvre ses tiroirs. Ses passages secrets dans un tunnel où chaque pas prononcé signe l'histoire des fables insistantes. Il y a la teneur de « Edgar Allan Poe » et « Ses histoires extraordinaires ». L'emblème tenace des contes tels que « Peau d'Ane » « Barbe-Bleue ». Le rôle puissant d'une trame renommée dès sa première annonce car unique. Ici, règne le majeur. La glaise des légendes et bien au-delà des évènements, « Le chien noir » fait une entrée fracassante et parabolique. Il est là. Chien recueilli par « Eugénie » en route pour un voyage sans retour avec « le roi Barbiche » vers une île perdue à mille-mille dans les ténèbres des angoisses immortelles. On aime la subtilité de Lucie Baratte, ses signaux, ce qui renvoie à notre contemporanéité en filigrane. « Danses endiablées jusqu'au bout de la nuit, valse, twist, cha-cha-cha et fox-trot, jeux de société pour tous les goûts, du bridge au Monopoly en passant par le tric-trac et le nain-jaune. » Ce chien noir adopté par « Eugénie » qui est-il ? Lisez, je ne vous dirai rien. Juste ce relationnel entre « Eugénie » et lui. Cette osmose qui détourne le conventionnel. La ligne jaune n'est jamais franchie. La pudeur gracieuse de l'écriture remporte la palme d'un conte pour grandes personnes mais que les enfants adoreraient « Que vais-je faire toute seule sur une île déserte ? » « Eugénie » va franchir les frontières des interdits. « Le roi Barbiche » est parti pour un an. Lui laissant en main, ce qui est scellé et dont elle ne peut percer le secret. le Fantastique rentre en scène dans un jeu de lumières. le Sésame parabolique des mystères engloutis dans les souterrains. Et là, les amis ; « Le chien noir » est puissance, métaphore, magie d'outre-tombe. La dualité est actée. « On y entendait des cognements, et les flûtes des cavernes, des sonates de Chopin et la pop mélodique de Kate Bush… » « Le chien noir » oeuvre dans la grotte abyssale. Les tiroirs se referment. Le conte s'achève. Rien ne sera plus comme avant la première majuscule de ce temps qui accroche les histoires aux murailles d'éternité. Envoûtée, bousculée, étonnamment enrichie par cette matrice littéraire hors norme, je referme « Le chien noir » et je sais que ce conte est déjà culte. A noter : Une postface par Elisabeth Lemirre spécialiste du conte littéraire. Perfectionniste, en conférence d'une conclusion à ce merveilleux déployé, dévoile que Pascal Quignard notait « Les contes forment un genre presque inhumain ». Elisabeth Lemirre ajoute : « Humanisant l'Homme qui l'écoute ou qui le lit. » Publié par les majeures Editions du Typhon.
Commenter  J’apprécie          60
Le chien noir

Prologue

Il était une fois un petit renard,

qui nous proposa un rencard,

un certain mercredi soir.

« Venez amis lecteurs, venez découvrir le chien noir. »

Parés de nos plus beaux habits,

nous découvrîmes alors l’auteure Lucie.

Devant tous ces yeux ébahis,

elle nous conta l’histoire d’Eugénie.

Et c’est ainsi que l’aventure commença,

entre le chien noir et les booksta.

Depuis nous n’avons plus qu’une envie,

C’est de vous la partager à vous aussi ....

.

.

Chapitre 1

Il était une fois dans un pays lointain une jeune princesse Eugénie. Son père, le Roi Cruel, un passionné de décrets, la maria de force au mystérieux roi Barbiche. Ce dernier l’emmena alors dans son château fort fort loin. Un long voyage durant lequel elle rencontra un animal blessé, un certain chien noir...

.

.

Quelle lecture! Un roman singulier qui sort du lot dans ces dernières parutions et nous replonge dans les histoires de notre enfance mais version adulte tout de même 😆!

Ici nous sommes à la frontière entre le conte et le roman gothique.

Conte car nous n’observons ni unité de temps ou de lieu et la réalité est exprimée par le biais du fantastique, du merveilleux. Sans oublier l’emploi à chaque chapitre du légendaire « il était une fois » .

Gothique, pour ce décor noir, lugubre et angoissant qu’est le château de Barbiche.

Barbiche, cet homme si charmant promettant à Eugénie amour et protection ... Trop beau pour être vrai? D’ailleurs, ce nom ne vous rappelle rien ? Un certain Barbe bleue peut-être ?!

.

.

Dans ce premier roman, Lucie Baratte s’empare donc du conte pour traiter de la violence ( physique,sexuelle...), de la colère, de l’émancipation, du féminisme mais également de l’horreur et de la noirceur du monde. « Noir c’est Noir »

Par ce récit l’auteure a voulu rendre hommage à deux conteuses qu’elle affectionne : la baronne d’Aulnoy et Angela Carter

.

.

Je serai certainement passée à côté sans cette rencontre pour le #VLEEL! Donc merci au 🦊. Et vous alors ? Il vous tente ?

.

.

P.S: En fin de lecture, un site web vous invitera à rentrer dans l’univers mystique du chien noir ...
Lien : https://www.instagram.com/p/..
Commenter  J’apprécie          30
Le chien noir

Il était une fois, un conte obscur mais non moins entêtant, tout de noir vêtu, cynique et captivant.



C'est l'histoire d'une princesse promise à un destin lugubre et inquiétant, qui rencontre « un jeune chien noir au beau pelage bouclé […] suintant le sang ».

C'est surtout le récit d'un mariage, conclu et consommé en deux temps trois mouvements : Eugénie est mariée à un homme venu d'ailleurs, plein de mystère et de danger.

Reine noire dans un château de granit aux murs magiques, où l'enchantement fait place à l'horreur, cette *Sweet Sixteen* est rapidement livrée à elle-même. Elle ne peut compter sur personne d'autre, hormis peut-être Chasseur, son doux compagnon, mais certainement pas son époux, le roi Barbiche – mi-Barbe Bleue, mi-Dracula. Car qui est obséquieux à souhait l'est nécessairement pour une raison. Plus le masque est poli, sous l'étendard de la séduction, et plus cruelle est la vérité, dans sa pâle nudité.

Il était donc une fois, une jeune reine (dé)laissée en son château, prenant peu à peu possession des lieux et fortifiant elle-même son esprit, en quête de liberté.



Lucie Baratte excelle dans l'art du conte. Elle manie le verbe haut & peint de sombres tableaux, d'une noirceur éclairée. Son récit est un pur délice, qui se boit jusqu'à la lie.
Commenter  J’apprécie          10
Le chien noir

Dès le titre « noir », et son sous-titre « conte gothique », on part pour le fantastique, l’horreur et le cauchemar. Si l’on a déjà un peu lu, on a vite fait de repérer les empreintes de « Barbe Bleue » et de « La Belle et la Bête ». Dans le cas contraire, la première rencontre avec le Roi Barbiche est claire : tout ce qui fait du conte « l’autre du réel », comme le dit la postface livre, est bien là, cet univers fantasmagorique dans lequel le lecteur ne peut pas échapper à rencontrer toutes les peurs, tous les interdits, et tous ces « autres qui sommeillent en lui », comme le dit encore la postface, et, dans ces autres, la part d’animalité qui se tapit au fond de tout être humain.

On est immergé dans l’Imaginaire, tenu par la main par la construction et l’écriture, aussi rigoureuses que poétiques et totalement envoûtantes, avec ce refrain-leitmotiv « il était une fois… » en introduction de chaque séquence. Comme une chanson douce ! Comme pour rappeler au lecteur qu’il est dans un conte et non dans un roman inventé à partir d’une situation réelle.

J’ai été une lectrice embarquée, tout autant que malmenée par les visions horribles. J’ai lu avec ma tête et pas avec mon cœur : mon intellect a été immédiatement happé, pendant que ma sensibilité restait le plus loin possible de la cruauté ambiante et de l’amour avec un chien. J’en ressors admirative pour la belle œuvre que constitue ce vrai conte gothique. Sans oublier de dire combien l’objet-livre avec son papier, ses polices d’écriture, ses teintes (ni tout à fait blanc pour le papier, ci tout à fait noir pour l’encre) servent ce qui est écrit.

Commenter  J’apprécie          30
Le chien noir

Je ne suis pas très douée pour faire une critique, alors je vais tenter avec des phrases courtes et subjectives. J'ai beaucoup aimé parce que le style d'écriture était agréable à lire. C'était sombre, gothique mais plein d'espoir et surtout c'était plus palpitant que le conte Barbe Bleue. On se doute de la fin mais on a plaisir de savoir que nos doutes se révélaient justes, parce que c'est aussi ce qu'on aime dans les contes. Merci à l'auteur pour ce roman.
Commenter  J’apprécie          160
Le chien noir

Intéressant de sortir des sentiers battus et de se replonger dans un conte avec tout ce qu'il comporte de plus fantastique, terrifiant, glauque même. J'ai tout de même hésité à poursuivre ma lecture à certains moments car certaines représentations de mon esprit me dérangeaient. A chacun sa sensibilité … La curiosité m'a tout de même menée au bout de l'histoire... Une histoire qui fait écho à bien des contes de notre enfance et que j'ai eu plaisir à me remémorer.



Le style de l'auteure et l'histoire étaient tous deux prenants. En soi, un bon moment puisque je l'ai de toute façon dévoré.
Commenter  J’apprécie          20
Le chien noir

Un conte gothique tout en dentelle et cruauté.

Une écriture sombre et violente, pourtant raffinée. Un vrai conte magique mais ici, point de fée. La jolie et délicate princesse ramasse.

Souffre, a peur, subit.

Mais l’ambiance est tellement sublime qu’on aimerait presque être à sa place. J’ai bien dit : presque...

Le décalage entre la beauté et la noirceur, l’opposition entre l’espoir et l’horreur nous forcent à tourner les pages très vite, entre fascination et angoisse. Heureusement il y’a les livres, les voyages de l’esprit et ce chien noir, seule figure amie. Mais comme dans ce monde obscur, on n’est sûr de rien...



Ce livre est d’une beauté ténébreuse envoûtante...

Et moderne, levant le poing, bousculant les diktats de la virilité, l’ordre établi, exprimant le désir sans complexe.



Du gothique et du féminin, dans une danse macabre libre et sensuelle.
Commenter  J’apprécie          00
Le chien noir

Avec" Le chien noir", Lucie Baratte propose une réécriture gothique voire horrifique du conte de Barbe Bleue. La jeune princesse Eugénie, fille du terrible Roi Cruel, se voit donner en épouse au mystérieux Roi Barbiche. Ce dernier l'emmène sur une île lointaine et obscure où elle passera ses jours dans un château lugubre et angoissant. Alors qu'il doit s'absenter de longs mois, Barbiche lui confie la clé de la seule porte qu'elle ne doit pas ouvrir. Incitée par la curiosité et le machiavélique Lanterne, Eugénie brave l'interdit et découvre toute l'horreur de son époux et de l'univers qui l'entoure. Heureusement, elle peut compter sur l'amour de Chasseur, le chien noir qu'elle a sauvé à son arrivée sur l'île et qui n'est pas du tout celui qu'elle croyait.



J'ai trouvé cette lecture extrêmement immersive tant l'autrice respecte les codes du conte classique avec une écriture lyrique et un vocabulaire riche pour les descriptions. On retrouve principalement l'histoire de Barbe Bleue mais il y a aussi des références à la Belle au Bois Dormant ou à La Belle et la Bête. Ces célèbres références sont revisitées dans un cadre très sombre et violent où l'imagination de l'autrice foisonne pour nous faire frémir. Eugénie découvre un monde fait de cruauté, d'agressions physiques en tout genre et de sang. Certains passages peuvent heurter les âmes sensibles.

Ce roman est présenté comme une réécriture féministe de Barbe Bleue. Je serai là un peu plus nuancée. Certes, nous découvrons une jeune fille belle et timorée qui, face à l'horreur, mûrit, s'affirme jusqu'à se salir les mains elle-même mais cette transformation est cantonnée à quelques pages à la fin du roman. Je n'ai pas trouvé le côté féministe très évident.

Je resterai sur la réécriture de conte gothique qui pour moi est très réussie. J'ai beaucoup aimé me plonger dans cette lecture qui m'a inquiétée et fascinée tout du long.
Commenter  J’apprécie          00
Le chien noir

TW : viol, torture, meurtre, violences conjugales, infanticide



A la vue de ces Trigger Warning, Le Chien Noir pourrait peut-être vous faire fuir et je suis la première étonnée à avoir tant apprécié cette œuvre, moi qui suis d’habitude peu friande de telles violences. Je pense qu’un tel roman ne serait pas passer s’il avait été écrit par quelqu’un d’autre, mais Lucie Baratte a le talent pour surpasser ces horreurs et ne pas s’y enfermer. Elles ont un sens dans le récit, dans le parcours du personnage et ne se réduisent en rien en un simple torture porn. Soyez tout de même avertis avant de vous lancer dans cette lecture car ce conte noir peut être éprouvant.



J’ai lu Le Chien Noir juste après La Compagnie des Loups et ce fut un choix judicieux tant la filiation entre les deux œuvres est palpable. C’est une suite logique, un héritage qui a su reprendre l’essence gothique d’Angela Carter pour aller encore plus loin dans l’horreur. D’ailleurs, l’autrice dédie son roman à Carter et à Mme d’Aulnoy, autrice de contes injustement oubliées comme La Chatte Blanche et L’Oiseau Bleu. Le mélange est bien là : le roman est à la fois un conte dans sa forme (le Il était une fois répété au début de chaque chapitre tel un refrain) et ses personnages, mais aussi un récit gothique dont il reprend les codes : la demeure isolée, la jeune fille en danger, l’étrange domestique, le mystérieux époux…



Le Chien Noir est un mélange entre Barbe-Bleue et La Belle et la Bête, l’histoire d’une adolescente prisonnière d’une puissance patriarcale. D’abord à la merci d’un père sanguinaire, elle est mariée de force à un roi tout aussi cruel. Sur sa route, elle croisera un étrange chien noir. L’animal deviendra son compagnon d’infortune et son seul soutien pour survivre au calvaire qui commence. J’ai eu plaisir à suivre Eugénie. On comprend vite que la clé du récit (objet qui a toute son importance dans Barbe-Bleue) sera celle de son émancipation, de sa liberté. Ce qui se cache derrière la porte interdite est bien pire encore que dans le conte de Perrault. Mais ces horreurs ne symbolisent pas une curiosité qui doit être punie. Au contraire, elles sont le chemin nécessaire pour prendre la fuite.



Dans cet immense château isolé sur une île coupée du monde, l’autrice peint un tableau en noir et blanc à l’esthétique aussi macabre que fascinante, avec des giclés de rouge (des passages assez gores révélant toutes les horreurs de l’âme humaine). J’y ai reconnu des clins d’œil au Cabinet Sanglant (le Barbe-Bleue de Carter), une ambiance m’évoquant parfois La Belle et la Bête de Cocteau. Mention spéciale à Lanterne, dont le prénom est peut-être un clin d’œil au Lumière de Disney, mais qui se révèle être aux antipodes de celui-ci. C’est un domestique qui ne semble pas tout à fait humain, que l’on ne peut jamais cerner, dévoué à Barbiche, à la fois traître et compatissant envers Eugénie. Les scènes les plus sombres m’ont évoqué l’éclipse de Berserk (un traumatisme pour ceux qui l’ont lue). Le tout est magnifié par la plume de Lucie Baratte qui m’a tenue en haleine sans que je puisse lâcher ce roman dévoré en une après-midi.



Le Chien Noir est donc un cauchemar sublime pour un public averti. Un diamant noir finement taillé et enduit de sang, donnant une parure finale magnifiquement macabre. Sa fin renoue avec les traditions du conte et celles de mythologies plus anciennes, pour une conclusion aussi intime que grandiose.
Lien : https://moonlightsymphonyblo..
Commenter  J’apprécie          30
Le chien noir

Il était une fois un site Internet magique qui répertoriait des milliers de livres. Chaque jour, sur ce site, des lecteurs passionnés publiaient des critiques à foison.

Il était une fois une jeune femme qui avait été bercée, dans son enfance, par de nombreux contes qui lui inspirèrent un amour inconditionnel pour la lecture. Elle ne pouvait se passer de lire, à longueur de journée quand cela était possible. C'est pourquoi on l'appelait Bookoholic.

Il était une fois un conte à la fois sombre et magnifique, savant mélange de Barbe Bleue et de la Belle et la Bête, parsemé d'autres références anciennes et modernes.

Il était une fois un conte qui n'aurait probablement jamais été découvert par notre jeune lectrice, Bookoholic, si elle ne s'était pas rendue sur ce site magique aux multiples critiques.

Il était une fois une modeste critique qui cherchait à se faire une place parmi les huit autres critiques qui accompagnait ce conte. Humble, elle savait que tout était déjà dit sur Le Chien Noir, et qu'elle ne saurait mieux faire que les autres lecteurs; toutefois, elle avait le secret espoir de convaincre plus de lecteurs de faire la connaissance de la princesse Eugénie et de cet énigmatique chien noir, et de les suivre, se laissant emporter par la plume de Lucie Baratte jusqu'au chateau du roi Barbiche.
Commenter  J’apprécie          123
Le chien noir

Quel immense plaisir de retrouver la magie du « il était une fois » des contes si chers à mon enfance. Il s’agit plutôt ici de magie noire car c’est un conte gothique particulièrement sombre.

Dans ce livre envoûtant et captivant, à l’écriture lyrique, nombreuses sont les références aux contes traditionnels. « Le chien noir » se situe plus particulièrement à la croisée entre Barbe bleue et la Belle et la Bête mais avec des épisodes plus violents et sanglants et surtout une touche de modernité dans les thèmes abordés. @luciebaratte nous propulse avec talent dans un monde fantasmagorique en nous contant l’histoire d’une princesse à la beauté remarquable bien que née avec une tâche sombre sur le visage. Son père, un roi cruel et despotique aux lois liberticides la donne en mariage au charismatique Barbiche. A l’aube de ses 16 ans, intrépide et dotée d’une grande force vitale pourtant affaiblie par une période d’enfermement décrétée par son père, elle part avec le roi Barbiche dans son carrosse d’ébène sculpté vers son château maudit situé sur une île mystérieuse. En chemin elle recueille un chien noir blessé qui deviendra son fidèle « chasseur », personnage-clé du conte. Arrivés dans le sinistre château ils sont accueillis par le laquais, Lanterne, un homme rabougri portant vissé à une main un lampion à chandelle éclairant l’obscurité ambiante et dévoilant dans la pénombre un bestiaire démoniaque et tout un tas d’autres curiosités ou sortilèges. Au fil du temps elle découvre la malveillance de cet époux vorace à l’étrange tatouage en forme de serpent qui s’anime, au passé lointain et trouble possédant une bien terrifiante collection. Alors que Barbiche s’absente quelques mois, après avoir parcouru en détail le château et l’île, avoir lu nombre de livres de sa bibliothèque tant aimée, l’inquiétude la gagne. Des hurlements de bête transpercent souvent la forêt, des voix féminines chuchotent à ses oreilles, des cauchemars hantent ses nuits et elle reçoit d’étranges messages éphémères. Son instinct la pousse alors à enfreindre le règlement de Barbiche en ouvrant la porte interdite cachée au fond d’un dédale de galeries aux courants d’air glacé.

Accompagnée de Lanterne et de son chien elle utilise la précieuse clé d’or que son époux lui a confiée avec la peur de ce qu’elle va trouver derrière la porte maléfique et de la réaction de ce prédateur des ténèbres s’il l’apprenait. Et par un soir de pleine lune elle l’introduit dans la serrure...

Un pur régal jusqu’au mot FIN.
Commenter  J’apprécie          12717




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Lucie Baratte (98)Voir plus

Quiz Voir plus

S.A.S le prince Malko Linge

S.A.S est l'acronyme de

Spécial Action Service
Son Altesse Sérénissime
Service Action Secret
Sortir Avec Sophie

7 questions
63 lecteurs ont répondu
Thème : Gérard de VilliersCréer un quiz sur cet auteur

{* *}