Nos éclaireurs partis reconnaître les lieux où se tenaient les bisons revinrent en disant que la plaine était couverte de cadavres de ces bêtes. Elles avaient été abattues par des Blancs. Jamais les Indiens n'avaient montré tant de dérèglement ni de folie dans leur façon de tuer ce noble gibier. Nous continuâmes à avancer, sûrs de rencontrer de nombreux bisons vivants. Nous fûmes frustrés dans notre attente. Je vis des centaines de cadavres de ces animaux, gisant ça et là, en pure perte, et l'odeur était épouvantable.
A cette époque, Si Cheval Qui Court ou n'importe quel autre Indien voulait du crédit, on le lui accordait. Il n'avait pas besoin d'apporter des garanties. Leur parole était aussi bonne que de l'or ; ils étaient honnêtes et pas encore civilisés.
Mon père aurait certainement aimé en avoir un pour lui, mais il était chef et devait d'abord penser à ses gens. Quelle différence avec la façon d'agir des "gros bonnets" chez les Blancs de nos jours ! Avant d'obtenir un poste, ils sont prêts à promettre tout ce que l'on veut et n'importe quoi à ceux qui peuvent les y placer par leur vote. Mais tiennent-ils leurs promesses ? Ah bien ! Pas que je sache ! Dès qu'ils sont élus, la première chose qu'ils font c'est de garnir de plumes leur nid et celui de leur famille.
Pendant leur séjour à Washington, les Indiens furent traités avec beaucoup de courtoisie et on leur promit tout ce qu'ils voulurent. Mais jamais ces promesses ne furent tenues. Elles furent rompues - comme toutes celles de l'homme blanc à l'Indien.
Mais aussitôt qu'un représentant des Blancs arrivait dans une agence, la construction d'un fort était la première chose jugée nécessaire. S'ils pensaient que les Indiens étaient assez sauvages à cette époque pour qu'il fallut construire des forts, il me semble que de nos jours les États-Unis devraient se hâter d'en avoir dans tout le pays, car la race blanche devient passablement sauvage.
Nous ne commercialisions pas notre croyance. Nos hommes-médecines ne recevaient pas de salaire. L'enfer nous était inconnu. Nous avions confiance les uns dans les autres et notre parole était aussi bonne qu'aujourd'hui l'or des Blancs. Nous étions donc de vrais chrétiens.
Personne ne peut comprendre la race indienne comme un Indien.
Fils, apprends tout ce que tu peux des coutumes de ces Longs Couteaux [les Blancs], car ils sont très nombreux dans notre pays.
Le langage par signes, soit dit en passant, fut inventé par les Indiens. Les Blancs ne l'employèrent jamais correctement.