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Citations de Lucien Raphmaj (26)


Le sol spongieux ne demande pas beaucoup d’efforts pour céder. Les coups éclaboussent la peau lisse de son masque de mante religieuse ne laissant apercevoir aucun morceau de son propre crâne lisse, couturé de signes et de trous de punaises, de vieilles entrées de câble obturées et de tatouages sinueux. Elle essuie d’une patte ses capteurs optiques.
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Omega Terminus possède cette aura de fascination des derniers lieux où la nuit est préservée comme nuit. Où les qui suis-je ? n’ont plus cours et son nom à lui, son nom sans fin, n’a plus à être énoncé. Ici règne un silence vibratoire dont Avita semble le centre. Les humeurs changeantes des néons, les fictions toxiques, la traque du sommeil, la liste des zones quotidiennement interdites ont toutes disparu, et, pour lui, tout se fait l’immense et heureux écho de la vacuité.
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Toutes les étoiles glacées des univers qu’elle a incarnés, tout cela entrera dans l’espace congre, dans l’espace noir, infiniment long où s’étire le temps de la mort jusqu’à la fin, jusqu’à ce qu’à nouveau – de désert en désert – Blandine Volochot se sente aspirée dans l’univers.
Elle se rassemblera dans un regard d’outre-ciel. Elle arrivera dans un nouveau continent de l’inexistence.
Mais alors que tout recommencera, l’échec.
Alors que tout sera promis à des mondes multiples, l’entropie à la gueule noire conduira Blandine Volochot à se réfugier dans ce monde. Celui-ci. Non. Jamais. L’autre. L’ailleurs ? Jamais. Ici. Déportée. Transitionnante. Elle concentrera la noirceur en elle. Elle concentrera sa nébuleuse et formera une nouvelle nova, de nouveaux anneaux, de nouveaux systèmes. À nous l’histoire de cet ailleurs. À nous l’histoire de cette nébuleuse.
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Un étranger anonyme traînait sans cesse aux alentours de Blandine Volochot. Il parcourait pourtant les mêmes paysages dévastés. Il ne disait rien, monstre silencieux et invisible. On le sentait comme on sent l’orage et la nuit à venir. Derrière chaque mot de Blandine Volochot, derrière chaque geste, on sentait cette présence fantôme parfaitement imperceptible et pesant pourtant de tout le poids de sa présence.
Blandine Volochot se sentait attirée par ce mystère, et pour s’y livrer, s’en détournait, y revenant, dans une approche sans cesse renouvelée, sans cesse mise en défaut. Mais les derniers hommes s’inquiétèrent de cette présence. Ils en appelèrent à des conjurations magiques, sacrifiant quelques victimes afin de les libérer de ce regard neutre, abruti et patient, de ce regard où chacun voyait tantôt la frayeur, l’horreur, l’ennui ou la colère se déployer dans les globes soyeux pareils à des planètes, se résorbant bientôt en un trou noir qui les avalait. On procéda à toutes les battues, traquant les pierres, interrogeant les fourmis, démembrant les mots sans trouver jamais trace de ce tiers lecteur, errant au hasard des pages, toujours redoutable, marchant de son pas insensible sur tous les chemins inespérés.
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Tout se répète et se boucle admirablement car Blandine Volochot est admirable, la plus admirable des prophéte.sse.s muet.te.s, la plus exquise des poéte.sse.s sans voix. Quelle pensée ! quelle vision ! Cela suffit amplement à brûler les ailes du ciel, les racines du monde, et à accomplir le bouleversement intégral de la vie. La vie intégrale et intégralement la vie.
Blandine Volochot sera venue d’ailleurs.
D’ailleurs comme on dit « du Dehors ».
D’un sommeil monstrueux où naissent et meurent les images les plus sauvages et les plus belles, sans n’avoir jamais parfois été saisies par le rêve d’un.e poète.sse.
Disons que Blandine Volochot était dans cet abysse sidéral d’où elle est tombée ici – ici c’est l’ailleurs – avec des insolences de météores.
On la vit depuis la demeure d’étoiles du désespoir, depuis la pensée ouverte comme une blessure à ce qui vient (on parle un peu comme Bataille, mais pas trop).
Elle vient peut-être parce que c’est la fin du monde.
Et quelque part c’est étrangement juste, car ce qu’elle offre, dans son corps-esprit, c’est la fin d’un monde. Telle sera l’altération que je porterai à ce requiem pour hirondelle spatiale.
Blandine Volochot arrive dans notre ciel avec des grâces d’apocalypse, mais ce qu’elle nous amène à penser c’est la nécessité de faire pulluler la fiction et les mondes dans les failles de ce monde qui se fissure. Ce qu’elle dit avec ses lignes magiques, avec sa traînée d’ombre et de glace dans le ciel arctique, c’est la nécessité de l’impossibilité, du rêve, et de la révolution, même effondrés. Et puis l’impossibilité de mourir – leçon obscure écrite dans le gouffre de toutes les fictions.
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Blandine, dis-moi à quoi je rêve avec mon cerveau-araignée
Avec mon cerveau mangé par l’inaction
Végétalisé par la peur
Cristallisé par l’amour
Irradié par l’imagination
Dans les mystères où je m’endors ne subsiste aucun effluve, aucun souvenir
D’où puis-je t’appeler ?
Pensée sans fonds ni fin, grand tournis
D’où viens-tu ? Nulle cité aux tours dentées, nul monde renversé, enlacé par des poulpes célestes ne t’a abritée, nul territoire n’est ton territoire si ce n’est celui que tu hantes, territoire sans âme de l’esprit rendu à la conscience de son vertige
Notre territoire
Blandine Volochot, Ur-fantôme des conditions imaginaires
Déshéroïne du chaos
Varan subtil de notre monde
Prophétesse saturnienne
Toi, cil du désastre qui vibre à des vents lointains et étrangers à notre nature
Je retire, les yeux fermés, la gangue de ton nom et je te découvre, délicate et puissante, née de toutes les possibilités qui nous abîment le souffle, incréée de tant d’espoirs, formée des mots étoilés dans tant de direction pour constituer ton nom – communauté impensable aux mutations indistinctes
Je te découvre, née de destins contraires, de nébuleuses bien méchantes, de pulsars orgueilleux, des désastres du temps, de la neutralité absolue de la fiction, sous les augures de constellations oniriques
Il faut imaginer ce corps très impur que tu n’habites jamais, dans les sphères improbables de ton imaginaire
Ton corps noir, ton corps d’astre, tes paroles d’éther
Je regarde ton double regard, un œil noir de corbeau, et un œil bleu de lémurien
Dans le creux d’une comète, tu es arrivée jusqu’à ce désert de diamants où commence ton histoire
Dans ce désert de nos solitudes où tu changes l’horrible vérité en tant de visages
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