Luigi Carletti

Les médecins mentaient. Ils cherchaient à m'offrir des perspectives. Plus ils insistaient, plus je me persuadais que désormais, il me faudrait vivre comme ça. J'avais depuis longtemps traversé le désert du désespoir au-delà duquel ne reste que la foi. Mais ceux qui ne savent pas tourner les yeux vers le ciel peuvent seulement regarder en eux-mêmes.

Pour comprendre la Villa Magnolia, il faut passer le grand portail de fer forgé.
Passé ce portail, on réalise qu'il est possible d'habiter Rome sans la subir.

A quoi sert la culture ?" m'avait demandé le Général mon père le jour de ma rentrée au lycée. "A se poser des questions", avais-je répondu, récitant la sempiternelle petite leçon. "Et à trouver les bonnes réponses, avait-il ajouté. Surtout les malcommodes. Celles qui nous déplaisent

Vous allez m'empêcher de voir le troisième but.
[...]
Cruz va marquer, mais cela ne servira à rien.

Nulle dissonance, entre nous, pour venir altérer l'atmosphère fragile des adieux.

Je raccrochai, mettant fin à ma conversation avec Alessia, puis je m'apitoyai. Je n'étais pas sain d'esprit. Seul un débile mental pouvait perdre son temps à retrouver la trace d'une ex-petite amie, rencontrée à la fac, dont il était sans nouvelles depuis dix ans. Voire quinze.Et pour quoi faire? Pour lui demander un conseil technique au sujet d'une anecdote insignifiante. Qui n'intéressait par ailleurs qu'un maître-nageur trop curieux et un majordome atteint du syndrome du détective